Un militant mapuche de 22 ans, Rafael Nahuel, a été tué et deux autres blessés par balles dans une opération lancée par les forces de sécurité argentines contre les indigènes résidant dans le sud du pays. Ce sont les troupes de la Marine qui, procédant à l’évacuation de terres mapuche dans la région du lac Mascardi, à 35 kilomètres de Bariloche, décrétée « parc national » par l’Argentine, se sont heurtées à des manifestants de la Resistencia Ancestral Mapuche (RAM), un mouvement né en 2013 dans le but de recouvrer les terres mapuche du sud de l’Argentine et du Chili entre les mains de l’État et du privé. De nombreuses manifestations de protestations on eu lieu depuis dans toute l’Argentine.

Rafael Nahuel

Rafael Nahuel

Héctor Llaitul (leader de l’organisation mapuche CAM, Coordinadora Arauco-Malleco) et sept autres Mapuches ont été arrêtés hier dans une série de perquisitions, l’opération « Huracán » (« Ouragan ») visant la communauté mapuche orchestrée par la GOPE (Groupe d’Opérations de Police Spéciales) dans les régions VIII (Biobío) et XIV (Fleuves). Ils sont accusés de différentes actions de « violence rurale à caractère terroriste », des incendies qui ont visé des camions et une églises. Les arrestations ont été très violentes, les personnes arrêtées ainsi que leurs parents présents au moment des perquisitions ont été tabassées par les policiers.

Chili: Huit dirigeants mapuches arrêtés et suspectés pour des attaques indendiaires

Santiago Maldonado, un artisan de 28 ans, originaire de Buenos Aires, a disparu depuis le 1e août, il a été vu pour la dernière fois dans une manifestation de la communauté mapuche, alors que la gendarmerie chargeait violemment les manifestants. Santiago a été embarqué par les gendarmes qui l’ont passé à tabac, ils auraient ensuite voulu attendre que les marques de coups s’estompent avant de le relâcher, mais il n’a toujours pas été retrouvé, faisant craindre le pire. L’état nie même l’avoir arrêté et offre l’équivalent de 24.000€ pour tout renseignement permettant de le retrouver, mais ce mouvement n’a convaincu personne. Même Amnesty International a officiellement exigé « une réponse » de l’état argentin.

Vidéo d’une manifestation de soutien à Santiago.

Manifestation à Buenos Aires le 7 août pour la

Manifestation à Buenos Aires le 7 août pour la

Des manifestants mapuches sont descendus dans les rues de Santiago mardi pour protester contre l’arrestation de leur cheffe spirituelle, Francisca Linconao machi. La mobilisation a commencé pacifiquement, mais a pris fin avec l’intervention de la police anti-émeute qui a utilisé des canons à eau pour disperser les manifestants et arrêté plusieurs d’entre eux. Linconao est accusé d’avoir participé à l’incendie d’une propriété qui a causé la mort, en 2013, d’un homme d’affaires Werner Luchsinger occupant des terres spoliées. Presque 650.000 des 17 millions de Chiliens appartiennent au plus grand groupe autochtone du pays, les Mapuches. Des dizaines de Mapuches sont poursuivis pour incendies volontaires contre des infrastructures gouvernementales et les entreprises forestières, hydroélectrique dans la région d’Araucanie.

Manifestants mapuches

Manifestants mapuches

La police chilienne a réprimé avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes une manifestation Mapuche à Santiago du Chili. Des centaines de partisans et parents d’une dirigeante traditionnel mapuche, Francisca Linconao, emprisonnée et en grève de la faim, se sont rassemblés lundi après-midi devant les tribunaux de la capitale pour protester contre son arrestation et contre toutes par les arrestations de Mapuches dans la région de l’Araucanie dans le sud du Chili. Au moins cinq personnes ont été arrêtées et quatre policiers ont été blessés dans des incidents lors de cette manifestation. Les organisations mapuches ont tenu le même jour une autre manifestation au Palais de La Moneda à Santiago. Le rassemblement a également été dispersé par l’intervention des Carabiniers qui ont arrêté une douzaine de personnes.

Les Mapuches à Santiago

Les Mapuches àLes Mapuches à Santiago (archive)

Vers 22h le 5 février, Mijael Carbone Queipul, porte parole de l’Alliance Territoriale Mapuche a été sorti de son véhicule par une quinzaine d’agents de la GOPE répartis dans trois véhicules blindés. Il a été tabassé et les policiers ont écarté les témoins en menaçant d’utiliser leurs carabines. Les parents du militants ont à leur tour été pris à partie par des policiers en allant demander des explications au commissariat.

Cette agression semble être extra-légale, les policiers auraient déclaré vouloir « faire justice eux-mêmes ». Mijael devra se présenter devant une audience le 2 mars prochain pour faire le constat des lésions.

Mijael Carbone Queipul

Mijael Carbone Queipul

De violentes émeutes ont eu lieu hier à Santiago au cours d’une marche commémorant le huitième anniversaire de l’assassinat de Matías Catrileo, un jeune militant Mapuche, par un policier. Des groupes de manifestants masqués ont attaqué des commerces et des banques et affronté la police anti-émeute avec des pierres et des cocktails Molotov. Il y a eu au moins trois arrestations.

Matthias Catrileo, un étudiant en agronomie avait occupé un domaine, avec d’autres jeunes mapuches, le 3 janvier 2008. La police avait brutalement mis fin à l’occupation, et le policier Walter Ramirez avait abattu Matthias Catrileo. Le policier invoquait la légitime défense, mais au procès, les experts médico-légaux ont montré que sa version était mensongère. Il a été condamné à trois ans de prison, mais avec sursis et en restant dans les rangs de la police.

Affrontements hier à Santiago

Affrontements hier à Santiago

La grande manifestation des communautés mapuches a commencé hier à 11H30 à Santiago avec bannières, peintures et tambours. Les principales revendications des organisations mapuches sont la libération des prisonniers politiques et la récupération des terres ancestrales situées dans les régions de Bio Bio et d’Araucanie. A la fin de la mobilisation, des manifestants masqués ont lancé divers objets sur la police, donnant lieu à une confrontation qui a abouti à des émeutes à Alameda. La police a fait usage de gaz et de canons à eau.

Affrontements à la manifestation mapuche

Ce mardi, 22 septembre, Cristian Levinao ex-prisonnier politique mapuche, condamné à 10 ans de prison, qui était dans la clandestinité depuis le 15 juillet, a été arrêtés par la police chilienne dans une commune rurale de la région de Chomio. La police a également arrêté le photographe Felipe Duran qui se trouvait avec lui. La police a exposé à la presse des armes et des explosifs qu’ils auraient trouvé à l’endroit où Felipe et Cristian ont été arrêtés. Felipe Duran , il est arrivé,il y a quelques années à la ville de Temuco comme collaborateur de l’Agence internationale UPI, il s’est imposé comme un des photographes les plus engagés socialement. Il a dépeint le processus et la lutte du peuple chilien et le peuple Mapuche dans Wallmapu.

L’arrestation de Cristian Levinao


Quelques photos de Felipe Duran

L'arrestation de Cristian Levinao
Quelques photos de Felipe Duran

Une cinquantaine de personnes ont manifesté en solidarité avec les prisonniers révolutionnaires en grève de la faim au Chili et au Maroc. La manifestation a défilé du Cinquantenaire à l’ambassade du Chili en passant par l’ambassade du Maroc. Des chansons et messages de solidarité avec les prisonniers sahraouis et turques ont été lus en face des ambassades ainsi que des textes pour expliquer la situation des prisonniers.

Texte lu devant l’ambassade du Maroc

Entre temps, plusieurs groupes de prisonniers en grève de la faim ont arrêté leur grève au moins momentanément : c’est le cas des prisonniers mapuche, des prisonniers marocains, des anciens-prisonniers de Pinochet.

Voir les photos du rassemblement.

Manifestation pour les prisonniers politiques au Chili et au Maroc.

Manifestation pour les prisonniers politiques au Chili et au Maroc.