L’esclavage a officiellement été aboli en 1981 en Mauritanie, mais le phénomène et les pratiques qui y sont liées perdurent néanmoins. C’est ainsi que les descendants d’esclaves qui travaillent la terre sans aucun droit sont obligés de donner une part de leur récolte à leurs maîtres traditionnels. Trois dirigeants du mouvement abolitionniste (IRA, anti-esclavagiste) ont été condamnées à deux de prison ferme et incarcérés à Aleg (centre). Ils ont commencé hier lundi une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements, les abus qu’ils subissent depuis leur arrivée à la prison. Ils avaient été condamnés le 15 janvier par la Cour correctionnelle de Rosso (sud) notamment pour « appartenance à une organisation non reconnue ». Sept autres personnes arrêtées avec eux avaient été relachées.

Le sit-in des centaines de travailleurs de la Société Nationale Industrielle et Minière de Mauritanie (SNIM) a été dispersé à gaz lacrymogène, vendredi à Zoueïrat dans le nord du pays. Les forces de l’ordre ont ensuite instauré un périmètre de sécurité autour du site qui abritait la manifestation au centre de la ville. Quelques heures plus tôt, l’un des trois trains de la société s’était immobilisé. L’équipage était en grève. Des bus ont été aussi envoyés sur les différents sites pour ramener les employés en ville.

Mercredi, les grévistes ont observé quatre heures d’arrêt de travail, ce qui aurait paralysé l’activité de la Société. Ils dénonçaient l’attitude «irresponsable” de la SNIM qu’ils ont accusé d’avoir suspendu pour 8 jours trois délégués du personnel: Ahmed Ould Aïbili, Mohamed Salem Ould Bijaar et Yaye Gaye. ALAKHBAR (Zoueirat). Jeudi, les grévistes avaient accordé un délai de 48 heures à l’administration de la SNIM pour répondre à leurs revendications. Mais l’administration à fait la sourde oreille. Les grévistes réclament l’application de l’accord signé en mai 2014 qui prévoit une “hausse considérable” des salaires. Ils exigent également le versement de prime de rendement estimée à 30% à chaque mois que la production atteigne un million 200.000 tonnes. Les employés demandent encore une prime de motivation qui doit être tirée des bénéfices que la société a réalisés l’an dernier.

Meeting des grévistes de la SNIM

Meeting des grévistes de la SNIM

En Mauritanie, plusieurs militants de la lutte contre l’esclavage ont été arrêtés mardi par la gendarmerie alors qu’ils participaient à une manifestation. Au moins neuf personnes sont toujours détenues à Rosso, une ville du sud du pays. Les militants ont été interdits de pénétrer dans la ville. On leur a fait comprendre que la marche de protestation n’avait pas été autorisée. Or, les militants avaient fait une demande écrite au préalable pour demander l’autorisation. Ce n’est pas la première fois que des militants anti-esclavagistes sont soumis à des intimidations. Les membres de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), qui a fait partie de la « caravane anti-esclavagiste » de mardi, ont déjà été arrêtés plusieurs fois.

Mauritanie: Arrestations de militants anti-esclavagistes

Des militants du Syndicat National des Etudiants de Mauritanie (SNEM) ont été arrêtés par la police suite au mot d’ordre de grève, lancé par les principaux syndicats étudiants. Il s’agit de Mouhamed Ibrahima Sarr, 2ème Secrétaire Général adjoint du SNEM, de Bouyagui harouna Sall Trésorier Général du SNEM, de Cheikhna Diakité Secrétaire aux affaires sportives, de Bass Oumar Président Section FLSH du SNEM, de Houdou Diop Secrétaire Général de Section FLSH

Deux blessés et trois arrestations, c’est le bilan provisoire des affrontements entre les transporteurs grévistes et les forces de l’ordre à Aioun dans l’est de la Mauritanie. Un des blessés aurait subi de multiples fractures, selon ses parents qui ont accusé les forces de l’ordre d' »avoir sciemment retardé son évacuation à l’hôpital. Le centre de la ville d’Aioun a été le théâtre hier d’accrochages entre les forces de l’ordre et les transporteurs remontés contre l’imposition de nouvelles taxes de l’autorité de régulation des transports qu’ils jugent exorbitantes.

13 dockers grévistes ont été arrêtés mardi à Nouakchott. Les 8 sont entre les mains de la Gendarmerie alors que les autres sont repartis dans différents commissariats de Nouakchott. Les dockers arrêtés sont Bah Ould Mata et Mohamed Ould Soueidahmed, (détenus par la gendarmerie), Mamina Ould Mohamed, Mohamed Ould Mamoudou et Mohamed Ould Mamady (détenus au commissariat El-Maina 2). Les autres arrêtés sont au commissariat de Tevragh Zeina.

Le lendemain (hier mercredi), un accord a été trouvé entre le ministère mauritanien de l’Equipement et des Transports et les dockers grévistes du Port de l’Amitié de Nouakchott, selon ces derniers qui tenaient leur énième sit-in devant les locaux dudit ministère. Le ministère a promis, entre autres, d’augmenter le prix de la manutention. Les dockers ont toutefois précisé qu’ils ne vont pas reprendre le travail avant que le dit accord ne soit effectivement appliqué. Ils ont donné deux jours au ministère pour y procéder.

Le Port autonome de Nouakchott a été le théâtre de violents affrontements entre les gendarmes et plusieurs centaines de dockers en grève. Ces affrontements ont fait un bilan de plusieurs blessés. Les manutentionnaires réclament une hausse du prix de la manutention (débarquement et embarquement de la tonne de fret maritime), une prise en charge médicale, etc. Le Bureau de la main d’oeuvre portuaire (BEMOP) prélève environ 30% du prix de la tonne dans le cadre des opérations de manutention. Les dockers dénoncent cette pratique et déplorent une absence totale de prise en charge médicale et de perspectives de retraite.

Le port a été interdit d’accès, même à la presse, par la gendarmerie nationale. «Nous avons reçu l’ordre de ne pas laisser entrer personne dans cette aire qui est une zone militaire», a indiqué à un journaliste un des gendarmes trouvé à l’entrée nord du Port Autonome de Nouakchott.

Mauritanie: Les dockers affrontent les gendarmes

De nouveaux et violents affrontements ont opposé travailleurs grévistes de la Mauritanian Copper Mine (MCM), opérant dans l’extraction de l’or dans la ville d’Akjoujt, aux forces de l’ordre, dimanche. Ces affrontements ont éclaté au moment où des ouvriers grévistes ont tenté de s’opposer à l’entrée d’un camion transportant des jaunes. La police est intervenue faisant usage de grenades lacrymogènes et de matraques. Plusieurs grévistes ont été blessés. Il y a une dizaine de jour un ouvrier avait été tué à la suite d’une intervention des forces de l’ordre pour réprimer une manifestation des travailleurs.

Un ouvrier a été tué et plusieurs ont été blessés dimanche lors de la dispersion par la police d’un sit-in d’ouvriers dans une mine de cuivre, en grève depuis jeudi à Akjoujt (250 km au nord de Nouakchott). Plusieurs autres ouvriers ont été blessés. La MCM, est une filiale à 80% de la société canadienne First Quantum Mineral, qui emploie plus de 1.500 travailleurs en Mauritanie. Selon les statistiques, elle produit annuellement près de 40.000 tonnes de cuivre brut. Les ouvriers de cette mine réclament des augmentations de salaires et d’autres avantages dont le droit au logement, la prise en charge de l’eau et de l’électricité notamment, prévu dans les conventions.

Mauritanie: Gréviste tué par la police