L’entreprise américaine PepperBall a récemment annoncé qu’elle venait d’obtenir un contrat d’une valeur de 650.000 dollars pour livrer à l’US Army des armes non-létales. Le VKS tire des projectiles de la même nature que ceux utilisés pour le paintball. Sauf que, à la place de la peinture, ces cartouches contiennent de la nonivamide [ou vanillylamide de l’acide pélargonique – PAVA], c’est à dire une substance naturellement présente dans les piments. Une fois qu’ils ont été tirés, ces projectiles dégagent un « nuage débilitant » qui affecte les yeux et le système respiratoire. D’une portée d’environ 50 mètres, ce VKS a la même ergonomie qu’une carabine M4 ou qu’un fusil M16. En outre, il peut tirer jusqu’à 180 cartouches.

Un VKS

Un VKS

Les manifestants d’extrême-droite du mouvement Patriot Prayer (dont le chef de file, Joey Gibson, est candidat au Sénat), les contre-manifestants antifas et la police se sont affrontés dans le centre-ville de Portland hier samedi. Divers projectiles, dont des pétards et des bombes fumigènes, ont été lancés tandis que la police utilisait des grenades-flashs pour disperser les manifestants qui s’affrontaient. Plusieurs arrestations ont eu lieu, tant parmi les manifestants que parmi les contre-manifestants antifascistes. Ces incidents sont similaires à ceux qui ont eu lieu le 3 juin près de la mairie de Portland (voir notre article).

Une arrestation ce samedi à Portland

Une arrestation ce samedi à Portland

Le secrétaire à la Sécurité intérieure, John Kelly qu’il était possible qu’on demande à certains d’entre eux, dans un avenir rapproché, de dévoiler les mots de passe permettant d’accéder à leurs comptes sur des réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou Instagram. Le gouvernement américain a déjà commencé en décembre à recueillir des informations sur l’utilisation des réseaux sociaux en introduisant une question dans un formulaire utilisé par les ressortissants d’une quarantaine de pays pour réclamer une exemption de visa par voie électronique, une demande officiellement « optionnelle »

Le formulaire en ligne actuel, avec la demande

En fait, dans la foulée de l’adoption d’un décret controversé du président Donald Trump sur l’immigration, des douaniers ont exigé à plusieurs reprises les codes d’accès de téléphones portables pour pouvoir explorer leur contenu. Des demandes relatives aux réseaux sociaux ont aussi été relevées. En principe, l’accès au contenu d’un téléphone est étroitement balisé aux États-Unis, et un mandat est requis pour que la police puisse y accéder, mais les douaniers disposent d’une grande latitude dans la conduite de fouilles.

La meilleure façon pour les voyageurs de se protéger par rapport aux demandes abusives de douaniers est de laisser leur appareil à la maison ou de s’assurer avant de partir qu’il ne contient pas d’information sensible. Les risques qu’un individu soit bloqué à la frontière et se voie demander des informations qu’il ne devrait pas avoir à fournir sont plus élevés que jamais. Au cours des dernières semaines, deux ressortissants québécois, incluant un athlète rattaché à l’Université de Sherbrooke, ont indiqué qu’ils avaient été refoulés à la frontière américaine après avoir été sommés de donner le code d’accès de leur téléphone.

A la frontière des USA

Le formulaire en ligne actuel, avec la demande
A la frontière des USA

Spenser Rapone, un cadet de l’académie militaire américaine West Point a été viré de l’armée pour deux photos sur lesquelles il apparaissait et qui avaient fait le tour d’internet à l’époque de leur publication. Les images étaient apparues sur Twitter en septembre 2017, et avaient été prises en mai 2016, sur la première photo on voyait le cadet ouvrir sa veste pour révéler un t-shirt à l’effigie de Che Guevara, dans la seconde, un message dissimulé sous sa casquette révélait que le « Communisme vaincra ». L’enquête ouverte par la suite contre le « commie caddet » avait révélé que Spencer faisait l’apologie d’une révolution socialiste violente sur internet. Loin de se repentir, Spenser a tweeté lundi dernier « un dernier salut » à savoir un bras d’honneur tourné vers la base américaine de Fort Drum. Spenser dit être devenu communiste lorsqu’il était en Afghanistan avant de tenter sa chance à West Point alors qu’il était « encore idéaliste et pensait changer les choses de l’intérieur ». Pour réponse à son éviction, Spenser a déclaré « Je me considère comme un socialiste révolutionnaire, j’encourage tous les soldats conscients à poser les armes, à me rejoindre et à rejoindre tant d’autres qui ont cesser de soutenir les agents de l’impérialisme, dans un mouvement révolutionnaire ».

Spenser Rapone

Spenser Rapone

Spenser Rapone
Spenser Rapone

Debbie Africa, l’une des plus anciennes prisonnières politiques des États-Unis, a quitté la prison, samedi. Elle était détenue depuis le 8 août 1979, quand les policiers ont fait irruption au sein de la communauté africaine-américaine écologiste Move de Philadelphie. Ils y arrêtèrent neuf membres, qui seront condamnés à des peines de trente à cent ans de prison, accusés du meurtre d’un policier. Aucune preuve de leur culpabilité ne sera pourtant jamais apportée devant la justice. Fondée par John Africa, Move dérangeait le maire conservateur de Philadelphie par sa défense de l’égalité des droits, et par son action sociale concrète auprès des sans-voix. Mumia Abu-Jamal s’était fait connaître comme journaliste en suivant l’actualité de cette communauté. Sa couverture du procès des « Neuf de Move » lui valut l’inimitié de la police.

Debbie Africa est la première des membres de Move à bénéficier de la liberté conditionnelle. Six autres sont toujours derrière les barreaux. Deux personnes ne sortiront, elles, jamais de prison : Merle et Phil Africa, décédés en 1998 et 2015. La communauté pacifiste Move fut décimée une nouvelle fois en 1985, quand les autorités attaquèrent leur immeuble en larguant des explosifs par hélicoptère et en tirant 10.000 coups de feu.

Debbie Africa et son fils, Mike, né en détention, qui est venu la chercher à sa libération

Debbie Africa et son fils, Mike, né en détention, qui est venu la chercher à sa libération

Fin mai 2018 l’entreprise Amazon avait vendu son logiciel de reconnaissance faciale « Rekognition » à la police d’Orlando. Ce logiciel peut identifier les objets, les personnes, le texte, les scènes et les activités, ainsi que détecter tout contenu dit « inapproprié ». Il est ainsi capable de reconnaître un individu parmi des milliers de clichés ou vidéo (voir notre article).

Ce vendredi, un groupe d’employés d’Amazon ont écrit une lettre au chef de l’entreprise Jeff Bezos, pour lui demander d’arrêter de vendre ce type de logiciels à la police. Ces employés estiment que, au vu de la militarisation de la police états-unienne; des attaques contre les militants noirs et les déportations des migrants, il serait dangereux de mettre un tel outil de surveillance entre les mains du gouvernement.

Ces employés espèrent obtenir les mêmes résultats que les employés de Google qui avaient obtenus la fin du partenariat entre leur entreprise et le Pentagone concernant l’amélioration de drones (voir notre article).

caméra vidéosurveillance

caméra vidéosurveillance

Le jour de l’investiture de Trump, la police avait violemment réprimé une marche anticapitaliste et antifasciste dans le centre-ville de Washington DC. Le ministère de la Justice avait inculpé 234 manifestants personnes de multiples crimes. Le premier procès a commencé en novembre 2017, le jury a alors acquitté les six accusé.e.s de tous les chefs d’accusation. En janvier, le gouvernement a abandonné les accusations portées contre 129 personnes, mais a décidé de poursuivre les 44 cas restants.

Toutes les accusations ont été dernièrement levées pour 10 de ces 44, après qu’il est devenu clair que les procureurs avaient dissimulé des preuves pouvant disculper les accusé.e.s. Il a été en effet révélé lors d’une audience que le bureau du procureur avait caché jusqu’à 69 enregistrements vidéo et avait menti devant le tribunal, affirmant qu’ils n’avaient aucun autre enregistrement que la seule vidéo au centre des allégations de conspiration soutenues par le gouvernement. Le président de la Cour Supérieure de Washington DC a condamné l’équipe de procureurs pour ne pas avoir respecté leurs obligations. Toutes les accusations ont été rejetées contre le groupe des dix accusés concernés. Les sanctions pourraient également conduire au rejet des accusations pour l’ensemble des 44 accusé.e.s restant.e.s.

Plus de détails ici

Nassage et gazage de manifestants le jour d’investiture de Trump

Sept personnes accusées d’avoir participé à la manifestation contre l’inauguration de la présidence de Donald Trump du 26 juin 2016 ont été acquittées, le jeudi 29 mai. Quatre autres personnes ont vu leur accusation de participation à une émeute tomber mais seront tout de même jugées pour des délits mineurs.

Ces acquittements ont pour cause le fait que le département de justice de DC avait omis de communiquer des preuves à la défense. Il s’agissait de vidéos de la manifestation transmises à la justice par le groupe « Project Veritas », un groupe d’extrême droite pro-Trump qui documente et filme les actions des anti-fascistes et les militants de gauche.

La manifestation contre l’inauguration de la présidence de Donald Trump avait rassemblé des centaines de milliers de personnes parmi lesquelles se trouvait un bloc anti-fasciste et anti-capitaliste. Des affrontements avaient alors eut lieu entre ce bloc et la police qui avait alors arrêté 230 personnes.

Dès le début de la procédure le département de justice de DC avait cherché à diviser les accusés en proposant à certains de collaborer afin d’obtenir des sentences moins élevée. Cependant la majorité des accusés a décidé de faire front commun.
Par ailleurs dans le cadre de l’enquête le département de la justice de DC avait également obtenu l’accès aux données d’un site anti-trump (voir notre article) En janvier 129 accusés avaient également été acquittés. Plusieurs douzaines de personnes sont toujours sous le coup d’une procédure judiciaire. La campagne de solidarité contre les personnes encore accusées continue (plus d’infos ici)

Appel à la solidarité avec les prisonniers du J20 (archive)

Des affrontements ont éclaté dimanche à Portland, en Oregon, entre des antifas et des membres d’une organisation d’extrême-droite. Plusieurs rassemblements étaient prévus dans la ville pour dimanche, le premier étant un rassemblement contre la brutalité policière, co-organisé à 14h par la Direct Action Alliance et par Empower Portland. Un rassemblement du « groupe de prière patriotique » d’extrême-droite devait commencer à 17h, et, enfin, les militants antifas avaient appelé à marcher contre le rassemblement d’extrême droite à partir du rassemblement de Direct Action Alliance et d’Empower Portland.

Ce dernier appel à donné lieu à plusieurs affrontements entre des groupes de plusieurs centaines de personnes, au cours duquel du pepper spray a été massivement utilisé par les deux camps et par la police. Des feux d’artifice, des bouteilles, des pierres et des billes de roulements ont été utilisés. Quatre personnes ont été arrêtées. Ces incidents surviennent au premier anniversaire de violents affrontements entre antifas et partisans de Trump qui avait débouchés sur 14 arrestations à Portland (voir notre article)

La police escorte les manifestants d’extrême-droite

La police escorte les manifestants d'extrême-droite

Nous avions parlé de la pétition de travailleurs de Google demandant que l’entreprise renonce à offrir ses compétences au Pentagone pour améliorer l’efficacité des drones (voir notre article). Il s’agissait plus précisément, dans le cadre du programme Maven, du logiciel ouvert d’apprentissage automatique TensorFlow qui permettait par exemple d’identifier de manière automatisée des bâtiments, des véhicules ou des humains figurant sur des images. Un contrat à plusieurs dizaines de millions de dollars qui constituait un pas vers les drones-tueurs autonomes.

C’est finalement plus de 4.000 travailleurs de chez Google qui ont signé la pétition et ils ont eu gain de cause: Google a décidé de ne pas renouveler ce contrat avec la Pentagone quand il arrivera à échéance, c’est à dire l’an prochain. Reste que, a priori, des technologies issues du programme Maven ont déjà été utilisées en opération. Cela ne va pas dire que Google renonce à toute relation avec le Pentagone. Ainsi, membre du conseil d’administration d’Alphabet (la maison-mère de Google), Eric Schmidt fait partie du Conseil d’innovation de la Défense, tout comme Milo Medin, l’un des vice-présidents de Google.

Image prise d’un drone-tueur Reaper

Image prise d'un drone-tueur Reaper