Le procès de l’organisation « Lutte Révolutionnaire » s’est terminé aujourd’hui par des sentences très lourdes.

Pour les trois militants qui se revendiquaient membres de « Lutte Révolutionnaire »: Nikos Maziotis (en cavale) 50 ans de prison; Pola Roupa (égalemement en cavale) 50 ans et 6 mois ; Kosta Gournas (emprisonné à l’audience): 50 ans et six mois. Ces condamnations sont une cumulation de condamnations, cela signifie en pratique (en raion d’un plafond légal) à un total de 25 années de prison pour chacun d’eux.

Deux autres anarchistes accusés dans la même affaire mais qui niaient être membre de l’organisation ont été condamnés Stathopoulos à 7 ans et 6 mois et Kortessis à 7 ans. Trois autres, S. Nikitopoulos, K. Katsenos, et Mari Beraha (la femme de Kostas) ont été acquités. Les avocats ont demandé une suspension de l’exécution du verdict jusqu’au procès d’appel, mais cela a été refusé.

Kostas Gournas

EDIT: En fait, Nikos Maziotis a été condamné à 86 ans, Pola Roupa et Kostas Gournas à 87 ans, mais ces sentences ont été « réduites » à 50 ans et 50 ans et demie. Mais cela signifie bien en pratique une peine de prison de 25 ans, le maximum selon la loi grecque.

Kostas Gournas

Le squat Delta, à Thessalonique, avait été violemment expulsé le 12 septembre 2012. Le procès de dix de ses occupants s’est soldé par des peines avec sursis et des amendes (8000 € au total). Une des personnes arrêtées, Gustavo Quiroga, un anarchiste immigrant, est resté détenu et a été déportés en Colombie le 4 Novembre. Ce même mois, l’État grec a déclenché une nouvelle série de poursuites contre six autres anarchistes qui avaient été arrêtés au cours de l’expulsion.

Grèce: Verdict au procès du squat Delta

Le 9 mars 2010, Lambros Foundas, membre de l’organisation Lutte Révolutionnaire était tué par la police. Plusieurs initiatives en hommage à Lambros ont eu lieu. En Grèce, le commissariat de l’Acropole a été la cible d’une attaque incendiaire (photo), et une manifestation d’hommage a eu lieu dans les rues d’Athènes (vidéo). Il y a eu des initiatives hors de Grèce également: collages d’affiches à Bruxelles, accrochage de banderole à Copenhague, etc.

Πορεία μνήμης για τον αναρχικό Λάμπρο Φούντα 9 Μαρτίου 2013 from Social-Revolution.gr on Vimeo.

Grèce: Divers hommages à Lambros Foundas

Depuis le 6 mars se tenait le procès de l’anarchiste Vaggelis Koutsibelas, poursuivis pour une suite d’attaques incendiaires qui se sont déroulées en mars-avril 2012 dans la ville de Trikala. Alors qu’aucune preuve concrète à son encontre n’a pu être présentée au tribunal et que le témoin principal a réfuté ses déclarations admettant que la police l’avait contraint à signer un témoignage monté de toutes pièces contre une remise de peine dans une affaire de stupéfiants dans laquelle il était impliqué, Koutsibelas a été condamné. Dans sa déclaration à la cour, Vaggelis Koutsibelas a rappelé (sans souci aucun ni mention des auteurs) la signification politique de telles attaques incendiaires face au système politique actuel. Le procureur de la cour d’assise mixte de Larissa avait requis 27 ans de réclusion, peine qui a été ‘réduite’ à quinze ans de prison avec possibilité de faire appel et à 300 euros d’amende.

Alors que le procès ‘Lutte Révolutionnaire’ est entré dans sa phase finale (le procureur a demandé la condamnation de sept des accusés pour appartenance à l’organisation malgré l’absence totale de preuves), une marche est organisée ce samedi 9 mars en souvenir de Lambros Foundas. Membre de ‘Lutte Révolutionnaire’, l’anarchiste a été tué le 10 mars 2010 par la police alors qu’il réquisitionnait une voiture dans le cadre des préparatifs à une action de l’organisation. Une précédente mobilisation avait rassemblé plus de 1000 personnes à Athènes l’an dernier.

Lire le communiqué de la Commission pour un Secours Rouge International (Bruxelles-Zürich)

Il y a deux jours, le procureur a prononcé son réquisitoire au procès des membres présumés de « Lutte Révolutionnaire ». Il demande l’acquittement d’une accusée et la condamnation des sept autres pour appartenance à « Lutte révolutionnaire ». En plus, pour trois d’entre eux (dont deux en cavale), il demande des condamnations pour possession d’explosifs, possession d’armes et réalisation des actions de « Lutte Révolutionnaire ». Cela peut signifier 25 ans de prison pour eux trois et jusqu’à 7 ou 8 années pour les quatre autres camarades. Le procès reprendra lundi 4 mars et on attend le verdict final pour la fin mars.

Au moins 50.000 manifestants sont descendus dans la rue mercredi 20 février en Grèce dans le cadre d’une grève générale perturbant notamment les transports, contre la poursuite de l’austérité dont les créanciers internationaux s’apprêtent à vérifier la mise en oeuvre. Des incidents ont opposés des manifestants aux policiers en fin de cortège.

Deux jours de solidarité avec les squats et les projets auto-organisés (visés par la répression en Grèce ces dernières semaines) avait été appelé les 15-16 février à l’école Polytechnique d’Athènes. Dans la soirée du vendredi 15, 400 camarades se sont rassemblés devant le squat expulsé Skaramaga et ont tenté de réoccuper. Trois escadrons anti-émeutes des MAT et de voltigeurs-motocyclistes DELTA ont attaqué le rassemblement, ce qui a aboutit à l’échec de la tentative de réoccupation. La police a matraqué et gazé pour disperser la foule. Beaucoup ont tenté de résister, mais plusieurs ont été blessés et une des personnes solidaires a été arrêtée.

La plupart des manifestants ont réussi à retourner à l’école Polytechnique, mais un peu plus tard, de lourdes forces de police ont encerclé l’école et ont littéralement occupé l’intégralité du quartier d’Exarchia. Les policiers ont harcelé les gens sans distinction, fouillé les passants au corps. 49 personnes ont été arrêtées. Les gens sont restés devant le QG de la police jusqu’à tard dans la nuit, jusqu’à ce que tous les détenus soient finalement libérés. Le lendemain matin, le manifestant arrêté plus tôt, qui est resté détenu toute la nuit a été présenté devant le procureur et inculpé de 2 délits (“trouble à l’ordre public” et “attaque sans provocation causant des lésions corporelles”). Il a été relâché le midi, accompagné par près de 50 personnes en solidarité.

Dans les premières heures du 6 février, un groupe d’anarchistes a parcouru les rues du centre-ville d’Athènes. Ils ont peint des slogans sur les murs, aveuglé des caméras de surveillance et saboté aussi des guichets automatiques bancaires. L’initiative a été revendiquée en solidarité avec les prisonniers anarchistes de l’affaire de Kozani, pour Freddy, Marcelo, Juan au Chili, et pour Marco Camenisch.

Grèce: Raid solidaire des prisonniers anarchistes

Les membres présumés des Cellules de Feu ont été transféré de Kozani au quartier général de la police d’Athènes samedi 2 février au soir. Dans la matinée du dimanche 3, les parents ont pu voir leurs enfants tout comme leurs avocats de la défense. Jusque là la police avait refusé toutes les requêtes. Les parents ont été permis de visiter les arrêtés seulement pour 15 minutes.

Andreas-Dimitris Bourzoukos était menotté à une chaise pendant toute la durée de la visite. Il a raconté que, tandis qu’il était menotté les mains dans le dos dans une cellule du département de la police de Veria, les policiers lui ont mis une cagoule sur la tête, l’ont forcé à s’agenouiller et l’ont frappé pendant environ quatre heures sur la tête, la figure et l’estomac, alors qu’il n’offrait aucune résistance. Premières conséquences : sang dans l’urine, vertiges sévères, maux de tête, hématomes, éraflures et ecchymoses sur tout le corps.

Grèce: Des nouvelles d’Andreas-Dimitris Bourzoukos