Dossier(s): Archives France - Georges I. Abdallah Tags: Belgique, FARL, Liban, Manifestation, Prisonnier
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PRISON D’ANDENNE
– 2, rue du Géron
– 5300 Andenne
– 085/82 34 00
GEVANGENIS TE ANTWERPEN
– 42, Begijnstraat
– 2000 Antwerpen
– 03/233 66 40
PRISON D’ARLON
– 29, rue Léon Castillon
– 6700 Arlon
– 063/24 28 11
STRAFINRICHTING TE OUDENAARDE
– 4, Bourgondiestraat
– 9700 Oudenaarde
– 055/31 15 27
PENITENTIAIR COMPLEX TE BRUGGE
– 200, Lege Weg
– 8200 Brugge
– 050/ 45 71 11
PRISON DE BERKENDAEL
– 44, rue Berkendael
– 1190 Bruxelles
– 02/349 32 11
PRISON DE FOREST
– 52, avenue de la Jonction
– 1190 Bruxelles
– 02/ 349 74 11
PRISON DE SAINT-GILLES
– 106, avenue Ducpétiaux
– 1060 Bruxelles
– 02/ 543 56 11
PRISON DE DINANT
– 1, Place d’Armes
– 5500 Dinant
– 082/21 37 80
GEVANGENIS TE GENT
– 89, Nieuwe Wandeling
– 9000 Gent
– 09/234 65 00
GEVANGENIS TE HASSELT
– 4, Zwarte Brugstraat
– 3500 Hasselt
– 011/27 80 90
PENITENTIAIR SCHOOLCENTRUM TE HOOGSTRATEN
– 131, Gelmelstraat
– 2320 Hoogstraten
– 03/314 50 18
PRISON DE HUY
– 4, rue de la Résistance
– 4500 Huy
– 085/ 27 81 00
ETABLISSEMENT PENITENTIAIRE DE JAMIOULX
– 172, rue Fr. Vandamme
– 6120 Jamioulx
– 071/22 94 70
ETABLISSEMENT PENITENTIAIRE DE LANTIN
– Rue des Aubépines
– 4450 Lantin
– 04/ 239 65 00
CENTRALE GEVANGENIS TE LEUVEN
– 68, Geldenaaksevest
– 3000 Leuven
– 016/31 03 50
HULPGENVANGENIS TE LEUVEN
– 74, Maria Theresiastraat
– 3000 Leuven
– 016/28 47 11
GEVANGENIS TE LEUVEN
– 2, Liersesteenweg
– 2800 Mechelen
– 015/44 62 70
ETABLISSEMENT PENITENTIAIRE ECOLE DE MARNEFFE
– 208, rue du Sart
– 4210 Marneffe
– 085/71 02 00
STRAFINRICHTING TE MERKSPLAS
– 1, Steenweg op Wortel
– 2330 Merksplas
– 014/63 32 24
PRISON DE MONS
– 24, boulevard W. Churchill
– 7000 Mons
– 065/40 28 00
PRISON DE NAMUR
– 7, Place Abbé Joseph André
– 5000 Namur
– 081/74 00 44
PRISON DE NIVELLES
– 4, avenue de Burlet
– 1400 Nivelles
– 067/89 51 00
ETABLISSEMENT DE DEFENSE SOCIALE DE PAIFVE
– Route de Glons
– 4452 Paifve
– 04/289 36 36
PENITENTIAIR LANDBOUWCENTRUM TE REUISELEDE
– 128, Bruggesteenweg
– 8755 Ruiselede
– 051/65 03 60
PRISON DE SAINT-HUBERT
– Thiers den Born
– 6870 Saint-Hubert
– 061/61 17 91
GEVANGENIS TE DENDERMONDE
– 26, St Jacobstraat
– 9200 Dendermonde
– 052/21 90 51
GEVANGENIS TE TONGEREN
– 65, Wijngaardstraat
– 3700 Tongeren
– 012/39 05 50
PRISON DE TOURNAI
– 1, rue du Chantier
– 7500 Tournai
– 069/ 89 03 10
GEVANGENIS TE TURNHOUT
– 1, Wezenstraat
– 2300 Turnhout
– 014/41 10 47
PRISON DE VERVIERS
– 83, chaussée de Heusy
– 4800 Verviers
– 087/22 51 26
STRAFINRICHTING TE WORTEL
– 17, Kolonielaan
– 2323 Wortel
– 03/340 45 11
GEVANGENIS TE IEPER
– 72, Elverdingestraat
– 8900 Ieper
– 057/21 72 08
Dossier(s): Adresses des prisons Archives Tags: Belgique, Prison
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Présentation du dossier
Jeudi 4 mars, 22 personnes sont interpellées dans une vaste offensive visant la communauté kurde à travers toute la Belgique. Après auditions, la police fédérale a délivré huit mandats d’arrêts sous la qualification d’appartenance à un groupe terroriste: le PKK qui a été placé sur la liste noire des ‘organisations terroristes’ du gouvernement US et de l’UE.
Très vite, la communauté kurde s’est mobilisée contre l’attaque portée à ses organisations et associations représentatives. Des forces progressistes en Belgique (essentiellement turques et belges) se sont immédiatmement solidarisées avec les Kurdes. La question des nouvelles lois anti-terroristes et des ‘listes noires’ se trouve ainsi une nouvelle fois posée en Belgique. Tout comme se trouve une nouvelle fois posée la question de la collaboration judiciaire et policière entre les autorité belges et les tortionnaires d’Ankara/
Notre Secours Rouge a fait partie des forces qui ont immédiatement manifesté leur solidarité avec les militants kurdes arrêtés. Ce dossier servira d’appui documentaire à la campagne de solidarité avec ces militants.
L’affaire au jour le jour
3 avril: Deuxième grande manifestation à Bruxelles
Les Kurdes sont venus des quatre coins d’Europe à l’appel de la Fédération des associations kurdes, pour dénoncer notamment les opérations menées par la police belge il y a tout juste un mois à l’encontre de la télévision ROJ-TV. Il y a d’ailleurs eu un peu d’agitation avant le début de la manifestation, lorsque des organisateurs ont reconnu parmi les policiers en civils présents certains enquêteurs de la police fédérale qui avaient opéré la descente brutale et dévastatrice au siège de ROJ-TV. Les organisateurs ont menacé de ne pas lancer le cortège tant que ces personnes étaient présentes. La police fédérale s’est faite plus discrète et le cortège a démarré.
Les 5.000 manifestants présents au début de la manifestation se sont vite retrouvés 10.000 à la petite ceinture. Comme à la manifestation du 6 mars, notre Secours Rouge a participé à la constitution dans la manifestation d’un groupe de solidarité internationaliste (photo 1). Ce groupe était ouvert par une délégation du MLKP. La manifestation a débouché au Cinquantenaire, où un podium accueillait des orateurs et des musiciens kurdes. Les manifestants ont repris les slogans, chanté et dansé devant les caméras de ROJ-TV qui organisait une émission en direct (photo 2).
La manifestation au JT de la VRT
25 mars: Six libérations
Le 25 mars, la chambre des mises en accusation a ordonné la libération sous conditions de six des huit inculpés. L’un d’entre eux n’avais pas fait appel et restera donc en prison, tout comme le dernier, qui restera sous les verrous à Charleroi. Le parquet fédéral a affirmé qu’il ne se pourvoirait pas en Cassation.
18 mars: Visite de solidarité à Roj-TV
Une délégation de militants solidaires belges et turcs s’est rendue ce jeudi au siège de ROJ-TV, la télévision kurde qui a été une des cibles de la vaste opération policière du 4 mars. La délégation a pu visiter les locaux et studios de la chaîne.
9 mars: Six mandats d’arrêts confirmés
Six des huit Kurdes interpellés jeudi dans le cadre d’une vaste opération policière menée en différents endroits du pays, et soupçonnés d’appartenir à une organisation terroriste, ont vu leur mandat d’arrêt confirmé. Parmi ceux-ci figurent Remzi Kartal et Zubeyr Aydar, les deux parlementaires dirigeants du Kongra-Gel, successeur du PKK. La chambre du conseil de Bruxelles a confirmé les mandats d’arrêt de cinq inculpés, dont ces deux hommes. Quant à la chambre du conseil de Charleroi, elle a confirmé un mandat d’arrêt. Deux personnes, alors qu’elles ont été libérées sous condition par la chambre du conseil de Bruxelles, seront toutefois maintenues en détention, après appel du parquet fédéral. La chambre des mises en accusation examinera le cas de ces deux personnes dans les quinze jours.
Quelques centaines de Kurdes étaient présents hier devant le palais de justice de Bruxelles pour manifester leur soutien aux inculpés. Notre Secours Rouge a assuré une présence solidaire.
7 mars 2010: Manifestation de protestation en France
Alors que des milliers de Kurdes s’étaient rassemblés la veille à Bruxelles afin de dénoncer les perquisitions et les arrestations visant le PKK en Belgique, quelques 600 personnes ont manifesté au même moment à Rennes. La manifestation, organisée par ‘La maison du peuple kurde de Rennes’ a rassemblé de nombreux militants de l’association ‘Amitiés kurdes de Bretagne’ ainsi que des personnes venant de différentes villes de l’ouest de la France. Le cortège s’est déroulé dans le calme, au son des slogans scandés par les manifestants ‘Le PKK n’est pas un parti terroriste’ et ‘Libérez nos camarades’.
6 mars 2010: Grande manifestation de protestation à Bruxelles
Entre cinq et huit mille Kurdes, venus des quatre coins de la Belgique mais aussi d’Allemagne et des Pays-Bas, ont défilé ce samedi dans les rues de Bruxelles afin de protester contre les perquisitions et les arrestations opérées jeudi dans des associations culturelles et politiques kurdes, dont la station de télévision Roj-TV, à Denderleeuw.
Huit personnes ont été inculpées pour ‘participation aux activités d’un groupe terroriste’ et placées en détention préventive. Un juge d’instruction bruxellois a délivré un mandat d’arrêt à l’encontre de sept des douze personnes qui lui ont été présentées, sur les 18 qui avaient été interpellées lors des perquisitions menées par le parquet de Bruxelles. Un juge d’instruction de Charleroi, qui dirigeait une autre série de perquisitions qui se sont également déroulées jeudi, a pour sa part placé une personne sous mandat d’arrêt sur les quatre qui lui ont été présentées. Ces huit personnes comparaîtront mardi matin, à Bruxelles et à Charleroi, devant une chambre du conseil, une juridiction d’instruction qui décidera s’il y a lieu de prolonger leur maintien en détention préventive.
Les organisateurs ont dénoncé la vague de perquisitions menée jeudi par la justice belge qui soupçonnait des membres du PKK de financer les opérations de guérilla et d’entraîner de jeunes Kurdes dans des camps, notamment situés dans l’Est de la Belgique: ‘Nous dénonçons fermement les mises en garde à vue de personnalités politiques comme Remzi Kartal et Zubeyir Aydar (deux des personnes arrêtées et inculpées ‘d’appartenance à une organisation terroriste’) dont les activités en faveur du peuple kurde sont déployées au grand jour et connues de tous: la Belgique doit mettre fin à ces agressions et les personnes mises en garde à vue doivent être immédiatement libérées. (…) Nous dénonçons ces manœuvres télécommandées par l’Etat turc et par l’OTAN qui font du gouvernement belge le complice de l’Etat turc’.
Dans la manifestation figurait un groupe de militants turcs, belges et iraniens solidaires, parmi lesquels une délégation de notre Secours Rouge (photo du bas).
4 mars 2010: Opération policière en Belgique
Jeudi 4, 22 personnes sont interpellées dans une vaste offensive visant la communauté kurde à travers toute la Belgique. Après auditions, la police fédérale a délivré huit mandats d’arrêts sous la qualification d’appartenance à un groupe terroriste. Les 14 autres personnes ont été relaxées. A ce moment, seule l’identité des deux leaders présumés du Kongral-gel, successeur du PKK, a été rendue publique. Il s’agit de Zubeyir Aydar et de Remzi Karal. Il semblerait d’ailleurs que la Turquie ne va pas tarder à demander leur extradition.
Un rassemblement spontané s’est formé autour du bâtiment de la télévision kurde Roj-TV perquisitionnée à Denderleuw, entrainant des heurts entre les manifestants kurdes et les forces de l’ordre. Une policière a été blessée d’un jet de pierre devant le siège de la télévision kurde. 300 Kurdes avaient forcé le cordon de police autour du bâtiment et se sont affrontés aux policiers. Une cinquantaine de policiers de la police judiciaire fédérale de Bruxelles ont été appelés en renfort pour libérer leurs collègues. Ils ont fait usage d’un canon à eau.
Lors des perquisitions, les enquêteurs auraient saisi de faux documents et d’importantes sommes d’argent. La justice belge soupçonne plusieurs personnes de diriger des ‘réseaux terroristes’, de former des jeunes d’origine kurde dans des camps en Belgique ainsi que le financement occulte de plusieurs cercles kurdes.
A Roj-TV plus de 200 ordinateurs ont été saisis par la police, ainsi qu’un grand nombre de clés USB, de Flash Disk et jusqu’à la machine à faire des sous-titres… La police a également saisi toutes les archives digitales de la télévision. Seule une partie a pu être sauvée à l’aide de back-ups – mais c’est l’équivalent de quatre années de travail de digitalisation d’archives qui a disparu.
Lors de la perquisition, les policiers se sont d’abord rendus dans le local technique pour arracher les câbles qui permettaient à la télévision d’émettre. Puis, ils ont envahi le bâtiment de la télévision, les studios de Radio Mésopotamie et ceux de Sterk Production. Roj-TV a perdu pour environ un million deux cent mille d’euros de matériel dans cette attaque. Les bénévoles qui l’animent ont pu recommencer rapidement les émissions au moyen d’ordinateurs portables, mais la télévision travaille bien en deçà de son niveau normal.
Roj-TV avait déjà été la cible de le justice allemande en juin 2008 (on sait les liens politico-économiques étroits entre la RFA et la Turquie). Mais l’interdiction de Roj-TV par le Ministère de l’Intérieur allemand a été levée par la Cour de grande instance de la RFA en février 2010. Les pressions turques s’expliquent par la grande influence de Roj-TV chez les Kurdes. Ses émissions retransmises par satellites sont les plus écoutées au Kurdistan. Elles contribuent à faire vivre la langue kurde qui reste interdite d’enseignement.
28 février: Opération policière en Italie, manifestation en France
En plus des onze personnes interpellées par la Sous-direction antiterroriste dans le sud de la France dans le cadre d’une enquête préliminaire du parquet de Paris visant le PKK, la police italienne a interpellé 69 personnes dont six Français dans la région de Pise, dans la même affaire.
Suite aux arrestations survenues en France, un millier de Kurdes ont manifesté dans les rues de Marseille pour protester contre la répression policière (photo). Les manifestants ont défilé derrière une grande banderole rouge et noire barrée de la mention ‘Solidarité internationale: libérez nos camarades kurdes’. Ils ont entonné ‘L’Internationale’ et scandé des slogans, tels que ‘Solidarité politique pour le Kurdistan’ ou encore ‘Le peuple kurde n’est pas un peuple terroriste’.
26 février: Opération anti-PKK en France
Une série de perquisitions se sont déroulées dans quatre villes du sud de la France dans le cadre d’une enquête sur le PKK. Les recherches portaient sur les activités de recrutement et la formation de jeunes militants du PKK. Un ‘camp d’entraînement’ aurait été localisé près de Millau, dans le courant de l’année dernière. L’enquête aurait également mis en évidence des contacts entre les membres du PKK en France avec des militants en Allemagne, en Belgique et en Italie notamment. Onze personnes ont été arrêtées, de nationalité turque pour la plupart mais également française, ont été interpellés à Marseille, Draguignan, Montpellier, Grenoble et dans une ferme sur le plateau du Larzac qui aurait servi de camp d’entraînement aux jeunes Kurdes voulant se rendre dans la guérilla au Kurdistan. Ils ont été placés en garde à vue dans ces différentes villes.
Des perquisitions ont eu lieu dans des sièges d’associations à Marseille et à Montpellier. Trois armes de poing, un fusil à pompe, de la documentation et du matériel informatique auraient été saisis. Les onze personnes devaient être transférées en région parisienne dans les locaux de la SDAT ce week-end avant une éventuelle mise en examen mardi.
Les inculpés
Zubeyir Aydar, parlementaire, membre de la direction du Congrès du Peuple du Kurdistan (Kongra-Gel), successeur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Remzi Kartal, parlementaire, membre de la direction du Congrès du Peuple du Kurdistan (Kongra-Gel), successeur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les noms des autres inculpés ne nous sont pas encore connus.
Background 1: Brève histoire du Kurdistan
L’histoire du peuple kurde en tant que groupe ethnolinguiste débute dans le sud du Caucase. L’aire géographique dénommée Kurdistan est connue par plusieurs termes apparentés au mot Kurde au cours de l’Antiquité. Les Sumériens l’appelaient Kur-a, Gutium ou encore le pays de Karda; les Élamites, Kurdasu; les Akkadiens, Kurtei; les Assyriens, Kurti; les Babyloniens, Qardu; les Grecs, Carduchoi et les Romains, Corduene. La terminaison en -stan signifie dans les langues iraniennes ‘pays de’.
Les plus anciennes dynasties kurdes connues sous autorité musulmane (du Xe au XIIe siècle) sont les Hasanwayhides, les Marwanides et les Shaddadides. Les principautés kurdes sont annexées par les peuples d’Asie centrale au cours de leurs conquêtes, et intégrées aux territoires contrôlés par les seldjoukides. En 1171, Saladin, issu de la dynastie kurde des Ayyoubides, renverse les califes fatimides et prend le pouvoir avec le titre de Sultan. Le Kurdistan perd alors toute particularité et est intégré au califat, englobant l’Égypte, la Syrie, le Kurdistan et le Yémen. Après les invasions turco-mongoles, le Kurdistan retrouve une partie de son autonomie, mais est morcelé en une série de petits états appelés émirats. La bataille de Chaldiran en 1514 est une date importante dans l’histoire kurde, marquant l’alliance des Kurdes avec les Turcs. Le Sharafnameh de 1597 est le premier récit de l’histoire kurde.
À partir du XXe siècle, l’histoire kurde est marquée par une montée de la prise de conscience d’une identité nationale se centrant sur le but d’un Kurdistan indépendant tel que prévu dans le Traité de Sèvres en 1920 sur les restes de l’Empire ottoman détruit, comme pour les autres peuples de la région. Mais par le traité de Lausanne de 1923, le Moyen-Orient est divisé en plusieurs pays qui ne prennent pas en compte le droit des Kurdes à disposer de leurs terres. En effet, d’une grande importance géopolitique dans la région, le Kurdistan est également riche en pétrole et en eau. Le Royaume-Uni et la France se voient confier des mandats sur les nouveaux États: sur l’Irak pour la première, la Syrie et le Liban pour la seconde. Les populations, notamment kurdes, ne tarderont pas à se révolter contre la nouvelle domination européenne. La Royal Air Force rase différents villes et villages kurdes. En 1925, une arme chimique, l’ypérite, est utilisée sur la ville kurde de Souleimaniye. Les deux tiers de la population sont atteints par les effets du gaz.
Cinquante ans plus tard, le 11 mars 1974, Saddam Hussein accorde une autonomie relative au Kurdistan, avec la ‘Loi pour l’autonomie dans l’aire du Kurdistan’ qui stipule notamment que ‘la langue kurde doit être la langue officielle pour l’éducation des Kurdes’. Les relations avec les Kurdes d’Irak se dégradent considérablement par la suite, débouchant sur le massacre de dizaines de milliers de kurdes.
La situation en Turquie
À la création de la République turque en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk, les autorités interdisent la langue et les noms de famille kurdes. Parler la langue kurde est un acte interdit. Le mot ‘kurde’ lui-même est interdit et les Kurdes sont désignés par l’expression ‘Turcs des montagnes’. Face à cette négation du fait kurde et de l’identité kurde, les Kurdes se sont soulevés à plusieurs reprises. Les soulèvements ont été violemment réprimés par l’armée turque.
Le dernier soulèvement en date contre la Turquie est le fait du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ce soulèvement qui prend la forme d’une guérilla débute en 1984. Au total, l’insurrection et la répression de l’insurrection a fait plus de 37.000 morts dans la région. Bien que l’état d’urgence ait été levé au Kurdistan, la situation des Kurdes n’a pas beaucoup évolué. De nombreux dirigeants kurdes sont en prison et les milliers de déplacés lors de la répression des années 1990 ne sont pas autorisés à regagner leurs villages. Les assassinats politiques et les exécutions sommaires de militants ou de civils kurdes se poursuivent. Depuis 1984, 3.000 villages auraient été détruits par l’armée turque. L’existence du peuple kurde et de sa culture ne sont toujours pas reconnues par la Constitution turque. Le 11 décembre dernier, la Cour constitutionnelle turque a décidé à l’unanimité la fermeture du parti pro-kurde, le DTP, considéré comme un ‘foyer d’activités préjudiciables à l’indépendance de l’Etat et à son unité indivisible’. Des dizaines de parlementaires, de maires, de conseillers communaux ont été arrêtés. Les élus de l’ex-DTP ont également confirmé, vendredi, leur décision de rallier le parti désigné pour la succession: le Parti pour la paix et la démocratie (BDP). Pour la sixième fois en vingt ans, le mouvement de la gauche légale kurde renaît sous un nouveau sigle.
La situation en Irak
Le régime de Saddam Hussein a commis de nombreux massacres contre les Kurdes d’Irak. En 1988, Hussein utilise des armes chimiques contre la ville d’Halabja dont beaucoup de victimes étaient des femmes et des enfants. Les Kurdes obtiennent une autonomie de fait lors de la Guerre du Golfe de 1991 sur une faible partie de leur territoire. En mars 1991, une insurrection renverse le régime baasiste. Deux régions autonomes se constituent en un état fédéré en août 1992 grâce à la protection des États-Unis. La première autour d’Erbil est dirigée par le Parti démocratique du Kurdistan (PDK). La seconde autour de Souleimaniye, est sous la direction de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK). L’Union est dirigée par Jalal Talabani. Les élections suivant le renversement du régime de Saddam Hussein donneront, dans le nord de l’Irak plus de 95% des votes à la coalition formée par les deux partis kurdes. Jalal Talabani est devenu le premier président de l’Irak post-Hussein. Un accord d’unification entre les deux administrations est signé le 16 janvier 2006. Ensuite, le 7 mai 2006 un Gouvernement régional du Kurdistan est inauguré. Il a pour Premier ministre Nechirvan Idris Barzani. En vertu de la constitution irakienne, ce gouvernement a une autonomie législative sur son territoire au niveau de certaines compétences qui lui sont accordées au sein d’un Irak fédéral. Les deux plus grandes villes du Kurdistan irakien de Mossoul et Kirkouk, à forte population kurde, sont cependant laissées en dehors de cet ‘État fédéré’, jusqu’à ce qu’un recensement et des élections soient organisés par le gouvernement Irakien.
La situation en Iran
Juste après la seconde guerre mondiale, les kurdes d’Iran proclament une république kurde indépendante à Mahabad entre 1946 et 1947. En Iran, les régions kurdes de l’Ouest et du Nord-est sont surveillées par l’armée et des Kurdes sont en prison pour des raisons politiques. Cependant, la langue kurde est officiellement reconnue et au Parlement siègent des députés kurdes. Une opposition spécifiquement kurde au régime islamiste est très active. Ses principales organisations sont le Komalah et le PJAK, très proches du PKK, qui mènent une guerre de guérilla.
La situation en Syrie
La population kurde de Syrie représente 6% de la population totale; elle est en partie issue de l’exode des Kurdes de la Turquie entre 1924 et 1938 suite à la répression kemaliste. Elle est regroupée au nord-est du pays, dans la province d’Alep, le Jazirah et la banlieue de Damas. La partie syrienne du Kurdistan est sous contrôle de l’armée depuis les soulèvements qui se sont produits en 2004 et 2005.
La situation en exil et en émigration
Il y a un million de Kurdes émigrés et exilés en Europe. Depuis 1995 un parlement en exil a été mis en place.
Background 2: Brève histoire du PKK
Le 27 novembre 1978, Abdullah Öcalan et une quinzaine de personnes participent à une réunion qui entérine la création officielle du Parti des travailleurs du Kurdistan (Partiya Karkerên Kurdistan). À sa création, il visait l’indépendance des territoires à population majoritairement kurde se situant dans le sud-est de la Turquie, région constituant une partie du Kurdistan. Le PKK entame la lutte armée en 1984. Face à la politique oppressive turque et son refus de reconnaître aux Kurdes la légitimité d’une identité culturelle à part entière et d’une autonomie administrative, nombre de jeunes s’engagent dans le combat et la guérilla s’intensifie dès le début des années 1990.
L’influence du PKK est allé croissante et, en 1991, il contrôlait une large portion du sud-est anatolien. C’est à cette époque que se déchaîne la répression de l’armée turque qui vide quelque 4.000 villages de leurs habitants pour couper le PKK de ses soutiens dans la population et, par la même occasion, de ses circuits de ravitaillement clandestins. L’armée utilisera aussi des milices locales, des organisations fascistes et des réseaux mafieux comme escadrons de la mort. On estime à 37.000 le nombre des victimes de la guerre.
Seul le président turc Turgut Özal a entamé une rupture avec la politique kémaliste de son pays et proposé des solutions politiques, notamment une meilleure représentation des Kurdes en politique, l’amnistie des membres du PKK et une certaine autonomie du Kurdistan. Öcalan, en relation directe avec Özal, proposera un premier cessez-le-feu en mars 1993. Un mois plus tard, le président turc meurt en emportant avec lui ses projets et le pouvoir qui prend la relève ne respecte pas la trêve: la guerre reprend.
En mai 1990, lors de son deuxième congrès, le PKK décide de resserrer les liens avec Dev-Sol. Les relations avec les Kurdes irakiens sont ambigües: si des bases du PKK ont pu être installées dans le Nord de l’Irak au bénéfice d’une autonomie de fait depuis la Première guerre du Golfe (1991), les partis kurdes irakiens ont toujours cherché à garder leurs distances avec le PKK, sans doute pour éviter de devenir les cibles du feu turc. Cette réserve relative de l’UPK et du PDK n’a cependant pas empêché l’armée turque d’envisager sérieusement d’envahir le Nord de l’Irak sous couvert de l’opération américaine en 2003 et en 2007, initiative qui n’a été stoppée qu’au dernier moment par Washington.
Des cessez-le-feu ont été décrétés par le PKK de 1995, 1998, 1999 et 2006 toujours dans le but d’aboutir à la résolution du problème kurde par la voix du dialogue. Le cessez-le-feu de 1999 intervient après l’enlèvement d’Öcalan dans une opération conjointe des services secrets américain, israélien et turc. Ce dernier avait alors dans l’idée que certains groupes de combattants basés en Irak traversent la frontière pour se rendre aux autorités turques. Mais après l’arrestation le 1er septembre 1999 des sept membres du premier groupe et la condamnation de son chef Ali Sapan à dix-huit ans de prison, le conseil présidentiel met fin à ce projet.
En 2001, suite à son renoncement à la lutte armée, le PKK se renomme Congrès du Kurdistan pour la Démocratie et la Liberté (Kongreya Azad z Demokrasiya Kurdistan ou KADEK). En 2003, renonçant au léninisme, il change de nouveau son nom en Congrès du Peuple du Kurdistan (Kongra-GEL ou KGK). Le 1er juin 2004, Zübeyr Aydar proclame la fin du cessez-le-feu.
En novembre 2008, les gouvernements irakien, turc et américain ont crées conjointement le comité ‘anti-PKK’ afin de contrecarrer leurs activités supposées. La rencontre s’est déroulée à Bagdad en présence du ministre turc de l’Intérieur Beşir Atalay, du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki et de l’ambassadeur des États-Unis à Bagdad, Ryan Crocker. Le comité est dirigé par le ministre d’État pour la sécurité nationale, Shirwan al-Waïli, en collaboration avec le ministre de l’Intérieur de la région autonome du Kurdistan, Karim Sinjari.
En octobre 2009, un nouveau ‘groupe de paix’ de guérilleros se présente sans armes à la frontière entre l’Irak et la Turquie. C’est une nouvelle initiative du PKK pour favoriser une solution négociée. Quelques temps après, les autorités turques font une nouvelle fois avorter le processus de paix en procédant à l’arrestation de deux de ces guérilleros sont arrêtés pour ‘propagande séparatiste’.
Les ‘listes noires’
Dans la foulée des attentats du 11 septembre et à l’image des décisions prises par les USA, le Conseil de l’Union, par son règlement n° (CE) n° 2580/2001, a organisé l’adoption de mesures restrictives spécifiques à l’encontre de certaines personnes et entités dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le règlement n’est que la traduction d’une résolution 1373 (2001) du 27/12/01 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, lui-même clone du règlement américain. Le jour de l’adoption du règlement, le Conseil a adopté une première ‘liste noire’ pour son exécution.
Le 27 décembre 2001, les représentants de 15 Etats réunis au sein du Conseil de l’Europe dressaient une liste de personnes, groupes et entités qu’ils accusent de terrorisme. Dans les premières listes de décembre 2001, annexées à la position commune et établie par le Conseil en exécution du règlement, apparaissent essentiellement des noms d’organisations et de personnes liés au conflit au Moyen Orient (Hezbollah, Jihad, Hamas), au conflit dans le Pays-Basque et en Irlande. Les organisation basques ayant une activité légale étaient particulièrement nombreuses sur cette liste, l’Europe cautionnant ainsi conformément à la nouvelle politique répressive de l’Etat espagnol qui entend traiter comme ‘bras légal’ d’ETA toute organisation politique revendiquant l’autodétermination du Pays-Basque.
Le 2 mai 2002, le Conseil de l’Union a inclus dans les listes établies sur base du règlement des mouvements de libération nationale et sociale qui mènent dans leur pays d’origine une lutte armée. Sont apparus sur la liste notamment: les Forces Armées révolutionnaires de Colombie (FARC), le Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP), les Brigades des martyrs Al-Aqsa (liées au Fatah), le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP/C), les Mujahedin-e Khalq iraniens, la New People’s Army (NPA) des Philippines et le fondateur de Parti Communiste des Philippines, le Professeur Jose Maria Sison.
Ces mouvements ne mènent des actions violentes en Europe. Plusieurs d’entre eux ont de représentants et même des bureaux de représentation officiels dans des pays de l’Union. Il ont néanmoins en commun qu’ils estiment que le régime qui règne dans leur pays ne peut être combattu que par la force. Tous ces mouvements argumentent que leurs activités se situent dans le cadre d’une lutte légitime pour la libération nationale ou sociale. Pour ce qui concerne les organisations palestiniennes, le droit international (à travers les résolutions de l’ONU) a même établi indiscutablement que le peuple palestinien est confronté à une occupation. Le même droit international reconnaît le droit de s’opposer à l’occupation, y compris par la force.
Ce genre de décision se prend sur base de dossiers secrets. Mais il est clair que la prise de position de ces organisations, en Turquie, constitue la raison de leur interdiction en Europe. Tant le PKK que le DHKP-C se sont assignés en tout premier lieu, en Europe, des tâches parfaitement légales, telles la diffusion d’informations sur la répression en Turquie, ou des manifs et des conférences de presse, la collecte de cotisations, la quête de solidarité et de soutien politique à leur lutte en Turquie. Elles usent en Europe de leurs droits constitutionnels et démocratiques tels le droit à la libre expression ou celui de s’organiser, qui leur sont refusés en Turquie. En Europe, ils n’ont pas mené d’action armée. On peut comparer leur façon d’agir avec celle, il y a 25 ou 30 ans, de l’ANC, le mouvement sud-africain de libération de Nelson Mandela. Toute la lutte armée s’était menée en Afrique du Sud, tandis qu’en Europe, toutes les activités s’étaient déroulées dans un cadre strictement légal. Si ces lois anti-terroristes avaient existé à l’époque, il y a de fortes chances qu’on les aurait appliquées contre l’ANC.
Le PKK figurait déjà sur la liste noire des Etats-Unis. Il figure aujourd’hui sur les ‘listes noires’ du Canada, des Etats-Unis d’Amérique, de l’Union européenne, de l’Australie, de la Turquie, de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni. Le 3 avril 2008, le Tribunal de première instance des communautés européennes a annulé une décision du Conseil de l’Union européenne de 2002 d’inscrire le PKK sur sa liste d’organisations terroristes, estimant que le Conseil n’avait pas suffisamment motivé sa décision, mais le 15 juillet 2008, le Conseil de l’Union Européenne réintègre le PKK dans la liste des entités qu’il considère comme terroristes et adopte des mesures restrictives.
Le règlement européen prévoit le gel de tous les fonds, avoirs financiers et autres ressources économiques détenus par les entités incluses dans la liste et interdit la mise à la disposition de ces entités de telles ressources. En outre, le règlement interdit de fournir des séries de services financiers aux entités sur la liste.
Le règlement énumère dans son article 2.3 les personnes qui peuvent être inclues sur la liste établie en exécution du règlement par le Conseil:
‘i) les personnes physiques commettant ou tentant de commettre un acte de terrorisme, participant à un tel acte ou facilitant sa réalisation;
ii) les personnes morales, groupes ou entités commettant ou tentant de commettre un acte de terrorisme, participant à un tel acte ou facilitant sa réalisation;
iii) les personnes morales, groupes ou entités détenus ou contrôlés par une ou plusieurs personnes physiques ou morales, groupes ou entités visés aux points i) et ii) ou
iv) les personnes physiques ou morales, groupes ou entités agissant pour le compte ou sous les ordres d’une ou de plusieurs personnes physiques ou morales, groupes ou entités visés aux points i) et ii)’
Ne sont donc pas seulement visées les personnes qui participent au sens du droit pénal (comme complice ou coauteur) à des actes de terrorisme, mais les personnes qui ‘facilitent’ de tels actes, des personnes physiques ou morales qui agissent ‘pour le compte ou sous les ordres d’une ou de plusieurs personnes’ reprises sur la liste. La notion de ‘faciliter’ n’est définie nulle part et est une notion étrangère au droit. Les notions ‘d’agir pour le compte ou sous les ordres de’ ne sont d’ailleurs pas plus précises. Elles ouvrent évidemment la porte à l’arbitraire le plus total.
En outre, l’article 9 du règlement impose l’obligation aux pays membres de l’Union d’instaurer des sanctions ‘efficaces, proportionnelles et dissuasives’ à l’encontre de toute personne qui aurait violé le règlement; par exemple en fournissant des services interdits ou en mettant des fonds à la disposition d’une organisation ou d’une personne dont le nom est repris sur la liste.
Les représentations en Europe des mouvements de libération nationale et sociale incluses dans la liste peuvent donc être accusées de ‘faciliter’ les activités de l’organisation dans le pays d’origine.
Aucune des personnes ou organisations reprises sur la liste n’ont préalablement été informées de l’intention du Conseil de les insérer à la liste. Aucun des mouvements ou personnes n’a eu la possibilité d’être entendu. Pire même, quand ils demandent accès au dossier qui a été à la base de leur inclusion sur la liste, il leur est répondu que les notules de la réunion du COREPER qui en a discuté sont secrets et que les documents produits à cette réunion par des pays membres ont été restitués. Le COREPER (Comité des représentants permanents), est un groupe de fonctionnaires délégués par les États membres pour assister les ministres dans la préparation des Conseils européens.
Les personnes et organisations incluses dans la liste se voient taxer de ‘terroristes’ et sont privées de tout droit sans la moindre contradiction possible. Elles sont ainsi privées de leur droit à la présomption d’innocence, d’un procès équitable avant d’être soumises à des sanctions d’une extrême gravité, de leur droit d’être entendues et d’apporter la contradiction aux éléments ‘à charge’.
En ratifiant le Traité d’Amsterdam, les quinze Etats membres ont décidé que les décisions prises dans le cadre de la PESC, par exemple l’inscription d’une personne ou d’une organisation sur la liste des organisations terroristes, ne seraient pas susceptibles d’être contrôlées par la Cour de Justice de Luxembourg, donc de faire l’objet d’un recours légal.
Certaines organisations inscrites sur la liste n’était même pas tenues pour illégales par l’Etat qu’elles contestaient. L’organisation de jeunesse basque SEGI était légale en Espagne. L’Etat espagnol l’a fait inscrire sur la liste européenne des organisations terroristes, et puis s’est prévalu de la présence de SEGI sur la liste européenne pour l’interdire et pour procéder à des arrestations massives de ses militants. L’échelon européen a permis à l’Etat espagnol de court-circuiter ses propres procédures légales de criminalisation.


















Dossier(s): Archives Rafle anti-PKK Tags: Belgique, France, Irak, Iran, Italie, PKK, Turquie
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Présentation du dossier
La semaine du « No border Camp », à Bruxelles a été l’occasion d’une répression policière d’une grande ampleur et d’une grande brutalité, dont le sommet a été atteint lors des arrestations préventives de masse le 29 septembre et le 1er octobre. Ce dossier fait le récapitulatif des mobilisations, des initiatives et des répressions survenues à cette occasion, ainsi que de leurs diverses suites politiques et judiciaires.
22 octobre: Libération des quatre inculpés
Les quatre inculpés de l’attaque du commissariat des Marolles ont été mis en liberté provisoire vendredi 22. C’est le juge d’instruction lui-même qui a levé ses mandats d’arrêt.
19 octobre: Confirmation des mandats d’arrêt
La cour d’appel qui s’est réuni hier pour statuer sur les détentions préventives des quatre personnes inculpées pour l’attaque du commissariat des Marolles a confirmé les mandats d’arrêt. Les quatre personnes détenues resteront donc en prison au moins un mois supplémentaire, jusqu’au prochain passage devant la chambre du conseil.
16 octobre: Manifestation anti-répression
Un rassemblement anti-répression convoqué Porte de Hal à 15H00 s’est transformé en une manifestation improvisée qui a amené 500 personnes, (parmi lesquelles une délégation de notre Secours Rouge) devant la prison de Saint-Gilles. Les manifestants ont un moment bloqué la barrière de Saint-Gilles, et ont terminé place Albert après un long face à face rue Ducpétiaux avec un barrage de policiers anti-émeute épaulés par une auto-pompe. Le rassemblement place Albert s’est disloqué petit à petit sans incident.
10 octobre: Rassemblement devant la prison de Saint-Gilles
10 octobre : Une centaine de manifestants (parmi lesquels une délégation de notre Secours Rouge) se rassemblent devant la prison de Saint-Gilles pour réclamer la libération des quatre personnes toujours détenues suite à l’attaque du commissariat des Marolles. Entourés d’un sérieux contingent policier, les manifestants ont scandé des slogans en solidarité avec les détenus et contre les violences policières et la répression.
9 octobre: Action anti-carcérale à Gand
Une double attaque incendiaire vise à Gand, dans la nuit de mardi à mercredi, un chantier de Besix et le bureau d’architectes Bontinck
7 octobre: Action contre STERIA à Bruxelles
Un groupe de militants ont attaqué l’immeuble où se trouvent les bureaux de la société Stéria à Bruxelles. Le slogan ’Smash Eurodac’ a été peint sur les murs et plusieurs vitres ont été brisées. Stéria est la société qui a conçu la base de données Eurodac dans le cadre de la politique de migration répressive mise en place en Europe. Ce système permet aux états membres d’identifier les demandeurs d’asile et les personnes ’ayant illégalement franchi les frontières extérieures de l’Europe’ en comparant leurs empreintes digitales avec celles contenues dans une base de données centrale où figurent deux millions de candidats à l’immigration. Stéria a récemment vanté l’exceptionnelle efficacité de son système ’capable de traiter 500.000 comparaisons par seconde avec un taux de précision de 99,9%.
6 octobre: Communiqué de la FGTB
Dans un communiqué, la FGTB wallonne condamne « les dérives sécuritaires dans les manifs ». Le communiqué mentionne entre autres que : la FGTB wallonne refuse la répression dont sont de plus en plus régulièrement victimes des militants qui choisissent des modes d’action et d’expression alternatifs non violents. Nous ne cautionnons en aucun cas l’amalgame qui est fait entre ces militants et de dangereux émeutiers et ne serons jamais complices des dérives sécuritaires qui les visent. Notons que quand elles s’accompagnent d’intimidations et de violences policières, ces pratiques se rapprochent dangereusement de celles des pires régimes politiques. » La FGTB fédérale de pour sa part envoyé un courrier au bourgmestre de Bruxelles-Ville et responsable de la zone de police, Freddy Thielemans.
Rappelons cependant que le service d’ordre commun avait pour consigne d’aviser la police si elle voyait des clowns, ces personnes déguisées pour baisser la tension entre policiers et manifestants. Par conséquent la FGTB fédérale dénoncerait ce à quoi elle a contribué (pour ne pas parler de l’attitude honteuse de certains délégués se faisant les auxiliaires directs des arrestations et des violences policières).
6 octobre: Action contre la prison de Forest
Une dizaine de personnes vêtues d’habits sombres, portant capuchons et bonnets ont lancé lundi soir peu après 23heures des feux d’artifice en direction de la prison de Forest où sont incarcérés les quatre personnes accusées de l’attaque du commissariat des Marolles. La police de la zone Midi a interpellé deux suspects après ratissage du quartier.
Un riverain est sorti de chez lui et leur a demandé de partir. Il a dû retourner rapidement vers sa maison car l’un des individus l’aurait menacé. La police qui a ratissé le quartier avec le témoin et a arrêté deux personnes. Reconnus par le riverain, ils ont été privés de leur liberté. Les policiers auraient trouvé sur eux un papier mentionnant l’adresse et le numéro de téléphone de la prison. Âgés de 22 et 31 ans, les deux personnes arrêtées ont respectivement les nationalités suisse et autrichienne.
6 octobre: Décision de la Chambre du conseil
La chambre du conseil de Bruxelles se réunit pour décider ou non du maintien en détention des quatre personnes arrêtées dans le cadre de la semaine du ’No Border Camp’. Une cinquantaine de personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, s’étaient rassemblées devant le Palais de Justice en solidarité avec les inculpés.
La Chambre du conseil décide la libération de trois des quatre inculpés pour l’attaque du commissariat des Marolles et confirme la détention prétentive du quatrième (un des deux Italiens). Le parquet fait appel aux libérations (l’appel est suspensif : ils restent donc en prison), l’avocat du quatrième fait appel au maintien en détention. Tous repasseront donc dans les 15 jours en chambre d’appel.
2 octobre: Manifestations « No Border »
2 octobre : Manifestation « No Border » 1200 manifestants parmi lesquels une délégation de notre Secours Rouge. Un calicot géant No Border est suspendu place de Brouckère. Un policier en civil est expulsé de la manifestation sous le slogan moqueur: « c’est pas facile d’être un flic en civil ». Ce sera le seul incident. La police avait établi un lourd dispositif pour isoler soigneusement la manifestation de la population des quartiers pauvres de Molenbeek. Plus tôt dans la journée, 50 personnes avaient déployés une banderole et tracté contre la présence de Frontex à à l’aéroport de Zaventem.
1er octobre: Attaque du commissariat des Marolles
C’était vers 22 heures que le commissariat de la place du Jeu de Balle a été attaqué. Une cinquantaine personnes se seraient lancées à l’assaut du commissariat, vêtues de noir et masquées, porteurs de haches et de marteaux. Elles ont immédiatement jeté des pierres vers le commissariat et vers un policier qui quittait les lieux, et qui a reçu plusieurs pierres dans le dos et sur la tête avant de se réfugier dans le commissariat. L’agent s’est brisé l’omoplate. Un autre agent a été plus légèrement blessé. Les dégâts au commissariat sont importants : on dénombre 66 coups sur les vitres du bâtiment et des voitures ont été endommagées.
La police a interpellé 6 personnes. Parmi elles, se trouvait un mineur qui a dû être relâché sur ordre du parquet de Namur. Les 5 autres ont la trentaine. Présentés devant le parquet, quatre d’entre eux ont été placés sous mandat d’arrêt. Il s’agit d’un Suisse, d’un Espagnol et de deux Italiens. « Ce qui leur est reproché pour le moment c’est une association de malfaiteurs puisqu’il y avait une coordination du groupe pour attaquer le commissariat. Il y a également des coups et blessures à agents avec préméditation puisque le groupe est arrivé manifestement dans le but d’en découdre avec les forces de l’ordre. Il y a également des dégradations immobilières et des véhicules qui ont été mis hors d’usage », indique le Substitut du Procureur du Roi de Namur. Les personnes arrêtées risquent jusqu’à 10 ans de prison.
1er octobre: Manifestation sauvage étouffée dans l’oeuf
Le quartier de la gare du midi est quadrillé par la police. Dans les alentours de la gare il est affiché : « Par ordre de police tout rassemblement de plus de 5 personnes est interdit aux alentours de la gare du Midi de 15h aujourd’hui jusqu’à 6h du matin ». La police commence par arrêter les petits groupes, puis elle arrête toutes les personnes au look de manifestant. Entre 120 et 150 personnes sont arrêtées, parmi lesquels 10 mineurs. Des groupes de manifestants vont et viennent dans le bas de Saint-Gilles. Pendant un certain temps il y a une situation tendue à un bar de la rue Jean Volders: 30 activistes étaient à l’intérieur avec la police les attendant en dehors. La situation s’est ensuite calmée.
1er octobre: Recueil de plainte contre la police et les autorités
Un groupe d’avocats bruxellois a préparé une plainte en réaction aux arrestations préventives qui ont lors de l’euromanifestation syndicale. Selon la loi, la police ne peut procéder à ce type d’arrestations qu’en cas de troubles. Or, mercredi, les personnes arrêtées ne faisaient que se rendre au rassemblement en groupe, sans perturber l’ordre public. La plupart n’ont même pas contesté le contrôle d’identité subi. La plainte porte aussi sur « usage excessif de la violence ».
30 septembre: Blocage du siège de British Petroleum
Six personnes se font arrêter à 12H45 suite à un bref blocage du siège central du British Petroleum. Elles seront relâchées vers 21h.
29 septembre: Arrestations de masse à la manifestation eurosyndicale
Les participants du No Border Camp et d’autres militants anti-capitalistes voulant participer à la manifestation eurosyndicale se font arrêter préventivement. Dès 11H55, les premières arrestations surviennent à la Place Sainctelette et la rue Ribaucourt. Ceux qui échappent à ces arrestation se rassemblent place Bara où ils sont bloqué par la police qui procès à de nouvelles arrestations et qui confisque des banderolles. A 13H40, il y a déjà 240 activistes arrêtés préventivement. A 14H00, environ 150 activistes ont pu rejoindre la manifestation principale. La police a bloqué le camion du bloc anticapitaliste. La police essaie à nouveau d’encercler les manifestants. A 14H25, une dizaine d’autres personnes ont été arrêtées à le station de métro Yzer, à proximité du camp « No Border »
A 14H55,
Le bloc anticapitaliste est encerclé au cœur de la manifestation par les policiers anti-émeute. Le groupe est enfermé dans un « kessel » dos au mur. Le cordon de policier est lui-même entouré de manifestants. Certains responsables syndicaux appellent à la désolidarisation. De nombreux syndiqués se solidarisent pourtant. Plusieurs manifestants qui protestent contre les arrestations sont eux-mêmes violemment arrêtés. Le « kessel » glisse le long de l’avenue de la Porte de Hal jusqu’au débouché de la chaussée de Waterloo où un important dispositif policier le réceptionne. Les militants arrêtés sont alors forcés à s’asseoir en file, les mains liées derrière le dos. Ils sont plus d’une centaine. Une ambulance vient apporter les premiers soin à quelques uns d’entre eux.
Vers 16H00, la manifestation a fini de défiler devant la porte de Hal où reste la centaine de personnes arrêtées, les policiers et environ 200 personnes solidaires, des manifestants, des syndicalistes et des gens du quartier restent avec le bloc anticapitaliste à la Porte de Hal. Les bus de la police viennent peu à peu enlever les personnes arrêtées pour les enfermer aux casernes. De nombreux manifestants y subissent des mauvais traitements: coups, insultes, humiliations (notamment à caractère sexuel).
18H25: Les premiers activistes sont relâchées. Les libérations auront lieu au compte goutte toute la nuit. Quatre manifestants sont hospitalisés suite aux violences policières : deux Belges et une Allemande de 19 ans et un Allemands d’une cinquantaine d’années sérieusement blessé au cou.
29 septembre: Arrestations au parc Léopold
42 activistes sont arrêtés au Parc Leopold où doit se tenir la conférence de Frontex à la Bibliothèque Solvay.
26 septembre: Première manifestation
La première manifestation organisée dans le cadre de la semaine du camp « No Border »(devait partir de la gare de Nossegem à 14H00 pour marcher sur le centre 127bis. Les arrivants sont accueillis à la gare par un lourd dispositif policiers. Les policiers filment les visages, procèdent à des fouilles, des contrôles d’identités systématiques et bloquent les manifestants dans les couloirs de la gare. La manifestation se met finalement en route et arrive devant le centre fermé à 15H45. 11 personnes qui voulaient bloquer l’entrée du centre sont arrêtées vers 17H20. Peu après, les policier arrête un photographe qui les prenaient en photo et le matraquent. Les manifestants rentrent sur Bruxelles « encagés » par un dispositif policier.
10 mai 2009 – Les huissiers contre les grévistes d’IAC
La lutte a commencé suite à l’annonce par la direction d’IAC de son intention de fermer deux de ses divisions situées à Meiser (Schaerbeek) et Delta (Auderghem) et de procéder au licenciement de 24 travailleurs, dont 12 délégués syndicaux. Les syndicats estiment que les directions d’IAC et de Fiat ne respectent pas la Loi Renault et considèrent que la direction saucissonne l’entreprise en divisions dans le but inavoué de procéder au licenciement collectif de travailleurs bénéficiant d’une protection syndicale.
Le 7 mai, les travailleurs d’IAC (le distributeur officiel de Fiat en Belgique) ont bloqué les accès au bâtiment notamment avec des voitures et ont soudé certaines grilles, après le rejet de deux pistes de compromis avancées par les syndicats dans le cadre de la concertation sociale en cours. Ils occupent l’atelier de Meiser, face au bâtiment du siège social de l’entreprise, et ont rentré dans l’atelier 140 voitures pour se constituer un ‘trésor de guerre’. Dans le communiqué Belga, il est question de voitures ‘prises en otage’!
Très vite, trois délégués syndicaux se sont vu remettre par huissier une citation à comparaître devant le tribunal de première instance de Bruxelles. Ce vendredi, tous les autres, soit une vingtaine de travailleurs, ont également reçu cette citation. Le patronat a introduit une action en référé, qui n’est pas unilatérale, pour demander au tribunal d’ordonner aux travailleurs du site de Meiser cités à comparaître de mettre un terme à leur occupation, de restituer les voitures actuellement bloquées dans l’atelier et de ne plus s’approcher du site, sauf pour y travailler. IAC réclame une astreinte de 1.000 euros par personne et par manquement. Dans l’exposé des motifs, le patronat présente le blocage des véhicules dans l’atelier comme un vol assimilé.
L’avocat mandaté par le patronat, Éric Carlier, est également le conseil de Carrefour Belgium. C’est cet avocat qui avait introduit au nom de Carrefour des requêtes unilatérales afin de lever les piquets de grève à l’automne 2008 lorsque des travailleurs de la chaîne avaient fait grève en solidarité avec le personnel du nouveau Carrefour de Bruges.
‘Les travailleurs ne partiront pas sans avoir obtenu un plan social correct. Nous considérons l’occupation comme un moyen légitime de contestation découlant du droit de grève. On ne peut se prononcer sur une occupation sans connaître le contexte qui a poussé les travailleurs à mener une telle action‘, a réagi Martin Willems, secrétaire permanent du SETCa-Bruxelles, qui est l’une des personnes citées à comparaître. ‘La direction estime qu’on ne respecte pas le droit à la propriété mais de notre côté, nous considérons qu’elle contourne la Loi Renault. Et la direction nous pousse à entamer une action devant le tribunal pour faire reconnaître la protection syndicale des douze délégués qu’elle souhaite licencier‘, a-t-il ajouté.
12 mai 2009 – La police intervient contre les grévistes
Mardi 12, la présidente du tribunal de première instance de Bruxelles a ordonné aux 20 travailleurs de quitter le site de IAC Meiser qu’ils occupaient depuis le jeudi 7. Ils devaient également restituer les clefs des véhicules qui seraient en leur possession. En cas de manquement, ils risquaient chacun une astreinte de 1.000 euros. Le patronat a obtenu de la justice de classe une ordonnance d’expulsion qui a été signifiée aux occupants dans la soirée.
Vers 19h45, la police de la zone de Bruxelles-Nord est intervenue sur le site (dans le style du communiqué Belga: elle ‘a libéré’ le site). La petite vingtaine de travailleurs qui occupaient les lieux ont tenté de bloquer les portes pour empêcher l’huissier d’entrer dans le bâtiment situé au 770 de la chaussée de Louvain à Schaerbeek. Les policiers ont réussi à forcer l’accès et ont débarqué dans le showroom de l’entreprise. Les occupants n’ont opposé aucune résistance et ont accepté de quitter les lieux après avoir été informés du contenu de l’ordonnance. Si les travailleurs refusaient de partir, ils risquaient chacun une astreinte de 2.500 euros.
Un véhicule stationné sur le parking du siège de Fiat Belgium, rue de Genève à Schaerbeek, à proximité du site IAC Meiser,a été incendié lundi au petit matin. L’origine de l’incendie est volontaire. La façade du bâtiment du siège de Fiat Belgium a été également endommagée par les flammes. Le laboratoire de la police fédérale s’est rendu sur les lieux.
16 mai 2009 – IAC licencie les grévistes pour ‘fautes graves’
La direction de Fiat Group Automobiles (FGA) à Bruxelles a décidé de licencier ‘pour faute grave’ cinq travailleurs d’IAC. Quatre travailleurs, dont deux délégués syndicaux, ont été licenciés pour avoir été présents sur le site occupé d’IAC de Meiser lors de la signification par voie d’huissier d’une seconde ordonnance d’expulsion. Pour la direction, ces travailleurs auraient dû quitter le site dès le moment où la première ordonnance d’expulsion a été rendue en référé. Les avocats des travailleurs licenciés estiment que puisque ces personnes n’étaient pas visées par la première ordonnance, elles n’ont pas enfreint cette ordonnance et donc n’ont commis aucune faute grave.
Le cinquième travailleur, un délégué syndical, a été licencié pour le motif d’avoir joué un rôle de leader dans le conflit social et d’avoir caché notamment les clés des voitures immobilisées par les grévistes en vue de se constituer un trésor de guerre. Les clés des voitures ont finalement été récupérées par la direction, après le délai fixé par la direction.
‘Notre entreprise a subi de graves préjudices économiques et d’image, du fait des événements intervenus au sein de la firme IAC. Même si cela a un impact négatif sur notre activité, nous attendons cependant avec confiance un retour rapide à la légalité. La Direction d’IAC se réserve le droit d’entamer toutes les actions légales nécessaires auprès des personnes responsables de cette situation.‘ déclare alors le président-directeur général de FGA, Martin Rada.
6 juin 2009 – Manif de solidarité avec les grévistes d’IAC
Une petite centaine de militants des environs de Bruxelles, surtout de la FGTB mais également de la CSC, ont répondu à l’appel d’urgence à la solidarité avec les travailleurs de IAC-Fiat. Les délégations syndicales venaient entre autres de Cytec, Spy, Sitel et Mobistar. De nombreux militants se sont spontanément mobilisés pour exprimer leur solidarité. Après quelques brefs speechs, les manifestants se sont dirigés vers le siège principal pour obtenir des pourparlers avec Mr Randa, le PDG. Comme d’habitude ces temps-ci, les portes sont restées fermées. Ils se sont donc dirigés en caravane de voitures vers la villa impressionnante du PDG à Tervuren, où ils étaient attendus non seulement par la police, mais aussi par quelques body-guards italiens engagé pour l’occasion.
11 juin 2009 – La CSI épingle la Belgique pour les attaques juridiques contre les grévistes
Les attaques juridiques contre les grévistes se sont intensifiées en Belgique, indique le rapport 2009 des violations des droits syndicaux de la Confédération Syndicale Internationale (CSI). Ces patrons recourent à des juristes pour contrer les protestations des travailleurs. En octobre 2008, des firmes comme Carrefour, Cytec, Deli XL, Big et Ideal Floorcoverings, N-Allo, Elia, Sibelgaz, Eandis et UCB ont submergé les tribunaux de recours demandant l’interdiction de certaines formes d’action collective, comme les piquets de grève.
Généralement, les tribunaux estiment qu’il n’est pas permis d’empêcher les employés ou des tiers d’accéder à l’entreprise, indépendamment du fait qu’il y ait ou non recours à la violence à cette occasion. Certains juges émettent aussi des ordonnances ‘préventives’ alors même que rien n’indique que de tels actes puissent être commis. Selon les auteurs du rapport, ‘il ne fait aucun doute que de tels jugements dissuadent les travailleurs d’exercer pleinement leur droit à l’action collective et entravent sérieusement le droit de grève‘.
22 juin 2009 – Carrefour bloqué en solidarité avec les grévistes
Une soixantaine de personnes ont bloqué, lundi 22 juin entre 11h30 et 13h, le carrefour formé par la chaussée de Louvain et la rue de Genève à Schaerbeek, situé face au concessionnaire IAC, en guise de solidarité avec les douze travailleurs licenciés la semaine précédente. Les manifestants ont allumé un feu, au moyen de palettes en bois, au milieu du carrefour. Le feu a été éteint par les pompiers vers midi. La circulation a été interrompue sur la chaussée de Louvain où des barrages avaient été mis en place par la police. La circulation a été rétablie dès 13 heures.
Des travailleurs ont tambouriné sur des fûts métalliques tandis que d’autres sifflaient ou lançaient des pétards. Des manifestants avaient confectionné une oeuvre grandeur nature avec des pendus habillés de blanc, symbolisant les douze travailleurs non-protégés licenciés la semaine dernière. ‘Fiat réinvente la pendaison, merci Don Marchionne‘ (le patron de Fiat, dont le groupe est actionnaire à 99% d’IAC), pouvait-on lire sur un calicot.
20 juillet 2009 – Première audience au Tribunal du Travail pour les prétendues ‘fautes graves’
Le licenciement pour faute grave de trois travailleurs grévistes de la société ‘Italian Automotive Center’ (IAC), qui bénéficiaient d’une protection syndicale, a été débattu lundi au tribunal du travail de Bruxelles. Le tribunal, saisi par la direction de Fiat dans le cadre de la procédure de licenciement, se prononcera lundi prochain sur le sort des trois travailleurs. Les trois délégués syndicaux ont été licenciés pour faute grave avec deux autres travailleurs non protégés le 16 mai par la direction de Fiat Group Automobiles.
Une centaine de personnes avaient manifesté le 5 juin en faveur du droit à mener des actions collectives. La direction d’IAC a l’intention de fermer deux de ses divisions situées à Meiser (Schaerbeek) et Delta (Auderghem) et de procéder au licenciement de 24 travailleurs, dont 12 délégués syndicaux.
A la première audience du tribunal du travail pour les licenciements pour ‘fautes graves’, les avocats du syndicat obtiennent gain de cause pour deux travailleurs (G. Fasoli du SETCa et B. Aglietti de la CSC). Mais la faute grave avait été reconnue pour le troisième (E. Agostini de la FGTB). Agostini ira en appel, ainsi que la direction d’IAC qui va en appel de la décision concernant les deux autres travailleurs. Tout se plaidera donc de nouveau le 1er octobre devant la Cour du Travail de Bruxelles (2ème chambre, salle 0.8) à 14h30.
22 septembre 2009 – Première audience au Tribunal du Travail pour les ‘raisons économiques’ des licenciements des travailleurs protégés
Le 22 septembre, au tribunal du travail de Bruxelles a lieu l’audience relative à la demande de la direction de IAC que le tribunal reconnaisse les raisons économiques et techniques justifiant la levée de la protection des 12 travailleurs protégés qu’ils veulent licencier.
Normalement, et sauf exceptions, ce sont les commissions paritaires qui peuvent déroger au principe de protection et accorder la levée de la protection pour raisons économiques et techniques. Cette dérogation est normalement lorsqu’il y a un accord entre les parties (puisque tout se décide à l’unanimité en commission paritaire), et donc, en cas de restructuration, lorsqu’il y a un plan social qui permet de s’assurer que tout a été fait pour éviter les licenciements évitables et pour éviter toute discrimination entre travailleurs ou envers les mandataires syndicaux. Dans le cas d’IAC, les commissions paritaires n’ont pas décidé la dérogation. La direction de IAC entend aller au tribunal pour ‘faire appel contre la ‘non-décision’ de la commission paritaire‘. Cette prétention est une première et ouvre la porte à une remise en cause complète du rôle des commissions paritaires et de la règle de l’unanimité entre partenaires sociaux.
En abusant de la notion de ‘licenciement d’une catégorie déterminée de personnel‘, notamment, en ne prenant même pas la peine de respecter les compétences du CE en termes de détermination des critères de licenciement, l’avocat de IAC entend ériger en règle automatique un cas d’exception de la levée de protection. Le résultat, au cas où le juge aurait suivi ce point de vue, serait qu’il n’y aurait tout simplement plus de protection des délégués en cas de restructuration décidée unilatéralement.
1er octobre 2009 – Audience en appel pour les prétendues ‘fautes graves’
Ce jeudi à 14h30 a commencé l’audience en appel de trois grévistes d’I.A.C. Une soixantaine de personnes s’étaient mobilisées pour l’occasion. Le Secours Rouge a assuré une présence solidaire dans la salle et devant le siège du Tribunal du travail.
Le Secours Rouge a également signé l’appel proposé aux SR comme à plusieurs autres organisations, par la Ligne Communiste des Travailleurs. Voici le texte de cet appel:
Après des mois de luttes, la direction de IAC-(FIAT) a décidé de licencier 24 travailleurs, dont 12 délégués syndicaux. Pour ce faire, elle avait tout d’abord contourné la procédure de concertation de la Loi Renault en divisant artificiellement l’entreprise en 16 entités. Dans ce contexte, au mois de mai, les travailleurs occupent un garage à Meiser. Le conflit commence à prendre une tournure judiciaire avec des astreintes, avant que le patronat ne traîne des délégués devant les tribunaux.
La direction tente d’outrepasser les compétences de la commission paritaire en voulant lever unilatéralement la protection des délégués. Cette tentative est une première et ouvre la porte à une remise en cause complète du rôle des commissions paritaires et de la règle de l’unanimité entre partenaires sociaux. Dans ce domaine où la jurisprudence joue un rôle essentiel, la défense des principes syndicaux dans ce dossier est d’une importance capitale.
La criminalisation des conflits continue. Ces derniers mois, le patronat a accentué ses attaques à l’encontre des ouvriers et de leurs droits, et il est devenu courant de faire appel à la justice et aux huissiers. Pour le patronat, il s’agit, encore plus en ces temps de crise, de briser les luttes dès qu’elles apparaissent. Une nouvelle étape est franchie maintenant avec la tentative de lever la protection des délégués par la force, afin de pouvoir les licencier.
Cet été, un délégué chez Bridgestone à Frameries s’est fait licencier. Le patronat s’en prend d’abord aux ouvriers les plus combatifs, aux délégués, avant de passer aux autres.
Ce 1er octobre aura lieu une audience devant la Cour du Travail à Bruxelles concernant le dossier de ‘faute grave’ des trois travailleurs protégés de IAC: G. Fasoli (SETCa), B. Aglietti (CSC) et E. Agostini (FGTB). Le 20 juillet, les syndicats ont obtenu gain de cause pour les deux premiers. La ‘faute grave’ avait été retenue pour Agostini et les syndicats ont été en appel.
Devant ces faits graves, il n’y a pas d’autre alternative que l’unité la plus large des travailleurs dans la mobilisation. C’est tous ensemble que nous parviendrons à faire payer la crise aux seuls responsables: les capitalistes. L’unité, c’est d’abord l’unité au sein d’une entreprise lorsque le patron s’en prend aux travailleurs. Mais c’est aussi l’unité avec les travailleurs en lutte dans les autres entreprises du secteur et/ou du pays, ainsi que l’unité au-delà des frontières. C’est dans la mobilisation que cette unité peut porter des fruits.
–Solidarité avec les travailleurs d’IAC!
–Défense des droits syndicaux, du droit de grève et de la protection des délégués!
–Unifions les luttes!
29 novembre 2009 – La direction d’IAC se paie (assez cher) la liquidation de la délégation syndicale
La direction de IAC FIAT a notifié le 30 novembre leur licenciement à neuf délégués syndicaux. Pour la direction il s’agit d’ainsi clôturer la restructuration entamée en décembre 2008. Cette restructuration a donné lieu à un conflit social dur. Depuis le début, les organisations syndicales dénoncent que le but caché du plan est une chasse aux délégués. Au lieu de suivre la ‘procédure Renault’, la direction avait refusé toute concertation en parlant de fermeture au lieu de restructuration, en refusant les alternatives proposées par les syndicats et en demandant aux tribunaux la levée de la protection des délégués. IAC (FIAT) a été déboutée de cette prétention par la justice, mais choisit aujourd’hui de quand même licencier les délégués en payant leur ‘protection’, (c’est-à-dire la sanction imposée par la loi en cas de licenciement illégal). La sanction que paierait la direction pour se débarrasser des délégués se monte à cinquante années de salaire au total pour les neuf délégués! L’affaire n’est pas close, reste le problème des 12 travailleurs licenciés abusivement en juin, suite au non-respect de la ‘loi Renault‘.
– [fond rouge]INTRO[/fond rouge]
De publicatie van deze juridische gids is geen oproep om de wet te respecteren.
Het werk van Secours Rouge tegen repressie maakt integraal deel uit van de revolutionaire, anti-kapitalistische strijd.
Ook als we stellen dat men wettelijke middelen moet aanwenden, zijn we er ons van bewust dat dat niet volstaat om de bestaande orde omver te werpen.
Hoe kan het ook anders aangezien het recht louter de uitdrukking is van sociale krachtsverhoudingen en de reproductie van de bestaande orde vergemakkelijkt? De beperkingen van het burgerlijk recht aanvaarden om tegen de burgerlijke macht te strijden, is zoals je tenen afsnijden om in je schoen te passen.
Deze kleine gids kan helpen om keuzes te maken (is het legaal? Is het illegaal?) om te weten wanneer men de grens overschrijdt die wettelijke repressie toelaat, en dus de nodige maatregelen te nemen, te beginnen met de anonimiteit.
– [fond rouge]MANIFESTATIES[/fond rouge]
Toegelaten, getolereerd, verboden
De grondwet garandeert het recht op betogen. maar dit recht wordt verdronken in de politie- en gemeentelijke reglementen,… Gemeentes eisen een voorafgaande toelating die doorgaans na een telefonisch onderhoud wordt gegeven. Niet-toegelaten manifestaties riskeren in de kiem gesmoord te worden, maar worden soms ook getolereerd.
Er zijn twee zones waar de tolerantie volstrekt nihil is: op minder dan 50m van elke ambassade of consulaat (mogelijk mits toelating). In Brusse is het verboden in de ‘neutrale zone’ (die zone omvat de Hertogstraat, de Leuvenseweg van de Noordstraat tot de Koningsstraat, de Koningsstraat vanaf het kruispunt van de Vuurkruiserstraat met de Onderwijsstraat en de Treurenberg tot het Koningsplein, het Paleizenplein, de Troonplaats, de Brederodestraat en het gebied dat door deze publieke weg wordt omgrensd).
– [fond rouge]ANONIMITEIT[/fond rouge]
De politie filmt manifestanten met het oog op fichage, door politiefotografen in burger, vaste camera’s of zelfs helikopters. In sommige landen bestaat hiertegen een militante traditie van verzet: maskers, doeken, fotografen uit de betoging zetten,…
In België is het dragen van maskers, skimaskers, schmink niet illegaal maar sommige reglementen bestraffen het met boetes, ondermeer in Brussel-stad bijvoorbeeld.
[fond rouge]VERBODEN[/fond rouge]
Rebellie: (met geweld of bedreiging) is een strafbaar feit dat door politie-agenten vaak wordt aangehaald. Het gaat om verzet tegen agenten van de publieke macht die de wet toepassen, doormiddel van geweld (zelfs miniem) of bedreiging (indien de agent een reëel en imminent gevaar vreest).
Dit omvat: discussiëren terwijl je door een agent wordt vastgehouden, een agent slaan zonder dat er reden is voor wettelijke zelfverdediging, je doorbreekt een politiecordon. Verzwarende omstandigheden zijn ‘in bende’ (2 of meer) en ‘gewapend’ (een pancarte volstaat).
Geen gehoor geven aan een bevel is geen verzet of rebellie: je mag op de grond gaan liggen en je laten wegslepen (passief verzet zodat er twee of drie agenten nodig zijn om je te verwijderen), je opsluiten in een schuilplaats, vluchten om aan een arrestatie te ontkomen, duidelijk fantaisistische bedreigingen uiten.
belediging, smaad of laster
smaad: wordt bestraft met 8 dagen tot een jaar en een boete. Laster wordt bestraft met een gevangenisstraf van 15 dagen tot zes maanden en een boete. Wat smaad precies is, wordt beoordeeld door de rechtbank.
– [fond rouge]Op Openbare Plaats[/fond rouge]
(voor iedereen toegankelijk) heeft de politie het recht:
– je te vragen je identiteit te bewijzen. In theorie mag dat op eender welke wijze (rijbewijs, studentenkaart,…). In de praktijk zal het niet tonen van je identiteitskaart of paspoort resulteren in een administratieve arrestatie.
– een ‘veiligheidsfouillering’ uit te voeren, oppervlakkig en zonder je uit te kleden. Indien de openbare orde bedreigt is: zakken, personen, auto’s,… kunnen doorzocht worden. Dit mag maximum één uur in beslag nemen, de politie mag je niet dwingen hiervoor plaats te nemen in een combi.
– een ‘gerechtelijke fouillering’ uit te voeren indien ze over een aanhoudingsbevel beschikt. De fouille mag maximaal zes uur duren en je kan daarbij uitgekleed worden. Een intern onderzoek van het lichaam mag enkel uitgevoerd worden door een dokter.
– [fond rouge]VERSCHILLENDE TYPES VAN ARRESTATIES[/fond rouge]
Administratief: in geval van absolute noodzaak, bedreiging van de openbare orde, indien de politie vermoed dat je een inbreuk zal plegen. Er is geen aanhoudingsbevel, je wordt van je vrijheid beroofd voor maximum 12 uur. Je hebt geen recht op een advocaat, je hebt niet het recht iemand te verwittigen tenzij je minderjarig bent. Niet geregulariseerde buitenlanders kunnen tot 24 uur worden vastgehouden. De administratieve aanhouding in geval van ordeverstoring op de openbare weg in toestand van dronkenschap is beperkt tot 6 uur.
Gerechtelijk zonder aanhoudingsbevel: zoals de voorgaande maar de procureur des konings wordt op de hoogte gebracht. De maximale duur wordt opgetrokken tot 48 uur. Je hebt geen recht op een advocaat. Deze arrestatie is van toepassing bij betrapping op heterdaad.
Gerechtelijk met aanhoudingsmandaat: de procureur des konings of een onderzoeksrechter beslist. Je wordt gehoord binnen de 48u door een onderzoeksrechter die kan beslist een aanhoudingsmandaat uit te vaardigen. en je kan laten opsluiten in de gevangenis. In dit geval: eis een advocaat zelfs al is het weinig waarschijnlijk dat de politie dat recht respecteert. Je hebt het recht iemand te verwittigen op voorwaarde dat die oproep geen gevaar inhoudt op schade van een eventueel juridisch onderzoek.
– [fond rouge]GEBRUIK VAN GEWELD DOOR DE POLITIE[/fond rouge]
Een politieagent kan zijn toevlucht zoeken tot geweld op basis van drie principes: wettelijkheid (objectieven en omkadering voorzien door de wet); noodzaak (hij heeft geen andere middelen om zijn vooropgesteld doel te bereiken), proportionaliteit (hij mag niet meer geweld gebruiken dan strikt noodzakelijk). Hij moet bovendien kenbaar maken dat hij geweld zal gebruiken tenzij dat de actie zelf onmogelijk maakt.
Een agent mag zijn wapen gebruiken in drie gevallen: wettelijke zelfverdediging, tegen één/eerdere (waarschijnlijk) gewapende personen, in geval van absolute noodzaak om personen/goederen/plaatsen te beschermen die onder zijn hoede werden geplaatst.
– [fond rouge]VERZET[/fond rouge]
Indien een agent een illegale en flagrante inbreuk pleegt kan u hem daarvan weerhouden, zelfs door het gebruik van geweld. Dit geweld moet strikt noodzakelijk zijn en proportioneel (je kan de deur voor zijn neus dichtklappen, een cordon vormen maar geen vuistslagen geven tenzij je een vuistslag krijgt,…)
Dit is theorie, indien je voor de rechtbank verschijnt zal de politie een staalhard dossier opmaken. Je moet in staat zijn aan te tonen dat het geweld legitiem was.
– [fond rouge]BEROEP DOEN OP WETTELIJKE ZELFVERDEDIGING[/fond rouge]
De wettelijke voorwaarden zijn zeer strikt bepaald: je kan reageren op een aanval indien die gewelddadig is, begeleid door een ernstige bedreiging (je hebt het recht een vriend te verdedigen), actueel of imminent (enkele minuten later zijn het wraakmaatregelen et dus geen wettelijke zelfverdediging), onrechtvaardig (indien de politie geweld gebruikt en zich daarbij scrupuleus aan de wet houdt, heb je niet het recht om te reageren), gericht tegen personen (maar niet je fototoestel), proportioneel (je mag geen granaat lanceren als antwoord op een duw- en trekpartij).
– [fond rouge]GEWELD UITGELOKT DOOR PROVOCATIE[/fond rouge]
omschrijving van provocatie: feit dat woede of angst veroorzaakt, die door een spontane reactie een inbreuk uitlokt. Ze kan verontschuldigd worden in volgende gevallen: illegaal, gericht tegen één of meerdere personen, actueel. Verzamel getuigenissen en bewijzen.
Foto’s, vingerafdrukken, DNA
Een ministeriële richtlijn geeft de politie het recht personen die administratief zijn aangehouden te fotograferen « indien er vermoeden bestaat dat ze deel uitmaken van een beweging », wat natuurlijk van toepassing is bij manifestanten.
– [fond rouge]ONDERVRAGING[/fond rouge]
Een ondervraging betekent dat de politie niet genoeg bewijsmateriaal heeft. Wees vooral niet bang: het echte gevaar schuilt in het feit dat ze bewijsmateriaal aan het verzamelen zijn. Help hen niet. Je moet geen verklaring afleggen. De politie kan je eender wat vragen maar je bent niet verplicht om te antwoorden. Doe het dus niet. Je mag weigeren te antwoorden, de stilte bewaren en uitleggen dat je niets te zeggen hebt. Deze weigering kan niet beschouwd worden als een bekentenis.
Als je ondanks alles een verklaring aflegt, heb je het recht ze te herlezen, veranderen, zaken toe te voegen en een kopie te ontvangen. Je bent niet verplicht ze te ondertekenen. Doe het dus niet. Er zijn geen uitzonderingen op dit recht. De regels zijn hetzelfde voor de onderzoeksrechter.
Licht je celgenoten in over dit recht. Praat niet teveel: het is niet uitgesloten dat politie in burger in de cel aanwezig is of dat er microfoons in de cel werden aangebracht of dat één van je compagnons wat praatziek is in zijn verklaring.
– [fond rouge]ADVOCAAT[/fond rouge]
Je hebt recht op een advocaat indien je beschuldigd wordt. Je advocaat is je medestander in het kader van de wet: hij wil je vrijlating. Maar vergeet niet het politieke en collectieve dat op het spel staat. Je kan beter juridisch verliezen dan je mede-beklaagden te beschuldigen of je politieke logica te verliezen.
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Dossier(s): Affaire Bahar Kimyongür Archives Tags: Belgique, DHKP-C, Procès
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Bref historique du Black Panther Party
En octobre 1966, Huey Newton et Bobby Seale fondent le Black Panther Party for Self-Defense, qui deviendra vite le Black Panther Party. Ils rédigent un programme en dix points, qu’ils souhaitent être un programme politique concret qui touche directement la communauté noire. Leurs principales sources d’inspirations sont Franz Fanon, Malcolm X, et Mao.
Dans les premiers mois de son existence, le BPP se consacre à contrer les attaques de la police et les agressions contre les racistes blancs. La nécessité de s’armer se fait jour, et le financement de l’achat des armes se fait par la vente du Petit Livre Rouge de Mao. En décembre 1966, Bobby Hutton devient le premier membre du parti, mais très vite, le nombre de militant s’accroît. En effet, le BPP tient tête à la police d’Oakland, et gagne ainsi une certaine notoriété.
En avril 1967, le premier numéro du journal des Panthers sort de presse, suite à l’assassinat d’un jeune noir de San Francisco. Composé de quatre pages, ses textes remettent en question les différents ‘faits’ établis par la police après la mort du jeune homme. Un peu plus tard, Newton est arrêté pour avoir tué un policier.
Le BPP entame le mouvement ‘Free Huey‘. Durant cette période, le parti s’enracine en s’alliant à divers groupes révolutionnaires et connaît un succès grandissant. L’organisation du parti ne s’est pas décidée dès sa création. Elle s’est construite au fil de l’évolution et de la croissance du mouvement. Le parti est divisé en ‘Chapitres’, qui sont propres à chaque Etat. Ensuite vient la branche (chaque grande ville en compte une). Enfin, chaque branche est divisée en sections, elles-mêmes divisées en sous-sections. Le comité central est l’instance dirigeante du parti. Il est composé d’un bureau politique qui définit les politiques à mener. A sa tête, le ministre de la Défense, secondé par le président du parti. On trouve également un ministre de l’Information (le journal du BPP tire à 125.000 exemplaires) et un secrétaire général chargé de l’organisation du parti au jour le jour.
A côté de sa campagne pour l’auto-défense, le BPP met en place un programme social très important. Fred Hampton, fondateur du Chapitre du parti à Chicago lance les petits-déjeuners gratuits pour les enfants noirs (30.000 enfants en bénéficieront bientôt), ainsi qu’un programme médical visant à dépister l’anémie. Le BPP crée également la ‘Oakland Community School’ afin d’accueillir les jeunes de la communauté. Les objectifs du parti sont clairs: nourrir – soigner – éduquer.
Tout cela déplaît aux autorités, et dès 1967, le FBI déploie contre le BPP le programme de répression utilisé dans les années 50 contre le Parti Communiste: le COINTELPRO. Le BPP va dès lors être la cible d’une campagne de harcèlement et de répression d’un caractère nouveau et d’une ampleur jusque là inégalée.
Toutes ces actions menées par le FBI entraînent un climat de suspicion au sein même du groupe, ainsi que des tensions avec d’autres organisations menant à une inévitable guerre. Toutes ces querelles et dissensions fomentées par le COINTELPRO vont finir par faire imploser le parti. Dès 1971, les militants radicaux les plus chevronnés sont soit morts, soit en exil, soit en prison. En 1973, le Black Panther Party disparaît.
Quelques protagonistes
Huey Percy Newton: co-fondateur du BPP, il est né le 17 février 1942 en Louisiane dans une famille d’ouvriers. Il grandit à Oakland, Californie. Durant ses années de collège, il s’engage dans différentes associations politiques, progressistes et culturalistes noires. C’est alors qu’il rencontre Bobby Seale et fonde le parti.
Bobby Seale: co-fondateur du BPP. Il est né le 22 octobre 1936 à Dallas, au Texas. Après une enfance pauvre à Oakland, il devient mécanicien et s’engage dans l’armée d’où il est exclu. De retour dans sa famille, il milite dans plusieurs associations où il rencontre Huey Newton et fonde le parti en octobre 1966.
Bobby Hutton: né en 1950, il fut le premier membre du BPP, qu’il rejoint à l’âge de 16 ans. Moins de deux ans plus tard, le 7 avril 1968, il est assassiné par la police d’Oakland.
Fred Hampton: il est né le 30 août 1948 à Chicago, où il passe toute son enfance. Brillant étudiant en droit, il milite durant ses études pour les droits civiques, et en novembre 1968 fonde le Chapitre BPP de Chicago. Il met en place des actions sociales telles que les petits-déjeuners et les soins médicaux gratuits pour les enfants défavorisés. Leader charismatique, il donne également de nombreuses conférences et rencontre un écho plus que favorable auprès de la population. Il est assassiné le 4 décembre 1969 par la police de Chicago.
Angela Davis: née le 26 janvier 1944 dans l’état d’Alabama où ses parents sont enseignants. Elle étudie aux Etats-Unis, en France et en Allemagne. Elle reçoit sa maîtrise en 1968 et devient membre du Parti Communiste des Etats-Unis et du BPP. Elle commence à enseigner, mais est renvoyée à cause de ses convictions. En 1970, recherchée et arrêtée sous l’accusation de conspiration pour libérer des prisonniers du BPP, elle passe 16 mois en prison avant d’être acquittée. Aujourd’hui, Angela Davis enseigne à l’université et continue son combat politique et social.
La répression contre le Black Panther Party
Le programme COINTELPRO (COunter INTELligence PROgram) du FBI a été créé secrètement en 1956 pour lutter contre le Parti Communiste aux Etats-Unis. Il fut relancé en 1967 contre les groupes de libération afro-américains et contre la gauche révolutionnaire. Il a été mis à jour en 1971. Son but avoué par le FBI: ‘protéger la sécurité nationale, prévenir la violence et maintenir l’ordre social et politique existant‘. Tous les moyens, allant jusqu’à l’assassinat politique furent employés à cette fin.
De 1956 et 1971, il y a eu 2.218 opérations liées au COINTELPRO, 2.305 écoutes téléphoniques illégales et l’ouverture de 57.646 courriers. Sur les 295 opérations menées contre les organisations afro-américaines, 233 visaient le BPP. Une note du directeur du FBI indique: ‘Le but de l’action du Counter Intelligence est de perturber le BPP, et c’est sans importance de savoir s’il existe des faits pour prouver les accusations (contre le BPP)’.
Des agents ont été payés pour devenir membre du BPP, pour perturber son travail et pour pousser ses membres à se mettre hors-la-loi. Il permet de récolter un maximum d’informations et de se tenir au courant au jour le jour. Le FBI a orchestré la désinformation et la manipulation par la publication de fausses informations dans les médias pour briser les soutiens au BPP, par l’envoi de lettres anonymes afin de créer des divisions au sein du BPP. Cela a permis la création d’un climat de suspicion entraînant des tensions internes au BPP, et des tensions avec d’autres organisations entraînant parfois une guerre ouverte.
Le FBI s’est livré au harcèlement à travers le système légal: des officiers de police donnent de faux témoignages, fabriquent des preuves pour arrêter et faire emprisonner des membres du BPP. Les FBI a directement usé de violences extra-légales: le FBI et la police menacent et provoquent des assauts, du vandalisme, des bagarres pour effrayer et pour perturber le mouvement. Au total, 38 militants du BPP ont été tués durant l’année 1970 suite à des raids organisés par la police contre les bureaux du parti.
L’assassinat de Bobby Hutton
Le 7 avril 1968, huit membres du parti, dont Bobby Hutton, voyageaient dans deux voitures lorsqu’ils tombent dans une embuscade dans la police à Oakland. Bobby prend la fuite avec un camarade, et ils trouvent refuge dans un sous-sol. Très vite, ils sont cernés par plus de cinquante policiers qui prennent d’assaut le bâtiment, qui prend feu. Bobby en sort les mains en l’air, ayant enlevé son tee-shirt pour montrer qu’il était sans arme. Dès sa sortie, il est la cible de douze tirs qui le tuent sur le coup.
L’assassinat de Fred Hampton
Le 3 décembre 1969 à Chicago, après avoir donné une conférence, Hampton et quelques membres du parti se rendent à son appartement. Mais une taupe se trouve parmi eux. Il avait fourni au FBI un plan de l’appartement. Le soir même, il sabota les armes et durant le repas, drogua Hampton. A 4 heures du matin, lorsque les policiers prirent l’appartement d’assaut, Hampton est tué dans son sommeil. Tous les autres membres du parti présents ont également été la cible des tirs policiers, et notamment la compagne d’Hampton, alors enceinte.
L’inculpation d’Angela Davis
Durant l’été 70, Davis participe à la campagne pour la libération de Georges Jackson et des ‘Soledad Brothers’ (Lire les lettres de prison de Georges Jackson). Le 7 août, le frère du prisonnier tente de faire évader John McClain au moment de son procès. Avec deux camarades, ils prennent cinq otages, dont le juge. Dès leur sortie, la police fait feu sur leur véhicule, tuant quatre hommes. Davis est accusée d’avoir fourni les armes à Jackson. Elle se retrouve sur la liste des personnes les plus recherchées du FBI. Après des mois de cavale, elle est capturée à New-York. En 1972, après 16 mois de prison, elle est finalement acquittée.
Chronologie du Black Panther Party
1965
21 février: Malcolm X est assassiné alors qu’il s’exprimait à l’Audubon Ballroom, à Harlem.
1966
Mai: Stokely Carmichael est élu président du SNCC (Student Nonviolent Coordination Committee).
15 octobre: Huey P. Newton et Bobby Seale rédigent la première version du programme en dix points du BPP.
Décembre: Bobby Hutton, 16 ans, est la première recrue du BPP.
1967
1 janvier: Le BPP ouvre son premier bureau au 5624 Grove Street, à Oakland.
21 février: Deux ans après le meurtre de Malcolm X, les Panthères noires escortent sa veuve, Betty Shabazz, de l’aéroport aux bureaux de la revue Ramparts, où travaille Eldridge Cleaver. Impressionné, ce dernier rejoint le BPP.
1 avril: A Richmond, en Californie, Denzil Dowell est abattu par la police. Celle-ci prétend que ses agents ont tiré pour se défendre. Sa famille demande aux Panthères Noires de mener une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur sa mort.
25 avril: Publication du premier numéro du journal officiel des Panthères: Black Panther Party – Black Community News Service.
2 mai: Trente Panthères armées s’introduisent dans le Capitole de Sacramento pour protester contre le Mulford Act, projet de loi destiné à empêcher le port d’armes en Californie.
28 juin: L’Etat de Californie adopte la loi ‘anti-armes’ Mulford, qui prohibe le port d’armes dans tout espace public. Les patrouilles de Panthères se retrouvent de fait hors-la-loi.
28 octobre: A 4h56 du matin, à Oakland, les officiers de police John Frey et Herbert Haines contrôlent le véhicule de Huey P. Newton, accompagné de Gene McKinney. Dans l’altercation qui suit, John Frey est abattu et son collègue blessé. Newton est lui aussi gravement blessé, il est arrêté alors qu’il vient d’arriver à l’hôpital.
1968
Janvier: Création d’un chapitre du BPP en Californie du Sud, par Alpentice ‘Bunchy’ Carter.
17 février: Pour l’anniversaire de Huey P. Newton, une grande manifestation ‘Free Huey’ est organisée à l’auditorium d’Oakland. Plus de 5000 personnes sont présentes, dont Stokely Carmichael, H. Rap Brown, James Forman, dirigeants du SNCC, ainsi que des membres du Peace and Freedom Party.
Mars: Arthur (Glen) Carter, frère de Bunchy Carter, est abattu par la police. Il est le premier Panthère noire à tomber sous les balles de la police.
Avril: Création d’un chapitre du BPP à New-York.
4 avril: Martin Luther King Jr. est assassiné à Memphis, dans le Tennessee. Sa mort enflamme les ghettos américains.
6 avril: Bobby Hutton, 17 ans, premier membre du Parti, est tué lors d’une fusillade à Oakland. Présent sur les lieux, Eldridge Cleaver est blessé et incarcéré.
Juin-juillet: L’alliance entre le SNCC et les Panthères noires tourne court. Chassé du SNCC, Carmichael rejoint le BPP.
15-16 juillet: Le procès de Huey P. Newton s’ouvre à Oakland. Plus de 6.000 manifestants se rassemblent pour l’occasion devant le palais de justice.
27-28 septembre: Huey P. Newton est condamné à une peine de 2 à 15 ans de prison. Quatre heures après cette condamnation, deux policiers tirent à bout portant sur la vitrine du local des Panthères sur Grove Street. Dans le même temps, la conditionnelle d’Eldridge Cleaver est révoquée. Il doit retourner en prison.
24 novembre: Trois jours avant de retourner en prison, Eldridge Cleaver disparait. Accompagné de sa femme Kathleen Cleaver, ils quittent le pays pour Cuba, Paris, et plus tard Alger.
1969
Janvier: Mise en place du premier programme de petits-déjeuners gratuits pour les enfants, à l’église Ste Augustine, à Oakland.
17 janvier: A Los Angeles, Bunchy Carter et John Huggins sont tués au Campbell Hall du campus de l’UCLA par des membres de l’organisation noire US (United Slaves). Le soir même, dix-sept Panthères sont arrêtées au domicile de John Huggins. La police prétend qu’elles préparaient leur vengeance sur US.
24 mars: De retour d’une tournée dans les pays scandinaves, Bobby Seale est inculpé pour avoir fomenté des émeutes lors de la convention démocrate d’août 1968. C’est le début de l’affaire des ‘Chicago 8’.
1 avril: Début du programme de petits-déjeuners à Chicago. A la fin de la semaine, 1.100 enfants sont accueillis et nourris.
2 avril: Le procureur de New York, Frank S. Hogan, engage des poursuites contre 21 Panthères de NY pour préparation d’un attentat contre la police, des grands magasins et le métro new yorkais. C’est le début de l’affaire des ‘Panthères 21’.
22 mai: A New Haven, dans le Conecticut, 8 Panthères sont arrêtées (dont Bobby Seale et Ericka Huggins) pour le meurtre d’Alex Rackley, membre du Parti à New-York. Début de l’affaire de New Haven.
23 mai: John Savage, membre du parti, est abattu par des membres de US.
8 juin: Bobby Seale est condamné à 3 ans de conditionnelle pour port d’armes près d’une prison (il s’était fait arrêter alors qu’il rendait visite à Huey P. Newton).
17 juillet: Le Parti lance à New Haven son premier programme de détection de l’empoisonnement au plomb contenu dans la peinture d’appartement.
18 juillet: Ouverture à Oakland du ‘Front uni contre le fascisme’, organisé par le BPP. Pendant trois jours, le principal sujet de débat est le contrôle de la police par la communauté.
15 août: Sylvester Bell, membre du BPP à San Diego, est abattu par des membres de US.
19 août: Bobby Seale est en prison pour deux affaires dans lesquelles il est accusé d’être impliqué.
3 septembre: Création de la section internationale du BPP en Algérie, sous l’égide d’Eldridge Cleaver.
18 octobre: Walter Pope, membre du BPP à Los Angeles, est abattu par la police alors qu’il vend le journal du Parti.
4 décembre: Fred Hampton et Mark Clark sont assassinés par la police de Chicago.
8 décembre: Attaque massive de la police de Los Angeles contre les bureaux du BPP àLos Angeles. S’ensuivent quatre heures d’affrontements armés.
1970
5 août: Huey P. Newton est libéré sous caution.
7 août: Jonathan Jackson, frère cadet de Georges Jackson, emprisonné depuis 1960, tente par une prise d’otage de faire évader John McClain du tribunal où se tient son procès. Assisté de Ruchell Magee et dʼun autre prisonnier, tous deux témoins dans le procès, ils prennent cinq otages, dont le juge. Dans leur fuite éclate une fusillade. Jonathan Jackson est abattu. L’arme avec laquelle il a fait cette prise d’otage a été enregistrée au nom d’Angela Davis, militante communiste et membre du comité de soutien de Georges Jackson. En quelques jours, elle devient la femme la plus recherchée des Etats-Unis. Arrêtée quelques semaines plus tard, elle devient une figure marquante du mouvement révolutionnaire américain.
Août – début septembre: Voyage d’une délégation du BPP, menée par Eldridge Cleaver au Viêtnam, en Chine, à Moscou et en Corée du Nord.
20 novembre: L’affaire de New Haven est définitivement classée. Les 8 Panthères noires, dont Bobby Seale, sont libres.
1971
Janvier: La branche d’Oakland ouvre l’institut intercommunal de la Jeunesse (renommé Oakland Community School en 1974).
26 février: Débat télévisé entre Huey P. Newton et Eldridge Cleaver à l’issue duquel la scission dans le BPP se confirme.
8 mars: Un bureau du FBI est cambriolé en Pennsylvanie. 800 documents d’archives des campagnes de répression contre des dizaines d’organisations américaines y sont volés.
19 mai: Date du 46ème anniversaire de Malcolm X, la Black Liberation Army (BLA) revendique sa responsabilité dans une fusillade qui a visé deux policiers.
21 août: Georges Jackson, maréchal du BPP dans la prison de San Quentin, est assassiné, alors qu’il était soi-disant en train de s’évader.
1972
18 août: Elmer ‘Geronimo’ Pratt est condamné à la prison pour le meurtre d’une jeune institutrice, Caroline Olsen, assassinée à Santa Monica. A l’heure du crime, Geronimo était à Oakland, à plus de 700 kilomètres de là.
1973
Avril: Elaine Brown et Bobby Seale se présentent aux élections à Oakland. Brown au conseil de la ville et Seale pour devenir maire d’Oakland.
3 mai: Zayd Shakur, Sundiata Acoli et Assata Shakur, membres du la BLA, sont arrêtés par une patrouille de police. La fusillade qui suit laisse Zayd Shakur et un policier au sol, morts. Assata Shakur, grièvement blessée, est arrêtée. Acoli parvient à s’enfuir.
1974
Eté: Risquant une inculpation dans deux affaires d’agression et de meurtre, Huey P. Newton par en exil à Cuba.
2 novembre: Huey P. Newton est inculpé pour le meurtre d’une prostituée, Kathleen Smith.
Après 1974
18 novembre 1975: Eldridge Cleaver et sa femme Kathleen reviennent aux Etats-Unis après 7 ans d’exil.
2 novembre 1975: Assata Shakur s’évade de la prison où elle purge sa peine et s’exile à Cuba.
Mai 1981: Mumia Abu Jamal, ancien membre du BPP à Philadelphie devenu journaliste, est accusé du meurtre d’un policier. Victime d’un procès truqué, il clame son innocence depuis le couloir de la mort. D’importantes campagnes de soutien ont lieu dans le monde entier. Il incarne la ‘Voix des Sans-Voix’.
22 août 1989: Huey P. Newton est assassiné dans une rue d’Oakland, alors qu’il sort de chez son dealer.
19 janvier 1995: Dhoruba bin Wahad (Richard Moore), emprisonné depuis 1973 pour le meurtre d’un policier, est déclaré innocent après avoir fait appel.
10 juin 1997: Elmer Geronimo Pratt, emprisonné depuis 25 ans, est innocenté du meurtre de Caroline Olsen.
1 mai 1998: Eldridge Cleaver meurt à l’âge de 62 ans.
Chronologie issue de Panthères noires. Histoire du Black Panther Party, Tom Van Eersel, Editions de l’Echapée, Paris, 2006.
Un héritier du BPP: la Black Liberation Army
La Black Liberation Army (BLA) était issue de l’expérience de la répression massive contre le BPP. Des structures clandestines s’étaient formées pour protéger ceux qui passaient dans la clandestinité. Il n’y avait pas de structure centralisée, mais de petites cellules autonomes, nombreuses dans certaines villes.
Le programme minimal était celui décidé le 31 mars 1968 entre différents courants nationalistes et anti-impérialistes du mouvement noir, à savoir la formation d’une Republic of New Afrika à partir des Etats de Louisiane, du Mississippi, de l’Alabama, de Georgia et de Caroline du sud.
En 1973 la plupart des cellules avaient été anéanties, la plupart des combattants tués ou arrêtés. A la mi-70 on consolida les restes du BLA par le BLA-Coordinating-Committee. Une minorité forma sa propre organisation en 78, la Revolutionary Task Force avec le soutien d’ancien Weathermen. Il y avait donc des activistes noirs et blancs, dans le but d’une ‘modification révolutionnaire et d’un processus croissant d’unification‘.
Assata Shakur (photo), une des fondatrices de la BLA, fut libérée de sa prison par un commando de cette organisation et se réfugia à Cuba. Cette action fut extrêmement populaire. Sur de nombreux murs de ghettos, on pouvait lire ‘Assata is welcome here‘.
Il y eut de très nombreuses actions contre des banques pour financer des programmes sociaux. Lorsqu’en 81 une attaque contre un fourgon à West Nyack (New York) amena l’arrestation de membres de la revolutionary armed task force, ce fut le début de la fin, des arrestations s’en suivirent.
Conférence de Claude Guillaumaud-Pujol sur Mumia et le BPP
Le 20 février 2009, le Secours Rouge a organisé à Bruxelles une Conférence de Claude Guillaumaud-Pujol sur le Black Panther Party et le cas Mumia Abu-Jamal. Claude Guillaumaud-Pujol est née le 16 avril 1945 à Tours. En tant qu’universitaire spécialisée en civilisation américaine, elle s’est rendue en 1990 à Philadelphie afin de mener sa thèse consacrée à la brutalité policière et aux minorités. Elle a enseigné dans les universités de Tours, Clermont-Ferrand et Marne-la-Vallée. Avec ses étudiants à Tours, elle fonde un groupe de soutien à Mumia Abu-Jamal et aux MOVE 9: ‘Just Justice TOURS’. Elle est également membre du Collectif national ‘Ensemble sauvons Mumia Abu-Jamal’ basé à Paris.
Lire le texte de la conférence – format pdf
Avant sa conférence publique, Claude Guillaumaud-Pujol a répondu aux questions d’une animatrice de la radio Passe-Muraille. Cet entretien a été diffusé sur les ondes le lendemain de la soirée, dans le cadre de l’émission sur la prison diffusée tous les dimanches.
Lire la retranscription de l’entretien
Pour en savoir plus
Quelques documents
1° Mumia Abu-Jamal fut un membre important du Black Panther Party. Il fut notamment dès 1969 chargé de l’information du Chapitre de Philadelphie. Le FBI le considère comme l’une des personnes ‘à surveiller et interner en cas d’alerte nationale’. A ce titre, il est l’une des cibles du COINTLEPRO. Après la dissolution du parti, il devient un journaliste très apprécié, notamment pour sa critique de la corruption de la police. En 1981, il est accusé, sans réelles preuves concrètes, du meurtre d’un policier et condamné à mort en 1982. En 2001, sa sentence de mort est provisoirement écartée suite à l’aveu d’un ancien tueur à gage. Malgré tout, il est toujours considéré comme coupable et se trouve toujours en prison à l’heure actuelle. Dans ce texte, Mumia Abu-Jamal se souvient de Fred Hampton:
Texte de Mumia à propos de Fred Hampton – format pdf
2° Lors du raid mené sur l’appartement de Fred Hampton le 4 décembre 1969, ce dernier dormait aux côtés de sa compagne Déborah Johnson, enceinte de 8 mois. Un mois plus tard naissait Fred Hampton Junior. Le 17 juin 1999, il écrit un texte ‘témoignage’ de cette nuit du 3 au 4 décembre.
Lire le témoignage de Fred Hampton Junior – format pdf
3° Bobby Seale, co-fondateur du Black Panther Party, a notamment écrit un ouvrage intitulé ‘A l’affût – Histoire du Parti des Panthères noires et de Huey Newton’. Il y explique pourquoi leur combat est une lutte de classe et non pas une lutte raciale. En 1970, il écrit également ‘Les femmes et le parti des Panthères Noires’ dans lequel il évoque le statut des femmes au sein du parti.
Lire quelques extraits des ouvrages de Bobby Seale – format pdf
4° Une brochure en ligne (format .pdf):
5° Notre brochure (également format .pdf):
6° Un site consacré aux BPP (en français)
7° Un site: it’s about time (tenu par d’anciens black panthers)
8° Voir notre dossier consacré à Mumia Abu-Jamal
Autres ouvrages:
SHAMES Stephen, JONES Charles E., SEALE Bobby, ‘Black Panthers‘, Editions de la Martinière, Paris, 2006
DAVIS Angela, ‘Angela Davis parle‘, Edtitions sociales – Collection Notre Temps, Paris, 1971
DAVIS Angela, APTHEKER Bettina, ‘S’ils frappent à l’aube‘, Editions Gallimard Témoin, Paris, 1972
DAVIS Angela, ‘Femmes, race et classe‘, Des femmes – Antoinette Fouque, Paris, 1983
VAN EERSEL Tom, ‘Panthères Noires. Histoire du Black Panther Party‘, Editions de l’Echapée, Paris, 2006
TSE-TOUNG Mao, ‘Le Petit Livre Rouge‘, Seuil, Paris, 1967
FANON Franz, ‘Les damnés de la terre‘, Editions Maspéro, Paris, 1961
JACKSON Georges, ‘Les frères de Soledad‘, Editions Gallimard, Paris, 1977