Trois combattants de l’ELN, deuxième guérilla de Colombie, ont été tués dans une opération militaire visant à libérer un gros commerçant enlevé il y a deux semaines.
L’opération a été menée dans le département du Choco (nord-ouest) et un guérillero blessé a été arrêté. Selon l’armée, l’ELN demandait 100 millions de pesos (près de 35.000 dollars) pour relâcher le commerçant. Le raid s’est déroulé le 25 juin. Dimanche 26 juin, un hélicoptère Mi-17 militaire effectuant une opération anti-ELN dans le même département du Choco s’est écrasé, tuant cinq membres d’équipage et 12 soldats embarqués.

Enfin, ce 30 juin, les militaires de la 29e brigade anti-guérilla ont blessé et capturé deux membres de l’ELN dont Oso Panda, un des dirigeants du Front « Manuel Vasquez Castaño » de l’ELN, qui opère dans le Cauca. Les deux blessés ont été évacués par hélicoptère en direction de la ville de Popayan.

Un Mil-17 de l’armée colombienne

Un Mil-17 de l'armée colombienne

Le gouvernement colombien et les FARC ont signé à La Havane un accord sur un cessez-le-feu définitif. Les FARC s’y engagent à se rassembler dans des zones démilitarisées pour livrer leurs armes à l’ONU en 6 mois tout au plus.
Les FARC ont obtenu une protection spéciale pour leurs futurs démobilisés et la création de corps d’élite ciblant les paramilitaires. Après trois ans et demi de négociations et plusieurs accords d’étapes, il ne reste qu’à régler des points de mise en œuvre pour signer le texte final.

C’est la troisième grande tentative de négociations. Dans les années 1980, les rebelles avaient entamé une trêve et pu créer un parti légal, l’Union patriotique. Mais 3.000 de leurs militants, dont nombre d’élus, ont été assassinés par les paramilitaires, et les guérilleros avaient repris le maquis. Sept ans plus tard, lors d’une nouvelle tentative de négociation, le président avait démilitarisé une zone grande comme la Suisse. Pendant trois ans, les FARC s’y sont renforcées, tandis que l’armée se modernisait grâce à l’aide américaine. La rupture des négociations, en février 2002, a marqué le début de l’année la plus meurtrière du conflit colombien.

Le président Juan Manuel Santos (g) et le représentant des FARC Timoleon Jimenez (d)

Le président Juan Manuel Santos (g) et le représentant des FARC Timoleon Jimenez (d)

Un cadre de l’ELN a été tué par des militaires lors d’une fusillade qui a eu lieu hier lundi dans une zone rurale de la municipalité de El Tambo (Cauca). L’opération anti-guérilla menée par des unités de la 3e division de l’armée visait les guérilleros du Front « Jose Maria Becerra » d’ELN. Ce front est particulièrement actif dans le Cauca, il a mené l’attaque contre le poste de police de San Joaquin (El Tambo) et de nombreuses actions de harcèlements (sniping, IED, …). Le guérillero était connu sous l’alias d’Alexis.

Hier également, les combattants de l’ELN ont tendu une embuscade à une patrouille militaire dans la municipalité de San Calixto (Norte de Santander). Un soldat a été tué et un autre a été grièvement blessé. Deux cadres particulièrement recherchés de l’ELN ont en outre été capturés par la police dans le département d’Arauca. Pedraos Pedro Alonso, alias « Pedro Truco », artificier du Front « Domingo Lain Sáenz », et William Vega, alias « Guañuz », commandant de la milice de la Commission « Camilo Cienfuegos » ont été arrêtés respectivement dans le village de Puerto Nidia, dans la municipalité de Tame, et dans une zone rurale de la municipalité de Arauquita.

Pedraos Pedro Alonso, alias

Pedraos Pedro Alonso, alias

Un tribunal colombien a donné suite à la demande du bureau du procureur général de poursuivre en leur absence les membres du commandement central de l’ELN pour les attaques menées contre le réseaux d’oléoduc national, en particulier les 136 qui ont visé l’oléoduc Caño Limón – Covenas, entre 2008 et 2016. Le tribunal a déterminé que les accusés n’ont manifesté l’intérêt d’assister aux audiences, et qu’ils pourront donc être jugés en leur absence. Les dirigeants visés sont Nicolas Rodriguez, alias « Gabino »; Herlington Eliecer Chamorro, alias « Antonio Garcia »; Israel Ramirez, alias « Pablo Beltran »; Rafael Sierra Granados alias « Ramiro Vargas »; Gustavo Anibal Giraldo et, alias « Pablito ».

Quelques membres du Commandement central de l’ELN

Antonio Garcia à droite sur la photo

Des dizaines de manifestants masqués ont affrontés dans les locaux de la Universidad del Valle, au sud de Cali. ils ont bloqués une avenue voisine et lancés des engins explosifs artisanaux qui ont blessés par éclats trois policiers. Une personne a été plus sérieusement blessée, par semble-t-il une mauvaise manipulation d’un de ces engins. De semblables incidents ont eu lieu à Antioquia, à sa suite de quoi le fermeture du campus a été décrétée pour la journée. A Sucre, une marche étudiante a tourné à l’affrontement: les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et une camionnette de police a été abimée. D’autres incidents ont eu lieu à Medellin et Sincelejo.

Les affrontements de Cali

Les affrontements de Cali

Suite à une opération menée par la 7e division de l’armée colombienne le long du río Pató, dans la province du Chocó, troisième commandant du Front « Resistencia Cimarrón » de l’ELN, connu sous l’alias de « Andrés Eutemio », et un autre responsable de la même structure, connu sous l’alias de “Yariquí”, se sont rendus aux militaires. ​​ »Andrés Eutemio » était actif dans l’ELN depuis 10 ans. Lors de leur reddition, ils portaient deux AK47 et un M16, des grenades, une radio et des munitions.

L’armée expose le matériel saisi

L'armée expose le matériel saisi

Miguel Angel Barbosa est mort vendredi à 01h50 en raison d’un arrêt cardiaque, après avoir passé près de six semaines dans un coma dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital le Tunal. Le jeune étudiant de la technologie mécanique, a été hospitalisé depuis le 21 avril par un traumatisme crânien grave après avoir été blessé lors d’affrontements qui ont eu lieu entre les étudiants de l’Université avec les ESMAD. Les étudiants de l’Université pédagogique de Bogota sont descendu dans la rue à l’annonce de ce décès. De nouveaux affrontements ont rapidement eu lieu, amenant le blocage de plusieurs grandes artères, et se soldat par cinq blessés dont un policiers, tous évacués en ambulances.

Affrontements hier vendredi à Bogota

Affrontements hier vendredi à Bogota

L’Organisation Nationale Indigène de Colombie (Organización Nacional Indígena de Colombia, ONIC), organisait lundi une grève agricole, avec blocage des routes, à l’occasion du « Sommet Agricole, Paysan, Ethnique et Populaire ». L’ONIC dénonce les politiques gouvernementales ne répondant pas aux aspirations « de justice sociale et environnementale » des habitants des zones rurales. Ce n’est pas la première mobilisation de la sorte en colombie, il y avait déjà eu la grève agricole de 2013 (voir notre article)

Les policiers anti-émeute, les ESMAD, sont intervenus brutalement pour dégager les routes. Des affrontements ont eu lieu à l’aube lundi sur la route « Cabal Pombo » reliant la ville de Cali à celle de Buenaventura, sur le Pacifique. Un manifestant, Willington Quibarecama Nequirucama, a été écrasé par un blindé dans le village de La Delfina, près de la ville de Buenaventura. En outre, quatre personnes ont été blessées, dont une grièvement.

Manifestation indigène ce lundi en Colombie

Manifestation indigène ce lundi en Colombie

Les syndicats de Bogota ont organisés une manifestation contre la vente de l’entreprise publique de télécommunications (Empresa de Telecomunicaciones de Bogota, ETB). Les organisations étudiantes appellaient aussi à participer à cette manifestation. Celle-ci a eu lieu devant le Conseil de Bogota pour protester contre l’approbation le 22 mai dernier, par le maire de cette ville, de vendre au privé de 80% des actions d’ETB. La police anti-émeute, les ESMAD, est intervenue massivement et brutalement, faisant des dizaines de blessés.

Les affrontements de lundi à Bogota

Les affrontements de lundi à Bogota

Trois membres de l’ELN ont été capturé dans la municipalité de Roberto Payan, dans le département de Nariño (sud-ouest du pays) lors d’une opération conjointe de la 19e Brigade mobile et de la police. Les trois hommes, qui appartiendraient à la compagnie « Guerreros de Sindagua » de l’ELN, étaient armés.

Les trois membres de l’ELN arrêtés ce dimanche

Les trois membres de l'ELN arrêtés ce dimanche