Suite à l’attaque de la Fédération des Entreprises Helléniques le 24 novembre dernier, la police soupçonnait Pola Rouppa et trois autres membres « inconnus » de l’organisation ‘Lutte Révolutionnaire’, allant jusqu’à prétendre « reconnaître l’écriture de La Femme ».

L’action a finalement été revendiquée par une autre organisation révolutionnaire, active depuis la fin de l’année 2013, le « Groupe des Combattants du Peuple » (OLA) qui avait déjà revendiqué plusieurs actions auparavant, le mitraillage de la résidence de l’ambassadeur allemand (30 décembre 2013), le tir manqué d’une roquette contre un concessionnaire Mercedes (12 janvier 2014), l’attaque armée contre le siège de Nea-Demokratia (14 janvier 2014) et le mitraillage de l’ambassade israélienne (12 décembre 2014).

La police, qui s’est de toute évidence trompée, dit à présent soupçonner une filiation entre OLA et Lutte Révolutionnaire, voir même une implication de Pola Rouppa dans cette nouvelle organisation… La situation est d’autant plus gênante pour la police grecque, qu’elle avait déjà fait des connections erronées entre Christodoulos Xiros (prisonnier un moment évadé de l’organisation du 17 Novembre) lorsque celui-ci avait soi-disant projeté de libérer les prisonniers de la Conspiration des Cellules de Feu, voir notre article écrit à l’époque.

L’attaque contre Nea Demokratia du 14 janvier 2014.

L'attaque contre Nea Demokratia du 14 janvier 2014.

Un véhicule de la firme de sécurité privée « Spartan Security » a été incendié le 11 décembre à Athènes, dans la rue Agiou Konstantinou. L’action a été revendiquée trois jours plus tard sur l’Indymedia local par des « Marxistes indomptables », en solidarité avec les anarchistes inculpés dans l’affaire contre l’organisation Lutte Révolutionnaire.

Le 24 novembre dernier, une attaque contre la SEB (Fédération des Entreprises Helléniques, « syndicat » patronal grec) avait eu lieu tout près de la Place Syntagma. La police soupçonnerait les membres clandestins de Lutte Révolutionnaire, et plus précisément Pola Roupa et 3 autres combattants. C’est le contexte général de l’action qui vaut ces soupçons: une attaque à la moto piégée avec des explosifs lourds, plusieurs coups de téléphone pour prévenir de l’action, un retardateur,… Enfin c’est -toujours selon la police grecque- la seule organisation qui oserait frapper dans le quartier le plus sécurisé de Grèce avec ce genre de niveau.

Attaque contre la SEB, le 24 novembre dernier.

Attaque contre la SEB, le 24 novembre dernier.

A Thessalonique, des banderolles, affiches et tags en solidarité avec l’anarchiste vegan Osman Evcan ont été déployés par le collectif anarchiste « Noir et Vert » (Μαύρο/πράσινο). Osman, emprisonné pour appartenance à une organisation terroriste de gauche depuis 23 ans, est devenu anarchiste et vegan durant sa détention et est régulièrement en grève de la faim pour avoir le droit de consommer de la nourriture végétale dans la prison de type-F (haute-sécurité) où il est enfermé.

Il est à présent en grève de la faim depuis le 10 novembre contre les conditions carcérales, son co-détenu, Hasan Çınar, est également entré en grève de la faim il y a une dizaine de jours malgré un cancer de l’estomac.

Visuel solidaire de Osman Evcan

Visuel solidaire de Osman Evcan

Les autorités italiennes demandent l’extradition de 5 étudiants grecs qui avaient prit part à la manifestation contre l’exposition universelle à Milan le 1er mai dernier. L’arsenal judiciaire employé, un mandat d’arrêt européen est habituellement employé pour des affaires de trafic de drogue et de blanchiment d’argent. Ils avaient été arrêtés au lendemain de la manifestation et s’étaient fait prélever ADN et empreintes. L’Italie prétend pouvoir confondre les 5 avec des images prisent sur les caméras de surveillance, les accusant ainsi d’avoir prit part aux émeutes qui avaient suivi la manifestation. S’ils venaient à être extradés, ils seraient probablement emprisonnés au moins 2 ou 3 ans en attendant que le procès soit terminé. C’est le cas des 5 Italiens arrêtés dans la même affaire qui sont à l’heure actuelle emprisonnés à l’exception de l’un d’eux qui est toujours recherché par la police.

Les 10 risquent au moins 5 ans de prison ferme.

Les affrontements de mai 2015 à Milan

Les affrontements de mai 2015 à Milan

Des milliers de personnes ont manifesté dans le centre d’Athènes à l’occasion du 7e anniversaire de la mort d’un manifestant de 15 ans, Alexis Grigoropoulos, tué par un policier en 2008. Quelque 5.000 policiers étaient mobilisés dans la capitale pour éviter au maximum les affrontements, les stations de métro du centre-ville restant fermées. De violents affrontements ont éclatés en soirée. Des manifestants ont projeté des bombes incendiaires sur les policiers et mis le feu à des poubelles et des véhicules. Les forces de l’ordre ont répliqué en tirant des gaz lacrymogènes. 10 personnes ont été arrêtées.

Affrontements à Athènes

Affrontements à Athènes

La police a tiré mercredi à Athènes des gaz lacrymogènes sur des milliers d’agriculteurs grecs qui ont essayé d’investir le Parlement à l’issue d’une manifestation contre les hausses d’impôt. Dans les cadre des mesures d’austérités, du troisième plan de « sauvetage », la liquidation des subventions et des allégements fiscaux dont bénéficiaient les paysans a été définie par la néo-troïka comme un « prérecquis » pour la libération d’autres fonds. Cela qui a provoqué plusieurs manifestations dans la Grèce centrale et septentrionale. A Athènes mercredi, certains manifestants ont jeté des grenades assourdissantes et des cocktails Molotov.

Affrontements entre paysans et policiers mercredi à Athènes

Affrontements entre paysans et policiers mercredi à Athènes

Au moins 16.000 personnes à Athènes et 12.000 à Thessalonique ont manifesté en mémoire du soulèvement des étudiants du 17 novembre 1973. 6.000 policiers ont contré la manifestation à Athènes. Les tensions ont commencé le matin lorsque Alexis Tsipras a été hué et sifflé à l’Ecole Polytechnique où il venait déposé une gerbe de fleurs, avant de se prendre des jets de gobelets de café et de bouteilles d’eau et de repartir quelques minutes plus tard. Tsipras s’est ensuite exprimé au parlement, en déclarant notamment « Le gouvernement n’autorisera pas les anarchistes et l’extrême-droite à exploiter les luttes de l’école polytechnique pour leurs combats insignifiants ».

Deux grandes manifestations ont ensuite défilé à Athènes pour se rejoindre devant l’ambassade américaine et dénoncer le soutien de la CIA à la junte grecque, le bloc de SYRIZA a été hué et sifflé sur tout le long et ne semble plus être le bienvenu dans les manifestations grecques. Des drapeaux américains ont été brûlés et les manifestants ont chanté pour le Rojava et la Palestine. La manifestation a ensuite tourné à l’émeute dans le quartier d’Exarchia.

6.000 policiers à Athènes

6.000 policiers à Athènes

27 personnes ont été inculpées dans l’affaire de la planification d’évasion des membres emprisonnés de la Conspiration des Cellules de Feu de la prison de Koridallos. Plusieurs personnes parmi les inculpés sont membres de la famille immédiate des prisonniers, c’est notamment le cas d’Athena Tsakalou (mère des prisonniers Christos et Gerasimos Tsakalos) et d’Evi Statiri (compagne de Gerasimos Tsakalos). Ces deux dernières ont d’ailleurs été emprisonnées plusieurs mois, Evi a été récemment libérée au terme d’une grève de la faim, elle vient de demander que soit levé l’interdiction de communiqué avec son compagnon. La demande a été rejetée le 3 novembre.

Les polices italiennes et grecques ont lancé une opération de répression hier matin à l’aube contre les militants qui ont participé à la Journée #NoExpo, en mai 2015, à Milan, mobilisation qui avait donné lieu à de violents affrontements avec la police. Cinq personnes ont été arrêtées à Milan et 5 en Grèce. Elles sont accusées de « destruction et pillage », « résistance aggravée à la police » et « fausses déclarations ». Cinq autres camarades, qui sont toujours en fuite, sont eux aussi inculpés pour les mêmes chefs d’accusation: trois à Milan, un à Côme et un en Grèce. Des échantillons d’ADN ont été prélevés sur eux. Une militante, qui avait été une des 5 arrêtés de Milan, a depuis été libérée en attendant une enquête plus approfondie.

Les affrontements de mai 2015 à Milan

Il y a deux semaines, les locaux d’ANEL (le parti des Grecs Indépendants, organisation d’extrême-droite qui gouverne la Grèce aux cotés de Syriza) étaient occupés par l’organisation anarchiste Rouvikonas, suite à l’expulsion du bâtiment par la police 19 militants avaient été arrêtés et devaient être jugée la semaine dernière. L’audience a toutefois été reportées car les accusés ont demandé à ce que le principal témoin de l’accusation, le président d’ANEL Panos Kamenos se déplace pour venir se plaindre en personne. Deux dépositions circulent sur internet, celle de Kamenos, prétendant avoir eu à faire à des mois d’intimidation lui causant des pertes financières « à lui et à sa famille », prétendant que ces intimidations auraient effrayé ses partisans qui n’osaient plus venir au siège du parti, prétendant enfin que les anarchistes avaient prit en otage vingt personnes dont l’une aurait manquée de se jeter par la fenêtre de désespoir. Kamenos décrit également un immeuble pratiquement dévasté aux portes brisées. La seconde déposition, celle de l’agent de sécurité en poste ce jour là est tout à fait différente, il raconte avoir vu les militants faire sortir tous ceux qui le souhaitaient (d’autres bureaux sont situés dans le même batiment) dés le début avant de fermer les volets à l’arrivée de la police. L’agent de sécurité raconte également avoir accompagné lui-même les anarchistes sur le toit, et leur avoir ouvert la porte, pour qui soient accrochées des banderoles.

Dû à l’absence du principal plaignant, le procès est repoussé au 13 novembre.

Occupation des locaux d’ANEL.

Occupation des locaux d'ANEL.