Une bombe a explosé hier après-midi dans la ville colombienne de Pasto (sud), devant le siège local des services de renseignement le DAS. 12 personnes ont été blessées, des passants et des employés du DAS. Dix ont des blessures sans gravité et deux hommes en revanche ont été plus grièvement atteints. Les autorités attribuent cette action aux FARC, très présentes dans cette région. Le directeur du DAS, Felipe Muñoz, a pour sa part annoncé que peu après l’explosion des agents de ses services avaient pris en chasse deux hommes et une femme qui prenaient la fuite dans un taxi. Les trois suspects ont été interpellés.

Bombe contre le siège de la DAS à Pasto (Colombie)

Bombe contre le siège de la DAS à Pasto (Colombie)

Depuis l’arrivée au pouvoir le mois dernier du nouveau président Santos, un conservateur allié des Etats-Unis, l’ELN et les FARC ont intensifié leurs offensives. Hier, une opération conjointe des deux organisations a été menée contre des forces de police de la province de Narino, dans le sud du pays. Selon la police, les guérilleros étaient en possession d’armes à feu et de roquettes artisanales, et six policiers ont été tués. Durant la semaine écoulée, 45 personnes (tant du côté des guérilleros que des forces de sécurité) seraient décédées au cours d’affrontements opposants des combattants des FARC et de l’ELN à des policiers.

Les FARC ont proposé la tenue de pourparlers sous l’égide de l’Union des nations sud-américaines (Unasur) pour tenter de trouver une issue au conflit. L’offre a été relayée sur le site internet Anncol, canal de communication habituel des FARC en lutte depuis plus de quarante ans.
Elle intervient alors que le nouveau président colombien, Juan Manuel Santos, a exclu toute médiation étrangère dans le dossier et exigé des FARC un cessez-le-feu en préalable à toute négociation.

Jeudi dernier, des guérilleros des FARC ont attaqué deux tours électriques dans le département de Caqueta dans le sud de la Colombie. Très tôt dans la journée de samedi, ils ont fait exploser l’autoroute Pan-American entre les villes de Cali et de Popayan. L’armée a déclenché une vaste opération dans le nord du département de Cauca afin de retrouver les guérilleros responsables de ces deux offensives.

Alfonso Cano (photo), le dirigeant suprême des FARC, a été condamné par contumace à 40 ans en prison pour la mise à mort de cinq policiers et de un civil à un barrage routier entre Bogota et Choachi, entre le 27 et 30 mai 1995. Une Cour criminelle de Bogota a condamné Cano et cinq autres membres de la guérilla pour cette affaire: Rodrigo Londoño Echeverry, Henry Castellanos Garzon, Luciano Marin Arango et deux guéruilleros connus sous les pseudonymes de « Timochenko » et d' »Ivan Marquez ».

Alfonso Cano, principal dirigeant des FARC

Alfonso Cano, principal dirigeant des FARC

Trois militaires ont été la cible de tirs nourris de guérilleros des FARC alors qu’ils se trouvaient dans un cabaret dans la commune de Chaparral, dans le sud du pays. Tous trois sont décédés et les guérilleros ont pu disparaitre. Au même moment, deux engins ont explosé à différents endroits de la localité, sans faire de dégâts ni de victimes.

Les médias colombiens rapportent que deux attaques distinctes ont eu lieu ce jeudi contre des membres des forces armées dans le centre du pays. Le premier incident a eu lieu au nord-ouest du département d’Antioquia alors que des soldats et des policiers patrouillaient pour désamorcer une bombe dont ils supposaient qu’elle avait été posée par les FARC. Un soldat est mort et six autres ont été blessés par l’explosion d’une mine dans la zone qu’ils ratissaient. La seconde attaque s’est tenue dans la région de Bajo Cauca. Selon la police, deux personnes et quatre guérilleros ont été tués au cours de l’offensive des FARC.

L’armée et des unités d’armée de l’air ont attaqué un camp de FARC près de Cartagena del Chaira. Le raid aurait fait neuf morts du côté de la guérilla dans un secteur montagneux du département du sud de Caqueta tôt lundi matin, selon les autorités colombiennes. Les forces de sécurité ont saisi un 60mm le mortier, des armes à feu et l’équipement de communication de radio pendant l’opération.

L’armée colombienne a mené un raid surprise ce dimanche sur une base des FARC située dans la région montagneuse de Tolima dans le centre du pays. Selon la police, douze guérilleros auraient été tués au cours de cette attaque, parmi lesquels Magaly Grannobles, la commandante de l’unité de sécurité de dirigeant Guillermo Saenz, alias Alfonso Cano. Les onze autres seraient des membres de sa garde rapprochée. La résistance offerte par les guérilleros aux forces de sécurité ont permis à Saenz de passer entre les mailles du filet déployé par ces dernières pour le capturer.

D’autres affrontements entre les FARC et la police ont eu lieu ce week-end. Samedi, dans le sud du pays, les guérilleros ont mené une offensive durant laquelle sept personnes, dont trois policiers, deux soldats et deux civils ont été tués. Dimanche, de violents affrontements se sont déroulés dans la province d’Arauca, à la frontière vénézuélienne. Dix soldats ont été tués.