« Je n’ai mordu personne ». Ce mardi, tribunal judiciaire de Castres, une jeune femme interpellée à Saïx, le 18 février 2024, comparaissait pour des faits qui ont eu lieu lors d’un rassemblement des opposants à l’autoroute A 69. Un rassemblement pacifique qui avait fini en affrontement quand un groupe de personnes vêtues de noir et cagoulées ont jeté des projectiles sur les gendarmes. Six personnes avaient été interpellées. C’est l’une d’elles qui était jugée ce mardi. Une militante comparaissait non pas pour des jets de projectiles, mais pour être suspectée d’avoir mordu un gendarme lors de son interpellation. À la barre, la jeune femme conteste tout. Elle n’a jeté aucun projectile, n’a mordu personne et décrit au contraire une arrestation musclée. Le jour de l’interpellation, cette dernière était tout de noir vêtue et cagoulée afin de se protéger de la repression.

Pour le procureur, « il faut envoyer un signal », un « avertissement », la défense rappelle que ce sont des militants écologistes et qu’ils se mobilisent pour la planète. Le tribunal condamne la jeune femme à 5 mois de prison avec sursis, ainsi qu’une amende de 400€ avec sursis. Elle devra indemniser le gendarme mordu à hauteur de 600€.

Samedi matin, Amsterdam, les activistes d’Extinction Rebellion (XR) se sont enchaînés aux grilles du tunnel menant à l’entrée du Rijksmuseum. Les militants pour le climat ont déployé vers 8h30 deux grandes banderoles demandant au musée de « Dire non à ING » (Banque Internationale Nederlanden Groep) et « No art on a dead planet » (Pas d’art sur une planète morte). Les activistes protestent contre le sponsoring du musée par la banque ING, un des plus gros moteur de la crise climatique. Selon un porte-parole d’XR: « En acceptant de l’argent d’ING, le musée offre à ce gros pollueur l’occasion de dissimuler son aspect sale derrière des chefs-d’œuvre de l’histoire néerlandaise. Il faut que cela cesse ».

La police néerlandaise a d’abord demandé aux activistes de se déplacer pour mener leur action à un autre endroit, sur la Museumplein, les manifestants ont refusé de bouger. Les forces de l’ordre ont donc entrepris de briser les liens utilisés par les activistes pour s’enchaîner. Une vingtaine de militants ont été interpellées.

Des militants climatiques du mouvement « Dernière Génération » ont pénétré dans quatre aéroports allemands, Berlin, Cologne/Bonn, Nuremberg et Stuttgart ce jeudi matin, provoquant la suspension du trafic sur deux d’entre eux. Huit personnes au total sont entrées sur les pistes dès 5 heures du matin et se sont collées à l’asphalte. Dans chacun des aéroports, deux militants portant des gilets orange fluorescents ont déployé des banderoles « Le pétrole tue » et « Signez le traité » sans toutefois préciser quel traité. A Nuremberg  le trafic aérien a été interrompu pendant environ une heure, les  activistes ont pénétré sur le tarmac . Un trou dans la clôture a été signalé, deux coupe-boulons se trouvaient à proximité. A l’aéroport de Berlin, deux activistes se sont collées sur le site, ils ont été arrêtés et placés en garde à vue. La police enquête sur des dégradations de clôture, violation de domicile et une infraction à la loi sur la sécurité aérienne.

Le Collectif  « Dernière Génération » demande une protection radicale du climat, notamment l’abandon total du charbon, du pétrole et du gaz. Ils demandent la conclusion d’un traité international dans ce sens. Depuis le début de l’année 2022, le groupe a organisé des blocages de routes, au cours desquels les participants se sont collés. Les militants pour le climat ont récemment organisé plusieurs actions de blocage dans des aéroports, notamment à Francfort, le plus grand aéroport d’Allemagne, fin juillet. ( voir article ici )

Le gouvernement allemand voudrait mettre en place plus de répression des militants radicaux pour le climat et autres activistes en durcissant la loi sur la sécurité aérienne.

Quarante-sept étudiants ont été arrêtés vendredi 9 septembre alors qu’ils marchaient en direction du Parlement pour y remettre une pétition contre un mégaprojet  d’extraction pétrolière de TotalEnergies. Parmi les 47 personnes arrêtées,  deux ont été inculpées d’incitation à la violence.

Les militants demandent la fin des financements pour un projet pétrolier qu’ils jugent nuisible pour l’environnement. En 2022, TotalEnergies a signé un accord d’investissement de 10 milliards de dollars avec l’Ouganda, la Tanzanie et la compagnie chinoise Cnooc ( China National Offshore Oil Corporation ). Cet accord comprend la construction d’un oléoduc (Eacop) de 1 443 kilomètres reliant les gisements du lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, à la côte tanzanienne, sur l’océan Indien ainsi que le forage de 419 puits dans le parc naturel des Murchison Falls.

Ce projet est dénoncé par des organisations de protection de l’environnement estimant que ce dernier menace l’écosystème de la région et des populations qui y vivent.

Dossier(s): Afrique Tags: , ,

Jeudi 18 juillet, 5 militant·es écologistes (Roger Hallam, cofondateur des mouvements « Just Stop Oil » et « Extinction Rebellion », Daniel Shaw, Louise Lancaster, Lucia Whittaker De Abreu et Cressida Gethin) ont été condamnés à quatre et cinq ans de prison pour « complot en vue de provoquer des nuisances publiques ».

Concrètement, il leur est reproché d’avoir participé à une réunion Zoom afin de recruter des activistes pour bloquer la M25, le périphérique encerclant le Grand Londres. Ce blocage, qui avait commencé le 7 novembre 2022 au matin, avait duré 4 jours. Il avait été lancé pour exiger que le gouvernement conservateur mette fin à toutes les nouvelles licences pétrolières et gazières.

Notons qu’en avril 2023, deux activistes de Just Stop Oil avaient eux aussi été condamnés à une peine inédite de près de trois ans de prison pour nuisance publique. Ils avaient escaladé le pont Queen Elizabeth II à l’est de Londres et étaient restés suspendus dans des hamacs au-dessus du vide pendant 37 heures, bloquant la circulation.

Ces condamnations exemplaires ne sont pas le fruit du hasard. Face à la multiplication des actions des écologistes, le gouvernement a introduit en 2023 le Public Order Act, qui criminalise de façon détaillée toute manifestation susceptible de perturber l’ordre public. Un an plus tôt, le Police, Crime, Sentencing and Courts Act dotait la police de pouvoirs étendus l’autorisant à arrêter des participants qu’elle estime trop bruyants. Plus d’infos.

Blocage de la M25 le 25 novembre 2022

Blocage de la M25 le 25 novembre 2022

Samedi 27 juillet, Extinction Rebellion prévoyait une action de désobéissance civile contre le saccage social et environnemental causé par les Jeux Olympiques (JO) de Paris. Le rassemblement qui devait avoir lieu sur le pont des Arts a cependant été empêché par les forces de l’ordre qui ont procédé à 45 arrestations préventives.

Par ailleurs, une enquête a été ouverte suite à une plainte du Comité d’organisation des JO suite à des actions menées pour dénoncer le génocide à Gaza lors du match de football entre Israël et le Paraguay. Concrètement, l’hymne israélien a été sifflé et une banderole indiquant « Genocide Olympics » a été brièvement déployée avant d’être saisie par un agent de sécurité.

Cette enquête, ouverte par le parquet de Paris, utilise le délit de « provocation à la haine raciale aggravées » (se basant sur la stratégie politique bien connue d’assimiler les dénonciations du génocide à de l’antisémitisme). Elle a été confiée au groupe « Stade » de la direction de proximité proximité de l’agglomération parisienne. Celle-ci cherche à identifier un groupe d’une dizaine de supporters habillé tout en noir et visage partiellement dissimulé.

Une banderolle dénonçant le génocide en palestine lors du match Israël-Paraguay durant les JO de Paris

Une banderolle dénonçant le génocide en palestine lors du match Israël-Paraguay durant les JO de Paris

Mercredi 24, jeudi 25 et samedi 27 juillet, les organisations écologistes ( Just Stop Oil, Letzte Generation, The Last Generation) qui militent pour la fin des énergies fossiles d’ici 2030 ont mené des actions visant les aéroports en Europe et au Canada.

Ces actions ont perturbé pendant plusieurs heures le fonctionnement des aéroports de Francfort, Heathrow, Barcelone, Cologne, Genève, Zurich, Vienne, Oslo, Helsinki, Montréal, menant à des annulations ou retards des avions, les accès au terminaux, le bloquage des contrôles de sécurité, refusant de s’assoir  tout en parlant de réchauffement climatique aux autres voyageurs avant le décollage d’un avion vers Rome.

Les militants  climatiques se sont introduit sur les pistes en découpant les grillages, arrivant à pieds, en vélo ou encore en skate-board, les forces de l’ordre ont procédé à de multiples arrestations, 9 à Londres, 9 à Helsinki, 5 à Barcelone, 5 à Zurich et Genève, 4 à Vienne, 3 à Montréal , aucune à Oslo

Dans la droite ligne des manifestations (réprimées en utilisant des moyens d’ordre militaire) de Sainte Soline de mars 2023, une opération « Faire bassine arrière » a débuté ce vendredi 19 juillet 2024, dans le département de la Vienne (voir notre article).

Ces manifestations s’opposent à une opération d’accaparement à grande échelle de l’eau des nappes phréatiques au bénéfice de quelques exploitations agricoles géantes. Pour tenter d’empêcher la progression de quelques 10.000 manifestant.e.s, la gendarmerie a tiré des grenades lacrymogènes qui sont tombées dans des champs de blé fauchés. Ces grenades ont
provoqué un incendie impossible à maîtriser, ce que les manifestant.e.s présent.e.s ont tenté, en
vain.

La plupart des manifestant.e.s a réussi à déjouer le dispositif policier et à se rassembler au « village de l’eau », avant de se diriger ce samedi 20 juillet vers le port de La Rochelle.

La gendarmerie provoque un incendie en tentant d’empêcher « Faire bassine arrière »

La gendarmerie provoque un incendie en tentant d’empêcher « Faire bassine arrière »

Une semaine de mobilisation contre un projet de méga-bassine à Migné-Auxances est organisée entre de mardi 16 et le samedi 21 juillet.

Plus de 3 000 policiers étaient déployés pour contenir cette mobilisation et le parquet de Bordeaux avait émis une réquisition ordonnant aux forces de l’ordre de vérifier, au sein des convois se rendant vers Melle, des infractions en «matière de terrorisme» mais aussi de «prolifération d’armes de destruction massive» ou encore «d’explosifs».

Durant toute la semaines, les agents ont donc mis en place un dispositif de fouilles systématiques dans un périmètre de quelques kilomètres autour de Melle (où les militants avaient organisé leur point de rendez-vous/village). Ils prétendent avoir saisis 1600 objets « dangereux ». Cependant parmi ces objets, on retrouve des objets aussi anodins que des piquets de tente ou du matériel défensif tels que des lunettes de protection.

Devant ces maigres résultats, les forces de l’ordre ont voulu faire croire qu’elles avaient saisi des haches et des cartouches de fusils parmi les opposants au projet, en diffusant vers la presse des images d’une saisie. Cependant en lisant les étiquettes accompagnant ces objets (que les agents ont oublié de flouter), on apprend qu’ils ont été saisis chez un chasseur (difficilement compatible avec le profil d’un militant écologiste) à 120km de la zone de la mobilisation.

Notons que cet important dispositif policier est resté inactif lors que les militants écologiste ont subi une violente agression le soir du 16 juillet, par un commandant de 5 anti-écologistes/pro-agro-industrie. Cette agression a fait deux blessés et des dégâts matériels.

La réquisition du parquet de Bordeaux

La réquisition du parquet de Bordeaux

« L’Offensive » une organisation écologiste révolutionnaire prônant la démocratie directe, fait l’objet depuis plusieurs mois d’un harcèlement de l’extrême-droite et de la police. Ce harcèlement se traduit d’une part par du vandalisme récurant contre son local (comme par exemple, le 30 avril où la façade a été recouverte d’un tag néo-nazi et la vitrine brisée) et d’autre part par une surveillance policière particulièrement serrée. Le 4 mai, un palier a été franchi avec l’arrestation d’un militant de l’organisation. Il était accusé d’avoir participé à une action antifasciste la veille contre une soirée de l’Union des droites. Cette opération policière particulièrement réactive a été réalisée à la suite d’une accusation de Aurélien Verhassel, un leader d’extrême droite bien connu (gérant le bar/local fasciste « la Citadelle »).  Le militant est sorti libre de sa très longue garde à vue et totalement blanchi des accusations portées contre lui.

Logo de L'Offensive

Logo de L’Offensive