Ce jeudi 3 août 2017, la police a défoncé les portes de plusieurs maisons à Florence, Rome et Lecce, pour arrêter huit anarchistes de Florence. Il s’agirait du résultat de l’enquête menée par la DIGOS et l’antiterrorisme pour deux épisodes. Le premier, un engin explosif déposé devant une librairie liée à Casapound pendant la nuit du nouvel an dernier, où le policier-artificier a perdu une main et un œil au cours de l’opération de déminage (Voir notre article). Le second pour le jet d’un cocktail Molotov contre une caserne des carabiniers à Florence le 21 avril dernier. La police dit avoir procédé à l’identification par le biais d’écoutes téléphoniques, de filatures et de prélèvements ADN. Les chefs d’inculpation sont : tentative d’homicide pour les cinq de la première affaire, fabrication, détention et transport dans un lieu public d’un engin explosif ou incendiaire, ainsi que dégradation aggravée pour tous et association de malfaiteurs. La police serait encore à la recherche d’autres personnes.

Durant la perquisition du squat de la Riottosa, les anarchistes sont allés sur le toit pour résister pendant plusieurs heures aux arrestations et à l’expulsion du lieu, occupé depuis dix ans, tandis que d’autres personnes manifestaient leur solidarité aux abords du lieu assiégé par la police.

Le lieu de l’explosion à Florence

Sur les 56 arrestations judiciaires effectuées durant le G20, 35 personnes sont toujours détenues dont 22 militants internationaux. Parmi ces derniers: 6 Italiens, 3 Français, 2 Néerlandais, un Espagnol, un Suisse, un Hongrois, un Serbe, un Sénégalais, un Roumain, un Autrichien, un Polonais et un Tchèque. Les internationaux sont gardés en détention parce que l’état allemand prétend un « risque de fuite ».

Les adresses des 6 Italiens

RICCARDO LUPANO
Jva billwerder
Dweerlandweg n° 100
22113 hamburg
Germany

EMILIANO PULEO
Jva billwerder
Dweerlandweg n° 100
22113 hamburg
Germany

ORAZIO SCIUTO
Jva billwerder
Dweerlandweg n° 100
22113 hamburg
Germany

ALESSANDRO RAPISARDA
Jva billwerder
Dweerlandweg n° 100
22113 hamburg
Germany

MARIA ROCCO
Jva billwerder
Dweerlandweg n° 100
22113 hamburg
Germany

FABIO VETTOREL
Hahnofersand
21635 Jork
Germany

G20 à Hambourg

G20 à Hambourg

Des manifestants opposé à la construction d’un oléoduc se sont affrontés avec des policiers dans les Pouilles lundi soir. Ils campaient depuis mars dans le but d’empêcher l’arrachage d’oliviers centenaires pour permettre la construction du gazoduc TransAdriatic (TAP) qui verra le gaz naturel passer de la mer Caspienne en Italie. La police est intervenue à San Basilio, à Lecce, vers 2 heures du matin mardi, où les manifestants avaient bloqué la route, empêchant les entrepreneurs d’atteindre les arbres. Des militants ont endommagé deux camions utilisés par la compagnie, coupant leurs pneus et endommageant les phares. Mardi matin, il y avait encore une forte présence policière et des détournements de trafic.

Face à face manifestants policviers dans les Pouilles

Face à face manifestants policviers dans les Pouilles

L’Italie avait mis en place des mesures de sécurité imposantes en prévision de la venue des manifestants opposés au Sommet du G7. Le maire de de la station balnéaire de Giardini Naxos, juste à côté de Taormine, avait ordonné à toutes les entreprises locales de rester fermées pour la journée et les manifestants arrivant en ville ont été harcelés: arrestations avec fouilles et contrôles à plusieurs reprises. La manifestation a rassemblé environ 3000 personnes qui ont défilé dans les rues de Giardini Naxos, quand un groupe d’une centaine de personnes s’est détaché du défilé principal pour tenter de franchir le cordon de la police antiémeute. Les manifestants ont tenté de contourner les policiers en courant le long de la plage. La police a alors chargé et lancé des gaz lacrymogènes pour les disperser. Une ambulance a emporté, semble-t-il, au moins une personne blessée.

Affrontements à Giardini Naxos

Affrontements à Giardini Naxos

Mercredi 3 mai à 6h30 du matin, la police et les carabiniers ont fait irruption à l’Asilo Occupato et dans les occupations de Corso Giulio Cesare 45 et Borgo Dora 39 pour effectuer six arrestations. Une septième personne est recherchée mais n’a pas été trouvée. Les personnes arrêtées sont accusées d’avoir agressé en février dernier trois patrouilles de carabiniers qui étaient en train de contrôler les papiers de deux personnes près de l’Asilo. Les chefs d’inculpation sont violence à personnes dépositaires de l’autorité publique, séquestration de personne et dégradations.

Les carabiniers à l’entrée de l’Asilo occupato

Les carabiniers à l'entrée de l'Asilo occupato

Il y a quelques semaines, les enquêtes concernant l’opération « Scripta Manent » ont été clôturées. Après une audition préliminaire, le juge décidera de mettre en jugement les anarchistes soupçonnés. Avant-hier, mercredi 3 mai, le prisonnier anarchiste Alfredo Cospito a commencé une grève de la faim de dix jours contre la censure qui lui a été imposée par le procureur chargé du dossier « Scripta Manent », qui bloque presque toute la correspondance entrante et sortante. Alfredo demande à tous les camarades à l’extérieur d’envoyer des livres, des magazines, des lettres et des documents imprimés en général, en signe de protestation et en appui à sa grève.

Alfredo Cospito: Via Arginone, 327 – 44122 Ferrara, Italie

Alfredo Cospito

Alfredo Cospito

Des incidents ont eu lieu lors du défilé du premier mai à Turin entre les forces de sécurité et des militants des centres sociaux. Les problèmes ont commencé à l’entrée de la Via Roma, Piazza Castello, quand la police a bloqué les militants déterminés à se rendre à la Piazza San Carlo où parlait le dirigeant du syndicat CGIL. Il y a eu des heurts et des jets de pierres. Trois manifestants ont été arrêtés et emmenés au quartier général de la police, ils ont été accusés de résistance aux forces de l’ordre.

Les incidents de Turin

Un mouvement de protestation se tenait dans l’après-midi du 10 avril à Lucques alors que les ministres des Affaires étrangères du G7 se retrouvaient pour aborder plusieurs sujets, parmi lesquels la lutte contre le terrorisme, le nucléaire iranien, ou encore la situation en Syrie. Les manifestants ont défilé autour du centre historique de la cité toscane, interdit pour l’occasion aux voitures et quasiment vidé de ses touristes en raisons des mesures de sécurité. Les manifestants brandissaient des banderoles hostiles à la tenue du G7 et scandaient des slogans comme : «Vos guerres, nos morts, chassons les patrons du monde». Le sommet des chefs d’Etat des sept pays les plus industrialisés aura quant à lui lieu les 26 et 27 mai 2017. Des heurts ont éclaté quand des manifestants ont tenté de rompre l’imposant cordon de sécurité pour s’approcher du centre historique.

Les affrontements hier à Lucques

Les affrontements hier à Lucques

À Vintimille (Ventimiglia), trois bénévoles français sont accusés d’avoir donné à manger à des migrants et font désormais l’objet d’une enquête. Les personnes migrantes passent par cette ville espérant franchir la frontière et entrer sur le territoire français. Un décret municipal, signé en août 2016 par le maire de la ville interdit de donner de la nourriture aux migrants en dehors du centre officiel. Mais cet arrêté n’a jusqu’à présent jamais été appliqué. Ce décret fait partie des nombreux « crimes de solidarité » ayant été adoptés en Italie et à travers l’Europe : il participe à la criminalisation de la solidarité envers les personnes en situation de migration et les réfugiés.

Les forces de l’ordre italiennes face à des migrants et des activistes réfugiés sur les rochers de Vintimille (archives)

Les forces de l'ordre italiennes face à des migrants et des activistes réfugiés sur les rochers de Vintimille (archives)

Des affrontements se sont produits hier samedi à Naples entre la police et des manifestants antifasciste qui protestaient contre la venue du chef de la Ligue du Nord, Matteo Salvini. Les forces de l’ordre ont fait usage d’un canon à eau et de gaz lacrymogènes pour disperser quelques centaines de manifestants cagoulés ou casqués, qui sont sorti d’une manifestation de masse avant de lancer des pierres et des bouteilles incendiaires. Les incidents se sont produits dans l’ouest de la ville, près du stade de football San Paolo.

Les affrontements hier à Naples

Les affrontements hier à Naples