Les familles des victimes du massacre des prisonniers politiques 1988 ont été empêchées de rendre hommage à leurs proches au cimetière Khavaran, situé au sud-est de Téhéran. Les forces de sécurité et les agents du ministère du renseignement ont empêché les familles de tenir un rassemblement qui se tient traditionnellement le dernier vendredi précédent le le jour du nouvel an iranien. Les agents du régime ont barré les routes menant au cimetière et ont harcelés ceux qui voulaient participer à ce rassemblement.

En été 1988, le régime des mollahs a sommairement exécuté 30.000 prisonniers politiques dans différentes prisons à travers le pays. Il n’a cependant jamais reconnu l’existence de ces exécutions. La majorité des personnes exécutées étaient des activistes politiques qui purgeaient leurs peines de prison ou qui avaient déjà terminé leur peine mais qui étaient encore maintenus en détention.

Une des fosse commune de prisonniers politiques au cimetière Khavaran

Une des fosse commune de prisonniers politiques au cimetière Khavaran

Deux des frères Afchari, prisonniers politiques kurdes, Razegar (Habibollah) et Ali, 26 et 34 ans,s ont été pendus à l’aube du 19 février à Oroumieh, dans le nord-ouest du pays. Originaire de Mahabad, les frères Afchari avaient été arrêtés au printemps de l’année 2011, avec deux autres de leurs frères, Jafar et Vali. Ils avaient été torturés puis condamnés à mort dans un simulacre de procès pour « guerre contre Dieu ». Ali Afchari avait été blessé par balle lors de son arrestation. Malgré son état grave en raison de l’infection de ses blessures, ses bourreaux l’avaient privé du moindre soin médical.

Ils faisaient partie des détenus politiques kurdes protestataires en grève de la faim à la prison d’Oroumieh. Ils avaient été maintes fois menacés d’exécution par leurs bourreaux s’ils continuaient. Jafar et Vali, leurs deux frères, sont toujours incarcérés.

Iran: Deux frères, prisonniers politiques kurdes, ont été pendus
Iran: Deux frères, prisonniers politiques kurdes, ont été pendus

Le Comité de Coordination pour la Création d’organisations Libre des Travailleurs en Iran a annoncé qu’un des membres du comité, Hatam Samadi, avait été arrêté cette semaine sur son lieu de travail, et que son arrestation avait été rapporté à sa famille par les agents du Bureau local du Ministère des Renseignements de la ville de Sanandaj (Province du Kurdistan Iranien ou Rojhelat). Ribvar Abdollahi, un autre membre du Comité de Coordination pour la Création d’organisations Libre des Travailleurs en Iran, a lui aussi été arrêté et jugé le 4 février 2015 dernier, il est accusé « d’activités en vue d’organiser la diffusion de propagande contre le régime » et condamné à une peine d’emprisonnement d’un an, après une parodie de procès qui n’a duré que quelque minute. Son avocat a réussi cependant à le faire libérer temporairement moyennant caution.

Hatam Samadi

Hatam Samadi

Le militant syndicaliste iranien Fardin Miraki, membre du Comité de coordination pour aider à création de syndicats libres en Iran a été libéré moyennant une caution de 100 millions de Tomans jeudi 22 janvier. Fardin Miraki était un des militants ouvriers qui avait été arrêté par les agents des services du Ministère des Renseignements de la ville Sanandaj (Province du Kurdistan Iranien), le 22 novembre dernier.
La libération provisoire sous caution ne veut pas dire que Fardin soit définitivement libre pour autant. Il peut être à nouveau convoqué pour son jugement, et condamné à une lourde peine de prison.

Fardin Miraki

Fardin Miraki

Saber Mokhled Mawaneh, prisonniers politique kurde originaire de la ville d’Oroumieh, en grève de la faim depuis 33 jours et détenu dans la prison centrale d’Oroumieh (province d’Azarbaïdjan occidentale) a été pendu le mardi 6 janvier.

Arrêté en juillet 2012, Saber Mokhled Mawaneh a été sévèrement torturé pendant sa détention. Le régime l’avait accusé de collaboration avec des groupes d’opposition et de « Moharebeh » (« en guerre contre le Dieu ») et l’avait finalement condamné à mort. Saber Mokhled Mawaneh faisait partie d’un groupe d’une trentaine de prisonniers politiques kurdes détenus dans la prison d’Oroumieh. Pour protester contre les traitements inhumains qu’ils subissaient, ces prisonniers politiques ont observé une grève de la faim pendant 33 jours. Les autorités carcérales avaient menacé que si ces prisonniers ne cessent pas leur grève de la faim, les verdicts de condamnation à mort prononcés à leur encontre seront mis en application plus rapidement.

Saber Mokhled Mawaneh et l’entrée de la prison d’Oroumieh.

Saber Mokhled Mawaneh et l'entrée de la prison d’Oroumieh.

Le système iranien de contrôle d’internet, un projet lancé début 2013 doit être complètement opérationnel d’ici l’été 2015. « Le filtrage des pages avec des contenus immoraux a commencé hier (mercredi) soir sur Instagram », a indiqué un quotidien gouvernemental, qui précisé que « l’accès aux autres pages d’Instagram est possible ». « Avec le succès du filtrage des contenus offensants sur les réseaux sociaux, il n’est plus nécessaire de les bloquer complètement et les internautes peuvent utiliser ces sites. 5% à 10% des réseaux sociaux ayant des contenus jugés offensants sont concernés par cette interdiction.

Plus de 20 prisonniers politiques kurdes détenus dans la prison centrale d’Oroumieh (chef-lieu de la province d’Azarbaïdjan occidentale, au nord-ouest de l’Iran) sont en grève de la faim depuis le 20 novembre et leur état de santé se détériore de jour en jour.

Ces prisonniers ont entamé une grève de la faim pour protester contre les tentatives du ministère des renseignements du régime de supprimer le quartier de cette prison dédié aux prisonniers politiques. Les autorités carcérales ont récemment transféré des prisonniers politiques dans d’autres quartiers où il y a des prisonniers de droit commun et réciproquement ont transféré ces derniers dans le quartier réservé aux prisonniers politiques. Les autorités carcérales ont convoqués les prisonniers grévistes, les ont menacés de mort et ont augmenté les pressions sur l’ensemble des prisonniers et leurs familles.

La prison centrale d’Oroumieh

La prison centrale d’Oroumieh

Un rassemblement a eu lieu à l’occasion de la journée des droits humains devant le siège de l’association des avocats à Téhéran pour appeler le régime à libérer les prisonniers politiques dont les avocats emprisonnés, d’arrêter les exécutions et de mettre fin à la répression contre la liberté d’expression. Cette assemblée a été attaquée par des gardes et plusieurs personnes ont été arrêtées. Quelques heures plus tard, Nasrin Sotureh a été arrêtée.

Iran: Arrestations à un rassemblement pour les prisonniers politiques

Afchine Sohrabzadeh, en grève de la faim depuis le 10 novembre pour protester contre l’indifférence officielle de la prison centrale de Minab (sud de l’Iran), a, de nouveau, été renvoyé en prison, lundi dernier. Sohrabzadeh avait tenté de se suicider en juin 2013, pour protester contre ses horribles conditions de détention. Sohrabzadeh souffre d’un cancer, pourtant le procureur a refusé de lui permettre de bénéficier de soins médicaux.

Ali Moradi de Marivan (à l’ouest de l’Iran) est un autre prisonnier politique kurde détenu à Minab. Il a passé 16 jours en isolement puis a été retransféré dans la section commune. Ali Moradi a passé cinq années en prison en 1998. Condamné à passer 30 années derrière les barreaux, il a été placé en isolement le 9 novembre pour avoir protesté contre le manque de soins médicaux accordé à Afchine Sohrabzadeh.

Afchine Sohrabzadeh

Afchine Sohrabzadeh

Dix gardiens de la révolution Iraniens auraient été tués par les combattants du PJAK, en représailles à l’exécution de deux prisonniers politiques kurdes. Les combattants des Forces du Kurdistan oriental (HRK), la branche armée du PJAK, principal mouvement armé et populaire kurde en Iran, ont mené cette attaque le 30 octobre contre les soldats iraniens dans la zone de Akhali Boralan, dans la région de Mako. Il s’agit de la première attaque armée du PJAK depuis le cessez-le-feu conclu en 2011.

Le PJAK avait averti le régime iranien que les pendaisons de deux prisonniers politiques kurdes « ne resteront pas sans réponse ». Le 26 octobre, le régime iranien avaient exécuté Habibollah Golparipour à la prison d’Oroumieh et Reza Ismaili-Mamedi à la prison de Salmas. Gulparipour avait été condamné à mort à l’issue d’un procès qui a duré cinq minutes en mars 2010. Arrêté en septembre 2009, il avait été déclaré coupable d’« inimitié à l’égard de Dieu » en raison de sa coopération supposée avec le PJAK.

Iran: Représailles de la guérilla kurde après l’exécution de deux prisonniers politiques