Le parti conservateur du Premier ministre Viktor Orbán, a interdit la tenue de la Marche des fiertés. Le Parlement a adopté ce mardi 18 mars, à une large majorité (136 voix pour, 27 contre) une loi visant à bannir cet évènement, marquant une escalade dans la politique visant à restreindre les droits des personnes LGBTQIA+. La nouvelle loi interdit la tenue d’un rassemblement qui «violerait la législation» de 2021, selon laquelle, il n’est pas possible de promouvoir auprès des mineurs «l’homosexualité et le changement de sexe».

La Marche des Fiertés est maintenue par les organisateurs, elle aura lieu le 28 juin. Les participants s’exposent à une amende pouvant aller jusqu’à 500 euros, les contrevenants pourront être identifiés via des outils de reconnaissance faciale. La décision du Parlement  intervient alors que les autorités viennent de subir un échec devant la Cour de justice de l’UE (CJUE) au sujet de la communauté LGBTQIA+. La justice européenne estime que la Hongrie ne peut pas exiger une opération pour rectifier l’identité de genre et devait enregistrer l’identité choisie par les personnes transgenres au nom du droit à l’exactitude des données, c’est un premier succès pour les LGBTQIA+ depuis le changement de loi en 2020.

Rexhino Abazaj, dit Gino, militant antifasciste albanais, est incarcéré à la prison de Fresnes depuis 4 mois et menacé d’extradition vers la Hongrie ( voir article ici ), où il encourt jusqu’à 24 ans de prison. Il est poursuivi dans le cadre de l’affaire dites des « Antifascistes de Budapest » pour des violences lors d’une contre-manifestation face à des néonazis. Ce 12 mars, se tenait une audience pour statuer sur son sort. À la demande de garanties faites par la justice française, les autorités hongroises ont répondu mais de manière incomplète et vague, notamment sur le lieu de détention et les conditions de son procès. La défense met l’accent sur la disproportion des accusations et des moyens déployés contre leur client, soulignant que l’extradition vers la Hongrie exposerait Gino à des conditions de détention « inhumaines et dégradantes ». L’isolement carcéral proposé par la Hongrie pour garantir la sécurité de Gino a été aussi vivement critiqué par la défense, qui y voit un traitement punitif. Après deux heures d’audience, le président de la cour, a annoncé que le délibéré serait rendu le 9 avril. Concernant la demande de mise en liberté de Gino, après deux refus, la cour a jugé la requête recevable et a ordonné une enquête de faisabilité. La décision sur une éventuelle mise en semi-liberté, assortie d’un placement sous bracelet électronique, sera rendue le 26 mars.

Le gouvernement hongrois a proposé, ce jeudi 27 février, des changements de lois pour empêcher la tenue de la Marche annuelle des fiertés sous sa « forme publique ». Le gouvernement a restreint les droits des personnes LGBTQI+ ces dernières années dans le but de « protéger les enfants » annonce-t-il, mais la « Pride » attire toujours des milliers de personnes. Les organisateurs de la Marche des fiertés préparent activement la 30e Budapest Pride prévue le 28 juin.

Après une décision collective, 7 militants antifascistes se sont livrés ce lundi 20 janvier aux autorités allemandes, ils étaient recherchés dans le cadre de l’affaire dite des «antifas de Budapest» (voir article ici). Ils se sont présentés lundi au tribunal de première instance de Kiel, aux préfectures de police de Cologne, Brême et Hamm. Les militants vivaient jusqu’à présent en clandestinité, ils sont soupçonnés d’avoir participé à des attaques contre des membres de l’extrême droite lors de la «  journée de l’honneur » à Budapest en février 2023.

Durant près de deux ans, les autorités ont harcelé et espionné les accusés, leurs proches et leur entourage, exerçant une forte pression. Des avis publics de recherche, relayés par les médias et les autorités, ont été émis, plus de vingt perquisitions domiciliaires ont eut lieu, il y a eut des descentes des unités spéciales d’intervention de la police, des surveillances et des tentatives de trouver des indicateurs, les services de renseignement ont épuisé tout l’éventail des mesures policières et judiciaires contre le milieu d’extrême gauche.

Bien qu’ils encourent une extradition vers la Hongrie, une peine pouvant aller jusqu’à 24 ans d’emprisonnement, ils ont pris la décision de se livrer « comme une étape autodéterminée vers un nouveau chapitre de cette affaire ».

Après avoir longtemps été dans l’incertitude quant aux poursuites dans l’affaire des « antifas de Budapest » ( voir notre article ), le parquet a mis fin à son enquête contre Maja et porte plainte, il demande 14 ans de prison dans des conditions de détention particulièrement strictes. La justice hongroise propose une sorte de transaction, un « compromis » en échange d’une « confession ». En acceptant cette accord et en faisant un aveu, Maya pourrait purger 14 ans de prison, en cas de rejet, elle sera jugée à Budapest, avec en perspective une peine de prison de minimum 20 ans. De tels accords sont là pour mettre massivement les accusés sous pression et finalement les briser. Si l’accord n’est pas conclu, aura lieu un long procès qui durera des années et la poursuite de l’isolement des antifascistes.

Gino a été arrêté cette semaine en France, à Paris, en vertu d’un mandat d’arrêt européen. Son extradition est réclamée par les autorités hongroises, qui l’accusent d’être impliqué dans les éventements survenus à Budapest en février 2023, lors d’une mobilisation antifasciste qui s’opposait à la dite « Journée de l’honneur », célébrée par des néonazis. Il est actuellement détenu à la prison de Fresnes, en attente de la décision d’un juge français sur son extradition.

La militante antifasciste italienne Ilaria, sous procès et menacée de prison en Hongrie car accusée d’avoir attaqué des néo-nazis, sera bientôt libre grâce à l’immunité obtenue en étant élue eurodéputée. Ilaria était assignée à résidence à Budapest après de longs mois en détention, a obtenu plus de 160.000 voix lors des européennes en Italie et siègera désormais au Parlement européen.  “L’antifascisme n’est pas qu’une valeur humaine ou une vision politique, c’est aussi une communauté de résistance et de solidarité. Nous avons démontré que la solidarité n’est pas un mot vide de sens mais quelque chose de concret et de tangible. Une puissance qui, stimulée par la foi et la volonté, peut réellement améliorer le monde”, a-t-elle réagi. “Alors que la droite radicale progresse à travers toute l’Europe, il devient nécessaire de se battre pour changer radicalement les choses. Moi, je suis prête à faire ma part”.L’enseignante était la candidate d’un petit parti, Alleanza Verdi e Sinistra (Alliance des Verts et de la gauche), qui a obtenu près de 6,7% des voix. Elle a obtenu 127.137 voix de préférence, un score inimaginable pour une nouvelle candidate, largement supérieur, par exemple, à celui de l’ancien président du Parlement européen et actuel ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani. Une fois officiellement proclamée députée, son avocat nous demandera aux juges hongrois sa libération. La législation européenne prévoit “l’exemption de toute forme de détention et la suspension des poursuites pénales” pour les parlementaires.

Six mois après le premier jour du procès de Budapest contre trois antifas d’Allemagne et d’Italie, la peine pour Tobi a été fixée, en deuxième instance, à 22 mois de prison. En plus de Tobi, une autre camarade allemande est accusée de faire partie d’une association de malfaiteurs ayant pour but d’attaquer des nazis et Ilaria est accusée de participation à un crime et elle risque, dans le pire des cas, une période de détention à deux chiffres. Tobi, comme Ilaria, est en détention préventive depuis près de seize mois.

Lors d’une procédure préliminaire, le premier jour du procès, Tobi a accepté le chef d’inculpation, sachant qu’aucun procès équitable ne lui serait assuré. Ensuite, il y a eu un désaccord entre le tribunal, le procureur et son avocat défenseur à propos de la durée de la peine pour Tobi. Au tribunal, une peine de trois ans de prison a été prononcée, contre laquelle l’avocat de Tobi a fait appel. Le procureur, en revanche, a exigé une peine plus élevée. Le jugement d’aujourd’hui est donc, de facto, bien en deçà de ce qu’on pouvait craindre. Comme Tobi a déjà purgé plus des deux tiers de sa peine, lors d’une longue détention préventive, il y a une chance qu’il puisse demander une libération conditionnelle. La décision appartient à un autre tribunal hongrois.

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Le lundi 6 mai, à partir de 8 heures, dans le quartier de Gostenhof, à Nuremberg, il y a eu une perquisition domiciliaire, dirigée par la LKA (la police judiciaire) du Land de Saxe, avec le soutien de la police anti-émeute bavaroise. La raison est que le Parquet fédéral accuse l’antifasciste Hanna de participation à une association de malfaiteurs, qui aurait mené des attaques contre des néonazis à Budapest. En plus de cette participation, elle est accusée d’avoir pris partie à deux des attaques de Budapest. Peu de temps après le début de la perquisition, des camarades et des voisin.es se sont rassemblé.es pour manifester leur solidarité avec l’antifasciste concernée. La perquisition a duré en tout plus de sept heure. La police a bloqué plusieurs rues et ne laissait plus passer les passant.es et les riverain.es. Déjà au mois d’octobre, des perquisitions domiciliaires avaient eu lieu à Nuremberg, aux dépenses de plusieurs jeunes antifascistes. Là aussi, l’accusation était la constitution d’une association de malfaiteurs, dont l’objet du délit n’auraient été que des tags, que le Parquet de Munich qualifie de « glorification de l’Antifa ».

Étant donné que c’est le Parquet fédéral qui enquête sur cette affaire, après la longue perquisition de son appartement, Hanna a été emmenée à Karlsruhe, où le juge d’instruction a ordonné son placement en détention préventive. Cette décision a été motivée, entre autres, par le risque de fuite, par la grande solidarité, en Allemagne, envers les clandestin.es et par l’importance de la peine encourue. Depuis le 6 mai, Hanna se trouve dans la maison d’arrêt de Nuremberg. Tout comme Maja, Hanna aussi risque d’être extradée vers la Hongrie.

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Ce matin (28 mars), le tribunal de Budapest a rejeté la demande des avocats d’Ilaria d’être assignée à résidence en Hongrie. Ilaria est encore une fois apparue au tribunal avec des menottes aux mains et aux pieds ainsi que tenue en laisse par un policier. Les avocats, le traducteur ainsi que des personnes venues soutenir Ilaria (dont faisait partie le dessinateur Zero Calcare) ont été menacé et filmé en plein tribunal par un groupe de militants d’extrême droite. Pour rappel Ilaria est poursuivie dans le cadre des affrontements entre des néo-nazis célébrant leur « jour de l’honneur » (voir notre article). Elle est emprisonnée en Hongrie depuis 13 mois. La prochaine audience est prévue le 24 mai.

Ilaria Salis au tribunal de Budapest

Ilaria Salis au tribunal de Budapest