La demande d’asile de Peter Krauth et Thomas Walter a été reconnue par la CONARE, la commission vénézuélienne pour les réfugiés. Les deux internationalistes recherchés en Allemagne pour « terrorisme » ont ainsi droit à un droit de séjour illimité au Venezuela. Pour la première fois depuis leur fuite d’Allemagne en 1995, ils peuvent désormais vivre sans être arrêtés et extradés vers l’Allemagne. un troisième accusé, Bernd Heidbreder, était décédé en mai 2021 (voir notre article). Les trois internationalistes étaient recherchés pour leur appartenance au groupe K.O.M.I.T.E.E. qui a incendié en 1994 un bâtiment de l’armée allemande en raison du soutien par l’Allemagne de la guerre menée par la Turquie contre les Kurdes. En 1995, une patrouille de police avait surpris plusieurs militants du groupe en train de placer 120kg d’explosif dans un centre de détention pour sans-papier en construction à Berlin-Grünau. Ces actions auraient être prescrits en 2016, mais une manœuvre du parquet fédéral a porté leur délai de prescription à 40 ans.

Peter Krauth et Thomas Walter ont déclaré: « On peut considérer comme un peu de justice historique le fait que ce soient nous qui, justement, avons lutté dans les années 90 pour le droit d’asile des réfugiés du Tricontinent, bénéficions maintenant nous-mêmes de ce droit dans le Tricontinent. Nous l’apprécions. Et en tant que personnes concernées, qui ont vécu pendant des décennies l’absence de droits et l’insécurité permanente que les sans-papiers subissent quotidiennement partout dans le monde, nous voulons profiter de l’annonce de notre propre sécurité acquise pour lancer un appel passionné à tous ceux qui ont le privilège de vivre à l’intérieur de la forteresse Europe : défendez ceux qui fuient des gouvernements tyranniques de quelque couleur que ce soit, des persécutions en raison de leur différence ou tout simplement des conditions insupportables, et qui cherchent protection auprès de vous ! N’oubliez jamais que la prospérité européenne repose en grande partie sur la misère d’autres régions du monde. Prenez fait et cause pour les plus faibles ! Engagez-vous pour le droit de rester pour tous! »

 

Le révolutionnaire internationaliste Bernhard « Bernd » Heidbreder est décédé d’un cancer en exil au Venezuela. Il avait longtemps fait partie des personnes les plus recherchées de l’Office fédéral de la police criminelle allemande en tant que membre du groupe K.O.M.I.T.E.E. Le K.O.M.I.T.E.E. était une organisation clandestine de la gauche révolutionnaire qui avait incendié un bâtiment de l’Armée allemande à Bad Freienwalde en raison de la complicité de l’Allemagne dans le génocide au Kurdistan. En 1995, une patrouille de police avait surpris plusieurs militants du groupe en train de placer une charge de 120kg d’explosif dans un centre de détention pour sans-papier en construction à Berlin-Grünau. Les militants parviennent à s’échapper mais laissent des traces permettant d’identifier trois d’entre eux. Après une longue chasse à l’homme, ils sont apparus au Venezuela où ils ont continué des activités politiques, sociales et artistiques.

Deux soldats vénézuéliens ont été tués et neufs ont été blessé par une mine terrestre lors d’opérations contre des combattant·es des FARC le long de la frontière colombienne. Au cours des opérations, les troupes ont démantelé neuf camps tandis que neuf combattants présumés sont morts et 31 ont été faits prisonniers. Les réfugiés fuyant la zone la semaine dernière ont déclaré que l’armée vénézuélienne avait incendié des maisons et tué des civils. Ces opérations entrent dans le cadre des opérations de l’armée vénézuélienne contre les FARC-EP (voir notre article).

Combattants des FARC (archive)

Combattants des FARC (archive)

Dans la zone frontalière entre la Colombie et le Venezuela, de violents combats ont eu lieu le 23 mars entre la guérilla des FARC-EP et les Forces armées nationales bolivariennes (FANB). Au moins deux soldats de l’armée vénézuélienne ont été tués, plusieurs blessés et, selon les informations, jusqu’à 32 combattants des FARC-EP ont été arrêtés. L’opération baptisée « Escudo Bolivariano 2021 » s’est déroulée dans l’État frontalier vénézuélien d’Apure, qui borde Arauca du côté colombien.

Selon l’armée vénézuélienne, plusieurs camps des FARC-EP ont été attaqués. L’armée de l’air a été utilisée à cette fin. Les combats ont semé la peur et l’agitation dans la région. Des centaines de personnes ont fui les combats vers la Colombie, notamment la communauté d’Arauquita. Il y aurait également eu des arrestations de simples fermiers. La structure attaquée des FARC-EP serait sous le commandement de Gentil Duarte (Pseudonyme). Certains médias répandent des rumeurs selon lesquelles les forces armées vénézuéliennes intensifient leur action contre les FARC-EP autour de Gentil Duarte, mais que les FARC-EP, Second Segunda, sont laissées tranquilles. Cependant, il est un fait que ces derniers temps, de violents combats ont eu lieu entre les forces armées vénézuéliennes et la Segunda Marquetalia, qui ont également conduit à la mort du commandant « loco Iván » en novembre 2020.

Combattants des FARC

Combattants des FARC

Le 12 octobre 2020, des fonctionnaires du Corps vénézuélien d’enquêtes scientifiques, pénales et criminelles (CICPC) ont fait une descente au domicile de Vanessa Rosales, l’ont arrêtée et transférée au pénitencier de Mérida, où elle est depuis lors détenue au secret dans une zone isolée. Vanessa Rosales est une militante féministe dans la communauté de Pueblo Nuevo, une communauté à faibles revenus située au centre de la ville de Mérida, au Venezuela. Elle est accusée d’avoir fourni des informations et des médicaments pour une interruption de grossesse à une jeune fille de 13 ans qui avait été abusée sexuellement. Elle est emprisonnée dans l’attente de son procès.

Une militante féministe emprisonnée pour avoir accompagné un avortement

Une militante féministe emprisonnée pour avoir accompagné un avortement

Vendredi 1er mai, les prisonniers, de la prison de Guanare dans l’État de Portuguesa, se sont révoltés. Ils protestaient contre le manque de nourriture que les gardiens auraient refusé de servir. Selon les autorités, ils auraient tenté de mener une évasion massive. Au moins 47 personnes seraient mortes et 75 autres blessées. Le bilan officiel est de 17 morts.

Révolte à la prison de Guanare

Révolte à la prison de Guanare

Dimanche 3 mai, un groupe de mercenaire a tenté une incursion maritime armée depuis la Colombie. Huit personnes ont été tuées, une douzaine d’autres ont été arrêtées, dont deux ressortissants états-uniens. À Miami, Jordan Goudreau, un états-unien de 43 ans, vétéran d’Afghanistan et directeur d’une entreprise de conseil en sécurité, la SilverCorp USA, affirme avoir dirigé cette opération baptisée « Gedeon ». Plusieurs groupes de militaires vénézuéliens déserteurs revendiquent l’opération « Gedeon » dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Sur l’une d’entre elles, un capitaine de la garde nationale, Javier Nieto, apparaît aux côtés de Jordan Goudreau. Il y expliquait que plusieurs cellules, entrainées en Colombie, sont en action, pour atteindre, entre autres, le cœur de Caracas. Lundi, deux nouveaux groupes de mercenaires ont été interceptés sur la côte vénézuélienne. À Chuao, un village producteur de cacao dans l’état d’Aragua, à 80 km à l’ouest de Caracas, huit individus ont été arrêtés. Parmi les détenus se trouvent Antonio Sequea, un militaire qui avait participé à la tentative de soulèvement militaire avortée du 30 avril 2019. Caracas n’exclut pas que d’autres commandos soient toujours opérationnels. L’armée, qui reste en état d’alerte, dit avoir déployé 25 000 soldats pour les neutraliser. Interviewé par la presse vénézuélienne et américaine, M. Goudreau a déclaré que l’opération « Gedeon » avait été négociée avec M. Guaido pour un montant de 213 millions de dollars.

Tentative d'invasion au Venezuela

Tentative d’invasion au Venezuela

Jeudi 9 avril, Roberto Jorge Rigoni, un homme d’affaires argentin a été arrêté dans la ville de Campana près de Buenos Aires. Il est accusé d’avoir financé l’ELN. Une circulaire rouge d’Interpol avait été emise à son encontre et son extradition est demandée par la Colombie.

Dimanche 12 mai, l’armée colombienne a abattu Dario le commandant de la commission Camilo Cienfuegos et capturé trois membres de sa garde rapprochée dans le département d’Arauca. Dario était tireur d’élite, expert en explosif. Il coordonnait des opérations de financement de la guérilla ainsi que les attaques contre l’oléoduc Caño Limón-Coveñas. Les autorités colombiennes attribuent également à alias « Darío » l’attaque du canton militaire de Saravena du 27 avril (voir notre article).

Durant l’opération, l’armée a saisi un fusil, un fusil de chasse, deux pistolets, un viseur télescopique de nuit, des équipements de campagne et de cinq motos.

Combattantes de l’ELN

Combattantes de l'ELN

Hier, lundi 18 mars, l’amiral Craig Faller qui commande les forces des États-Unis en Amérique Latine a annoncé que ses forces avaient décidé de davantage se concentrer sur l’ELN et d’échanger plus de renseignements avec les responsables colombiens. Les responsables états-uniens estiment que l’ELN et les dissidents des FARC représentent une menace croissante pour eux notamment suite la crise politique au Venezuela qui permet aux deux guérillas de prendre en importance dans le pays. Ainsi l’ELN serait désormais active dans au moins 13 des 24 États du Venezuela et procéderait de à nombreux recrutements.

Membre de l’ELN

Membre de l'ELN

Aujourd’hui, la police fédérale a transmis un document provenant de la direction des opérations en matière de police administrative (DAO), à tous ses services soit plus de 15 000 policiers. Ce document a été rédigé par le service “Intelligence”, le service d’information de la police fédérale. Cette note interne a pour but sensibiliser la police à l’utilisation d’une nouvelle arme, utilisée par les Gilets Jaunes en France, le cocktail Cacatov !

Il s’agit d’est une arme improvisée formée à partir d’excréments empaquetés dans un pot ou dans une bouteille en verre ou en plastique. Il est lancé sur la police. Facile de fabrication et pas cher, le but est d’humilier le policier qui le reçoit. Le procédé est amélioré par l’utilisation de catapultes pourvues de gros caoutchoucs.

Le cocktail cacatov au Venezuekla