Jeudi à Aïn Sebaa, dans la banlieue de Casablanca, cinq militants du 20-Février ont été condamnés à un an de prison ferme et quatre autres à six mois pour « organisation d’une manifestation non autorisée » et « violences envers des fonctionnaires de police ».
Il avaient été interpellés avec deux autres militants le 6 avril durant une « marche nationale » ayant rassemblé quelque 10.000 personnes à Casablanca, à l’appel de trois des principaux syndicats du royaume, pour protester contre la politique du chef du gouvernement.
Des ONG affirment que ces militants ont été arrêtés après avoir scandé des slogans « contre le régime dans son ensemble ».

Environ 200 personnes ont manifesté hier dimanche à Rabat pour réclamer la libération de militants du mouvement pro-réformes du 20-Février, condamnés jeudi à des peines de six mois à un an de prison. Les manifestants, des militants mais aussi des proches des condamnés, ont défilé dans le calme en fin d’après-midi, sous surveillance policière, en scandant « Libérez nos détenus politiques ».

Maroc: Condamnations et manifestation

Le 7 mai à l’aube, l’activiste sahraoui Ghali Zougham, 30 ans, a été brutalement tabassé par la police après avoir monté le drapeau saharaoui sur le toit d’un immeuble du quartier. Il est blessé à la tête, et souffre d’une fracture au niveau du bassin et du fémur gauche. Le 11 mai , la police marocaine a arrêté le militant sahraoui Mohamed Baber, l’a tabassé publiquement puis amené à la préfecture où il a été torturé. Le 13 mai, une patrouille de police marocaine a arrêté le militant sahraoui Lehmad Mohamed parce qu’il portait un T-shirt de l’équipe algérienne de football. Les policiers ont voulu le forcer à dire qu’il est un marocain et devant son refus l’ont conduit vers Akdeim Izik où il a été torturé. Le même jour une autre patrouille a enlevé le militant sahraoui Salek Zraiginat devant la maison familiale. Il a été conduit à la préfecture de police où il a été torturé et interrogé pendant 5 heures sur ses activités indépendantistes.

Le 15 mai, après manifestation organisée par la coordination des associations sahraouies brutalement réprimée, Mohamed Azat 17 ans a été enlevé par la police et conduit par les policiers à l’oued Saguia où il a été torturé avant d’être abandonné là.

Suite aux affrontements politiques qui ont eu lieu dans les universités marocaines entre communistes et islamistes, le ministre de l’Intérieur a donné le feu vert aux forces de l’ordre d’intervenir à l’intérieur des campus universitaires pour maintenir l’ordre. Le ministre de l’Enseignement supérieur a conclu un accord avec le ministre de l’Intérieur sur le rétablissement de la « garde universitaire », un corps de police tristement célèbre dans les années ’80.

Les autorités marocaines ont expulsé lundi 5 au matin, une délégation norvégienne conduite par le vice-président du Parti du Travail de la ville de Bergen qui tentait s’enquérir de la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine. C’est la troisième délégation norvégienne à être expulsée du Sahara Occidental en moins d’un mois.

Le 2 mai, la police marocaine avait une nouvelle fois violemment dispersé deux rassemblements indépendantistes en marge de la visite d’une délégation de l’ONU. Une quinzaine de manifestants auraient été blessées à Dakhla et à Laâyoune. Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mardi une résolution qui appelle à améliorer les droits de l’Homme dans la région mais n’instaure pas de mécanisme de contrôle. C’est une victoire pour la diplomatie marocaine.

Quatre étudiants, soupçonnés d’avoir participé aux violents affrontements qui ont eu lieu jeudi à l’université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès, faisant un mort (un militant islamiste) et deux blessés, ont été interpellés dimanche. Ces nouvelles interpellations portent à huit le nombre d’étudiants qui ont été arrêtés dans le cadre de ces incidents ayant opposé à la faculté des sciences les islamistes d’Attajdid Tollabi aux communistes de Voie Démocratique Basiste (Annahj Dimocrati Al Qaidi). 

Dimanche, quatre étudiants ont été déférés par la police judiciaire devant le procureur général près la cour d’appel de Fès qui a décidé de les présenter au juge d’instruction.

 Trois d’entre eux, accusés notamment d' »homicide volontaire avec préméditation », ont été placés en détention préventive à la prison Ain Kadous, alors que le quatrième mis en cause a été libéré.

Les affrontements à l’arme blanche ont éclaté quand les étudiants de la Voie Démocratique ont voulu empêcher une table ronde organisée par les islamistes qui avaient invité un islamiste impliqué dans l’assassinat de Benaissa Ait Eljid, un étudiant communiste, tué au début des années 90.

Des centaines des Sahraouis ont organisé samedi 5 des manifestations à Boujdour , El Aaiun et Smara, en appel à la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis détenus dans les prisons marocaines.Les manifestants ont scandé des slogans rejetant le procès militaire et appelant à l’annulation des jugements injustes contre les prisonniers politiques sahraouis ainsi que la libération de tous les prisonniers sahraouis.

Les forces auxiliaires, la police et la gendarmerie marocaines ont intervenu brutalement pour disperser les manifestations pacifiques, causant plusieurs blessant plusieurs d’entre eux, certains grièvement.

Maroc/Sahara: Manifestations pour les prisonniers politiques réprimées

Une délégation de députés européens issus de plusieurs partis de gauche entendaient séjourner à Laâyoune du 9 au 12 avril 2014, afin de rendre compte de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. Les autorités marocaines leur ont refusé le droit de se rendre sur place. Ces autorités empêchent systématiquement les observateurs de se rendre dans leur pays pour constater les violations des droits de l’homme : aussi bien à l’intérieur du Maroc qu’au Sahara occidental. Les seuls délégations qui ont le droit de se rendre au Sahara occidental sont celles qui représentent les positions officielles annexionnistes du Maroc.

Le 13 février, le centre d’appels « Total Call » à Casablanca, filiale du groupe de télécommunications Iliad (la maison mère de Free), a licencié cinq responsables de l’Union Marocaine du Travail (UMT) le lendemain de l’enregistrement officiel, en conformité avec la loi marocaine, d’un syndicat au sein de l’entreprise. Le syndicat U.M.T. demande leur réintégration immédiate.

Pas moins de 1000 étudiants et militants issus de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et du Mouvement du 20 février, ainsi que des diplômés-chômeurs, ont manifesté ce dimanche à Rabat pour commémorer les évènements du 23 mars 1965. Le rassemblement d’aujourd’hui revendiquait aussi une réforme de l’éducation. Il s’est déroulé dans le calme devant le Parlement.

Le 22 mars 1965, pour protester contre une réforme de l’enseignement, 15.000 étudiants et de lycéens se rassemblent dans un stade de foot puis marchent jusqu’au siège de la délégation de l’enseignement pour l’enseignement public. Ils n’y parviendront pas: les forces de l’ordre interviennent brutalement. Rendez-vous est pris pour le lendemain. Le lendemain, des milliers de personnes se rassemblent dans le centre-ville: les jeunes de la veille mais aussi leurs parents, les chômeurs et les habitants des quartiers populaires. Les chars de l’armée de Hassan II font leur apparition: les militaires ont l’ordre de tirer. il y aura plus de 1.000 morts, qui seront en majorité enterrées dans des fosses communes.

Maroc: Commémoration du massacre du 23 mars 1965

L’Association marocaine des droits humains (AMDH), une des principales ONG de défense des droits de l’Homme au Maroc, a dénoncé jeudi une campagne à son encontre. Elle pointe du doigt la répression de récentes manifestations ou encore des arrestations et poursuites contre certains de ses membres. L’AMDH a noté, durant les derniers mois, une tendance à la hausse des interventions musclées des pouvoirs publics pour se venger des militants de l’association. L’AMDH dénonce les dossiers judiciaires préfabriqués afin de poursuivre des militants. 11 de ses membres sont emprisonnés et 12 autres poursuivis en état de liberté provisoire. Trois d’entre eux, arrêtés en janvier à Kénitra, ont été condamnés à huit mois de prison ferme pour attroupement et humiliation de fonctionnaires publics. Ce mois, plusieurs sit-in à Fès, El Jadida et Tiflet ont par ailleurs été interdits ou réprimés par la force.