Trois prisonniers politiques sahraouis suivent depuis le 13 février une grève de la faim illimitée. Ils protestent contre leur détention illégale, réclament l’amélioration leurs conditions de détention à l’intérieur de la prison locale de Marrakech, ainsi que leurs droits légitimes garantis par les Conventions et traités internationaux, en tant que prisonniers d’opinion. Les autorités carcérales marocaines persistent dans leur rejet des revendications légitimes de ces prisonniers politiques sahraouis, ont précisé leurs familles.

Brahim Baryaz et Alisalem Ablagh ont été arrêtés le 13 février 2009 à Guelmim (sud du Maroc) pour avoir manifesté en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui et du respect des droits de l’homme au Sahara occidental. Les deux jeunes sahraouis ont été torturés par la police marocaine en pleine rue, conduits vers le commissariat de la police de la même ville et soumis aux interrogatoires sous le commandement des tortionnaires marocains avant d’être abandonnés à l’aube dans un ‘état lamentable’ à l’intérieur de commissariat après avoir été transférés à la prison de Marrakech. Quant à Khalihnna Abulhassan, il a été arrêté le 13 avril 2009 à la ville de Marrakech en raison de ses activités syndicales et politiques au sein des universités marocaines. Il a été condamné par la cour de première instance à deux ans de prison ferme.

Après 33 jours de privation de nourriture, les grévistes présentent une grave détérioration de leur état de santé avec des symptômes tels que perte de la sensibilité des extrémités, perte de masse musculaire, maux de tête et crampes, fatigue, faiblesse, évanouissements, nausée et vomissement, perte de conscience et coma. Les trois prisonniers politiques ont été transférés transitoirement dans la clinique de la prison où ils ont été soumis à de fortes pressions pour se réalimenter mais en vain. On a tenté de leur faire signer des déclarations déchargeant les autorités de toute responsabilité concernant l’évolution de leur santé. Les familles des prisonniers en grève de la faim expriment leur préoccupation face à la dégradation de la santé des prisonniers et en rendent responsable les autorités pénitentiaires de ce qui peut arriver à leurs fils et demandent une enquête indépendante. Elles ont mené, mercredi 18, une grève de faim de 24 heures en signe de solidarité inconditionnelle avec leurs fils.

Le militant et défenseur des droits humains, Rachid Sgheir, a été enlevé à Dakhla (ville occupé par le régime marocain, au Sahara occidental), le 13 mars 2009, à l’intérieur du tribunal de première instance de Dakhla par des agents de services secrets marocains notamment ceux de Larbi Hreiz à Dakhla, et le Directeur du Département de la Sûreté du Territoire (DST) à Dakhla. Sgheir Rachid s’était rendu au tribunal pour porter plainte contre la tentative d’enlèvement qui s’était déroulée la veille… Rachid Sgheir a été emmené en voiture pour une destination inconnue. Rachid Sgheir est membre du Comité contre la torture de Dakhla, en tant que militant sahraoui, il a vécu à plusieurs reprises, des détentions arbitraires, des tortures et des intimidations par les services marocains. Récemment, il a été emprisonné pendant la visite de la délégation ad hoc du Parlement européen.

Rachid Sgheir

Rachid Sgheir

Mardi 10 mars, un des témoins de l’affaire des détenus politique à Marrakech – groupe de Zahra – a été victime d’une opération d’enlèvement. Il s’agit du militant basiste Mohamed El Mouden, qui a été embarqué par quatre agents dans une voiture de police. Il s’agit du deuxième témoin enlevé dans cette même affaire, après la militante Mariem Bahmmou.

Les détenus politiques du mouvement estudiantin marocain ont fait l’objet d’une autre séance de torture le 6 mars 2009 à la prison de Ain Kadoss à Fez, suite à leur réunion pour discuter et coordonner entre eux les autres formes de résistance pour défendre leurs droits ainsi que les droits de tous les détenus politiques. L’intervention des forces répressives contre ce rassemblement des étudiants a été brutale. Au vu de la non reconnaissance de leurs droits par le régime existant au Maroc, les 10 étudiants détenus en prison de Fez ont décidés d’entrer en grève de faim de 10 jours à compter du samedi 7 mars 2009.

Khadija Ziane a 35 ans. Présidente de l’association des femmes d’Ifni aït Baâmrane, elle est aussi membre de l’association Aït Baâmrane pour le développement et du centre marocain des droits de l’homme. Khadija Ziane s’est tout naturellement insurgée contre la répression menée par les autorités marocaines dans la région en juin dernier, elle a témoigné courageusement des exactions perpétrées par la police marocaine. Elle a soutenu et accompagné les prisonniers politiques et leurs familles.

Les autorités marocaines ont procédé à l’enlèvement de Khadija Ziane le 28 juillet dernier, à la prison d’Inzegane à Agadir, alors qu’elle accompagnait les familles pour rendre visite aux prisonniers. Depuis, Khadija est incarcérée à la prison d’Inezegane à Agadir. Elle sera jugée le 12 février prochain avec les prisonniers politiques de Sidi Ifni Aït Baâmrane, incarcérés depuis les événements sans être jugés.

Khadija Ziane

Contacter le Comité de Soutien de Khadija Ziane

Khadija Ziane

16 détenus parmi les prisonniers politiques de Sidi Ifni-Aïtbaâmranne poursuivent leur grève de la faim illimitée pour le 7 janvier. Ils sont victimes d’enlèvements et d’arrestations arbitraires pendant ou suite aux événements de protestations populaires de Sidi Ifni. Ils sont incarcérés avec des détenus de droits communs, dans des cellules exiguës d’à peine 22 mètres carrés, où s’entassent 87 prisonniers. Plusieurs d’entre eux souffrent de pathologies graves et ils ont besoin d’interventions médicales urgentes, de soins et de régime alimentaire adapté. Brahim Barra souffre de graves problèmes rénaux, son cas nécessite une intervention chirurgicale urgente; Hassan Agharbi a des problèmes de prostate; Al Houari Assawlajane a un intestin artificiel et souffre d’asthme aigu; Karim Chara souffre d’un kyste au foie; Ahgoun Ahmed souffre de graves problèmes au niveau de la colonne vertébrale. Leur grève de la faim se poursuit dans l’indifférence des autorités marocaines. Seul le procureur s’est rendu à la prison de Tiznit pour dissuader les grévistes de poursuivre leur grève de la faim. Il a essuyé un refus catégorique. Malgré l’inquiétude pour la santé des leurs, le soutien des familles reste infaillible.

Liste des grévistes de la faim

Groupe de la prison d’Inzegane: Karim Chara; Atbib Abdelkader; Brahim Barra; Zakaria Rifi; Hassan Agharbi; Zine el Abidine Erradi.

Groupe de la prison de Tiznit: El Amrani Mohamed; Alkasbi Mustapha; Aarab Omar; Azzedine Amhil; Brahim Harbili; Al Houari Assawlajane; Miloud Boutkat; Abderahmane Dahbi; Boumzough El Houseine; Ahgoun Ahmed.

Les militants de la Voie Démocratique Basiste à Marrakech, dans le cadre de l’Union Nationale des Etudiants du Maroc, avaient organisé le 28 décembre une manifestation en solidarité avec le peuple palestinien, conformément à leurs principes puisqu’ils considèrent cette cause comme étant une cause nationale. Cette manifestation a été sauvagement réprimée par les Forces d’intervention rapide. Le bilan est très lourd:

-5 détenus dont trois sont poursuivis, et deux sont encore en état de détention, l’un d’eux est le frère aîné de deux détenus du groupe de Zahra Boudkour qui est Toufik Chouini dont personne ne sait ou il est actuellement après sa détention, l’autre s’appelle Mimia Mohamed.

-18 blessés qui ont été transmis à l’hopital Bnou Tofail à Marrakech en mauvais état. L’un d’eux qui, Abderrazak El Agadiri est mort le 1er janvier à 4 heure du matin aux urgences de l’hopital. Abderrazak El Agadairi était un étudiant de 21 ans, militant marxiste-léniniste de l’organisation Voie Démocratique Basiste

-Un étudiant hospitalisé (en réalité cliniquement mort) depuis le dimanche 28 décembre 2008 suite à la répression sanglante de la marche pacifique organisée par les étudiants de Marrakech en solidarité avec le peuple palestinien est décédé. Sur instruction policière, son nom est resté secret (rappelons le cas d’Abdellatif Zeroual).

-L’étudiant Mohammed O., militant de la Voie Démocratique, gravement blessé la nuit du dimanche 28 décembre 2008 (double fracture de crâne) se trouve dans un état critique.

-Les étudiants arrêtés la même nuit ont tous été relâchés, sauf Taoufik Chouili (frère des deux Chouili du groupe des 18, étudiants prisonniers politiques, incarcérés à Marrakech depuis mai 2008).

-La militante étudiante, Meriam Bahammou, kidnappée il y a quelques jours vient d’être relâchée, mais poursuivie en liberté provisoire.

Au Maroc ce n’est pas la première fois que les forces de l’ordre agressent des citoyens à coup de matraques jusqu’à la mort alors qu’ils manifestent leur solidarité avec le peuple palestinien. Sana avait juste 13 ans quand elle a été frappée en 2002 et est décédée des suites de ces violences, Zoubida Khalifa et Adil Ajraoui sont tombés eux en 1987 alors qu’ils manifestaient aussi en solidarité avec le peuple palestinien. Au Maroc, la solidarité avec le peuple palestinien tue!

Abderrazak El Agadairi

Abderrazak El Agadairi

Samedi 22 novembre, ElMardi Fatima, militante basiste (marxiste-léniniste), étudiante en faculté de Droit de la Ville de Meknes a été arrêtée suite à une confrontation avec les forces de l’ordre lors d’une manifestation. Cette arrestation est dans la continuité d’une forte répression suivant une vague de lutte dans les universités marocaines. Plusieurs universités marocaines (Casablanca, Rabat, Fès, Agadir, Oujda, Tétouan, Meknès, Taza, Nador, Settat, Errachidia,…) ont connu ces derniers jours des affrontements violents entre policiers et étudiants. Jeudi dernier, de violents affrontements ont opposé les forces de police et les étudiants durant plusieurs heures à l’Université de Fès. Plusieurs blessés et interpellations ont été constatés dans les rangs des étudiants et des étudiantes de cette même université. Plusieurs diplômés chômeurs se sont joints au mouvement. Ainsi, quelque 3.000 grévistes auraient participé à ce rassemblement. Le dispositif sécuritaire qui encerclait les facultés de Dhar El Mehraz (Fès) est intervenu violemment pour disperser les manifestants. Depuis, des éléments de la police marocaine occupent les lieux.

La situation a dégénéré après une manifestation de soutien aux étudiants arrêtés en début d’année à Marrakech, Taza, Meknès et Errachidia. Cette manifestation était aussi l’occasion de rappeler leur revendication quant à l’amélioration de leur situation sociale très dégradée. ‘Ce sont des revendications justes‘, explique un membre de l’Union nationale des étudiants marocains (UNEM). Les protestataires réclament l’amélioration de leurs conditions de vie et d’études qui poussent bon nombre d’étudiants à abandonner ou à travailler pour pouvoir survivre.

Les grévistes se disent déterminés à durcir leur mouvement de protestation jusqu’à ce qu’une issue soit trouvée à leurs revendications. Les cours sont interrompus depuis plus d’une semaine et environ 400 étudiants mènent une grève de la faim. Une cinquantaine d’étudiants ont été interpellés dimanche à Casablanca lors d’un violent incident entre des groupes d’étudiants et la police, a reconnu la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). D’autre part, cinq autres militants basistes ont été arrêtés à Agadir au sud du Maroc, et ils sont toujours détenus.

Deux étudiants ont succombé à leurs blessures, lundi soir, alors qu’un troisième est en observation à l’hôpital, après avoir été écrasés par un bus. Les victimes faisaient partie d’un groupe de plusieurs étudiants et étudiantes qui manifestaient à la gare routière d’Agadir. Une des revendications étudiantes est la gratuité des transports.

Appel à l’opinion nationale et internationale – Appel à l’opinion militante – Appel à toutes les forces progressistes et révolutionnaires

Appel à toutes les forces de résistance. Liberté pour les 24 prisonniers militants et militantes politiques ‘Voie Démocratique’ (marxistes-léninistes) composantes majoritaires au sein de l’UNEM.

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