Des centaines des Sahraouis ont organisé samedi 5 des manifestations à Boujdour , El Aaiun et Smara, en appel à la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis détenus dans les prisons marocaines.Les manifestants ont scandé des slogans rejetant le procès militaire et appelant à l’annulation des jugements injustes contre les prisonniers politiques sahraouis ainsi que la libération de tous les prisonniers sahraouis.

Les forces auxiliaires, la police et la gendarmerie marocaines ont intervenu brutalement pour disperser les manifestations pacifiques, causant plusieurs blessant plusieurs d’entre eux, certains grièvement.

Maroc/Sahara: Manifestations pour les prisonniers politiques réprimées

Une délégation de députés européens issus de plusieurs partis de gauche entendaient séjourner à Laâyoune du 9 au 12 avril 2014, afin de rendre compte de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. Les autorités marocaines leur ont refusé le droit de se rendre sur place. Ces autorités empêchent systématiquement les observateurs de se rendre dans leur pays pour constater les violations des droits de l’homme : aussi bien à l’intérieur du Maroc qu’au Sahara occidental. Les seuls délégations qui ont le droit de se rendre au Sahara occidental sont celles qui représentent les positions officielles annexionnistes du Maroc.

Le 13 février, le centre d’appels « Total Call » à Casablanca, filiale du groupe de télécommunications Iliad (la maison mère de Free), a licencié cinq responsables de l’Union Marocaine du Travail (UMT) le lendemain de l’enregistrement officiel, en conformité avec la loi marocaine, d’un syndicat au sein de l’entreprise. Le syndicat U.M.T. demande leur réintégration immédiate.

Pas moins de 1000 étudiants et militants issus de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et du Mouvement du 20 février, ainsi que des diplômés-chômeurs, ont manifesté ce dimanche à Rabat pour commémorer les évènements du 23 mars 1965. Le rassemblement d’aujourd’hui revendiquait aussi une réforme de l’éducation. Il s’est déroulé dans le calme devant le Parlement.

Le 22 mars 1965, pour protester contre une réforme de l’enseignement, 15.000 étudiants et de lycéens se rassemblent dans un stade de foot puis marchent jusqu’au siège de la délégation de l’enseignement pour l’enseignement public. Ils n’y parviendront pas: les forces de l’ordre interviennent brutalement. Rendez-vous est pris pour le lendemain. Le lendemain, des milliers de personnes se rassemblent dans le centre-ville: les jeunes de la veille mais aussi leurs parents, les chômeurs et les habitants des quartiers populaires. Les chars de l’armée de Hassan II font leur apparition: les militaires ont l’ordre de tirer. il y aura plus de 1.000 morts, qui seront en majorité enterrées dans des fosses communes.

Maroc: Commémoration du massacre du 23 mars 1965

L’Association marocaine des droits humains (AMDH), une des principales ONG de défense des droits de l’Homme au Maroc, a dénoncé jeudi une campagne à son encontre. Elle pointe du doigt la répression de récentes manifestations ou encore des arrestations et poursuites contre certains de ses membres. L’AMDH a noté, durant les derniers mois, une tendance à la hausse des interventions musclées des pouvoirs publics pour se venger des militants de l’association. L’AMDH dénonce les dossiers judiciaires préfabriqués afin de poursuivre des militants. 11 de ses membres sont emprisonnés et 12 autres poursuivis en état de liberté provisoire. Trois d’entre eux, arrêtés en janvier à Kénitra, ont été condamnés à huit mois de prison ferme pour attroupement et humiliation de fonctionnaires publics. Ce mois, plusieurs sit-in à Fès, El Jadida et Tiflet ont par ailleurs été interdits ou réprimés par la force.

La prochaine comparution devant le tribunal militaire de Rabat de M’barek Daoudi, arrêté le 26 septembre dernier, met en évidence la volonté des autorités marocaines de continuer à masquer les exécutions extra-judiciaires de Saharouis dans les années ’70. Cet ex-militaire des forces armées, parti à la retraite en 2008, est devenu alors un militant pro-sahraoui, sans faire mystère de ses trente-trois années au service de l’armée marocaine et des exactions dont il dit avoir été témoin.

Interviewé en juillet 2013 depuis la prison de Salé, où il est incarcéré, cet homme dit ainsi avoir été présent le 12 février 1976 dans la zone d’Amgala, et avoir été témoin de l’exécution de deux femmes, à 700 mètres du lieu où le corps de huit Sahraouis (dont deux mineurs), assassiné le même jour, ont été identifiés le mois passé par une équipe espagnole (photo). Plus de 400 Sahraouis sont actuellement recensés comme victimes d’une disparition forcée.

Maroc/Sahara: Découverte de charniers

Sept policiers se seraient rendus jeudi à la résidence de l’ambassadeur du Maroc pour notifier une convocation émanant d’un juge d’instruction au directeur général de la surveillance du territoire. L’association Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) a demandé aux autorités françaises de profiter de la présence dans l’Hexagone d’Abdellatif Hammouchi, pour l’auditionner au sujet de deux plaintes pour torture au sein du centre de détention marocain de Temara, qui dépendrait de la Direction générale marocaine de la surveillance du territoire (DGST). Abdellatif Hammouchi accompagnait jeudi le ministre marocain de l’Intérieur Mohamed Hassad pour un G4 formé avec ses homologues français, espagnol et portugais. Le Maroc a dénoncé « la violation des règles et usages diplomatiques » et le Ministère des affaires étrangères français a présenté ses excuses au Maroc.

Des policiers marocains ont violemment dispersé un rassemblement dans la ville de Laayoune après la visite d’un ministre britannique samedi soir. Plus d’une centaine de militants, parmi lesquels de nombreuses femmes, s’étaient rassemblés dans le quartier de Maatallah pour réclamer, entre autre, la libération des prisonniers politiques saharouis. Malgré les efforts des autorités pour empêcher tout rassemblement en marge de cette visite officielle, celui-ci a bien eu lieu. Mais toutes les personnes qui ont tenté de manifesté ou de scander un slogan ont été attaqué par des policiers, principalement en civil.

Répression à Laayoune

Répression à Laayoune

Au Sahara Occidental, le Maroc poursuit la répression en toute impunité. La population sahraouie continue les manifestations pour revendiquer l’élargissement des prérogatives de la MINURSO aux droits de l’homme.
A El Aaiun deux jeunes ont été agressés par une patrouille de la police marocaine pour avoir accompagné des observateurs suédois venus s’enquérir de la situation des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis. La Chambre criminelle de la Cour d’appel d’Agadir a condamné, le 4 février Mohamed Jghagha à une peine d’un an de prison. Il avait été arrêté le 19 octobre 2013, à la ville d’Assa , pour sa participation à des manifestations pacifiques pour protester contre l’attaque des autorités marocaines au camp de toile organisé dans cette ville pour revendiquer des droits sociaux.

Les prisonniers politiques sahraouis incarcérés à la prison locale dans la ville marocaine de Tiznit ont entamé une grève de la faim de prévention de 24 heures pour dénoncer les violations continues et persistantes de leurs droits.

Abdeslam Loumadi a été arrêté à son domicile le 21 janvier dernier suite à une descente policière organisée sans mandat ni autorisation légale. Il est actuellement détenu à la prison Carcel Negra de Laâyoune. Samedi, il a entamé une grève de la faim illimitée pour dénoncer les violences dont il est victime depuis son arrestation. Il exige l’ouverture d’une enquête sur les tortures subies et sur les menaces de viol proférées contre lui. Il demande également son transfert vers une prison où sont détenus d’autres prisonniers politiques sahraouis.

Abdeslam Loumadi

Abdeslam Loumadi