Les autorités iraniennes ont décidé d’annuler la peine de mort de Zeyneb Calaliyan. Arrêtée au cours de l’année 2008, cette femme de 29 ans qui vivait à Mako avait été condamnée à mort pour « inimitié à l’égard de Dieu » en janvier 2009 à Kermanshah, lors d’une audience de sept minutes. Elle était accusée « d’apostasie » et d’être membre du PJAK.

La décision des autorités iraniennes intervient après le cessez-le-feu du PJAK, déclaré le 5 septembre dernier après trois jours de combats violents. Dix prisonniers politiques kurdes ont été exécutés depuis 2007 par le régime iranien. Au moins 17 autres seraient toujours dans le quartier des condamnés à mort en raison de leur appartenance présumée à des organisations kurdes interdites.

Zeynab Jalalian

Au cours d’une conférence de presse tenue ce vendredi à Ankara, les ministres des affaires étrangères de l’Iran et de la Turquie ont annoncé avoir signé un accord de coopération anti-terroriste. Leurs forces armées travailleront ensemble pour lutter contre le PKK ainsi que sa branche iranienne, le PJAK. Aucune mesure concrète n’a encore été présentée mais le ministre turc a annoncé qu’à partir d’aujourd’hui, les deux pays coopéreront dans un projet d’action commun jusqu’à ce que la menace posée par ces organisations soit totalement éliminée.

Par ailleurs, cela fait trois jours aujourd’hui que l’armée turque mène une offensive terrestre et aérienne contre les bases du PKK situées dans les monts Qantil, à la frontière turco-irakienne. Les bombardiers turcs effectuent des sorties continuelles pour bombarder la région alors que l’offensive terrestre est rendue très difficile en raison des risques d’explosion de mines. Les autorités ont confirmé la poursuite des opérations sans toutefois donner de résultats ni de bilans des opérations déjà accomplies.

Ce vendredi aura lieu une soirée de réflexion et de discussion sur les exécutions des prisonniers politiques en Iran.

Les invités sont:
– Chowra Makaremi. Née en 1980 à Chiraz, en Iran, Chowra Makaremi a grandi en France. Anthropologue, elle a enquêté et écrit sur les frontières et l’expérience des migrants dans le monde contemporain.
”Le cahier d’Aziz. Au coeur de la révolution iranienne” Ed. Gallimard
– Réza Kazemzadeh, psychologue au Centre Exil (Service de Santé Mentale spécialisé dans la réhabilitation des réfugiés ayant été victimes de tortures et/ou de violence organisée.)
« La torture et la République Islamique d’Iran; une approche psychosociale »

La soirée aura lieu de 18H à 22H au Pianofabriek. Les interventions seront en en français avec traduction en persan. L’organisateur est le Comité de solidarité avec la lutte du peuple en Iran. Voir le site du comité

committeebe@gmail.com

Le PJAK a annoncé mardi 6 avoir rendu les corps de douze soldats iraniens qui étaient tombés tués pendant trois jours de combats entre le 2 et le 4 septembre. Le PJAK (ou plus exactement sa branche armée, la HRK) affirme qu’au moins 107 soldats iraniens auraient été tués dans les affrontements qui ont eu lieu dans la région de Qandil, et 16 autres à Bane et à Sardasht, deux villes kurdes iraniennes. Un tank et six véhicules militaires auraient été détruits.

Le PJAK a annoncé le 5 septembre un cessez-le-feu, appelant au dialogue pour une solution pacifique, après trois jours de combats violents. Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a affirmé son soutien à la trêve du PJAK. Le régime iranien n’a pas rejeté officiellement la trêve mais il a demandé des « clarifications ». « La proposition de cessez-le feu du groupe terroriste PJAK n’est pas claire, et le gouvernement de la région autonome du Kurdistan (d’Irak) qui fait office d’intermédiaire doit la clarifier le plus tôt possible », a affirmé les Gardiens de la révolution, « Dès que les conditions de ce cessez-le-feu auront été clarifiées, les Gardiens de la révolution annonceront leur décision » de l’accepter ou non. Deux civils irakiens ont encore été tués et deux autres blessées dans les bombardements iraniens, mais ceux-ci ont cessé après la trêve du PJAK.

Selon les autorités iraniennes, leurs forces auraient tué trente combattants kurdes depuis le début de leur seconde offensive de l’été dans la région des monts Qandil, à la frontière entre l’Iran et le Kurdistan irakien. Quarante autres auraient été blessés. Toutes les victimes seraient des militants du Parti pour une vie libre du Kurdistan. Dimanche, un porte-parole du PJAK en a appelé aux forces iraniennes d’interrompre leurs attaques contre les bases de la guérilla afin de permettre l’ouverture d’un dialogue, dont le but serait de faire entendre et respecter les exigences des groupes kurdes pour que leurs droits soient respectés en Iran. Le porte-parole de l’armée iranienne a immédiatement refusé cet appel au cessez-le-feu. L’offensive pour déloger le PJAK de ses positions en Iran (tout en poursuivant également les attaques dans le Kurdistan irakien) va donc continuer. Le PJAK a répliqué en affirmant que l’Iran serait responsable de la réponse de ses combattants face à ce refus.

Durant le mois de juillet, l’armée iranienne a mené une vaste opération dans les régions frontalières avec le Kurdistan irakien. Celle-ci avait été repoussée par les guérilleros du PJAK, ces derniers déclarant avoir tué plus de 150 soldats iraniens dans leurs actions de représailles. Depuis hier, les forces iraniennes ont repris leurs attaques. Après avoir averti les villageois de quitter la région, elles ont déclenché une violente attaque au sol contre le PJAK vendredi, PJAK qui affirme avoir tué au moins 21 soldats et 6 supplétifs (miliciens kurdes au service de l’armée) lors des affrontements. Deux véhicules militaires auraient également été détruits. Il n’a pas communiqué le bilan des pertes humaines dans son camp. Dans la nuit de vendredi à samedi, les soldats ont tenté une nouvelle incursion, mais ont été repoussés par les guérilleros qui ont déclaré avoir détruit un tank. L’offensive, également aérienne, a occasionné de nombreux dégâts dans les villages kurdes.

Les forces iraniennes mènent une opération d’envergure depuis 16 juillet dans les régions frontalières avec le Kurdistan irakien. Jusqu’ici, toutes les tentatives d’infiltration dans les frontières irakiennes, ont été repoussées par les guérillas du PJAK. Les bombardements iraniens sur les villages kurdes poursuivent depuis début de l’opération, devenant de plus en plus violents. Selon des sources locales, l’armée a averti les villageois de quitter la région. Au moins 5 personnes ont été blessées, dont une femme, dans les bombardements iraniens sur le village de Sune, dans la région de Qala Dize, au Kurdistan irakien.

Le PJAK affirme avoir tué plus de 150 soldats iraniens dans des affrontements et dans des attaques en représailles de l’opération militaire, au cours de huit premiers jours. Parmi les pertes iraniennes figurent notamment dix commandants de haut rang, dont trois généraux, tués entre le 17 et 21 juillet dans deux attaques différentes. Trois généraux et cinq commandants ont été tués le 21 juillet dans une embuscade à Dola Koke, dans la région du Qandil. Il s’agit de Abbas Assemi du corps des Gardiens de la révolution de Qom (centre), colonel Delavar Ranjbarzadeh, commandant des Gardiens de la Révolution (Pasdaran) de la région de Sardasht (Kurdistan iranien, nord-ouest de l’Iran), commandant du force spéciale Hadjiagha Maroufi et cinq autres commandants du haut rang : Ali Akhbar Jamrassi, Mahmoud Tabar, Moussavi Najat, Mahdi Khabir, Rohoullah Sehrahi. Deux autres commandants; le colonel Abdoullah Mouhammad et lieutenant-colonel Habibollah Aram Zadeh, ont été tués le 17 juillet dans la région de Komasan, dans une embuscade des guérillas. Le PJAK annonce de son coté la mort de huit de ses combattants depuis début de l’opération militaire iranienne.

Au moins 300 commandos turcs auraient été passés à la frontière pour apporter le soutient du gouvernement AKP du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan au régime iranien. Les guérillas du PKK se préparent aussi à une guerre frontale dans les régions de Xinere et de Xakurke, entre l’Iran, Irak et la Turquie. En effet régime iranien envisagerait prendre le contrôle du Berdanaze, Berdebizina, Lelikan et du mont Shekif jusqu’à la frontière de la ville de Sidekan, au Kurdistan irakien, définissant une deuxième ligne de frontière. La région Sidekan est officiellement dans les frontières de la région autonome du Kurdistan, mais cette région est sous le contrôle des guérillas du PKK.

Kurdistan/Iran: Grande offensive de l’armée iranienne

Zadeh, un homme de 28 ans du village de Gol Adam Salmas a été arrêté en 2006 par des agents de l’Agence du ministère de renseignement de Salmas, qui l’accusait sur le fait de coopérer avec un groupe de résistance kurde Iranien d’opposition, mais il avait été innocenté et libéré. En 2008, alors qu’il travaillait comme chauffeur de taxi, il a été identifié à proximité du lieu d’un combat entre les guérilleros du PJAK et des « Gardiens de la Révolution », qui coûta la vie à un officier pasdaran. Quelques jours après, les forces répressive de sécurité ont arrêté son père et son frère ; Zadeh a été contraint de se rendre en raison de la pression et de la torture pratiquée contre des membres de sa famille.

Son père et son frère ont été libérés juste après qu’il se soit rendu. Il a ensuite été transféré à la prison de Salmas, après quatre mois de détention, où il a subi des interrogatoires d’agents des force répressives de l’agence du ministère de renseignement de cette ville. Il a été jugé et condamné à mort dans un procès, puis innocenté in extremis de l’accusation de complicité de meurtre de l’officier des Gardiens de la Révolution ; sa peine a été commée à 25 ans de prison.

Au moins 150 prisonniers auraient été tués ou blessés après les affrontements sanglants qui ont eu lieu à la prison Ghezel Hesar de Karaj dans la nuit du 15 mars. Des milliers de prisonniers des unités 2 et 3 ont lancé une protestation après avoir entendu la nouvelle de l’exécution prévue d’une dizaine de co-détenus.

Lors de la protestation, environ 3.000 prisonniers ont tenté de détruire les portes de leurs cellules en scandant : « Il faut arrêter les exécutions ». Les forces de sécurité ont attaqué les cellules de la prison ce qui a provoqué des affrontements sanglants et le transfert de certains détenus. Les rapports indiquent que les gardes de la prison ont tiré à balles réelles. En conséquence, près de 80 prisonniers ont été grièvement blessés ou tués, mais le nombre de personnes touchées par les balles est de 150 ou plus. Une poignée de gardiens et le sous-directeur de la prison, ont été blessés lors des affrontements. Les prisonniers qui ont protesté n’avaient ni lourdes peines ni menaces d’exécution imminente.

Le Comité pour la Défense des Prisonniers Politiques a rapporté le 16 mars que des gens ont attaqué la prison de l’extérieur pour tenter de libérer certains prisonniers. Selon ces rapports, quelques prisonniers se sont enfuis. La nouvelle de ces évasions n’a pas été confirmée par d’autres sources. Les dernières nouvelles indiquent que la prison Ghezel Hesar est verouillée après l’arrivée des forces de police anti-émeutes. Les permission de téléphoner ont été suspendues pour les prisonniers jusqu’à nouvel avis.