Une opération de police a eu lieu dans toute l’Italie dans le cadre d’une enquête sur les affrontements qui ont eu lieu à l’occasion de G7 à Venaria en septembre 2017 (voir notre article). L’enquête est coordonnée par le bureau du procureur en collaboration avec les Digos (services de police politique) de Rome, Florence, Modène, Bari et Venise. 17 personnes font l’objet de « mesures de précaution », dont 9 résidents de Turin, y compris deux figures connues du Centre social Askatasuna. Pour sept d’entre eux, ces « mesures de précaution » consistent en la résidence surveillée, pour les dix autres, l’obligation de pointer régulièrement au commissariat.

Une précédente opération policière contre le centre social Askatasuna

Une précédente opération policière contre le centre social Askatasuna

Carola Rackete, la capitaine allemande du navire de sauvetage Sea-Watch 3, a été libérée après avoir été placée samedi aux arrêts domiciliaires chez une habitante de Lampedusa (voir notre article). Elle était présentée ce jour à un juge chargé de valider (ou non) son arrestation. Le juge de la ville sicilienne d’Agrigente a renversé mardi soir l’ordonnance d’arrêt domiciliaire émise samedi, après que le Sea-Watch 3 soit entré dans le port de l’île de Lampedusa malgré un ordre italien la défendant de pénétrer dans les eaux italiennes.

Elle avait été arrêtée pour « résistance ou violence envers un navire de guerre » après avoir obligé une vedette de la police chargée de l’empêcher d’accoster à s’éloigner sous peine d’être écrasée contre le quai à Lampedusa, dans la nuit de vendredi à samedi. Pour cela, elle risque jusqu’à 10 ans de prison. Elle a agi de la sorte pour mettre en sécurité les 40 migrants qu’elle transportait dans son navire.

Carola Rackete Sea Watch

Carola Rackete Sea Watch

Vendredi 28 juin, après 31 jours, Anna et Silvia ont mis fin à leur grève de la faim par laquelle elles protestaient contre la section AS2 (« Haute Surveillance 2 ») de la prison d’Aquila (voir notre article). Plusieurs autres prisonniers et prisonnières qui avaient suivi Anna et Silvia dans leur grève ont également recommencé à manger.
Silvia a été transférée à la prison des Vallette à Turin, pour être présente, mardi 2 juillet, à un procès pour le blocage d’une procédure d’expulsion locative.

Anna Silvia

Anna Silvia

Le Sea Watch 3 a accosté de force dans la nuit de vendredi à samedi dans le port de Lampedusa, et sa capitaine Carola Rackete a été arrêtée, avant que ne débarquent 40 migrants bloqués à bord depuis 17 jours.

Mercredi, la capitaine Carola Rackete avait forcé le blocus des eaux territoriales italiennes imposé par le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini (voir notre article). Mais le navire avait dû s’arrêter à un mille en face du petit port de Lampedusa et était resté bloqué là depuis. Dans la nuit de vendredi à samedi, Carola Rackete a finalement choisi de forcer le passage malgré la vedette de police chargée de l’en empêcher. La police est ensuite montée à bord pour arrêter la capitaine. Elle risque jusqu’à 10 ans de prison.

Carola Rackete Sea Watch

Aujourd’hui, le navire humanitaire Sea-Watch 3 a annoncé qu’il forçait le blocus des eaux territoriales italiennes au large de l’île de Lampedusa pour débarquer les 42 migrants épuisés et bloqués à bord depuis quatorze jours. Les relevés des sites de trafic maritime confirment que le navire est entré dans les eaux italiennes à la mi-journée.

Les migrants, secourus dans les eaux internationales par l’équipage du navire humanitaire Sea-Watch 3, dérivaient depuis le 12 juin dans le canal de Sicile, au large de Lampedusa, sans possibilité de débarquer nulle part. La capitaine du Sea-Watch 3, Carola Rackete, et les responsables de l’ONG risquent des poursuites pour aide à l’immigration clandestine, ainsi que la saisie du bateau et une amende de 50 000 euros, conformément à un nouveau décret de Matteo Salvini. Une autre capitaine de Sea-Watch, Pia Klemp, risque 20 ans de prison en Italie pour ses activités de sauvetage de migrants (voir notre article).

Le navire humanitaire Sea-Watch 3

Le tribunal de Turin a rejeté les mesures de surveillance spéciales à l’encontre de deux internationalistes qui s’étaient rendus au Rojava. La décision concernant les trois autres internationalistes a été reportée à une date ultérieure. Cinq militants internationalistes italiens qui se sont rendus au Rojava faisaient face à des mesures répressives lorsque la police a demandé à la Cour de se prononcer sur des ordres d’expulsion et une surveillance spéciale (voir notre article).

internationalistes turin

La grève de la faim pour la fermeture de la section AS2 (« Haute Surveillance 2 ») de la prison d’Aquila, lancée par les prisonnières anarchistes Anna Beniamino et Silvia Ruggeri le 29 mai (voir cet article) se poursuit et s’étend. Les prisonniers anarchistes Salvatore Vespertino, Giovanni Ghezzi, Alfredo Cospito, Marco Bisesti et Luca Dolce ont rejoint la grève de la faim.

Anna et Silvia AS2

Anna et Silvia AS2

Silvia et Anna, détenues dans la prison L’Aquila, ont entamé une grève de la faim le 29 mai pour protester contre leurs conditions de détention dans l’aile de haute sécurité (AS2), une version assouplie du régime 41 bis. Anna a été arrêtée en 2016 dans le cadre de l’opération « Scripta Manent » (voir notre article) et Silvia était visée par l’opération « Scintilla » et a été arrêtée lors de l’expulsion de l’Asilo Occupato à Turin le 7 février de cette année (voir notre article). Le régime 41 bis est un régime de détention particulièrement dure, qui vise notamment à isoler le ou la détenu-e de son entourage social, à l’intérieur et à l’extérieur de la prison. Nadia Lioce (combattante des Brigades Rouges PCC) reste, par exemple, soumise à ce régime carcéral particulièrement violent.

Nous reproduisons la déclaration qui annonce leur grève de la faim, ainsi que leur revendication :
« Depuis près de deux mois, nous sommes enfermées dans la section féminine AS2 de L’Aquila, les conditions de détention, issues d’une réglementation à l’odeur d’un 41bis assoupli, sont désormais connues, ici et à l’extérieur.
Nous sommes convaincues qu’aucune amélioration puisse et ne doit être demandée, non seulement pour des questions objectives et structurelles de la section jaune (ex-41bis) : toute la prison est presque exclusivement destinée au régime 41bis, donc élargir un peu le maillage des règles de la section nous semble de mauvais goût et impraticable vu les circonstances encore plus lourdes vécues à quelques mètres, nous ne pouvons pas ne pas penser à tous ceux et celles qui se battent depuis des années cumulant des blâmes et procès. À cela s’ajoute la tentative maladroite de la DAP [département de l’administration pénitentiaire] pour rentrer dans leurs frais, en créant une section mixte anarchico-islamique, qui se concrétise par une nouvelle interdiction de rencontre dans la section elle-même, avec un isolement qui perdure.
Il y a des conditions d’emprisonnement, communes ou spéciales, encore pires que celles de L’Aquila. Ce n’est pas une bonne raison pour ne pas s’opposer à ce qu’ils imposent ici.
Nous ne mangerons plus de ce pain : le 29 mai, nous entamerons une grève de la faim pour demander le transfert de cette prison et la fermeture de cette section infâme. »

Anna et Silvia AS2

Pia Klemp a participé au sauvetage de réfugiés dans la méditerranée avec l’association Sea-Watch. Elle est maintenant accusée par la justice italienne d’aide à l’immigration illégale. Le parquet exige une peine de prison de 20 ans. Pour ses investigations, le parquet a eu recourt à des écoutes téléphoniques et à des agents infiltrés. Dans le cadre de ses six missions en tant que capitaine des bateaux de sauvetage Sea-Watch 3 et Iuventa, Pia Klemp dit avoir pu sauver les vies de 5000 personnes.

Pia Klemp Sea Watch

Pia Klemp Sea Watch

La DIGOS, dilligentée par le parquet de Venise, a arrêté Juan Fernandez Sorroche, un anarchiste espagnol âgé de 42 ans et résident à Brescia. Il est soupçonné d’être l’un de ceux qui ont placé la bombe au siège de la Ligue à Villorba di Treviso le 16 août dernier. L’arrestation date du 22 mai. La police prétend avoir des traces de son ADN (provenant de la sueur) sur les fils de la bombe et sur les lettres de réclamation. Manuel Oxoli, 38 ans, de Brescia, a aussi été arrêté pour avoir « favorisé le crime par son inaction ».

L’attaque contre le siège de la Ligue

L'attaque contre le siège de la Ligue