Des dirigeants du Comité d’Action Awaami du Gilgit Baltistan (AAC-GB) et du Parti Communiste Inqalabi (RCP) ont été arrêtés par la police pakistanaise. Le mouvement visé par la répression a débuté il y a plusieurs années, pour protester contre la fin des subventions du prix de la farine dans le Gilgit Baltistan, une région du nord du Pakistan. Des milliers de personnes y ont participé à travers toute la région. Cette mobilisation fut victorieuse et le gouvernement du Gilgit Baltistan dut satisfaire ses revendications. Ce mouvement s’est poursuivi et étendu dans tout le Gilgit Baltistan. La répression a alors commencé par des mesures de surveillances et par des premières arrestations.

La semaine dernière, la perspective d’un grand meeting de l’AAC-GB, prévu pour les 24 et 25 mai, a précipité la répression. Des mesures d’interdictions ont été prises, ce qui a provoqué une manifestation de protestation qui a été le théâtre de nombreuses arrestations pour « trouble à l’ordre public ». Le 15 mai, des manifestations pour réclamer la libération des prisonniers se sont tenues à Gilgit et Hunza. La police a arrêté d’autres militants. Parmi les personnes arrêtées se trouvent le président du AAC-GB, Ehsan Ali, son responsable des relations avec la presse, Mehboob Wali, le président des jeunes du AAC-GB, Asghar Shah, ainsi que Masood Ur Rehman et d’autres dirigeants du AAC-GB. Ehsan Ali est aussi le dirigeant du Parti Communiste Inqalabi dans le Gilgit Baltistan, tandis que Waheed Hassan et Asghar Shah sont aussi des membres dirigeants du parti.

Pour en savoir plus sur cette répression et sur l’appel à la solidarité

 

Des milliers de manifestants du Baloutchistan sont descendus dans la rue pour exiger la libération des militants et des dirigeants du Comité baloutche Yakjehti, dont l’activiste Mahrang Baloch arrêtée lors de la répression policière d’un sit-in de protestation à Quetta, le 22 mars (voir notre article). De grands rassemblements et sit-in ont eu lieu dans les villes de Dalbandin, Kalat, Mastung, Gwadar, Quetta, Hub Chowki et Turbat à l’appel du Comité baloutche Yakjehti. La police a réprimé brutalement les manifestations menées par des femmes, les attaquant à plusieurs endroits et ouvrant le feu à balles réelles sur une manifestation pacifique à Malir, Karachi. Le nombre de blessés ou tués n’a pas été communiqué.

Les forces de sécurité pakistanaises ont violemment dispersé, ce samedi 22 mars, un sit-in pacifique organisé à Quetta, la capitale du Baloutchistan. Le rassemblement dénonçait les disparitions forcées, les violences et la marginalisation de la communauté baloutche. Trois manifestants ont été tués et au moins 18 personnes ont été arrêtées, dont Mahrang Baloch, militante au sein du Comité de l’unité baloutche, dont elle a pris désormais la tête, organisatrice de ce sit-in et figure de la cause baloutche au Pakistan. Gaz lacrymogènes, coup de matraques et tirs à balles réelles au motif de troubles à l’ordre public ou des liens avec des groupes séparatistes, le déferlement d’une « violence d’État » et d’une volonté d’étouffer des voix dissidentes dans cette région où ont lieu attaques et affrontements entre la rébellion armée, principalement emmenée par l’Armée de libération du Baloutchistan (BLA), et les forces de sécurité.

L’attaque s’est produite dimanche soir, un camion citerne a explosé sur la route menant à l’aéroport de Karachi. La BLA (Armée de Libération du Baloutchistan) a déclaré avoir ciblé un convoi d’ingénieurs et d’investisseurs chinois arrivant de l’aéroport. La Chine, partenaire économique du Pakistan, investi notamment dans la région du Baloutchistan, riche en ressources naturelles. En août, des attaques coordonnées de la BLA ont fait des dizaines de victimes. Le mois suivant, cinq ingénieurs chinois ont été tués dans un attentat au nord-ouest du Pakistan. En 2020, les révolutionnaires baloutches ont pris pour cible la Bourse du Pakistan à Karachi, et en 2019, ils ont attaqué un hôtel de luxe à Gwadar, port stratégique financé par Pékin.

Des manifestations massives ont secoué le Cachemire pakistanais, en particulier la capitale Muzaffarabad, lorsque les habitants sont descendus dans la rue pour protester contre la lourdeur des impôts, l’inflation élevée et les pénuries d’électricité, et se sont heurtés aux forces de sécurité, entraînant la mort d’un policier et des dizaines de blessés. Des slogans « Azadi » (liberté) ont été entendus alors que des personnes en colère défilaient dans les rues.

Des dizaines de protestataires ont été arrêtés lors des affrontements avec les forces de sécurité qui ont également eu recours à des tirs de gaz lacrymogènes et à des tirs de balles en l’air pour mettre fin aux manifestations. Des affrontements auraient éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants dans de nombreuses régions du Cachemire pakistanais, en plus de Muzaffarabad, telles celles de Samahni, Sehansa, Mirpur, Rawalakot, Khuiratta, Tattapani et Hattian Bala., L’administration a déployé les paramilitaires des  Pakistan Rangers et du Frontier Corps pour réprimer les manifestations.

Une opération d’expulsion menée par la Capital Development Authority (CDA) a eu lieu à Chavillage, près de l’E11, et elle a donné lieu à d’intenses affrontements entre les résidents et les forces de sécurité. L’opération visait à récupérer des terrains appartenant au gouvernement qui avaient été illégalement occupés. Les zones ciblées par l’opération étaient Sinyari, Maira Beri et Chontra. Au cours de l’opération, une dizaine de propriétés ont été identifiées et marquées. Cette action a provoqué la colère des résidents locaux, qui ont riposté en jetant des pierres sur l’équipe anti-empiètement et sur la police. En réponse, la police a utilisé des lathi (cannes de bambous), des gaz lacrymogènes et a même tiré des coups de feu. Les troubles ne sont pas restés confinés à Chavillage ; les protestations se sont étendues aux routes adjacentes, entraînant d’autres perturbations dans la région.

L’Association des enseignants du primaire avait organisé jeudi une grande manifestation à Peshawar contre la baisse des pensions. Ils demandaient aussi un changement dans la structure actuelle du service des enseignants du primaire. La manifestation a provoqué des embouteillages massifs dans les zones environnantes. Entre-temps, le gouvernement provincial a refusé d’accepter les demandes des enseignants protestataires, sous prétexte qu’ils bloquaient les routes toute la journée au lieu de négocier. La police a été lancée contre les manifestants, blessant des  dizaines d’entre eux. Malgré les bombardements intenses de grenades lacrymogènes et les coups de matraque, la police n’a pas réussi à disperser les manifestants, car les enseignants ont tenu bon face à l’assaut. Les blessés ont été transportés d’urgence dans un hôpital local. La police a été jusqu’à arrêter certains enseignants qui recevaient des soins médicaux à l’hôpital. En réponse à cette répression, un grève totale a été déclenchée par les enseignants.

 

Des affrontements ont éclaté entre la police et des travailleurs affiliés au syndicat des employés du Baloutchistan qui manifestaient près de la maison du premier ministre, à Quetta. Un important contingent de policiers en tenue anti-émeute avait bouclé une route en érigeant des barricades. Ils ont tiré des grenades lacrymogènes sur les manifestants, qui ont tenté d’encercler la maison du premier ministre.

Les enseignants pakistanais manifestent samedi à Islamabad pour que leurs emplois contractuels soient déclarés permanents. Dans la capitale fédérale Islamabad, la police, qui avait bloqué la route menant à Bani Gala a chargé les manifestants à la matraque, procédant à 44 arrestations et utilisant des gaz lacrymogènes. Les manifestants ont résisté en lançant des pierres sur la police. Après les négociations, l’administration a décidé de libérer tous les manifestants arrêtés.

La loi de 2019 sur les autorités de santé régionales et de district (RDHA) est censé privatiser les soins de santé dans la province. Jeudi, la Grand Health Alliance, un groupe de médecins, paramédicaux, infirmiers et autres membres du personnels de santé, avait organisé une manifestation à l’hôpital universitaire de Khyber et avait planifié une manifestation au Lady Reading Hospital, hier vendredi. Les autorités de Peshawar ont, dans un geste sans précédent, interdit le rassemblement de plus de quatre personnes et plus dans les locaux de l’hôpital. Un grand nombre de policiers se sont positionnés dans l’hôpital le matin et lorsque les médecins ont tenté de pénétrer à l’intérieur des bousculades et des affrontements ont eu lieu, qui  se sont poursuivis pendant plus d’une heure. Plus de 15 manifestants ont été blessés.

Arrestation d'un manifestant