La vidéo de la mort de Nadim Nouwara, 17 ans, tué avec un autre jeune Palestinien le 15 mai en Cisjordanie occupée, lors des manifestations pour la « Nakba », avait montré les jeunes marchant tranquillement à l’ombre d’un bâtiment s’effondrer, touchés par des sniper israéliens, alors qu’ils ne représentaient aucune menace. Après la mort des deux jeunes, l’armée israélienne avait affirmé que ses soldats n’avaient utilisé des moyens anti-émeute et des balles caoutchoutées.

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Son corps a été exhumé mercredi pour une autopsie conduite par une équipe de médecins légistes composée de deux Israéliens, un Palestinien, un Danois et un Américain. Les experts sont clairement tombés d’accord sur la cause du décès: ‘il s’agissait d’un tir à balle réelle qui a transpersé la la poitrine. Les rayons X ont repéré des fragments de balle dans le corps. Les experts ont éliminé toute autre cause de décès, comme des balles caoutchoutées ou quoi que ce soit d’autre. La famille religieuse du deuxième Palestinien, Mohammad Oudeh, âgé de 16 ans, a refusé l’autopsie.

A l’appel de plusieurs mouvements palestiniens, les commerçants ont refusé d’ouvrir leur magasin durant la journée de jeudi aussi bien dans la vieille ville que dans le reste de Jérusalem-est. La grève doit prendre fin à 20H00 locales. Cette grève est un soutien à la grève de la faim des prisonniers palestiniens qui luttent contre la détention administrative, une pratique héritée de l’époque du mandat britannique sur la région, qui permet de détenir une personne sans inculpation ni jugement en vertu d’ordonnances militaires renouvelables indéfiniment.

250 détenus refusaient de s’alimenter, dont 80 étaient hospitalisés jeudi matin. Quelque 5000 Palestiniens sont actuellement emprisonnés en Israël, dont près de 200 en détention administrative. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé Israël à inculper ou libérer ces détenus retenus sans charge. Le Parlement israélien a approuvé lundi une proposition de législation qui autoriserait à alimenter de force les prisonniers palestiniens, mais une série de débats et de votes sont encore nécessaires pour qu’elle ait force de loi.

Le Service pénitentiaire israélien (IPS) a informé le comité des grévistes de la faim qu’il n’était pas dans son pouvoir de négocier avec les grévistes. D’autre part, bien que l’Association médicale israélienne s’oppose à la proposition de loi en vue de nourrir les grévistes de force, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré récemment que l’on trouvera bien des médecins israéliens qui se chargeront de cette alimentation forcée et il a également déclaré que le processus de promulgation de cette loi sur l’alimentation forcée sera accéléré, et ce, afin d’essayer de traiter du cas des actuels grévistes de la faim.

L’IPS et ses unités spéciales continuent à prendre des mesures punitives contre les grévistes de la faim: interdiction de toute communication avec le monde extérieur ; restriction de l’accès à leurs conseillers juridiques ; transfert continuel d’une prison à l’autre ; l’isolement ; enfermement solitaire de la direction des grévistes de la faim ; refus des visites de la famille ; et des amendes. Les grévistes de la faim sont gardés dans des sections et des cellules vides ; leurs vêtements et leurs objets personnels élémentaires ont été confisqués ; et on ne les autorise qu’à garder des tasses pour boire de l’eau. Dans certaines prisons, on les oblige à boire de l’eau sale des robinets ou de parcourir 40 mètres afin de pouvoir avoir de l’eau.

Les gardiens de la prison et les unités spéciales de l’IPS battent et insultent les grévistes de la faim quotidiennement, les forçant à se tenir debout pour le comptage, sans prendre du tout en considération leurs conditions de santé et leur incapacité à se tenir debout. En outre, les médecins et infirmières de l’IPS humilient et maltraitent aussi les grévistes. Des grévistes qui ont été transférés dans des hôpitaux civils (il y en a 80) y ont été mis aux fers sur leur lit même 24 heures sur 24.

Palestine: 43e jour de grève de la faim

Les forces israéliennes ont violemment dispersé une manifestation de solidarité avec les prisonniers grévistes de la faim, près du camp de réfugiés d’al-Arrub ce vendredi, tirant des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes les manifestants. Des centaines de Palestiniens et d’élus ont par ailleurs pris part à la manifestation dans la ville de Ramallah pour soutenir les 140 détenus administratifs sont en grève de la faim depuis 38 jours.

L’administration pénitentiaire israélienne a récemment distribué des tracts aux prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dénonçant officiellement un accord établi au préalable avec les prisonniers en 2012 sous les auspices égyptiennes. La grève actuelle a été lancé le 24 avril dernier, par 80 détenus, et beaucoup les ont rejoints depuis. Le ministre palestinien des Affaires des prisonniers en Cisjordanie, a déclaré hier que 1.500 prisonniers palestiniens se joindraient à une grève de la faim de masse ce dimanche.

Palestine: Manifestations de soutien aux grévistes de la faim

Les autorités pénitentiaires israéliennes ont hospitalisé 40 détenus palestiniens sur les 250 qui ont entamé une grève de la faim il y a un mois. Des centaines de prisonniers palestiniens observent refusent de s’alimenter en signe de protestation contre leur détention sans jugement et les conditions de leur incarcération.

Selon le groupe de défense des droits des prisonniers palestiniens « Addameer », les prisonniers grévistes sont maltraités, leurs cellules sont fouillées quotidiennement, les prisonniers n’ont été autorisés à changer de sous-vêtements que deux fois depuis le début de la grève de la faim et ils sont menottés dans leur cellules dix heures par jours. Les prisonniers se voient refuser un supplément de sel depuis deux semaines.

Palestine: 40 grévistes de la faim hospitalisés

À Bilin, près de Ramallah, l’armée a tiré des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des balles en acier recouvert de caoutchouc sur des participants à une manifestation de solidarité pour les plus de 100 prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes qui sont en grève de la faim depuis un mois. Les manifestants protestaient également contre l’incessante construction de colonies israéliennes et le « mur de séparation ».

Dans le village d’al-Masara, au sud de Bethléem, les forces israéliennes ont dispersé une manifestation de solidarité en faveur des prisonniers en grève de la faim. Les forces israéliennes se sont également attaquées à une manifestation hebdomadaire de soutien aux prisonniers dans le village de Nabi Saleh, où ils ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en acier recouverts de caoutchouc à l’entrée du village, provoquant un certain nombre de blessures et de suffocations.

Palestine: Répression de manifestations de soutien aux prisonniers

La vidéo est accablante pour l’armée israélienne. Des snipers israéliens ont tué deux adolescents et blessé un troisième le 15 mai dernier, jour de commémoration de la Nakba. Tous participaient, près de la prison d’Ofer, à une manifestation de solidarité avec les prisonniers en grève de la faim, en détention administrative. Nadeem Siam Nawara, 17 ans, et Mohammad Odeh Mahmoud Abu Daher, 16 ans, ont été mortellement blessés par balle. Le troisième adolescent, Mohammad Abdullah Hussein Al-Azzeh, 15 ans, a quant à lui survécu à ses blessures. Touché par des tirs dans le dos, il a été blessé au poumon gauche. Il est actuellement hospitalisé dans la ville de Ramallah.

La vidéo montre clairement qu’aucun des trois ne constituait un danger au moment où ils ont été tirés comme des lapins par des snipers israéliens.

Des centaines de Palestiniens se sont affrontés aux forces de sécurité israéliennes près du checkpoint de Beitunia , au nord de Jérusalem pendant le cortège funèbre de deux Palestiniens tués lors de la Journée de la Nakba. Des milliers de Palestiniens ont pris part à la procession funéraire de vendredi, marchant du village de Birzeit, près de Ramallah, au checkpoint Beitunia , où des centaines d’entre eux ont commencé les émeutes et ont affronté les forces de sécurité israéliennes déployées dans la zone. Deux manifestants ont été légèrement blessés par des balles caoutchouc-acier, six autres ont été arrêtés.

Il y a un manque de données disponibles publiquement sur la manière avec laquelle les Palestiniens sont arrêtés et détenus chaque mois par les autorités Israéliennes. Les quelques données fournies par les autorités israéliennes varient fortement d’un service à l’autre. Lorsque les Palestiniens sont arrêtés par les autorités Israéliennes, leur première escale se fait dans un centre d’interrogatoire. Quelques heures ou tout au plus trois mois plus tard – période durant laquelle ils n’ont pas le droit ou l’accès à des avocats ou à des soins médicaux – ils sont transférés vers un centre de détention en vue de leur procès. C’est seulement à cet instant qu’ils entrent dans un système pénitentiaire approprié.

Il est difficile de comptabiliser cette masse de Palestiniens arrêtés en permanence pour quelques heures ou quelques jours et qui n’apparaissent pas dans les décomptes officiels mensuel. Par exemple, les incidents survenus à Hébron en septembre 2013, pendant lesquels un soldat israélien a été tué dans d’intenses accrochages, environ 80 Palestiniens avaient été arrêtés mais plus de 1000 personnes ont été temporairement détenues, pendant qu’elles étaient enchaînées et interrogées dans la place publique. Or, le nombre des détentions temporaires a augmenté au cours des dernières années.

Deux jeunes Palestiniens ont été tués jeudi par l’armée israélienne en Cisjordanie pendant les manifestations pour la Nakba. La Nakba s’est traduite par l’exode de quelque 760.000 Palestiniens, aujourd’hui avec leurs descendants au nombre de plus de 5 millions, répartis essentiellement entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les Territoires palestiniens, seuls 160.000 restant dans ce qui est devenu Israël.

Blessés par balle à la poitrine lors de heurts avec les soldats israéliens près de la prison militaire d’Ofer, aux environs de Ramallah, deux Palestiniens de 17 et 20 ans sont décédés à l’hôpital où ils avaient été transportés. Quelque 200 jeunes Palestiniens se sont affrontés aux militaires israéliens dans cette zone de fréquentes frictions, après les manifestations commémoratives à Ramallah, où l’assistance a observé 66 secondes de silence.

Palestine: Deux manifestants tués près de Ramallah