La nouvelle législation sécuritaire du gouvernement Mariano Rajoy a été adopté le 11 juillet, après neuf mois de controverses. Le nouveau dispositif est clairement taillées sur mesure pour répondre aux diverses formes de protestations nées avec la crise, en accordant à l’administration un pouvoir punitif arbitraire sans précédent depuis Franco.

Contre les campements dans des lieux publics popularisés par le mouvement des Indignés, le texte punit le « refus de dissolution de réunions et de manifestations dans des lieux de passage public ». Contre les rassemblements visant à empêcher les expulsions immobilières, innombrables avec la crise et combattues par différents collectifs, la nouvelle loi punit « l’obstruction visant à empêcher à toute autorité ou employé public » l’exécution des « résolutions administratives ou judiciaires ». Contre les incidents qui ont émaillé les fins de manifestations au cours des dernières années : un article vague dédié à « la perturbation au déroulement d’une réunion ou manifestation » donne le champ libre aux interprétations policières.

Pour ces différentes atteintes à l’ordre public, la sanction encourue s’échelonne de 600 à 30.000 euros. Le même tarif s’applique aux rassemblements non-autorisés aux abords du Congrès des députés, du Sénat ou des Assemblées régionales. Pour les fautes qualifiées de « très graves » (parmi elles, l’organisation de manifestations non autorisées dans des infrastructures publiques susceptibles de mettre en danger les personnes ou simplement de « perturber le fonctionnement des services publics » ), l’amende peut aller jusqu’à 600.000 euros, 70 ans du salaire minimum espagnol. Ces peines n’ont pas besoin de juge pour être prononcées. Elles sont à la discrétion du Ministère de l’intérieur pour les plus graves, voire du Secrétaire d’État à la sécurité pour les autres.

Espagne: Une législation ultra-répressive adoptée

L’Audiencia nacional vient de refuser à Madrid ce mercredi l’extradition de Bahar Kimyongür vers la Turquie. Le Procureur espagnol s’est prononcé contre les prétentions d’Ankara et a dénoncé le mandat d’amener international que la Turquie utilise contre le ressortissant belge depuis près de dix ans. La décision espagnole survient après celle des Pays-Bas (en juillet 2006) et de l’Italie (en mars 2014). Reste toutefois entier le problème de la pérennité du mandat d’arrêt international que seul Interpol a la compétence d’effacer définitivement.

Le 17 juin 2013, Bahar Kimyongür était arrêté avec son épouse et ses deux enfants à Cordoue en Espagne. Les autorités judiciaires turques venaient de réactiver un mandat d’arrêt international sous l’accusation d’«appartenance à une organisation terroriste». Après avoir été incarcéré à la prison de haute sécurité de Soto del Real à Madrid, il avait été remis en liberté sous caution.

Cinq mois plus tard, Bahar était une nouvelle fois appréhendé par la police, toujours sous le coup du même mandat turc, cette fois en Italie. Au bout de 111 jours de détention puis d’assignation à résidence, la Cour d’appel de Brescia l’avait innocenté, écartant toutes les préventions contenues dans le mandat d’arrêt turc. Bahar est convoqué devant l’Audience nationale à Madrid ce mardi 1er juillet à 11h.

Belgique/Espagne/Turquie: Bahar convoqué à Madrid

Depuis le 17 juin, le prisonnier anarchiste Gabriel Pombo Da Silva se trouve en isolement total dans la prison de A Lama pour avoir refusé d’être placé dans un module de « máximo respeto »et d’accepter les contraintes qui en découlent, ainsi que pour avoir refusé d’être mis en cellule avec un autre prisonnier, ce qu’ils ont déjà essayé de lui imposer à plusieurs reprises. Des recours juridiques ont été faits contre cette situation, ainsi qu’une campagne de fax, d’appels téléphoniques et de courriers postaux aux institutions pénitentiaires.

Gabriel Pombo Da Silva
C.P A Lama
Monte Racelo s/n
36830 A Lama (Pontevedra)
Espagne

Espagne: Gabriel Pombo Da Silva à l’isolement

Le nouveau roi espagnol traverse Madrid cette après-midi à bord d’une Rolls Royce offerte par Hitler à Franco. De nombreux manifestants étaient présents pour l’abolition de la monarchie. Au moins 5 personnes ont été arrêtées pour avoir crié « Vive la République ! » lors de la cérémonie.

Espagne : 5 arrestations lors de la cérémonie royale pour avoir crié « Vive la République »

Une manifestation de solidarité avec Pepita Seoane Vaz et de dénonciation de la criminalisation de la solidarité s’est tenue à La Corogne le 7 juin. Josefa Seoane Vaz, 75 ans, a été appelé à comparaitre par les procureurs de l’Audiencia Nacional, pour « apologie du terrorisme » et « justification d’une bande criminelle ». Josefa Seoane Vaz est la mère de Paco Cela Seoane, un prisonnier du PCE(r) et de l’ancien prisonniers des GRAPO (récemment libéré) Jesus Cela Seoane. Josefa avait déclaré, lors d’une interview, que la violence des GRAPO était une réponse à la violence de l’État. Elle risque deux ans de prison. C’est le 12 juin que commence son procès.

Espagne: Soutien à Pepita Seoane Vaz

La police espagnole a arrêté aujourd’hui dimanche une membre présumée d’ETA. Maria Jesus Elorza Zubizarreta, âgée de 66 ans, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen émis par la France en 2006, a été arrêtée par la police à l’aéroport Adolfo-Suarez de Madrid-Barajas. Connue sous son pseudonyme de « Karakate », Zubizarreta aurait été membre de l’unité Donosti de l’ETA, responsable de l’exécution de plusieurs officiers de police dans les années 1980.

Espagne: Arrestation d’une membre présumée d’ETA

Les affrontements continuent entre la police et les milliers de manifestants s’opposant à destruction du centre social occupé « Can Vies » à Barcelone. La police catalane a interpellé 23 personnes jeudi soir, lors d’une quatrième nuit d’incidents entre forces de l’ordre et groupes de jeunes protestant contre l’évacuation et la démolition d’un immeuble occupé depuis 17 ans et transformé en centre social. Cela porte à 61 le nombre des manifestants interpellés.

Espagne: Quatrième nuits d’affrontements à Barcelone

Ander Albisu Maiz avait posté sur YouTube, entre décembre 2006 et février 2010, sous le profil de « herrill », des enregistrements louant l’action d’ETA. Il a été condamné à un an de prison par l’Audience nationale, la plus haute juridiction pénale en Espagne. Il s’agit de la troisième personne à être condamnée en Espagne pour délit d' »apologie du terrorisme ».

 En février denier, Alba Gonzalez Camacho, âgée de 21 ans, avait être condamnée par la justice pour incitation au terrorisme sur Twitter. Le rappeur Paul Rivadullo, avait écopé de deux ans de prison. 
En avril dernier, la garde civile a arrêté 21 personnes dans plusieurs villes d’Espagne pour « apologie du terrorisme » sur les réseaux sociaux. 

Selon ce corps de sécurité, les personnes arrêtées ont posté des commentaires sur le net exprimant « le désir de voir les organisations terroristes toujours actives continuer à commettre des attentats ». 

Elles ont aussi fait l’éloge d’attentats déjà commis de terroristes jugés et condamnés et souhaité, en plus, « la bienvenue aux prisonniers terroristes qui ont été libérés ».

L’immeuble Can Vies, appartenant à TMB (les transports publics de Barcelone), était occupé depuis 1997 et s’était transformé au fil des années en un centre social très populaire. TMB avait décidé de le récupérer pour le détruire afin de « réaménager le paysage urbain », un tribunal avait fixé à ce lundi la date pour expulser les occupants.

De premières escarmouches avaient eu lieu dans la journée, quand les policiers étaient intervenus pour déloger une douzaine de jeunes qui s’étaient enchaînés à l’intérieur de l’immeuble, dans le quartier populaire de Sants. Dans la soirée, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour manifester contre ces expulsions. Des incidents ont éclaté lorsqu’un groupe de jeunes a brûlé des poubelles, cassé des vitrines et lancé des pierres contre les policiers et les journalistes. Une voiture de la chaîne de télévision catalane TV3 a été brûlée. La police est intervenue pour disperser les manifestants, chargeant contre plusieurs groupes et en poursuivant d’autres dans les ruelles. Plusieurs personnes ont été interpellées.

Espagne: Heurts à Barcelone lors de l’expulsion d’un CSO