Les prisonniers membres de la Conspiration des Cellules de Feu (CCF) peuvent être joints par e-mail via leur nouvelle adresse conspiracycf@riseup.net. L’ancienne adresse e-mail restera maintenue quelques temps. Leur clé PGP peut également être téléchargée ici. Il est également possible de leur écrire sans chiffrer, avec les risques que l’on connait.
Le 31 mai dernier, l’Organisation Milice pour la Justice Populaire avait revendiqué l’exécution du gardien chef de la prison de Domokos (voir notre article). Cette annonce faisait suite à un raid anti-terroriste contre trois personnes qui vivaient depuis plusieurs années dans la clandestinité et qui étaient accusées d’un braquage, le raid a eu lieu le 29 mai. Peu après son arrestation, Spyros Dravilas, l’un des trois arrêtés, s’était suicidé en se tirant une balle de revolver dans la bouche. Il est évidemment impossible d’être certain que ce n’est pas un meurtre policier maquillé, toutefois, ni ses camarades ni sa famille n’ont nié le suicide. La police voulait faire porter le chapeau de l’exécution du gardien-chef de Domokos à Dravilas, c’est probablement ce qui a déclenché la publication d’un communiqué de revendication de la part de l’Organisation-Milice pour la Justice Populaire.
Les deux personnes qui ont été arrêtées à ses côtés, Grigoris Tsironis (militant anarchiste de longue date) et Spyros Christodoulou (qui comme Spyros Dravilas était un illégaliste proche du milieu anarchiste) ont été amenées devant le procureur le 2 juin alors qu’une cinquantaine de solidaires s’étaient rassemblées devant le tribunal. De légers affrontements ont éclaté entre manifestants et policiers, ceux-ci empêchant tout contact oculaire entre les prisonniers et les manifestants. Grigoris et Spyros C. ont été transférés respectivement aux prisons de Trikala et Alikarnassos (en Crète), après qu’on leur ait prélevé de force un échantillon d’ADN.
Des personnes solidaires des 3 arrêtés ont publié un communiqué expliquant l’acte de Spyros D. par les nombreuses périodes d’emprisonnement, d’évasion et de clandestinité que celui-ci avait déjà vécu par le passé.
Bahar Kimyongur avait été arrêté aux Pays-Bas en avril 2006 lors d’une opération organisée par la Belgique pour l’extrader vers la Turquie. Accusé d’être membre du DHKP-C, il avait été acquitté en 2009. La Turquie avait émis un mandat d’arrêt international -dit ‘notice rouge’- à cause duquel il a été arrêté en Italie et en Espagne ces dernières années. En mai 2014, Bahar avait finalement obtenu d’être rayé de la liste des personnes recherchées par Interpol. Mais cette liste est régulièrement assimilée dans les listes nationales, c’est la raison pour laquelle il a été arrêté ce vendredi matin à Athènes et retenu pendant 2h30 par la police aéroportuaire grecque.
Les personnes étant visées par une ‘notice rouge’ ne sont pas prévenues et risquent donc d’être arrêtées en passant une frontière n’importe où dans le monde alors même qu’elles ignorent qu’elles sont recherchées.
Le conseil d’administration de la prison de Korydallos (composé du directeur de la prison, d’un procureur et du responsable du travail social) a rejeté à l’unanimité la demande du jeune prisonnier anarchiste Nikos Romanos d’un congé d’études, et a proposé à la place de « faciliter » ses études par à distances à l’intérieur de la prison. Le conseil d’administration de la prison a affirmé avoir fondé sa sur le fait que le juge d’appel a récemment rejeté la possibilité d’accorder des congés éducatifs à Romanos.
L’Organisation-Milice pour la Justice Populaire, un groupe jusque là inconnu a revendiqué sur Indymedia Athens l’exécution il y a trois mois du gardien-chef de la prison de Domokos. Voir notre précédent article. Cette exécution avait eu lieu à la veille d’une lutte de grande ampleur de la part des prisonniers politiques grecs qui aura eu raison de l’unique prison de haute-sécurité de Grèce (la prison de Domokos, précisément). Makis Galimanis a été abattu lors d’un drive-by devant son domicile, il s’apprêtait à partir à la chasse. L’OMJP a revendiqué cette attaque en accusant Galimanis d’avoir été un ‘bourreau’ et un ‘ennemi du peuple’, dénonçant son habitude à se promener dans la prison avec un bâton de berger.
Il y a quelques jours, la police grecque a mené un raid contre trois anarchistes en clandestinité accusés d’un braquage à 400.000€ l’année dernière. Deux d’entre-eux -Grigoris Tsironis et Spyros Christodoulou- ont été arrêtés, alors que le troisième (Spyros Dravilas) est mort dans ce qui semble être un suicide. Spyros Dravilas était l’un des suspects de l’éxécution de Galimanis. Trois AK47 et 4 pistolets ont été trouvés par la police lors des raids.
Nikos Maziotis et Kostas Gournas, les deux prisonniers de l’organisation ‘Lutte Révolutionnaire’ ont été transférés ce 21 mai au sous-sol de la prison pour femmes de Korydallos, qui sert ‘traditionnellement’ à détenir les membres des organisations armées en procès à Athènes. Le procès d’appel qui a débuté ce 22 mai concerne la première période d’action de Lutte Révolutionnaire (2003-2010). Ces actions ont déjà été jugées en octobre 2011, avant que Nikos Maziotis et Pola Roupa ne repassent à la clandestinité. Vaggelis Stathopoulos et Christoforos Kortesis sont également concernés par ce procès, ils avaient été libérés avec sursis suite au premier procès.
Un procès qui concernera uniquement Nikos et Pola (cette dernière est toujours dans la clandestinité) aura lieu plus tard concernant la seconde période d’action de LR (2012-2014).
Affiche du Secours Rouge International lors du 1er procès de LR.
De violentes émeutes ont éclaté samedi 23 mai dans le centre d’Athènes en marge d’une manifestation contre l’Union Européenne et ses mesures d’austérité. Quatre cents anarchistes ont tenté d’atteindre l’ambassade allemande. Ils ont été stoppés par les forces de l’ordre. Les manifestants se sont alors repliés dans le quartier d’Exarchia où plusieurs dizaines d’entre eux ont affrontés une centaine de policiers anti-émeute avec des jets de pierres, et de bombes artisanales.
Entre le 15 et le 18 avril, 13 membres d’ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe) ont été arrêtés en Europe à la demande des services de sécurité allemands. 7 personnes ont été arrêtées en Allemagne, 4 en Grèce, 1 en Suisse et en France. Tous sont accusés d’appartenir au TKPML (Parti Communiste Turc – Marxiste Léniniste) pour des actions armées dans le Rojava (partie syrienne du Kurdistan). Aucune action ne vise une action illégale pratiquée en Europe. Lors de la journée de solidarité internationale avec ces 13 militants, une manifestation a eu lieu à Athènes. Le groupe d’extrême-droite ‘Aube Dorée’ a tenté d’attaquer le rassemblement, ils ont rapidement été repoussés.
Dans la région du Pont, la police anti-émeute a attaqué la manifestation de solidarité avec ATIK car une autre manifestation avait lieu devant l’ambassade de Turquie.
Le prisonnier anarchiste Spyros Mandylas est en grève de la faim depuis 56 jours. Il a perdu 25% de son poids initial et les médecins qui le suivent préviennent qu’il mourra s’il perd 28% de son poids initial. Il a à présent de fortes migraines et sa pression sanguine est très basse.
Spyros Mandylas est en grève de la faim pour demander sa libération. Il avait été arrêté le 10 mars dernier pour avoir refusé de payer l’amende de 5.000€ à laquelle il avait été condamné le 5 mars, malgré son absence et l’absence de son avocat. Il était absent car il est sous le coup d’un autre procès, celui du Projet Phénix, qui devait faire renaître la Conspiration des Cellules de Feu. Même si Spyros ne fait pas partie de la CCF ou de la FAI, il a refusé de condamner la violence armée.
Malgré la décision du tribunal de commencer le procès malgré son absence et l’absence de son avocat, ses co-accusés se sont présentés au procès.
Bilgehan Karpat a été arrêté en février 2014 à Athènes avec trois autres militants turcs suites à une opération conjointe des services de renseignements grecs et turcs. Ils sont principalement accusés d’être membres du DHKP-C et d’avoir tenté de mettre sur pied une cellule de ce parti en Grèce. Ils sont détenus dans 4 prisons différentes malgré de régulières demandes de rassemblement afin de faciliter les contacts avec leurs avocats et de préparer leur défense.
Il y a 4 jours, Bilgehan a été transféré de la prison de Nafplio après avoir refusé plusieurs fois les fouilles à nu. Ces proches et son avocat sont restés sans aucunes nouvelles durant 3 jours jusqu’à ce qu’il soit finalement autorisé à passer un bref coup de téléphone à son avocat. Il est à présent détenu à Corfou dans une cellule d’isolation sans toilettes. Les matons lui ont dit qu’il resterait en prison « pour toujours » tant qu’il refusera les fouilles à nu. En plus de cette isolation totale, Bilgehan ne parle que le turc (ni grec, ni anglais), ce qui renforce son isolement. On ne sait toujours pas ce qui s’est passé durant les 3 jours sans nouvelles.