Une opposante à l’autoroute A69 a été convoquée au commissariat après une « poignée de main longue et intense » avec Carole Delga, la présidente socialiste de la région Occitanie et fervente soutien du projet écocidaire. L’opposante a été entendue pendant 45 minutes dans le cadre d’une enquête préliminaire pour « violences volontaires sans incapacité totale de travail sur une personne dépositaire de l’autorité publique ». L’infraction a été jugée « insuffisamment caractérisée », l’affaire a donc été classée.

Un rapport circonstancié de 35 pages de l’Observatoire des pratiques policières (OPP) de Toulouse documente la présence de policiers « infiltrés » et « déguisés en zadistes » lors de la Turboteuf du 5 juillet dernier où plus de 1500 gendarmes étaient mobilisés (voir notre article). L’OPP soupçonne ces agents infiltrés d’avoir « vraisemblablement » fourni les photos utilisées par le ministre de l’Intérieur et le préfet du Tarn avant même la manifestation pour sonner l’alerte sur la présence de « groupes de barbares » venus pour « casser du flic ».

Hipolito Quispehuaman, défenseur de l’environnement luttant contre la déprédation de l’Amazonie a été abattu ce samedi 26 juillet dans la jungle péruvienne. Les attaques contre les défenseurs de l’environnement se sont multipliées dans les régions amazoniennes du Pérou, où les peuples indigènes sont confrontés à la présence de trafiquants de drogue et à l’exploitation minière illégale. Hipolito Quispehuaman a été tué alors qu’il conduisait un véhicule de transport de marchandises sur un tronçon de la route interocéanique dans le secteur de Santa Rosa de la région de Madre de Dios. « L’hypothèse préliminaire retenue par le bureau du procureur est que ce meurtre aurait été commis en représailles au travail de défense qu’il effectuait », a déclaré la procureure locale, Karen Torres. La victime était membre du comité de gestion de la réserve nationale de Tambopata et luttait contre la déprédation de la forest amazonienne. Au moins 54 défenseurs de l’environnement ont été tués au Pérou depuis 2012, dont plus de la moitié étaient des membres des peuples indigènes.

Le 2 juillet dernier, le premier procès relatif à la ZAD de la Guinguette Vaillante contre la LGV Bordeaux-Toulouse se tenait au Tribunal de Toulouse. Une personne était inculpée pour « opposition par voie de fait à l’exécution de travaux publics ou d’utilité publique », ainsi que pour « violences sur Personne Dépositaire de l’Autorité Publique sans interruption de travail » et refus de se soumettre à des prélèvements ADN et des relevés signalétiques lors de la garde à vue. Elle était également poursuivie pour une autre interpellation le 22 janvier à propos d’une « installation en réunion sur le terrain d’autrui sans autorisation en vue d’y habiter ». Finalement, la personne a été condamnée à deux mois de prison avec sursis pour le seul délit d’entrave à travaux, mais relaxée pour les autres délits. Ses soutiens appellent à la solidarité financière (voir ici).

Du 4 au 6 juillet, des milliers de personnes participent à la Turboteuf organisée par les opposants à l’A69, un projet autoroutier écocidaire largement contesté depuis de nombreuses années. Main dans la main avec des milices violentes en soutien au projet, la préfecture du Tarn avait interdit tout rassemblement dans les communes du tracé du projet (voir notre article). Organisée sur un terrain privé situé à 180m des chantiers de l’autoroute, la grande fête réunit des milliers de personnes en dépit des plus de 1500 gendarmes mobilisés et de nombreux contrôles routiers visant à intimider les participants. Les observateurs indépendants de l’Observatoire des Pratiques Policières ont été entravés dans l’exercice de leur mission, les gendarmes leur interdisant le port de matériel individuel de protection. Lors de la manifestation du 5 juillet, les gendarmes ont utilisé massivement des gaz lacrymogènes ou encore des grenades de désencerclement, provoquant quelques feus sur les terrains agricoles, mais cela n’a pas empêché la détermination des présents malgré quelques blessés légers. Parallèlement, une vaste campagne médiatico-politique a été déployée pour diffamer ce grand rassemblement festif. La mobilisation continue ce dimanche 6 juillet et jusqu’à l’abandon du projet.

Le Secours Rouge Toulouse était présent au Village de lutte et a présenté plusieurs de ses campagnes, notamment son guide légal des manifestant·es ou encore celles en solidarité avec l’antifa Maja et la révolutionnaire turque Zehra Kurtay.

En août 2023, le procureur général de Géorgie a déposé un acte d’accusation sans précédent contre 61 personnes, ouvrant ainsi le plus grand procès politique RICO de l’histoire des États-Unis. Loi fédérale aux Etats-Unis, RICO (Racketeer Influenced and Corrupt Organizations) vise habituellement des organisations motivées par le racket et la corruption, et prévoit des sanctions pénales étendues pour les délits commis dans le cadre des activités d’une « organisation criminelle ». Cette mesure radicale vise des militants associés au mouvement Stop Cop City qui s’oppose à un centre d’entraînement policier militarisé prévu dans la forêt de Weelaunee à Atlanta.

Parmi les personnes inculpées figure Priscilla Grim, travailleuse culturelle et militante de longue date. Priscilla a été arrêtée lors d’un festival de musique dans la forêt de Weelaunee en 2023 pour avoir organisé une méditation et s’être opposée à Cop City. Elle a été emprisonnée pendant plus d’un mois pour des accusations de terrorisme et a été privée de libération sous caution à deux reprises. Aujourd’hui, deux ans plus tard, l’État poursuit sa procédure en vertu de la loi RICO contre elle et des dizaines d’autres personnes. Toutes les personnes, y compris Priscilla, ont dû retourner en prison pendant plus de 24 heures dans le comté de Fulton pour la mise en accusation. En juin 2025, les audiences étaient en cours et les requêtes étaient examinées. Les accusations sont graves.

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Ce mardi 1er juillet, les préfectures du Tarn et de la Haute-Garonne ont annoncé l’interdiction des manifestations et rassemblements sur le domaine public dans les communes du tracé de l’A69 durant le weekend de mobilisation contre ce projet autoroutier écocidaire prévu du 4 au 6 juillet. Dans un communiqué raillant la stratégie de communication des autorités, les organisateurs de l’événement rappellent que le rassemblement se tiendra sur un terrain privé et donc que « ces interdictions n’ont aucune incidence ». Cela intervient quelques jours après la publication de plusieurs arrêtés d’interdiction divers et variés (voir notre article) et des actions de sabotage menées par des soutiens du projet contre un agriculteur membre de la Confédération paysanne.

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Le 27 février dernier, le tribunal administratif de Toulouse jugeait l’autorisation environnementale de l’A69 illégale, un projet autoroutier largement contesté dans cette région. Le 28 mai, le tribunal administratif a offert un sursis exécutoire pour que NGE (groupe français de bâtiment et travaux publics) puisse continuer les travaux en attendant la nouvelle décision du tribunal sur le fond. Pour dénoncer cette situation, les organisations et personnes mobilisées contre ce projet écocide organisent un weekend de mobilisation dans le Tarn du 4 au 6 juillet. Le Secours Rouge Toulouse sera présent et tiendra un stand le samedi 5 juillet dans l’après-midi.

Alors que le lieu exact du rassemblement est encore inconnu, les préfectures du Tarn et de la Haute-Garonne ont publié plusieurs arrêtés d’interdiction qui seront en vigueur du 30 juin au 9 juillet dans 24 communes. Ces arrêtés comprennent une liste d’interdictions comme la détention et/ou le transport de peinture aérosol, de feux d’artifice, d’équipements de protection ou encore d’accessoires visant à dissimuler le visage.

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Ce mercredi 25 juin se tenait le procès de Manon et Rachel, militantes chez Dernière Rénovation, un collectif de résistance civile. En octobre 2023, Manon recouvre la vitrine du bâtiment Louis Vuitton des Champs-Élysées de peinture, « pour dénoncer l’enfer climatique que Bernard Arnault, PDG de LVMH et ses amis milliardaires, nous imposent ». Pour information, en 2024, Bernard Arnault a émis 1200 fois plus de gaz à effet de serre qu’un Français moyen. Manon risque une amende de 2000€ de dommages et intérêts ainsi qu’un an de prison avec sursis. En novembre 2023, Rachel recouvre la façade de Matignon de peinture lavable pour dénoncer le manque de moyens accordés à la rénovation thermique des bâtiments. L’État français réclame 160.000€ de dommages et intérêts, Rachel risque 6 mois de prison ferme. Verdict attendu le 23 septembre prochain. La France semble donc vouloir emboîter le pas au Royaume-Uni contre les militant·es écologistes en réclamant des peines de prison ferme pour de simples jets de peinture lavable. Au Royaume -Uni, c’est le collectif Just Stop Oil, qui demandait la fin des énergies fossiles, et a récemment annoncé la fin de ses activités (notre article ici), qui a payé le plus lourd tribut : 3300 arrestations, 180 peines de prison dont certaines de prison ferme jusqu’à 5 ans pour des blocages de route ou des jets de soupe.

En Tunisie, un rapport d’Amnesty International publié le 17 juin dénonce la répression envers des militants syndicalistes et écologistes. Contrairement au discours politique du président Kaïs Saïed qui s’est engagé à défendre la justice économique et sociale et les plus marginalisés, des militants et des syndicalistes sont arrêtés et parfois détenus sur la base de l’article 136 du Code pénal « entrave au travail » et l’article 107 « obstacle à un service public ». La répression a notament eu lieu dans les régions de Sfax, Siliana, Tunis et Kairouan. Les militants sont détenus pendant des périodes allant de trois jours jusqu’à vingt mois. Près de 90 personnes font l’objet de poursuites judiciaires. La répression dissuade les gens d’aller manifester et les médias traditionnels couvrent de moins en moins les protestations sociales et environnementales.

Parmi les mouvement réprimées, le mouvement Stop Pollution, un mouvement écologique dans le sud tunisien qui milite contre la pollution de la ville de Gabès, où se trouve le complexe industriel du Groupe chimique tunisien, et le syndicat des agents de la société Tunisie Autoroutes qui avait organisé une grève en mai 2023.