Dans deux incidents distincts à quelques heures d’intervalle, les forces israéliennes ont tué deux Palestiniens en Cisjordanie. Le premier incident s’est déroulé jeudi soir à proximité d’un poste de contrôle de l’armée situé entre Ramallah et Naplouse. Des soldats ont ouvert le feu sur un homme qui se trouvait dans un abribus après avoir entendu des bruits de pétards. L’homme, âgé de 28 ans et conférencier à l’université, est mort sur le coup. Selon ses proches, il n’était pas du tout du genre à lancer des pétards sur les soldats. Le deuxième incident a eu lieu vendredi à l’aube dans le sud de la Cisjordanie, également tout près d’un poste de contrôle de l’armée israélienne. Un homme qui marchait avec son frère à proximité du poste a été abattu par le garde de fraction. Son frère ainsi que la troisième personne qui les accompagnait, ont été grièvement blessés.

Poste de contrôle de l'armée israélienne

Le procès d’Olivia, Maha, Mohamed et Ulrich, jugés pour avoir appelé au boycott des produits israéliens, se tenait ce mercredi 30 octobre à la Cour d’Appel de Paris. La procureure a ainsi estimé que les arguments développés par les avocats, et démontrant la nullité procédurale de toute l’affaire étaient pertinents, notamment parce qu’ils étaient accusés de « discrimination contre l’Etat d’Israël », alors qu’ il n’existe aucune loi en France concernant les discriminations à l’encontre d’un Etat. S’il existe bien une loi punissant les discriminations contre les personnes (à raison de leur appartenance ou non appartenance à une religion, une ethnie, une race, une nation), rien de tel concernant les Etats.

Les trois juges, après s’être retirés pour conférer entre eux, sont revenus dans la salle du tribunal au bout de quelques minutes, pour annoncer la fin du procès. Ils doivent indiquer le 22 janvier leur décision finale.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les forces de sécurité israéliennes ont effectué un raid dans la ville de Qabatiya, à proximité de Jénine. Elles ont interpellé quatre hommes qui ont été emmenés pour des ‘questions de sécurité’. Cette opération s’est déroulée dans la violence et un jeune homme de vingt ans a été abattu par les tirs indiscriminés des soldats sur la foule dans un marché. Touché à la poitrine, son décès a été confirmé à son transfert à l’hôpital.

Le 13 août dernier, 26 prisonniers palestiniens ont été libérés par les autorités israéliennes. Il s’agissait de la première phase de libération de prisonniers de longue date acceptée par Israël. Un total de 104 prisonniers palestiniens arrêtés avant les accords d’Oslo seront libérés dans les neuf mois à venir par vagues successives, les autorités israéliennes ayant refusé de les libérer tous en même temps. Hier, elles ont rendu publique une liste de 26 prisonniers qui devraient être libérés dans les 48h. Cette liste a été publiée sur le site internet du Israel Prisons Service ce dimanche afin de laisser la possibilité aux Israéliens de soumettre d’éventuelles contestations judiciaires.

Lundi soir, des soldats israéliens ont ouvert le feu sur deux hommes qui s’étaient approchés de la clôture de sécurité qui sépare la bande de Gaza du territoire israélien. Un porte-parole de l’armée a confirmé ces tirs, déclarant que les deux Palestiniens avaient été ‘touchés’ mais sans donner d’autres précisions sur les éventuelles blessures, ou sur leur décès. Lundi soir, un homme de 36 ans est décédé après avoir été touchés par des tirs d’obus israéliens à l’hôpital de Beit Hanoun, mais il s’agit probablement de deux affaires distinctes.

Cinq Palestiniens ont été blessés ce dimanche dans des affrontements avec les forces israéliennes près du camp de réfugiés de Jalazin, au nord de Ramallah. Les heurts se sont déclenchés quand des jeunes hommes ont tenté d’empêcher des Israéliens de la colonie de Beit El de lancer des pierres sur les voitures palestiniennes près du camp. Les forces de sécurité israéliennes sont rapidement intervenue en tirant des balles en caoutchouc sur les Palestiniens, blessant cinq d’entre eux. Un porte-parole militaire a confirmé cette intervention et l’utilisation de moyens anti-émeute, mais a réfuté l’utilisation de balles en caoutchouc.

De violents affrontements ont opposé des policiers israéliens et des Palestiniens dans le camp de réfugiés de Qalandiya en Cisjordanie. Les forces de sécurité ont pénétré dans le camp pour procéder à l’arrestation d’un homme accusé de terrorisme par les autorités israéliennes. Des centaines de Palestiniens se sont opposés à leur intervention, lançant des pierres et de cocktails Molotov vers les policiers. Ceux-ci ont répliqué en tirant à balles réelles, tuant trois hommes. Rubeen Abed Fares, 30 ans, et Ynis Jahjouh, 22 ans, ont tous deux succombé à des tirs dans la poitrine tandis que Jihad Aslan, 20 ans, a été abattu d’une balle dans la tête. 19 autres Palestiniens ont été blessés au cours de cette attaque policière.

Des prisonniers palestiniens en détention administrative dans les prisons israéliennes ont entamé ce lundi une grève de la faim pour une durée indéterminée. Ils dénoncent leur détention prolongée sans avoir été jugés. Le Palestine’s Prisoners Centre a publié un communiqué dans lequel il confirme que quatre prisonniers administratifs sont en grève de la faim et que celle-ci sera étendue et prolongée si les services pénitentiaires israéliens ne répondent pas à leurs exigences. D’autres prisonniers, parmi lesquels dix parlementaires, prévoient de rejoindre le mouvement au fil des jours. Les prisonniers ont décidé de déclencher cette action de protestation collective en raison de la détention prolongée sans procès que leur impose Israël, mais aussi pour dénoncer les rétractations répétées des autorités après la conclusion d’accords particuliers pour y mettre un terme.

Alors que ce mercredi est la Journée des Prisonniers en Palestine, le Prisoners Club publie un rapport dans lequel il déclare qu’en 2013, il y a près de 5000 personnes détenues dans 27 prisons, centre de détention et d’interrogatoires différents. 106 de ces prisonniers sont détenus depuis avant même la signature des accords d’Oslo entre Israël et l’OLP en 1993, ce qui signifie qu’ils sont emprisonnés depuis plus de vingt ans, et cinquante d’entre eux le sont en fait depuis plus de 25 ans. Il y a quatorze femmes et 235 enfants actuellement enfermés dans les prisons israéliennes. Le rapport souligne qu’il n’y a aucun chiffre officiel concernant les prisonniers malades, mais selon diverses sources, leur nombre est évalué à 700. Enfin, certaines prisons israéliennes sont remplies de prisonniers à l’isolement, technique utilisée comme ‘punition’ par les autorités. Les prisonniers à l’isolement vivent dans les pires sections des prisons, dans des conditions négligeant tous les droits humains.