Mercredi 16 mars, à Rome, deux anarchistes, Gianluca et Evelin, ont été arrêtés. L’enquête et l’opération répressive sont le résultat du travail commun du ROS des Carabinieri et de la DIGOS, coordonnés par le parquet de Gênes. L’enquête a débuté en juin 2021 après la découverte, dans un bois sur les hauteurs de Gênes, de trois kilos de poudre noire, une centaine de pétards contenant du perchlorate d’aluminium et de potassium, des fusibles, un petit engin explosif prêt à l’emploi (photo), plusieurs mécanismes horlogers, des piles, des bougies et du ruban adhésif. Gianluca et Evelin sont accusés de « possession de matériel explosant et explosif, tentative de fabrication d’engins explosifs artisanaux et possession de matériel explosif dans le but de porter atteinte à la sécurité publique ». Le 6 avril a eu lieu l’audience du Juge des libertés par rapport aux mesures restrictives. Hier 8 avril, le résultat de l’audience a été notifié : le mandat d’arrestation d’Evelin a été « annulé, faute de graves indices de culpabilité », du coup elle sort des arrestations domiciliaires ; au contraire, le mandat d’arrestation est confirmé pour Gianluca, qui reste aux domiciliaires, toujours avec toutes les restrictions, c’est-à-dire que, en plus de ne pas pouvoir sortir de la maison, il ne peut voir ni communiquer avec personne mis à part ses colocataires.

 

 

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Une conférence sur les luttes révolutionnaires en Italie de 1969 à nos jours. Celle-ci se déroulera vendredi 1ier avril 2022 à 19h à la Grue (70b rue du Danemark 1060 Saint-Gilles). Alfredo Davanzo est un ouvrier turinois qui a commencé son engagement révolutionnaire dans l’autonomie des années ’70. Emprisonné dans les années 1980, il continue ensuite à militer dans des structures clandestines. En 2007, il est arrêté en temps que militant du projet Parti Communiste Politico-Militaire, ce qui lui vaudra de purger sept années de prison. Il nous parlera de l’histoire et de l’évolution des mouvements révolutionnaires italiens de 1969 à nos jours.

Cette première date ouvre également le mois d’agitation en perspective du 1er Mai Révolutionnaire 2022.

Un lien vers l’événement facebook

Le 25 février, la police judiciaire a notifié des mesures de privation de la liberté à trois personnes (mais le nombre total des personnes visées est quatre). Il s’agit d’une mesure de détention préventive, d’une arrestation domiciliaire et de deux interdictions de sortir de la commune de résidence officielle, hors de la région du Trentin. Le fil conducteur de cette opération semble être la lutte anti-carcérale. Dans l’ordonnance de placement sous contrôle préventif qui a été notifié hier, les procureurs (les mêmes de l’opération Renata) parlent de la volonté « d’imposer leur idéologie anti-carcérale ».

Selon l’accusation, Juan aurait placé un engin à l’extérieur du bureau du Juge d’application des peines de Trente, en 2014 (art. 280 bis du code pénal: « acte de terrorisme avec des engins mortels ou explosifs »). A l’heure actuelle, Juan est détenu dans la prison de Terni et fait face à un procès pour pour les engins explosifs placés derrière le local de la Lega de Trévise en 2018. Deux anarchistes sont accusé.e.s d’avoir aidé Juan dans sa cavale, entre 2017 et 2018 (art. 390 du code pénal, « aide au non-respect d’une peine »), en lui fournissant un faux document d’identité et un logement en location. Un autre anarchistes est accusé de « tentative d’extorsion, avec la circonstance aggravante de la finalité de terrorisme », parce que, avec d’autres personnes, il aurait essayé de convaincre le responsable de la radio régionale Radio Ottanta de lire en direct un communique en solidarité avec les détenus, pendant les révoltes et les massacres dans les prisons de mars 2020. Aucun délit d’association subversive n’a été notifié.

 

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Les étudiants refusent le nouveau système de travail scolaire alterné et les épreuves d’examen de la Maturité. Ils étaient plus de 5000, appartenant à une cinquantaine des 81 lycées de la province de Turin, à marcher à partir de la Place du 12 décembre, hier samedi. La protestation a tourné à de violents affrontements lorsque les manifestants ont tenté de forcer l’entrée du siège de l’Union Industrielle. Sept policiers et carabiniers ont été blessé en défendant l’organisation patronale face aux manifestants armés de pierres et de bâtons.

 

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La justice italienne a abandonné les charges qui pesaient contre la capitaine allemande du navire humanitaire après son arrestation en juin 2019 dans le port de Lampedusa avec 42 migrants à bord. La capitaine du Sea Watch 3, un navire humanitaire affrété par l’ONG Sea Watch pour venir en aide aux migrants en Méditerranée, avait alors forcé le passage pour accoster à Lampedusa avec 42 migrants secourus au large de la Lybie à son bord. Cela lui avait valu des poursuites engagées par la justice italienne et le ministre de l’Intérieur de l’époque, Matteo Salvini. Ce dernier lui reprochait notamment d’avoir tenté une manœuvre dangereuse contre la vedette des douanes qui venait à sa rencontre pour l’empêcher de jeter l’ancre. Elle risquait jusqu’à dix ans de prison pour «résistance ou violence envers un navire de guerre».

Jeudi, le tribunal d’Agrigente, en Sicile, a définitivement abandonné ces poursuites. Cette décision intervient alors que Sea Watch a annoncé ce samedi avoir secouru en tout plus de 270 migrants en Méditerranée centrale, dans le cadre de trois opérations de sauvetage menées depuis vendredi par le Sea Watch 3. Ainsi vendredi matin ils ont récupéré 93 migrants qui se trouvaient dans les eaux internationales au sud de l’île italienne de Lampedusa. Puis le bâtiment a porté assistance à deux bateaux gonflables en détresse pendant la nuit et tôt le matin en ce samedi de Noël..

 

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A l’aube du 11 novembre, il y a eu des nombreuses perquisitions dans différents ville italiennes et six anarchistes s’étaient vu notifier des ordonnances de surveillance judiciaire : une détention préventive pour Alfredo Cospito (déjà détenu), une arrestation domiciliaire pour Michele Fabiani, et pour quatre autre personnes l’interdiction de sortir de la commune de résidence et l’obligation de pointer à la police trois fois par semaine. L’opération policière, nommée « Sibilla », visait un délit prévu par l’article 270 bis (association avec finalité de terrorisme et subversion de l’ordre démocratique), à cause de la conception, de l’impression et la diffusion, aussi par des moyens numériques et informatiques, du journal anarchiste Vetriolo, ainsi que pour des tags sur des murs au contenu considéré comme outrage et incitation, en plus d’un cas de dégradations. Les anarchistes étaient aussi inculpés en vertu de l’art. 414 (provocation aux crimes et délits), pour la rédaction et la diffusion de communiqués au contenu incitant à la perpétration de délits contre la personnalité de l’État, avec finalité de terrorisme et de subversion de l’ordre démocratique.

Toutes les mesures préventives de contrôle judiciaire qui ont été imposées suite à l’opération « Sibilla » ont été annulées par le Juge des liberté, lors de la séance du 14 décembre. Alfredo reste en prison suite à la condamnation à 20 ans dans le procès de l’opération « Scripta Manent ». Cette décision fait suite aux acquittements des inculpés de l’opération « Prometeo » (voir notre article).

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Mardi 8 marquait le 16e anniversaire des affrontements à Venaus, sur le chantier du premier projet TAV. Une manifestation a eu lieu à cette occasion dans la vallée, sous la neige. La veille, une centaine d’opposants au TAV avaient attaqué le chantier de San Didero, lançant des pierres et tirant des fusées sur les forces de l’ordre défendant le chantier. Les manifestants qui, divisés en deux groupes ont attaqué le chantier des deux côtés, depuis la carrière et vers l’autoroute. Les carabiniers ont fait usage de lances d’incendie et de gaz lacrymogènes.

Par ailleurs, Emilio Scalzo, un militant italien de 66 ans du mouvement No Tav, accusé par la justice française d’avoir blessé un gendarme mobile lors d’une manifestation No Border le 15 mai dernier, à la frontière franco-italienne, a été extradé en France. Les manifestants avaient affrontés ce jour là un important dispositif de forces de l’ordre sur le golf de station de Clavière (Italie). Lors d’une attaque des gendarmes, Emilio, en raison d’une attelle au genou, était resté assis. Les gendarmes ont avancé jusqu’à lui, lui lançant une grenade qui l’a sonné. Il a alors saisi un bâton pour se défendre. Un gendarme a eu un bras cassé. Mi-septembre, Emilio avait été interpellé à Turin sur base d’un mandat d’arrêt européen. Extradé, il a été déféré ce vendredi 3 devant le juge d’instruction de Gap et placé sous mandat de dépôt pour “violences volontaires aggravées sur personne dépositaire de l’autorité publique”.

La société de sécurité privée SKP Group est active dans le domaine de l’anti-piraterie, elle propose des gardes du corps pour VIP, installe des dispositifs de surveillance, propose des conseils en matière de sécurité, etc. Il s’agit de l’une de ces entreprises privées qui ont désormais atteint un rôle de vrai corps de police et paramilitaire avec un personnel hautement qualifié, entraîné militairement et techniquement équipé. Ces pour ces raisons, exposées dans un communiqué (voir ici), que plusieurs véhicules de SKP ont été incendiés dans la nuit du 27 au 28 octobre via Ripamonti, à Milan.

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Beppe, Robert et Nat, les trois anarchistes poursuivis dans le cadre de l’opération policière « Prometeo », ont été acquittés en première instance pour manque de preuves. Dans l’attente de la sentence, un rassemblement solidaire, qui  s’est transformé en manifestation, a eu lieu. Lors de l’audience précédente, le procureur adjoint de la Direction départementale anti-mafia, Federico Manotti, avait demandé 18 ans et quatre mois pour Beppe et 17 ans pour Robert et Natascia (voir notre article). Pour l’instant Beppe, condamné dans un autre procès [il a été condamné à 5 ans pour un engin incendiaire placé devant un distributeur de billet de postes italiennes, dans le cadre de la lutte contre l’expulsions des sans-papiers], reste emprisonné.

 

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Une grande vague de protestation et solidarité s’est levée autour de Mimmo Lucano, qui fut maire d’une petite localité de Calabre – Riace – où il a développé en son temps un remarquable travail d’accueil des migrant(e)s débarquant sur ces côtes, ainsi que de repeuplement de ce vieux bourg abandonné par l’émigration des prolétaires italiens. Depuis que la vague raciste et fascisante a pris pour cible les activités solidaires et, notamment le sauvetage en mer (voir notre article), ce maire fut attaqué et harcelé pour des « fautes » administratives et comptables, au point de le faire démissionner. Personne pourtant n’ose l’accuser d’enrichissement individuel. Il a été ouvrier, militant dans la gauche révolutionnaire des années 70-80, et pauvre. Et pauvre il est resté. Accusé de délits allant de l’aide à l’immigration clandestine à l’abus de pouvoir, de la fraude aux dépens de l’État à l’association de malfaiteurs, son procès s’est achevé par une condamnation à une peine de plus de 13 ans de prison. Pratiquement le double de celle requise par le procureur.

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