Black Lives Matter. Trois mots apparus comme un slogan sur Twitter en juillet 2013 après l’acquittement du policier qui avait abattu Trayvon Martin en février 2012. Le hashtag est depuis devenu mouvement, et le magazine en ligne The Intercept explique ainsi, mardi 18 août, que des documents de la Metropolitan Transit Authority (MTA), qui gère le réseau de transport public new-yorkais, révèlent que des policiers new-yorkais et des agents de la cellule antiterroriste du MTA ont espionné pendant plusieurs mois les activistes de Black Lives Matter. Des policiers et d’agents infiltrés lors des rassemblements du mouvement Black Lives Matter à New York ont assisté à de nombreuses manifestations entre décembre 2014 et février 2015. Certains documents font état d’une étroite collaboration entre les agents de la section anti-terroriste du MTA et les équipes de renseignement du New York Police Department (NYPD).

Black live matter

Black live matter

Près de 50 polices américaines, et notamment celle de Milwaukee, disposent sur leurs voitures de patrouille d’un dispositif qui projette une balise GPS adhésive sur le véhicule poursuivi. La technique a été mise au point après le décès de plusieurs personnes dans des poursuites à grande vitesse. C’est une société basée en virginie, StarChase, qui a mis au point l’appareil qui coûte 5.000 dollars (chaque tir en coûte 500). Les pionniers de cette technologie sont les policiers de l’Austin Police Department, qui furent les premiers à s’équiper de ce dispositif en 2013.

Aux Etats-Unis, les autorités semblent avoir un nouvelle passion : prendre des photos d’individus à la dérobée pour les croiser, à l’aide de logiciels de reconnaissance faciale, à leurs fichiers de suspects déjà enregistrés. Utilisée depuis des années par les militaires et autres services de renseignements, l’outil a conquis les départements de police locaux. Le New York Times rapporte ainsi l’expérience de deux hommes dont le portait a été tiré par des policiers lors d’un contrôle de routine, à San Diego, et ce malgré leur refus. Et aucune trace de l’opération ne semble exister : la police de San Diego explique en effet ne pas demander de rapport sur l’utilisation de la reconnaissance faciale lorsque celle-ci n’aboutit à aucune arrestation.

Un avocat de la région explique avoir en moyenne, chaque mois, deux appels relatifs à la reconnaissance faciale. « La plainte est toujours la même : [les policiers] l’ont utilisée sans en avoir la permission. [Les plaignants disent : ] “ La police m’a mis les menottes, je suis sur le trottoir et ils sortent un iPad et prennent des photos. ” Les critiques sont telles que certains municipalités ont carrément décidé d’abandonner la reconnaissance faciale, après l’avoir un temps expérimentée. C’est le cas de Boston ou d’Oakland, qui a dû abandonner un système de vidéosurveillance lié à des logiciels de reconnaissance faciale, sous la pression de la population et d’associations de défense des libertés civiles. Ces cas semblent isolés : New York, Chicago utilisent toujours ce genre de logiciels pour détecter les auteurs de crimes sur leur tentaculaire réseau de caméras de surveillance. De même, le FBI continue de creuser le sillon, avec son “Next Generation Identification program”, qui mélange relevé d’empreintes, scans oculaires et reconnaissance faciale.

Reconnaissance faciale

Reconnaissance faciale

Depuis les révélations Snowden, les géants d’Internet -en particulier Google et Apple- ont implémenté plusieurs fonctionnalités de sécurité sur les smartphones et tablettes qu’ils vendent. Notamment, les smartphones sous Android et iOS peuvent à présent être chiffrés de façon assez efficace, il est alors difficile de récupérer les données sans la clé secrète. Les autorités compétentes en matière de justice se sont indignées ces derniers mois aux Etats-Unis, mais également en Espagne et en Grande-Bretagne. Le procureur de Paris rejoint ses homologues en co-signant une tribune dans le New-York Times aux-cotés de ses collègues européens et américains, accusant les géants du net de fournir des outils à des ‘terroristes’, faisant miroiter l’affaire Charlie Hebdo sans qu’on ne sache si les téléphones ont joué un rôle ou entravé l’enquête. C’est la première fois qu’un officiel français prend part à ce débat. Non seulement la sécurité informatique est à présent plus ‘populaire’, elle est devenue un argument de vente pour la plupart des entreprises technologiques.

En 1990, à l’aube de l’ère numérique, le gouvernement américain avait voulu passer des lois pour forcer les constructeurs informatiques à installer une puce qui aurait permis aux autorités d’accéder à n’importe ordinateur. L’idée a été abandonnée pour plusieurs raisons qui sont toujours valables aujourd’hui, l’une d’elle est qu’il est impossible d’avoir un parc informatique mondial qui fonctionne correctement si on diminue sciemment son niveau de sécurité.

Il faut toutefois nuancer les propos des autorités qui ont très probablement bien plus accès aux données qu’elles ne veulent bien le dire, et aux propos des géants du net qui donnent probablement bien plus accès que ce qu’ils veulent bien avouer. Ces petits jeux de communications (dont Snowden avait déjà parlé) permettent aux géants du net de se faire une bonne publicité et aux renseignements de demander plus de surveillance. Difficile de savoir quelle est cette part de ‘communication’.

La police a procédé à plus de 100 arrestations à Ferguson durant une nouvelle nuit de confrontation malgré l’état d’urgence instauré lundi dans cette ville du Missouri, théâtre de violences lors de l’anniversaire de la mort d’un jeune Noir tué par un policier blanc. Des centaines de manifestants ont montré leur colère en jetant des bouteilles et des pierres sur les forces de l’ordre. La police a risposté avec du gaz poivré et en procédant à de nombreuses arrestations.

Arrestation lundi à Ferguson

Arrestation lundi à Ferguson

Le Congressional Research Service a diffusé le 22 juillet un document sur les effectifs des troupes américaines déployées en Irak et Afghanistan et ceux des mercennaires (« contractors ») des firmes sous-traitantes du Département de la Défense (DoD) entre 2007 et 2014. Pour l’Afghanistan, c’est en mars 2011 que les effectifs militaires y ont été les plus élevés: 99.800. 90.339 « contractors » (toutes fonctions confondues) au service du DoD étaient alors recensés. Ce chiffre n’est pas le plus élevé: en décembre 2012, 110.404 « contractors » étaient présents sur le théâtre afghan (pour 65.800 soldats). En fait, de septembre 2011 à juin 2013, plus de 100.000 « contractors » étaient présents. En ce qui concerne les security contractors (PSC), le pic a été atteint en juin 2012 avec 28.686 agents de sécurité présents en Afghanistan sous contrat avec le DoD.

Pour l’Irak, 169.000 soldats étaient présents en septembre 2007 contre 154.825 contractors (les PSC ne sont donnés qu’à partir de décembre 2007: 9 952). En Irak, le nombre de troupes a atteint 0 en mars 2012 après les retraits successifs des forces US. Les effectifs des contractors ont en revanche augmenté jusqu’en septembre 2008 (163.446 « contractors ») pour atteindre l’équilibre en mars 2010: 95.900 soldats et 95.461 « contractors ». Les PSC ont été les plus nombreux en juin 2009 avec 15.279 agents présents.

Lire le document

USA: Les chiffres des mercenaires payés par les USA en Irak et Afghanistan

Au moins un manifestant a été blessé tandis que des coups de feu ont été tirés à Ferguson dimanche soir, à l’issue d’une manifestation en hommage à Michael Brown, un Noir abattu par un policier blanc il y a un an dans cette ville du Missouri. La police de St Louis a annoncé qu’un policier avait ouvert le feu après s’être trouvé sous «des tirs nourris» et des photos sur Twitter ont montré deux véhicules de police avec des impacts de balles.

Ferguson, le 10 août 2015

Un an après le meurtre de Michael Brown, de nombreuses manifestations avaient lieu aux Etats-Unis contre les violences policières qui se poursuivent et tuent chaque jour plusieurs personnes à travers le pays. A Phoenix, des dizaines de personnes ont manifesté à l’intérieur d’un magasin Walmart vers 23.30 ce vendredi soir, dans l’est de la ville en scandant ‘Stop à la brutalité policière’ et ‘flics, porcs, assassins’. Alors que les manifestants se dirigeaient vers la sortie et qu’aucune violence n’avait eu lieu, la police s’est ruée sur les manifestants, en arrétant 23. A Phoenix, les manifestants s’étaient rassemblé à travers la ville pour dénoncer les meurtres, l’année dernière, de Sandra Bland -une femme noire tuée en cellule après avoir été arrêtée pour un délit de roulage- et Michelle Cusseaux une femme souffrant de troubles mentaux et tuée dans son appartement.

Arrestations à Phoenix

Arrestations à Phoenix

Ce 3 août, les avocats de Mumia Abu Jamal, qui a subit de nombreux et graves problèmes de santé ces derniers mois; ont porté plainte contre l’état de Pennsylvanie pour négligence médicale. Deux jours plus tôt, on avait informé Mumia qu’il avait une hépatite C active, ce qui pourrait être la cause des problèmes de santé qui ont failli lui coûter la vie en mars dernier. L’autorité pénitentiaire refuse bien sûr de soigner Mumia et le médicament coûte 100.000$ aux USA. Avec l’argent déjà récolté, il manque 42.000$ aux soutiens pour payer eux-mêmes le traitement nécessaire à Mumia. De très nombreux prisonniers souffrent de l’hépatite C dans les prisons états-uniennes.

En 2 jours, 6.000$ ont déjà été récoltés à l’heure où nous écrivons cet article. Pour aider, voici la page Indiegogo dédiée à la récolte de fonds.

En 3ans, l’état de santé de Mumia s’est énormément dégradé.

La Maison Blanche a opposé une fin de non-recevoir aux 167.954 pétitionnaires réclamant le pardon sans condition pour Edward Snowden, ancien consultant de la NSA qui a dévoilé l’ampleur du réseau d’espionnage électronique américain. Inculpé pour espionnage aux Etats-Unis, l’informaticien, qui s’est réfugié en Russie, risque jusqu’à 30 ans de prison dans son pays. Edward Snowden « devrait rentrer aux Etats-Unis, pour y être jugé par ses pairs et non pas se cacher derrière un régime autoritaire. Pour l’heure, il fuit les conséquences de ses actes », a déclaré la conseillère du président Obama en matière de sécurité intérieure et de lutte contre le terrorisme, dans une réponse à la pétition.

Manifestation devant le Capitole, à Washington

Manifestation devant le Capitole, à Washington