Comme chaque année, une journée de solidarité avec le militant éco-anarchiste Marius Mason et les prisonniers anarchistes de longue durée est organisée le 11 juin prochain (voir notre article). Dans son appel, la solidarité avec plusieurs prisonnier·es anarchistes est mise en avant comme Nikos Maziotis, Alfredo Cospito ou encore Mónica Caballero. En France, plusieurs initiatives sont organisées comme à Toulouse et à Saint-Auban.

De par la nature de leur position, les prisonniers anarchistes renforcent le mouvement dans son ensemble en éclairant son analyse, ses méthodes et ses priorités. En les incluant dans l’espace anarchiste, nous démystifions l’incarcération et nous nous enseignons mutuellement les meilleures pratiques et les techniques de survie. En retour, cela permet aux autres de prendre les risques nécessaires, sachant qu’ils ne sont pas seuls. Notre engagement à soutenir nos prisonniers nous permet de rester fidèles à notre valeur de confrontation avec le pouvoir de l’État, même là où il est le plus puissant.

Lire l’appel à la journée du 11 juin 2025

Condamné à 22 ans de prison en 2009, Marius Mason est un prisonnier politique écologiste et anarchiste. À l’occasion de l’appel annuel pour la Journée internationale de solidarité avec Marius Mason et toustes les prisonnier·es anarchistes de longue durée (voir ici), qui a lieu chaque année le 11 juin, le militant a publié une déclaration (lire en intégralité).

[…] L’année a été intense pour toutes les communautés de résistance, qu’il s’agisse de la guerre contre Gaza ou de la guerre contre les immigrés. Nous avons eu du mal à apporter notre soutien à ceux d’entre nous qui ont souffert des attaques croissantes contre les femmes, les immigrés, les trans et les personnes queers. Les six derniers mois ont été une marche militaire en arrière dans l’évolution humaine, car même les accords sociaux les plus fondamentaux sur les droits des individus dans une société ont été violés à maintes reprises. Les droits garantis lors de la signature de la Magna Carta — droits qui étaient au cœur du conflit entre l’Angleterre et les anciennes colonies — sont systématiquement éventrés. Il a été dit que si nous ne tirons pas les leçons de l’histoire, nous sommes condamnés à la répéter. Nous avons déjà vu les prémices du fascisme et nous devrions les reconnaître aujourd’hui. Ces temps sont donc un défi pour tous ceux qui aspirent à une véritable liberté, qui épousent passionnément la justice, qui honorent et respectent la dignité humaine et qui persistent à croire que nous sommes responsables les uns des autres, les uns envers les autres et envers notre maison commune, cette Terre. La force de relever ce défi viendra de la solidarité… c’est toujours notre arme secrète contre les brutalités vénales du fascisme. […]

Le mouvement écologiste radical a ciblé le siège d’AXA pour son soutien à TotalEnergies. La police est intervenue, 25 militants ont été interpellés pour vérifications d’identité, 2 militants ont été placés en garde à vue. Après les agences Caisses d’Épargne et Banque Populaire à Nantes, ils se sont donnés rendez-vous ce mercredi 14 mai pour bloquer l’entrée du siège d’Axa. Sur une banderole, on pouvait lire « Total détruit, Axa s’en assure », du faux pétrole a été déversé sur les marches et la façade vitrée avait été repeinte. Leur but, empêcher les salarié·es d’Axa de pénétrer dans le bâtiment.

Après quelques minutes, des dizaines de policiers ont débarqué et procédé à l’interpellation de presque toutes les personnes présentes. Les arrestations ne se font pas sans violence : clés de bras et étranglements se succèdent. Au commissariat, on peut entendre des « action de pd »,  » pue le bicot » de la part des policiers. Malgré les tentatives d’intimidations et menaces, les militants ont presque tous été relâchés. Les 2 personnes placées en garde à vue seront relâchées au bout de quelques heures, après avoir été entendues.

Extinction Rébellion rappelle qu’Axa « est une multinationale française, leader mondial des assureurs qui a réalisé plus de 110 milliards de chiffres d’affaires et a reversé trois quarts de ses bénéfices à ses actionnaires. Comment fait-elle ? En assurant les projets écocides de Total. En effet, Axa assure l’expansion des projets de gaz naturel liquéfiés (GNL), expansion largement menée par Total, qui souhaite augmenter de 50% sa production de GNL d’ici 2030 ».

Ce vendredi 2 mai, 2 activistes du mouvement Extinction Rebellion ont été condamnés à verser 150 € d’amende chacun, pour avoir tagué un pont de la SNCF. Valérie, 54 ans et  Martin, 47 ans, tous deux militants écologistes ont été jugés devant le tribunal de Carcassonne, pour répondre aux accusations de « dégradation d’un ouvrage d’art de la SNCF », « dégradation ou détérioration légère d’un bien par inscription, signe ou dessin, commise en réunion » à Carcassonne en février 2024, lors des actions menées pour dénoncer la construction de l’A69 entre Castres et Toulouse . Un combat qui a mené à l’arrêt du chantier ( voir article ici

Just Stop Oil, un mouvement écologiste, a annoncé, trois ans après sa création, la fin de ses actions chocs de désobéissance civile. Le collectif britannique, s’est fait connaître en jetant de la soupe sur des tableaux ( notre article ici ). Officiellement, le groupe a gagné sa bataille, le gouvernement britannique s’est engagé à ne plus produire de pétrole et de gaz. La sévère répression policière a visé leurs manifestations et rendu presque impossible le fonctionnement du groupe. Un grand nombre d’affaires judiciaires sont en cours, 11 militant.es sont incarcéré.es, d’autres activistes seront jugé.es au cours du mois de mai. Début mars, les peines de prison ferme infligées à 10 militants du collectif qui s’en étaient pris au tableau Les Tournesols de Vinvent Van Gogh à la National Gallery de Londres ont été confirmées en appel par la justice britannique ( notre article ici ). Just Stop Oil arrête ses actions, mais ne dissout pas le mouvement.

Ce mercredi, une action d’ Extinction Rebellion a eu lieu au Château des Comtes de Gand. Une quinzaine d’activistes sont entrés dans la forteresse médiévale et ont placé des banderoles sur les remparts. Les militants appellent à la création d’un “conseil citoyen pour le climat”. Wouter Mouton, membre des militants XR s’est collé la main au sol devant la porte du château pour empêcher la police de le déloger. Le lieu a rapidement été fermé par les forces de l’ordre. Les équipes spéciales d’intervention de la police sont également arrivées sur les lieux, elles ont procédé à une dizaine d’arrestations administratives. Pour décoller Wouter Mouton, un liquide semblable à de l’huile d’olive a été utilisé.

Samedi 12 avril, des militants écologistes ont vécu des attaques sauvages de la part d’employés de l’entreprise Stablex et du service de police de Blainville (SPVB) en banlieue de Montréal. Un site, destiné à l’enfouissement de matières dangereuses, doit achever sa phase de déboisement avant le 15 avril, date mise en place pour préserver la saison de nidification d’espèces menacées. Les activistes, arrivés à 9 h, s’étaient assurés d’être visibles par les travailleurs, malgré l’irruption de militants à proximité des engins de chantier, un opérateur de broyeuse forestière, constituée d’un immense rouleau de métal denté et entouré de chaînes capables de broyer un arbre en quelques secondes, a, au détriment de la sécurité, poursuivi son travail et dirigé la machine pour propulser les éclats de bois vers les écologistes qui s’avançaient vers lui. Encerclé, l’opérateur a continué à faire passer les rouleaux au-dessus des personnes et fait pivoter la machine à toute vitesse, heurtant un activiste et le projetant au sol. Un second militant a été poursuivi par un énorme engin monté sur chenilles. Malgré leurs demandes, les travailleurs ont continué à les harceler.

Pendant ce temps, une militante s’était attachée à la grille d’entrée, bloquant la route principale. Elle était maintenue au cou par un cadenas à vélo en « U » qui ne lui donnait pas de jeu pour respirer et dont elle n’avait pas la clé, la police a tenté brutalement de la délogée en poussant sur la grille. La jeune activiste a tenté d’arrêter son étranglement en retenant le cadenas, les agents ont alors saisi ses poignets l’empêchant de protéger son cou. Ils ont ensuite ouvert une fente pour se faufiler alors qu’un trou se trouvait à 5 mètres de là. Les forces de l’ordre ont, malgré les hurlements et demandes répétées de la militante, continué à secouer la grille.

À l’occasion de la COP 30, les peuples autochtones d’Amérique tiennent cette semaine une assemblée annuelle à Brasilia, ils y ont invité des peuples d’Océanie. Ensemble, ils ont marché jeudi vers le parlement brésilien, avec des banderoles pour la défense du climat et de l’Amazonie. La marche avait appelé le gouvernement à reconnaître officiellement les terres ancestrales et à les protéger des intérêts de l’agro-industrie. La répression a éclaté en soirée dans la capitale, alors que des groupes de manifestants quittaient les lieux. Les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes contre la foule. La députée fédérale Célia Xakriabá, du parti de gauche PSOL ( Parti du Socialisme et de la Liberté ), malgré son identité, elle n’a pas pu entrer dans le bâtiment du Congrès et a dû être soignée pour des blessures occasionnées par les forces de l’ordre.

Ce mercredi 9 avril, condamnation de 5 militants d’Extinction Rébellion pour “dégradation ou détérioration de bien d’autrui commise en réunion”, une action qui s’est déroulée le 10 janvier. Les militants avaient aspergé de peinture des SUV et la porte d’un garage pour dénoncer l’impact environnemental de ces voitures, les SUV sont la deuxième plus grosse source de pollution derrière l’aviation civile. Des tags avaient été inscrits, on pouvait y lire: “Plus gros, plus dangereux, plus polluants”, ou “pollution de riches”. Durant leurs gardes à vue, tous ont gardé le silence, trois d’entre eux continueront de faire pendant l’audience. Un autre a refusé que la police prélève son ADN, ce qui lui vaut un chef d’inculpation supplémentaire. Ils ont été condamnés à 1 500 euros d’amende dont 1 000 avec sursis et à 2 000 euros d’amende dont 1 000 avec sursis pour celui qui a refusé le prélèvement ADN.

Le 13 mars dernier, le domicile de Arnaud Guérard, conseiller communal du parti Écolo, a été perquisitionné par la police, à la suite d’un signalement de TotalEnergies. Depuis plusieurs années, Arnaud Guérard alerte sur la pollution aux minuscules billes de plastique qui contiennent des substances toxiques (constituées de « polymères ») et émanent de l’usine TotalEnergies. Il est soutenu par les communes d’Écaussinnes et Seneffe, qui ont toutes deux déposé des plaintes pour établir la responsabilité environnementale de la société. L’attaque contre l’élu intervient alors qu’il avait récemment signalé de nouvelles observations de pollution aux autorités compétentes. TotalEnergies a déposé plainte, évoquant un signalement de sécurité pour un véhicule jugé suspect. Arnaud Guérard, est victime d’une tentative d’intimidation visant à faire taire ceux qui dénoncent les pratiques de l’entreprise.