Aujourd’hui, l’armée irakienne a décrété un couvre-feu nocturne à Bagdad de minuit à six heures du matin pour les personnes et les véhicules jusqu’à nouvel ordre. Cette annonce fait redouter une dispersion dans la nuit de la place Tahrir, épicentre de la contestation et désormais occupé jour et nuit où cinq manifestants ont déjà été tués au cours de la journée de lundi. Au total, depuis le début du mouvement le 1er octobre, 239 personnes ont été tuées et plus de 8.000 blessées, selon un bilan officiel (les chiffres réels étant donc probablement plus élevés).

des manifestations en Irak contre le gouvernement sont réprimés dans le sang

des manifestations en Irak contre le gouvernement sont réprimés dans le sang

 

Un mouvement de révolte a commencé début octobre en Irak contre le chômage et la corruption dans le pays (voir notre article). Cette semaine, un rapport officiel, faisant le bilan de la répression, a été rendu public. Au moins 149 manifestant·es ont été tué en grande majorité à Bagdad.  La majorité des mort·es (70) ont été touché.e·s à balles réelles «à la tête et au torse». Il a notamment été établi que des snipers embusqués sur des toits dans le centre de Bagdad ont tiré sur la foule.

des manifestations en Irak contre le gouvernement sont réprimés dans le sang

Des manifestations  contre le gouvernement irakien réprimées dans le sang

Quatre combattants des Brigades Marxistes-Léninistes de Propagande Armée (MLSPB), la branche armée du Parti Front de libération des peuples de Turquie (THKP-C), ont été tués dans une frappe de l’armée turque au Kurdistan irakien. Il s’agit de Tamer Kasabalı (Fırat Yıldırım), Mahir Ernesto (Muhammed Tiril), Çayan Kızılbaş (Umut Özsepet) et du commandant de l’unité de guérilla : Alper Koçer Çakas (Fırat Çaplık). Les opérations de l’armée turque s’étaient multipliées ces derniers temps au Kurdistan irakien, avec des frappes aériennes mais aussi l’installation d’avant-postes fortifiés. La mort de ces quatre révolutionnaires remonte au 16 septembre. L’annonce des morts des combattants dans les guérillas est souvent différée, pour ne pas aider au renseignement tactique des militaires turcs.

Les quatre combattants des MLSPB

 

 

Depuis plusieurs jours, des manifestations anti-gouvernementales ont lieu à Bagdad et dans le sud de l’Irak contre le chômage et la corruption dans le pays. Le mouvement, qui ne cesse de prendre de l’ampleur, fait l’objet d’une répression sanglante. Un couvre-feu a été mis en place depuis jeudi dans Bagdad et dans le sud du pays.

Les forces de sécurité intérieure utilisent un arsenal habituel du maintien de l’ordre (canon à eau, gaz lacrymogène) et tirent également à balles réelles sur les manifestant·e·s. En trois jours, 44 manifestant·e·s ont été tué·e·s et plusieurs centaines ont été blessé·e·s. De plus, dans plus de trois quarts du pays internet a été coupé.

Des manifestations en Irak contre le gouvernement sont réprimées dans le sang.

Des manifestations en Irak contre le gouvernement sont réprimées dans le sang.

Le régime turc se préparerait à de nouvelles opérations d’occupation contre le Kurdistan Irakien et le Rojava. Les pressions à l’encontre de Maxmur et de Shengal devraient augmenter à cette occasion. L’armée turque a ainsi envoyé un grand nombre de soldats et du matériel militaire dans la ville de Derecik, dans le district de Şemdinli à Hakkari. Les troupes déployées à la frontière auraient prévu une «opération spéciale» contre la région de Barzan dans le district de Hewler (Erbil) Soran. Le but de l’opération serait d’envahir et de s’installer dans la région de Goshine située entre Xakurke et Xinere.

Parallèlement à cela, le régime turc préparerait une agression contre Rojava (voir notre article). Des renforts de l’armée turque affluent ainsi dans le district d’Akfa à Akçakale. Les deux opérations devraient s’effectuer simultanément. Le plan turc comprend également des pressions croissantes contre Maxmur et Shengal. Ce plan se réalise avec la collaboration du régime du KDP du clan Barzani qui a notamment abandonné les collines de Mirwasye et de Kepki Kejwê dans la ville de Sheladize, dans le district d’Amadiya, à Duhok aux troupes turques. La colline Rebia dans la région de Sheladize et une autre colline dans la ville de Sire avaient elles été abandonnées aux forces d’invasion turques la semaine dernière.

Les rapports suggèrent également que les forces du PDK construisent une route pour véhicules militaires entre Sheladize et Derelok dans le but de protéger les troupes turques de la colère de la population locale. Les engins de chantier utilisés ici auraient été importés de Turquie et maniés par des hommes du PDK.

Soutenez les femmes combattantes au Rojava et à Shengal !

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Depuis quelques jour, l’armée turque mène des bombardements aériens et des parachutages dans la région kurde de Khakurk au Sud-Kurdistan (Irak). Selon le commandement des Forces de Défense du Peuple (HPG), l’attaque de Khakurk serait une tentative d’occupation. Selon Murat Karayilan membre du comité exécutif du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et commandant du quartier général des HPG, cette les opérations militaires turques se mènent avec le soutien de l’OTAN et plus particuliérement des États-Unis. Il a également annoncé que les guérilleros aller donner la réponse nécessaire à cette tentative d’occupation et mettre en place la résistance nécessaire.

Plus d’infos ici

Murat Karayilan, membre du Conseil exécutif du PKK

Murat Karayilan, membre du Conseil exécutif du PKK

En Turquie, le ministre de l’Intérieur a annoncé hier lundi 18 mars le début d’une offensive militaire contre le PKK, une opération menée conjointement avec l’armée iranienne. La Turquie et l’Iran formalisent ainsi leur collaboration contre le PKK alors que les deux pays sont en total désaccord sur d’autres dossiers, notamment sur la Syrie. C’est la première fois qu’une telle opération est officiellement évoquée… et elle vient d’être démentie par un communiqué de l’agence iranienne INRA.

Les premières opérations de cette (éventuelle) offensive conjointe pourraient avoir lieu dans les montagnes du nord de l’Irak. L’annonce de l’offensive survient alors que les autorités irakiennes annoncent le décès de deux militaires dans un accrochages avec des combattants du PKK que ces militaires voulaient bloquer à un check-point de l’armée dans la province de Ninive. C’est la première fois qu’un affrontement armé de cette ampleur a lieu dans la région.

F-16 turcs

F-16 turcs

Avec 10 ans de retard, une juge fédéral a statué que trois anciens détenus de la prison irakienne d’Abou Ghraib pouvaient engager des poursuites contre un sous-traitant militaire. Les détenus disent avoir été battus et torturés par des policiers militaires agissants sous la direction d’interrogateurs civils qui souhaitait que les détenus soient « assouplis » pour pouvoir être interrogés.

CACI Premier Technologie, basé à Arlington, qui fournissait des interrogateurs civils à l’armée, avait demandé juge de classer l’affaire, arguant que le refus du gouvernement américain de déclassifier les faits essentiels rendait impossible sa défense. La poursuite, initialement engagée en 2008, avait déjà été rejetée à plusieurs reprises, mais une juge a cette fois-ci décidé que le procès pouvait quand même avoir lieu, car même si le gouvernement affirmait que certains faits, tels que l’identité des interrogateurs, étaient des secrets d’État, la CACI Premier technologie, elle pouvait être jugée autant que personne morale. L’affaire doit maintenant être jugée en avril.

A Abu Ghraib

A Abu Ghraib

Mercredi 30 janvier, les forces de sécurité de Duhok ont arrêté jusqu’à 80 personnes en représailles du soulèvement des habitants de Behdinan, Dihok, Sheladize et Deralok contre l’occupation turque. Pour rappel, ces habitants avaient pris d’assaut samedi une base militaire turque dans la région et incendié du matériel militaire (voir notre article). Parmi les détenus se trouvent 3 membres du mouvement « New Generation », le coprésident du Tevgera Azadi (mouvement pour la liberté) de la région de Behdinan et des membres d’autres partis.

Un char capturé par les manifestants lors de la prise de la base samedi 26 janvier

Un char capturé par les manifestants lors de la prise de la base samedi 26 janvier

Aujourd’hui, des Kurdes de la ville de Sheladize, dans le district de Derelok (gouvernorat de Duhoq, Kurdistan irakien), se sont rendus à une base turque en signe de protestation contre le bombardement turc dans la région. Les manifestants ont occupé la base et incendié les installations.

Ils ont réussi à pénétrer dans le périmètre de la base malgré les tentatives de l’armée pour les en empêcher. Un groupe de soldats turcs de la base a été arrêté par les manifestants en colère.

Les manifestants ont également incendié le matériel militaire de la base, notamment des chars, des tentes, des conteneurs et plusieurs autres véhicules. Craignant la frustration des manifestants, les soldats turcs se sont échappés et la foule continue de manifester. Ils demandent à l’armée turque de quitter le Kurdistan.

Plus d’infos et une vidéo de l’événement [ici
->https://anfenglishmobile.com/kurdistan/people-in-kurdistan-region-stormed-a-turkish-base-32451]

Un char capturé par les manifestants lors de la prise de la base samedi 26 janvier