Une enquête menée par le parquet de Potenza, et rendue publique mardi 9 janvier, les mauvais traitements infligésd aux migrants détenus dans le CPR (centre de rétention pour rapatriement) de Palazzo San Gervasio, dans le sud de l’Italie. Ces maltraitances consistaient principalement en l’administration massive et forcée – voire parfois cachée – de drogues tranquillisantes, sans aucune nécessité médicale, dans le seul but de simplifier le maintien de l’ordre. 1 315 paquets de gouttes et de comprimés de Rivotril avaient été prescrits aux étrangers enfermés dans le CPR entre janvier et décembre 2018. Le Ritrovil, utilisé pour traiter l’anxiété, des symptômes dépressifs ou encore l’épilepsie, est consommé par les toxicomanes et peut provoquer une forte dépendances. Lorsque la dépendance était devenue incontrôlable, l’administration du CPR diluait le médicament dans de l’eau, ou l’ajoutait au lait lors du déjeuner. « Nous avons remarqué que ce médicament provoquait un état de stupeur chez les plus jeunes, ce qui nous a poussé à demander aux médecins de réduire les doses et de ne pas continuer à l’administrer. Cependant, il n’a jamais cessé d’être administré, même à fortes doses : jusqu’à 40 gouttes à la fois, parfois trois fois par jour », a expliqué une infirmière à la justice.

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Le procès contre trois antifascistes pour les heurts avec les néo-nazis durant le Jour de l’honneur 2023, devrait commencer le 29 janvier, à Budapest. Deux d’entre elles, Tobi et Ilaria, se trouvent toujours en détention préventive en Hongrie. Deux sont maintenant accusé.es de la préparation d’un acte délictueux et d’appartenance à une association de malfaiteurs. La troisième (Ilaria) est accusée d’avoir participé à au moins un délit et d’appartenir à une association de malfaiteurs. Pour cela, le procureur exige actuellement une peine d’onze ans de prison dans le cas qu’elle fasse des aveux le premier jour de procès, sinon elle risque jusqu’à 16 ans de prison. Le chef d’inculpation originel de « violence contre un membre de la communauté » ne tenait visiblement plus débout dans cette affaire, parce qu’il s’agit d’un paragraphe de la loi hongroise sur la protection des minorités. Le procureur a dû conclure que les nazis ne constituent pas une minorité digne de protection. Les autorités en charge de l’enquête construisent donc une prétendue organisation criminelle internationale qui est censée être derrière les attaques contre les nazis.

La Hongrie a présenté une demande d’extradition à l’Allemagne pour Maja, arrêté.e en décembre dernier à Berlin (voir notre article). Comme elle l’a déjà fait pour l’antifasciste italien Gabriele détenu à Milan. Dans les prochaines semaines, la Cour d’appel de Berlin décidera si Maja sera extradé.e vers la Hongrie. 13 antifascistes sont encore recherchés en Europe par les autorités. La répression et les tentatives de briser la solidarité par rapport à cette affaire continuent aussi en Allemagne. Le 10 janvier, juste après un parloir avec Maja, deux de ses proches ont vu leur domicile perquisitionné par la police judiciaire du Land de Saxe. Pendant sept heures (de 20 heures à 3 heures du matin), « chaque page a été feuilletée, chaque pierre a été retournée ».

Le 9 janvier, au tribunal de Massa, a eu lieu, comme prévu, l’audience d’ouverture du procès avec jugement immédiat contre Gaia, Gino, Luigi et Paolo, qui sont aux arrestations domiciliaires, suite à l’opération policière Scripta Scelera du 8 août contre l’hebdomadaire anarchiste internationaliste Bezmotivny, qui a touché dix anarchistes (voir notre article), pour lesquels la Direction anti-mafia et anti-terrorisme du district de Gênes avait demandé la détention préventive.Cette première audience a été rapide. Il a d’abord été établi que le procès sera présidé par un juge unique. Une deuxième question a été la récente disposition qui veut que le transfert des compagnons au tribunal soit effectué sous escorte policière. La juge a confirmé cette disposition.

La procédure du procès avec jugement immédiat a été décidée suite à la requête du procureur, cautionnée par le juge d’instruction, de séparer partiellement les positions judiciaires en ce qui concerne les chefs d’inculpation de provocation aux crimes et délits et d’atteinte à l’honneur ou au prestige du président de la république. En ce qui concerne l’accusation en vertu de l’article 270 bis (association subversive avec finalité de terrorisme ou de renversement de l’ordre démocratique) le procureur a présenté un recours en Cassation contre l’ordonnance du tribunal des libertés de Gênes, qui, le 28 août, avait révoqué les mesures de contrôle judiciaire pour ce délit associatif, les laissant inchangées en qui concerne les autres accusations. L’audience en cassation a été récemment fixée pour le 21 février, à la Cour de cassation, à Rome.

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Une manifestation non autorisée d’étudiants s’est déplacé du Panthéon vers la Piazza di Montecitorio vendredi après-midi, essayant d’atteindre la Chambre et le Palais Chigi. Les forces de l’ordre ont chargé les étudiants manifestants après que certains d’entre eux auraient tenté de franchir un cordon de police.  Quelques dizaines de manifestants ont été nassés par la police anti-émeute. Les manifestants appartiennent à des collectifs autonomes romains qui protestent contre la politique du gouvernement Meloni en matière d’occupation des écoles. Les participants au cortège avaient l’intention de remettre une lettre (« Lettre des écoles occupées aux plus hautes fonctions de notre pays ») au ministre de l’Éducation, Giuseppe Valditara.

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Lundi 23 octobre s’est tenue à Trente l’audience en appel de l’opération policière « senza nome ». Agnese était accusée de complicité avec Juan, dans sa cavale, et de fabrication de faux documents. Massimo était accusé d’extorsion, pour avoir demandé à une radio locale de lire un texte sur les décès en prison de mars 2020. Juan, quant à lui, était accusé d’une attaque contre le Tribunal d’application des peines de Trente, en 2014. Agnese a été condamnée seulement pour la complicité avec la cavale de Juan, à 8 mois. La peine qu’elle avait reçu au procès de premier degré était de deux ans. Massimo a été condamné à 6 mois pour violence indirecte, tandis qu’au premier degré il avait reçu une condamnation à un an et un mois, pour extorsion. Juan a été acquitté il avait été condamné en premier degré à trois ans, six mois et vingt jours.

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Le 23 octobre est tombé le verdict de l’audience du 19 octobre du tribunal d’application des peines de Rome : l’instance de levée anticipée de la mesure de détention en régime 41-bis, pour le prisonnier anarchiste Alfredo Cospito, a été rejetée. En cette occasion, malgré le fait que certaines services de l’anti-terrorisme aient exprimé des avis favorables à la levée de la mesure de détention en 41-bis, ce qui a primé est la volonté politique de garder Alfredo en ce régime de détention.

Alfredo Cospito

Alfredo Cospito

 

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Le 19 octobre, au Tribunal d’application des peines de Rome, aura lieu une audience concernant l’enfermement d’Alfredo en régime 41-bis. L’État, par le biais du parquet de Turin, a demandé à plusieurs reprises sa condamnation à l’emprisonnement à perpétuité avec période de sûreté illimitée. La Cour de Cassation avait émis en juillet 2022 une condamnation contre Alfredo pour un « attentat-massacre »… sans victime. Quelques mois auparavant, Alfredo Cospito avait été transféré du régime Haute sécurité à celui 41-bis, car coupable d’entretenir des rapports avec des journaux anarchistes. Le verdict de la Cour constitutionnelle du 18 avril, suivi le lendemain de la suspension de la grève de la faim d’Alfredo, a évité une condamnation à la perpétuité avec période de sûreté illimitée, ce qui était un des objectifs de la mobilisation. Pour atteindre le second objectif, la levée du 41bis, un rassemblement solidaire aura lieu à Rome jeudi 19 octobre, via Triboniano, à 9 heures.

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Le 4 octobre a été notifié le durcissement des mesures préventives à l’encontre de deux anarchistes poursuivis dans le cadre de l’opération contre le bimensuel Bezmotivny (voir notre article). Suite à des rapports de la DIGOS sur des prétendues violations des mesures précédemment imposées, le juge d’instruction a ordonné le transfert en prison de Gino Vatteroni (qui était aux arrestations domiciliaires avec toutes les restrictions) et le durcissement de la mesure de contrôle judiciaire pour Veronica (à l’origine elle avait reçu l’interdiction de sortir de la commune de résidence, avec interdiction de sortir de chez elle de 19 heures à 7h, maintenant elle a été placée aux arrestations domiciliaires avec toutes les restrictions).

 

 

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Le 1er septembre est tombée la décision de l’audience de confirmation pour les mesures de contrôle judiciaire fixées par le juge d’instruction dans le cadre de l’opération Scripta Scelera contre le bimensuel anarchiste internationaliste Bezmotivny. Le procureur de la Direction anti-mafia et antiterrorisme du district de Gênes, avait demandé à deux reprises (en juillet 2022 et en mars 2023) la détention préventive en prison pour dix anarchistes, inculpés de « provocation aux crimes et aux délits  avec la circonstance aggravante de la finalité de terrorisme » et d’« offense à l’honneur et au prestige du président de la république » en plus que pour presse clandestine. La deuxième requête d’arrestations a porté à l’ordonnance du juge d’instruction qui a fixé les mesures de contrôle judiciaire (quatre arrestations domiciliaires avec toutes les contraintes et le bracelet électronique, cinq interdictions de sortir de la commune de résidence, avec l’interdiction de sortir de chez soi de 19h à 7h) et ordonné l’opération répressive du 8 août 2023, à savoir la perquisitions domiciliaires pour les dix inculpés et du Circolo Culturale Anarchico Gogliardo Fiaschi à Carrare, des grosses saisies de publications anarchistes et révolutionnaires, ainsi que de téléphones, d’ordinateurs, etc. (voir notre article – et photo).

Suite à l’audience de confirmation du 28 août, toutes les mesures de contrôle pour les neufs anarchistes restent donc les mêmes : quatre arrestations domiciliaires avec toutes les contraintes et le bracelet électronique, quatre interdictions de sortir de la commune de résidence, avec l’interdiction de sortir de chez soi la nuit, un (qui, lui aussi, avait déjà l’interdiction de sortir de la commune de résidence et de sortir de chez soi la nuit) placé aux arrestations domiciliaires « simples ».

 

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Alfredo Cospito, actuellement détenu dans la prison de Bancali (Sassari), va bien physiquement et a repris du poids, après les six mois de grève de la faim. Malheureusement, il reçoit très peu de courrier, presque pas, et la prison ne lui communique même pas toujours quand ils retiennent des lettres, des cartes postales ou des télégrammes qui lui sont adressés. Un appel a été lanc& à lui écrire des lettres ou des cartes postales en utilisant des lettres recommandées avec avis de réception, pour augmenter la possibilité qu’on les lui donne, ou bien, si la prison les garde, qu’il en soit informé. Alfredo Cospito / Casa Circondariale « G. Bacchiddu » / Strada provinciale 56, n.c. 4 / Località Bancali / 07100 – Sassari (Italie).

Lire l’analyse-bilan du Secours Rouge de Turin sur les 11 mois de lutte en solidarité avec Alfredo Cospito

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