Jeudi 31 janvier, la délégation de l’ELN qui avait été chargée de négocier les accords de paix a annoncé qu’elle ne pourrai pas rentrer en Colombie puisque de le gouvernement refusait de respecter le protocole d’accord prévu en cas d’échec des négociations. Ce protocole prévoit un sauf conduit permettant aux négociateurs de retourner dans les territoire contrôlés par la guérilla dans les 15 jours après l’annonce de l’échec des négociations. Le délais expire samedi (voir notre article). La délégation qui reste donc à Cuba a annoncé qu’elle respecterait sa souveraineté et que ses activités ne concerneraient que le processus de paix.

De son coté, le gouvernement colombien offre des récompenses financières importantes pour la capture des dirigeants de l’ELN présents à Cuba. Parmi eux, se trouve Nicolás Rodríguez Bautista, alias ‘Gabino’, commandant en chef de l’ELN (voir notre article).

Nicolas Rodriguez Bautista (alias Gabino)

Nicolas Rodriguez Bautista (alias Gabino)

Six combattants présumés de la NPA ont été tués lors d’une fusillade à Tinambac (Camarines Sur) tôt dans la journée d’hier mercredi. L’affrontement aurait duré 20 minutes, les militaires de la 9e division d’infanterie ayant ouvert le feu sur une groupe d’une quinzaine de guérilleros maoïstes à Barangay Lupi. Quatre fusils M16 et un lance-grenades ont été récupérés sur le terrain par l’armée.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

Deux « marines » philippines ont été blessés dans une embuscade tendue par les guérilleros de la NPA à Kalamansig, mercredi. Les militaires appartenaient au 2e Bataillon de marines, ils patrouillaient dans la localité de Datu Ito Andong lorsque les guérilleros ont fait exploser un IED avant de leur tirer dessus. La fusillade a été nourrie et les guérilleros ont pu se retirer.

Philippines: Deux « marines » blessés dans une embuscade maoïste

Les forces de sécurité ont abattu deux guérilleros présumés ce vendredi dans deux actions distinctes, l’une dans le Maharashtra, l’autre dans le Chhattisgarh voisin. Dans le district de Gadchiroli (Maharashtra), le corps d’un homme maoïste (encore non-identifié) a été retrouvé avec une arme et de la littérature maoïste après qu’une brigade de commandos C60 ait pris d’assaut un campement de la guérilla situé à la frontière avec le Chattisgarh.

Dans le même temps, les polices du Chhattisgarh et de l’Odisha ont abattu, lors d’une opération conjointe, une cadre du parti (elle non plus n’a pas pu être identifiée) dans le district de Sukma. Les policiers ont également saisi du matériel qui se trouvait en sa possession.

Guérilleros maoïstes

Rappelons qu’une des techniques de la contre-insurrection menée par le gouvernement d’ultra-droite indien est d’annoncer la mort de guérilleros du PCI(maoïste) abattus lors de combat menés par les forces de sécurité. Ces informations sont à prendre avec des pincettes, d’autant plus lorsque les corps ne sont pas identifiés…

Guérilleros maoïstes

Lundi 21 janvier, l’ELN a accordé un entretien à l’AFP par le biais de son négociateur Pablo Beltran. Dans cet entretien, l’ELN revendique l’attaque contre l’école de police qui a fait 20 morts parmi ses étudiants et a pris acte de l’échec des négociations à Cuba.

Pour expliquer cette action militaire Pablo Beltran a résumé la situation : « Nous avons attendu six mois. Nous avons libéré des soldats et policiers (voir notre article). À la fin de l’année nous avons observé un cessez-le-feu unilatéral (voir notre article) et pendant cette trêve nous avons subi des attaques, des bombardements, et à la fin de la trêve, il y a eu des combats, des attaques ».

Prenant acte de l’échec des négociations à Cuba, l’ELN a décidé de rapatrier sa délégation en Colombie d’ici le 2 février comme prévu par le protocole de négociation. Pour que celle-ci puisse rentrer dans les zones contrôlée par l’ELN sans être capturée, le gouvernement devra respecter les garanties prises en 2016 ce qu’il refuse de faire. Le Chili et le Conseil de sécurité des Nations Unies souscrivent à la décision du président Ivan Duque de demander la capture et l’extradition des chefs de la guérilla. La Norvège et Cuba ont quant-à-eux annoncé qu’ils respecteraient leurs engagements et qu’elle continueraient à garantir le protocole prévu en cas d’échec des négociations.

L’ELN s’est dite prête à négocier un accord de paix dans le futur à condition qu’un cessez-le-feu bilatéral soit mis en place.

Le négociateur de l’ELN, Pablo Beltran,

Le négociateur de l'ELN, Pablo Beltran,

Quatre hommes ont été arrêtés à la suite de l’attaque du palais de justice de Bishop Street, à Derry (voir notre article), tandis qu’un cinquième a été arrêté aujourd’hui lundi sur base de la loi sur le terrorisme. Il est arrêté pour l’attaque contre le palais de justice mais aussi pour un hold up dans le quartier de Meadowbank Avenue à Derry. Les cinq hommes sont toujours en garde à vue.

L’explosion de la voiture piégée devant le palais de justice

L'explosion de la voiture piégée devant le palais de justice

Le 12 janvier, alors que les troupes du 63e Bataillon d’infanterie approchaient d’un grand camp de la guérilla maoïste dans une région reculée de Barangay Bay-ang (Samar), une embuscade à l’IED et à l’arme automatique a blessé 9 soldats. Le lendemain, les forces des 801e et 803e brigades ont pris le contrôle du camp. Doté d’abris pouvant accueillir 180 personnes, le camp avait aussi des salles de classe et une cuisine. Il dépendait du comité régional des Visayas orientales. Les guérilleros avaient pu évacuer le camp et échapper aux opérations de poursuites.

Le camp évacué par les guérilleros

Le camp évacué par les guérilleros

Édit 20 janvier : Suite à cette attaque, le gouvernement colombien à demandé au gouvernement cubain l’arrestation de la délégation de l’ELN présente pour négocier les accords de paix. Cuba n’a, à ce jour, pas accepté la requête.

L’attentat contre l’école de la police dans le sud de Bogota a fait 21 morts et 68 blessés jeudi, ce qui en fait l’attaque la plus meurtrière depuis 2003. L’auteur de l’attaque, qui est mort dans l’explosion, a été identifié comme José Aldemar Rojas Rodriguez, 56 ans, était membre depuis plus de 25 ans de l’ELN. Connu sous le nom de guerre de « Mocho Kiko » – qui peut se traduire par Le Manchot du fait qu’il avait perdu la main droite dans une explosion – il appartenait au « Front Domingo Lain » de l’ELN, opérant dans le département de l’Arauca, frontalier du Venezuela, où le véhicule utilisé dans l’attentat avait passé son dernier contrôle technique.

Le guérillero est entré à 09h30 dans l’enceinte de l’École des officiers Général Francisco de Paula Santander, au volant d’une camionnette grise chargée de 80 kilos de pentolite. Il a tenté d’échapper au contrôle à l’entrée de l’école et son véhicule est allé percuter un bâtiment avant d’exploser. L’explosion est survenue à l’issue d’une cérémonie de promotion de jeunes officiers. Il n’a pas été précisé combien de policiers figuraient parmi les victimes. Le véhicule utilisé avait passé un contrôle technique en juillet dernier dans l’Arauca, un département frontalier du Venezuela, où l’ELN est présente.

Périmètre de sécurité devant l’Ecole de police après l’attaque

Périmètre de sécurité devant l'Ecole de police après l'attaque

Une guérillero maoïste, dont la tête était mise à pris, s’est rendue aux autorités du district de Malkangiri (Odisha) ce lundi. Debe Madhi, alias Shanti, s’est rendue au commissaire de police de Malkangiri, Jagmohan Meena, au commissariat central du district. Résidente du village de Kosulkond, elle avait rejoint le mouvement maoïste en 2008 et était membre du Gumma Area Committee de la Malkangiri-Koraput-Visakhapatnam Border Division du PCI(maoïste). Elle était recherchée par les autorités pour diverses actions violentes attribuées à la guérilla, dont aux moins six assassinats.

Debe Madhi, alias Shanti

Debe Madhi, alias Shanti

Aujourd’hui, un hélicoptère appartenant la compagnie Brinks a été abattu dans le nord du département du Santander. Le site a été pris d’assaut par l’ELN. L’hélicoptère transportait 1,7 milliard de pesos (environ un demi million de dollars) en espèces, qui ont été saisis par la guerilla et serviront à financer la lutte révolutionnaire. Cet argent était protégé par deux gardes du corps qui ont été capturés avec le pilote mais l’ELN s’est déclarée prête à les libérer.

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN