Vendredi 17 octobre, les autorités ivoiriennes ont interdit les manifestations ou meeting des « partis ou groupements politiques» pour une période de deux mois durant les élections présidentielles. Les cinq candidats en lice pour le scrutin présidentiel de samedi prochain ne sont pas concernés par cette interdiction. Cette mesure fait suite à une décision du Conseil national de Sécurité qui interdisait toute manifestation contestant les décisions prises par le Conseil constitutionnel, notamment des partis d’opposition exclus des élections présidentielles.

Dossier(s): Afrique Tags: ,

Le procès en appel du leader syndicaliste et enseignant Ghislain Dugarry Assi, responsable du Mouvement des enseignants pour la dynamique de la dignité (MEDD), est terminé. La cour d’appel d’Abidjan a confirmé, hier mercredi 16 juillet, la condamnation à deux ans de prison ferme, sans mandat de dépôt du syndicaliste accusé d’avoir incité à la grève dans un établissement scolaire pour réclamer, entre autres, la revalorisation des primes trimestrielles. Une grève qualifiée d' »illégale » par les autorités du pays (voir notre article).

Arrêté dans la nuit du 2 au 3 avril, Ghislain Duggary Assy avait été condamné cinq jours plus tard à deux ans de prison ferme, notamment pour « entrave au fonctionnement du service public ». En mai, il avait été mis en liberté provisoire.

Dossier(s): Afrique Tags: ,

Une épidémie de vols dont nos lecteurs et lectrices apprécieront l’ironie vise les installations de vidéosurveillance en Côte d’Ivoire. Caméras et équipements sont démontés et dérobés dans de telle proportion que la Gendarmerie Nationale ivoirienne a lancé un appel à témoins pour mettre fin à ce démontage en grand.

Dossier(s): Afrique Tags:

Le procès en appel du leader syndicaliste et enseignant Ghislain Dugarry Assi s’est tenu mercredi 11 juin. Il avait été condamné en première instance à deux ans de prison ferme pour « coalition d’agent public » et « entrave au fonctionnement du service public ». Lors de l’audience, les débats se sont focalisés sur l’exercice du droit syndical.  Ghislain Dugarry Assi a comparu libre. Il bénéficie d’une liberté conditionnelle depuis près d’un mois. L’enseignant avait été arrêté dans la nuit du 2 au 3 avril par des hommes armés qui ont défoncé la porte d’entrée. Aucune convocation ou mandat d’arrêt n’avait été délivré au préalable. La justice lui reproche… d’avoir incité à la grève en distribuant des tracts pendant les heures de cours. Ghislain Dugarry Assi a affirmé l’avoir fait dans le cadre des quinze heures payées pour l’exercice des droits syndicaux. Le délibéré a été fixé au 16 juillet.

 

Arrestations arbitraires, intimidations, menaces de radiation et poursuites judiciaires infondées ponctuent le quotidien des syndicalistes de l’enseignement en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, Ghislain Dugarry Assy, secrétaire à la communication du syndicat Mouvement des Enseignants pour la Dynamique de la Dignité, a été interpellé dans la nuit du 2 au 3 avril, à son domicile. Une arrestation musclée, la fille du syndicaliste évoque une porte d’entrée défoncée et une maison saccagée. Au moins trois instituteurs avaient également été arrêtés, Ghislain Dugarry Assy a été présenté devant un juge d’instruction et placé sous mandat de dépôt. Poursuivi pour « coalition d’agents publics » et « entrave au fonctionnement des services publics de l’Etat », a été transféré au Pôle pénitentiaire d’Abidjan et il a été condamné à deux ans de prison ferme le 8 avril.

.

Dossier(s): Afrique Tags: ,

Le dirigeant de la Coordination nationale des enseignants-chercheurs (CNEC), le premier syndicat des professeurs d’universités publiques de Côte d’Ivoire, Johnson Zamina Kouassi, a été écroué pour « troubles à l’ordre public ». Les grèves, qui touchent également les enseignants des écoles primaires et secondaires et qui rentrent dans leur cinquième semaine, paralysent tout le système éducatif du pays. Les grèves du secteur public sont récurrentes en Côte d’Ivoire depuis deux ans, malgré la signature en août 2017 d’une trêve sociale de cinq ans moyennant le paiement sur plusieurs années d’arriérés de salaires.

De violents affrontements ont opposé mardi élèves et policiers dans plusieurs endroits d’Abidjan, notamment près du lycée international Jean Mermoz et du lycée du quartier chic de Cocody. Des élèves et étudiants voulaient empêcher les cours de se dérouler dans ces établissements où la grève n’est pas suivie, afin d’alerter sur leur situation, leur année scolaire étant gravement perturbée par les grèves. Ils en ont été brutalement empêchés par les policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser.

Johnson Kouassi Zamina

Johnson Kouassi Zamina

Malgré les tentatives d’intimidation des autorités administratives et celles en charge de la sécurité, à l’appel de l’Union Syndicale des paysans de Côte d’Ivoire, les paysans producteurs de café cacao, se sont rassemblés ce vendredi 3 novembre à Issia pour une marche de protestation contre le nouveau prix bord champ du cacao. Pour cette marche qui devait se terminer par la remise d’une motion de protestation au Préfet, les organisateurs comme le prévoit la loi avaient pris le soin d’informé les autorités sur la tenue de cette marche et de son itinéraire. Contre toute attente, les autorités ont lâché contre eux la police. Celle-ci à coup de gaz lacrymogène et de matraques ont réprimé violemment la manifestation, faisant des blessés graves et procédant à des arrestations illégales.

Producteurs ivoiriens de cacao

Producteurs ivoiriens de cacao

Ce lundi, une manifestation d’élèves et étudiants ivoiriens de la Fédération estudiantine et scolaire de côte d’Ivoire ( FESCI) était organisée à Abidjan pour protester contre la hausse des frais d’inscriptions dans les lycées et collèges. La police ivoirienne a chargé en tirant des gaz lacrymogènes et utilisé des canons à eau pour disperser les étudiants qui avaient mis en place des barrages et jeté des pierres sur les forces de l’ordre. Trois étudiants ont été blessés lors des affrontements et plusieurs ont été arrêtés. Les manifestants souhaitaient marcher vers les bureaux du ministère de l’Éducation pour dénoncer cette hausse des frais d’inscriptions. Un syndicaliste de la FESCI soulignait une hausse artificielle, chaque établissement faisant payer des frais supplémentaires, au-delà du coût d’inscription qui revient à l’État. Mercredi passé, des affrontements avec la police avaient déjà eu lieu pour les mêmes raisons.

Manifestation d’étudiants à Abidjan

Manifestation d'étudiants à Abidjan

Une grève des travailleurs de la Sucrerie africaine de Côte d’Ivoire (SUCAF), en janvier, s’était notamment soldée par la mort de deux grévistes, tué par la gendarmerie, et des dégâts matériels dont des parcelles de cannes à sucre et des combis de gendarmerie incendiés (voir notre article de l’époque). Ce qui avait conduit à l’arrestation d’une dizaine de grévistes sur les sites des complexes sucriers de Ferké 1 (détenus à Korhogo) et Ferké 2 (détenus à Bouaké). Toutefois, ceux arrêtés à Ferké 2 ont été jugés et condamnés à Bouaké, avant d’être mis en liberté à la faveur de la grâce présidentielle d’août. Par contre, sept travailleurs habitant le complexe sucrier de Ferké 1, dans le département de Ferkessédougou, restent toujours détenus sans jugement. Voilà bientôt un an qu’ils sont emprisonnés après avoir été maltraités (l’un d’eux a eu le bras cassé par les policiers à son arrestation).

Meeting gréviste à la SUCAF en janvier dernier

Meeting gréviste à la SUCAF en janvier dernier

En Côte d’Ivoire, les manifestations contre la hausse des tarifs d’électricité (voir notre précédent article) se poursuivent. A Bouaké, la deuxième ville du pays, elles se sont transformées en affrontements vendredi après-midi 22 juillet. Dès le milieu de la matinée, les manifestants ont dressé des barricades sur l’artère centrale de la ville. La police a utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Les locaux de la Compagnie ivoirienne d’électricité, mais aussi des banques, la préfecture, le domicile du maire ou encore l’agence des impôts ont été saccagés. Les forces de l’ordre ont rapidement été débordées avant d’ouvrir le feu dans le centre de la ville. Au moins une personne est morte après avoir reçu une balle et une dizaine d’autres ont été blessées. Quarante-deux personnes ont été arrêtées.

Manifestation devant les locaux de la Compagnie ivoirienne d’électricité à Bouaké

Manifestation devant les locaux de la Compagnie ivoirienne d'électricité à Bouaké