Au Chili, les affrontements durent maintenant depuis trois jours, et le gouvernement a étendu l’état d’exception à cinq régions. Pour la troisième nuit consécutive, une mesure de couvre-feu a été décrétée à Santiago entre 19h et 6h locales. Près de 10.000 policiers et militaires ont été déployés. Les patrouilles de militaires dans les rues sont une première dans le pays depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet. Cinq personnes ont péri dimanche dans l’incendie d’une usine de vêtements en proie à des pillages, dans le nord de Santiago, ce qui porte à onze le nombre de morts depuis le début des émeutes. 1.462 personnes ont été arrêtées, dont 644 dans la capitale et 848 dans le reste du pays.
Selon un organisme public indépendant, 197 personnes ont subi des blessures oculaires depuis le début de la contestation le 18 octobre au Chili, principalement causées par des tirs de « chevrotines » de caoutchouc. Parmi elles, 35 risquent de perdre totalement la vue. Au moins vingt personnes sont mortes depuis le début de la crise chilienne, et plus de 2.000 ont été blessées, selon les chiffres officiels. A cela s’ajoutent d’autres traumatismes comme les agressions sexuelles contre les manifestantes arrêtées: 93 plaintes ont été déposées, dont 23 pour des agressions sexuelles commises par des policiers sur des mineures.
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