Suite au G20, la police de Hambourg a ouvert plus de 3500 procédures pénales contre des suspects allemands, français, espagnols. 180 personnes ont depuis été jugées pour leur implication dans les dégradations du G20. 146 ont été condamnées, 92 ont écopé de peines de prison, dont neuf de prison ferme.

Parmi les personnes poursuivies, dont le jugement est en cours et va durer encore plusieurs mois, Loïc Schneider, 23 ans, un militant anti-nucléaire et engagé contre le projet de site d’enfouissement de déchets radioactifs de Bure. Arrêté en France en août 2018, il est ensuite transféré en Allemagne en octobre, puis placé en détention provisoire à Hambourg. Le procès de Loïc se déroule à huis clos. Il est jugé aux côtés de quatre autre jeunes allemands. Le procès a commencé il y a plus de six mois. Il va se poursuivre jusqu’en décembre, à raison de deux séances par semaine. Fin juin, le tribunal a décidé de refuser à Loïc une demande de remise en liberté: il craignait qu’il ne s’échappe et estimait qu’il ne coopèrait pas assez.

Loïc et ses quatre co-accusés sont poursuivis pour des incidents survenus lors de l’une des manifestations du 7 juillet. Le parquet veut rendre responsables les quatre prévenus de l’ensemble des dégâts de la manifestation, quand bien même ils ne les auraient pas commis eux-mêmes. Le montant de ces dégâts est estimé à un million d’euros. Le dossier de l’accusation se compose essentiellement de vidéos, presque toutes des vidéos filmées au smartphone par les riverains, qui les ont ensuite fournies à la police. La police allemande a envoyé des images aux polices européennes, et les policiers de Commercy (près de Bure) ont dit le reconnaître.

Loïc Schneider

Loïc Schneider

Le 15 avril, Antonin Bernanos, était arrêté avec des militants antifascistes de la région parisienne suite à des affrontements avec des membres des groupuscules d’extrême-droite Zouaves Paris, Milice Paris et Génération Identitaire. Antonin avait été condamné à 3 ans de prison pour violence contre un policier et l’incendie de son véhicule quai de Valmy en mai 2016 (voir notre article).

Il est depuis ce jour maintenu en détention préventive et avait notamment été placé en isolement le 9 mai (ses proches n’ayant pas pu lui rendre visite durant de longues semaines). Charles Prats, en tant que juge des libertés et de la détention au tribunal de grande instance de Paris, est le juge habilité à statuer sur le maintient en détention d’Antonin. Il livre régulièrement ses opinions politiques (climatosceptique, hostile aux militant·e·s de gauche, aux antifascistes et aux Gilets Jaunes) aux médias parmi lesquels des médias d’extrême droite.

Il a ainsi justifié le maintien en détention d’Antonin en qualifiant, dans sa décision officielle, les militant·e·s antifascistes de « lâches », de « nervis d’extrême-gauche » qui agresseraient des personnes isolées. Avec ce discours à charge, le juge assume donc les motifs politiques de l’acharnement judiciaire contre Antonin Bernanos.

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Antonin Bernanos

Antonin Bernanos

Les gilets jaunes sont de nouveau descendus dans les rues dans l’ensemble de l’Hexagone pour la 34e semaine consécutive. Les manifestants réunis sur la place de la République à Paris, ont marché jusqu’à la place Catalogne. Aucun incident n’a été déploré lors de la manifestation. Les manifestations ont été interdites dans les villes de Caen et Besançon. Des manifestations ont eu lieu à Lyon, Bordeaux, Nancy (où une personne a été interpellée pour jet de projectile), Montpelier et Toulouse où des incidents ont eu lieu à l’approche de la place du Capitole, interdite depuis de nombreuses semaines aux gilets jaunes les samedis après-midi. La police a usé de gaz poivre lors de son intervention contre les manifestants.

A Toulouse ce samedi

A Toulouse ce samedi

Lundi 24 juin, un Gilet Jaune a été condamné a dix-huit mois de prison, dont douze ferme, avec maintien en détention. Il avait été arrêté la semaine précédente dans la Drôme, par des policiers de la sûreté départementale suite aux affrontements survenus le 23 février, dans le cadre d’une manifestation de Gilets Jaunes à Clermont-Ferrand (voir notre article).

Comme de nombreux autres manifestant·e·s arrêtés et jugés avant lui depuis les affrontements, il a été identifié grâce aux vidéos tournées le 23 février dans le centre-ville de la capitale auvergnate. Lors de l’audience, le Gilet Jaune a assumé ses positons contre la bourgeoisie et la police. Les enquêteurs ont également analysé son profil Facebook et ses posts, relevant des mêmes positionnements politiques, ont été utilisés et critiqué lors de l’audience par la représentante du parquet.

Gilets Jaunes à Clermont-Ferrand, Acte XV (archive)

Gilets Jaunes à Clermont-Ferrand, Acte XV (archive)

Neuf syndicalistes avaient été condamnées en décembre 2017 pour séquestration et violence ((voir notre article). Ce vendredi 28 juin, la cour d’appel de Versailles a rendu sa décision. Elle a abandonné l’accusation de séquestration mais a retenu l’accusation de « violence psychologique » donnant moins de 8 jours d’arrêt maladie. Les neuf syndicalistes ont été condamnés à 3 mois de prison avec sursis, 5 ans de mise à l’épreuve et 11 700 € d’amende au total.

Manifestation de soutien de novembre 2017 (archive)

Manifestation de soutien de novembre 2017 (archive)

Ce samedi 29 juin, les manifestations des Gilets Jaunes en France ont rassemblé près de 6 000 personnes selon le ministère de l’intérieure et plus de 10 200 selon les Gilets Jaunes. A Paris, plus de 1300 personnes ont manifesté dans l’après-midi où la manifestation avait pour thème la dénonciation des violences policières. A Lille, environ 500 Gilets jaunes ont manifesté, une gilet jaune a été blessée et cinq personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, A Reims, où les manifestations avaient été interdite, 18 personnes ont été interpellées dont 9 placées en garde à vue. À Rennes, plusieurs centaines de « gilets jaunes » ont manifesté, dont certains ont tenté de pénétrer dans le centre où les manifestations avaient été interdites. Trois personnes ont été interpellées pour des jets de projectiles ou des outrages. D’autres manifestations se sont tenues entre autre à Bordeaux, Toulouse, Montpellier…

Ce week-end, plus de 600 Gilets jaunes de toute la France se réunissaient à Montceau-les-Mines pour leur troisième « Assemblée des assemblées » pour discuter sur les suites à donner au mouvement.

Gilets Jaunes – Acte 33

Gilets Jaunes - Acte 33

Des affrontements ont eu lieu samedi matin sur et aux environs du port d’Ajaccio entre les grévistes de La Méridionale et les forces de l’ordre. La police a fait reculer les manifestants de l’entrée du port. Des bombes lacrymogènes ont été utilisées. Les grévistes sont prêts a durcir le mouvement en plein lancement de la période estivale, à l’appel du STC, de la CGT et de la CFTC qui demandent « l’arrêt de la procédure d’appel d’offres » pour la délégation de service public (DSP) de continuité territoriale entre la Corse et le continent. La Méridionale été écartée de « trois lots » desservant Ajaccio, l’Ile-Rousse et Bastia, au profit de son concurrent Corsica Linea.

Lacrymogènes sur le port d’Ajaccio

Lacrymogènes sur le port d’Ajaccio

A l’appel de la Campagne Unitaire d’Ile-de-France, plusieurs centaines de manifestants ont défilé à Paris, de la place des Fêtes à Ménilmontant, pour exiger la libération de Georges Abdallah, communiste arabe et combattant de la cause palestinienne emprisonné en France depuis 1984. Des délégations du Secours rouge International de Turin, Genève, Bruxelles et Milan étaient présentes. Le rassemblement s’est terminé par la lecture d’une message de Georges Abdallah qui a notamment rappelé que « nous ne pouvons pas être indifférents à l’endroit des masses populaires palestiniennes et des combattants de la Résistance qui s’opposent courageusement à la barbarie de la soldatesque sioniste et des hordes de colons, dans des conditions particulièrement difficiles. »

La délégation du SRI


La manifestation de samedi

La délégation du SRI
La manifestation de samedi

Les gilets jaunes sont de nouveau descendus dans les rues pour la 32e semaine, et le nombre des manifestants (25.000) était supérieur aux précédents samedis. Des affrontements ont eu lieu à Charleville-Mézières, quand les CRS ont attaqué la manifestation aux abords du pont SNCF qui traverse la ville. Les CRS ont lancé des bombes lacrymogènes type GLI et ont chargé en même temps, matraquant les manifestants. 15 personnes ont été placées en garde à vue. A Marseille, la police faisait état de 12 interpellations, dont quatre pour des jets de projectiles, et huit de personnes ayant le visage masqué et casquées. Une personne a été placée en garde à vue lors des manifestations de Nimes. La gendarmerie a arrêté six personnes, notamment pour « entrave à la circulation », à Frouar (Meurthe-et-Moselle).

À Senlis dans l’Oise, une action «barrière levée» a été organisée au péage de Chamant toute la journée. Alors que les manifestants occupaient les lieux pacifiquement, la situation s’est rapidement tendue à l’arrivée du préfet. Les manifestants étaient environ 400, venus de l’Oise, du Nord et d’Ile-de-France. Ils ont conspué le préfet qui a du rapidement quitter les lieux, escorté par une poignée de gendarmes et sous les hués. Le sous-préfet a tenté une nouvelle fois de revenir vers 18h et cela a donné lieu à des bousculades. En toute fin de journée, les manifestants seront évacués par les CRS qui blesseront légèrement deux gilets jaunes.

L’intervention des CRS à Charleville-Mézières

L'intervention des CRS à Charleville-Mézières

Aujourd’hui, deux personnes ont été arrêtées en Belgique dans le cadre d’une enquête du parquet fédéral menée en collaboration avec Eurojust et Europol. Elles sont accusées d’appartenir à certaines des branches militaires du PKK, y compris les Forces de défense du peuple (HPG) et d’avoir recruté et entraîné des combattant·e·s (dans le cadre de camps d’entrainement) dans plusieurs pays européens.

Ces arrestations se sont déroulées à la suite de perquisitions menées dans cinq pays (Autriche, Belgique, France, Allemagne et Suisse) dans le cadre d’une enquête ouverte en 2017 et menée par un juge d’instruction liégeois en collaboration avec le parquet fédéral. Plusieurs réunions opérationnelles et une réunion de coordination à Eurojust (l’unité de coopération judiciaire de l’UE) ont servi de plate-forme pour échanger rapidement des informations sur les affaires et coordonner les différents étapes de l’enquête ainsi que les arrestations.

Combattant·e·s du PKK (archives)

Combattant·e·s du PKK (archives)