Mercredi 6 février au soir, la police a procédé à une opération d’expulsion contre « l’Asile », une occupation historique de Turin. Durant cette opération la police a également procédé à l’arrestation de plusieurs militants engagés dans la lutte contre les centres d’expulsion pour migrants sous l’accusation terrorisme. Les militants expulsés et arrêtés ont reçu le soutien du mouvement No-Tav habitué à ces techniques de répression. Plus d’infos ici

Pour rappel, une conférence aura lieu le dimanche 17 février à Bruxelles sur le mouvement No Tav à Turin (voir notre article).

No Tav

No Tav

Depuis 1990, un vaste mouvement de lutte « No TAV » s’oppose au projet de TGV entre Lyon-Turin. La résistance s’est cristallisée dans la vallée de Suse, à 50km de Turin. L’éventail des luttes est à la mesure de son ancrage: manifestations de masse, occupations de terrains, désobéissance civiles et incendies volontaires. La répression répond massivement par des milliers de poursuites et des centaines de condamnation. Les chantiers transformés en camps retranchés sont défendus par l’armée.

Où en est le No TAV aujourd’hui ? Où en sont les luttes, la répression et la solidarité ? Ce sont quelques-unes des questions qui seront abordées avec Valter Ferrarato, membre du No TAV et de la section turinoise du Secours Rouge. Après avoir été condamné à 9 mois pour avoir résisté face à la police devant le tribunal de Turin le 26 juillet 2013. Le procès d’appel débutera le 26 février.

Conférence/débat en français et en italien ce 17 février à 18h, au Local Sacco-Vanzetti, 54 Chaussée de Forest, 1060 Saint-Gilles.

No Tav

Paolo, Davide, Jak, Eddy et Jacopo, cinq internationalistes de Turin qui ont soutenu la révolution au Rojava dans le cadre des YPG, devaient comparaitre au palais de justice suite à la demande de la Digos (police politique) de leur imposer des mesures de surveillance spéciale et l’interdiction de séjourner dans la ville (voir notre article). L’audience avait lieu ce mercredi après-midi. Une soixantaine de personnes, dont une délégation internationale du SRI, ont assuré une présence solidaire à l’audience et devant le palais de justice. Le tribunal a refusé de laisser entrer les journalistes puis décidé de renvoyer tout à dans deux mois, le 25 mars.

Lire la déclaration du Secours Rouge International à propos du procès de Turin

Rassemblement solidaire devant le palais de justice à Turin (Archive)

Alors que Cesare Battisti est arrivé ce lundi 14 janvier en Italie pour y purger une peine de réclusion à perpétuité (voir notre article), Matteo Salvini compte écrire une lettre à Emmanuel Macron pour réclamer à la France l’extradition de 30 autres anciens militants ayant pratiqué la lutte armée durant les années de plomb.

Parmi eux on peut compter Giorgio Pietrostefani, un des fondateurs de Lotta Continua, et les ex-membres des Brigades rouges Simonetta Giorgieri, Carla Vendetti et Sergio Tornaghi. Tous ces militants s’étaient réfugié en France à l’époque de Mitterrand car ce dernier avait promis de ne pas extrader de militants recherchés pour raisons politiques.

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

Cesare Battisti, en cavale depuis décembre, a été capturé en Bolivie et devrait en principe être livré prochainement par le Brésil à l’Italie où il a été condamné à une peine à perpétuité. Un avion, avec à son bord des membres de la police et des services secrets italiens, est parti pour la Bolivie, où l’ex-militant des « Prolétaires armés pour le communisme » a été arrêté. C’est dans la ville de Santa Cruz de la Sierra que l’arrestation a eu lieu. Selon le quotidien italien Corriere della sera, le fugitif de 64 ans a été repéré dans la rue samedi en fin d’après-midi par une équipe spéciale d’Interpol. Battisti a vécu exilé au Brésil depuis 2004, après avoir passé près de 15 ans en France.

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

Le 3 janvier, la Digos (police politique) de Turin ont notifié une surveillance spéciale d’une durée de deux ans, avec une interdiction de rester à Turin, contre Paolo, Davide, Jak, Eddy et Jacopo, cinq internationalistes qui ont soutenu la révolution au Rojava dans le cadre des YPG. Ces internationalistes sont actifs dans le mouvement No-TAV et le centre occupé Askatasuna.

Une des cinq personnes visées, Paolo, faisait déjà l’objet d’une assignation à domicile. Il avait quitté Turin pour aller au Rojava en mars 2018 alors qu’il était sous une procédure suite à des affrontements avec la police. Une audience a été fixée le 23 janvier à 10 heures à la demande faite par le procureur de Turin.

Internationalistes au Rojava, Paolo est au centre

Internationalistes au Rojava, Paolo est au centre

Conformément à sa promesse de campagne (lire notre article), Jair Bolsonaro a exigé que soit rédigé et signé l’acte d’extradition de Cesare Battisti. En amont des élections, le nouveau premier ministre fasciste avait promis de faire livrer l’ancien membre du groupe Proletari armati per il comunismo, condamné à plusieurs peines de prison à vie et réfugié au Brésil depuis 2007. Le président du Brésil Michel Temer a signé le document ce vendredi et un mandat de détention préventive a été émis jeudi soir par le juge Luiz Fux, pour éviter « une quelconque tentative de fuite ». Vendredi, la Police fédérale a débuté les recherches pour le localiser. L’homme résidait ces dernières années à Cananeia, petite ville côtière de l’Etat de Sao Paulo (sud-est).
Son avocat avait annoncé, peu avant l’annonce de la signature de l’acte d’extradition, qu’un recours avait été déposé devant la Cour suprême pour demander une révision de la décision du juge.

Cesare Battisti

Cesare Battisti

Jeudi 8 novembre 7 personnes, françaises, suisses et italiennes comparaissaient au tribunal de Gap dans le cadre de l’affaire « de Briançon » (voir notre article précédent). Accusé.es d’aide à l’entrée irrégulière d’étrangers sur le territoire français le procureur a demandé des peines de 12 mois de prison dont 8 avec sursis pour deux d’entre eux et des peines de 6 mois avec sursis pour les cinq autres prévenu.es.

Le procès s’est tenu dans une ambiance tendue. A l’intérieur du tribunal certains accusé.es ont voulu souligner le caractère politique de ce procès et ont tenu à parler du contexte global du problème migratoire. La présidente elle a tenu a écarter toute politique des débats, « Ici on fait du droit, rien que du droit ». A l’extérieur du tribunal des centaines de militant.es c’étaient réuni.es pour soutenir les accusé.es. Une manifestation et un rassemblement se sont tenus tout le long de la journée. La police était présente en nombre. Des barrages avec fouille et contrôle d’identité ont eu lieu toute la journée sur tous les accès de la ville de Gap plusieurs convois de soutien se sont retrouvé bloqués dans la région. La police a déclaré être à la recherche « d’armes, munitions et stupéfiants ».

Le verdict sera rendu le 13 décembre.

Manifestation de soutien aux 7 de Briançon

Après l’élection du président fascistes au Brésil le ministre italien de l’Intérieur a tweeté: « Après des années de discussions, je demanderai le retour en Italie du terroriste rouge Battisti (…) J’ai hâte de rencontrer Bolsonaro, je suis heureux de me rendre personnellement au Brésil pour aller chercher Battisti et l’emmener dans les prisons de la patrie ». Jair Bolsonaro a promis de faire livrer à Matteo Salvini l’écrivain Cesare Battisti, ancien membre du groupe Proletari armati per il comunismo, condamné à plusieurs peines de prison à vie et réfugié au Brésil depuis 2007.

« Bolsonaro peut dire ce qu’il veut, je suis protégé par la Cour suprême. Ce ne sont que des paroles, des fanfaronnades. Il ne peut rien faire, il y a une justice et je suis protégé par la justice », a déclaré Cesare Battisti à Radio Rai. Jusqu’à récemment, Battisti vivait à Cananéia, un village de pêcheurs situé sur la côte de São Paulo.

Cesare Battisti

Cesare Battisti

7 militant.es de France, Suisse et Italie seront à Gap le 8 novembre prochain. Ils/Elles risquent jusqu’à 10 ans de prison et 750.000 euros d’amende pour « aide à l’entrée sur le territoire français d’étrangers en situation irrégulière, le tout en bande organisée ». Ces militant.es avaient participé à une marche contre les frontières le 22 avril passé en réponse aux provocations d’un groupe néo-fasciste à la frontière franco-italienne.

Deux suisses et une italienne avaient été arrêté.es le jour même et ont déjà passé plus d’un mois en détention préventive (notre précédent article sur l’affaire). Par la suite et après une enquête 3 autres militant.es français.es ont été arrêté.es et devront aussi se présenter au tribunal. Plusieurs collectifs de soutien appellent à des mobilisations durant le procès et à se rendre à Gap le 8 novembre.

Manifestation solidaire des inculpés de Briançon

Manifestation solidaire des inculpés de Briançon