Dimanche, cela faisait quarante jours qu’un milliers d’Indiens amazoniens marchaient vers La Paz en provenance du nord du pays. Ils entendaient faire connaître leur opposition à un projet routier dont la réalisation entrainera la traversée de tout le territoire indigène ainsi que d’un parc national. Les indigènes accusent également Morales de vouloir ouvrir de nouvelles terres aux cultivateurs de coca, une famille syndicale et politique dont il est issu, de surcroît dans un projet co-financé par la firme étrangère OAS (Brésil) avec toutes les conséquences que cela aura pour les pauvres amazoniens. Samedi déjà, le cortège avait du forcer un barrage policier. En fin d’après-midi dimanche, les marcheurs sont arrivés à Yucumo et ont été accueillis par un barrage de contre-manifestants, partisans du gouvernement. La police est violemment intervenue, officiellement ‘afin de prévenir tout affrontement entre les deux camps’. Elle a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser le campement des indigènes, et les a forcé à monter dans des cars. Deux manifestants ont été blessés, et de nombreux enfants ont été séparés de leurs parents. Il semblerait qu’un bébé soit décédé dans les affrontements. Dans la nuit de dimanche à lundi, plusieurs centaines d’entre eux ont été emmenés par les forces de l’ordre vers un aéroport situé à proximité de Yucumo afin qu’ils soient renvoyés vers le nord du pays. Mais la population locale est parvenue à empêcher le décollage de l’avion, en occupant la piste. Peu d’informations sont actuellement disponibles sur les conséquences de l’action policière, mais l’on sait que seule une centaine de personnes se trouvent aujourd’hui à Yucumo. Plusieurs manifestations de soutien ont été organisées à travers le pays, et ce mardi, Morales a annoncé la suspension provisoire du projet routier.

Marche des indigènes

Marche des indigènes

En octobre 2003, une vague de protestation populaire avait déferlé sur la ville d’El Alto, à proximité de La Paz. Des milliers de personnes s’étaient rassemblées pour protester contre l’exportation du gaz bolivien vers les Etats-Unis au départ des ports chiliens. Les autorités avaient fait feu sur la foule réunie devant le siège du gouvernement, tuant 65 personnes. Plus de 500 manifestants avaient également été blessés. Le verdict du procès fleuve (il avait commencé en 2009) des anciens ministres et officiers de l’époque a été rendu hier. Les quatre généraux ont été condamnés à des peines de dix à quinze ans de prison ferme. Les deux ministres écopent quant à eux d’une peine de trois ans d’emprisonnement chacun, pour complicité dans la répression sanglante menée par les forces armées.

La justice bolivienne a décidé d’extrader vers le Pérou trois militants présumés du PCP-SL. Il s’agit des frères Hugo Walter y William Antonio Minaya Romero, ainsi que de Blanca Riberos Alarcón et de son bébé de 1 an, né en Bolivie. Un autre Péruvien, José Antonio Cantoral Benavides, qui avait été arrêté avec les trois autres, doit quitter quitter le pays dans un délai de 90 jours, après s’être vu refuser le statut de réfugié.

La justice péruvienne a demandé à la Bolivie l’extradition d’Ulser Pillpa, dirigeant du PCP-SL connu sous le nom de guerre de « camarade Johnny ».
Ulser Pillpa, est pouruivi par le tribunal « Supraprovincial » d’Ayacucho pour « appartenance à un groupe terroriste », et il pourrait être condamné à 20 ans de prison. Arrêté en mars 2010, la presse péruvienne affirme qu’il a « efficacement collaboré » avant de s’évader en avril de la même année.