Ce jeudi 27 janvier à 12h30 aura lieu une réunion-débat pour exposer et discuter de la situation du prisonnier Georges Ibrahim Abdallah. Ce meeting est organisé dans le cadre de la semaine contre la répression et aura lieu à l’Université de Toulouse II Le Mirail, amphi 9 (dans l’Arche).

Carte de solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah

Carte de solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah

Alors qu’entre le 5 et le 15 octobre dernier se sont déroulées des dizaines d’actions en soutien de la lutte menée par Ahmad Sa’adat (secrétaire général du FPLP emprisonné depuis mars 2006), celui-ci a été condamné à six mois supplémentaires en isolement. Cela fait plus de 500 jours que Sa’adat est détenu dans ces conditions, et elles ont été prolongée jusqu’au 21 avril 2011, date où elles seront à nouveau examinées.

Des actions et des événements se sont déroulés en Palestine, mais également aux Etats-Unis, au Canada, au Danemark, en Nouvelle-Zélande, en Irlande, en Grèce, au Liban, en Syrie et ailleurs dans le monde pour exiger la fin du régime auquel est soumis Sa’adat. Malgré les centaines de lettres et de pétitions, considérant le prisonnier comme ‘une menace permanente pour la sécurité’, les autorités israéliennes ont donc décidé de prolonger de six mois les mesures d’isolement: aucun contact avec les autres prisonniers, pas d’accès à la presse, pas de livres personnels, refus régulier de visites familiales, et de celles des avocats, …

Dans la nuit de lundi à mardi, l’armée israélienne a capturé quatre enfants palestiniens dans le quartier de Silwan, pendant des affrontements entre la police israélienne et les habitants palestiniens de Jérusalem-est. Alors que la rue principale était barrée, les enfants se sont retrouvés encerclés et ont commencés à lancer des pierres sur les soldats, qui ont répondu avec des bombes sonores, gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc.

Les soldats responsables de l’enlèvement font partis d’une unité bien particulière qui s’habillent vêtus comme des arabes pour pouvoir se glisser dans les quartiers palestiniens de la ville sans se faire repérer. Après avoir enlevés les enfants, ils se seraient coiffés de leur casquette de policier. Les quatre enfants enlevés sont, Jihad Zeitoun, Ayhab Shouiki, Biha’ al-Rajbi et Muhammad Mufid Mansour, respectivement âgés de douze, onze, douze et treize ans. Ils ont été placés tous les quatre en détention.

Suleiman Abduh Sayyam, âgé de dix ans, a été blessé durant les affrontements par une bombe sonore et une balle qui l’a touché à la jambe. Il n’a cependant pas été arrêté. Les policiers ont également pénétrés dans la maison de Umrad Mansour, huit ans, et emmenés ses parents pour un interrogatoire. La nuit précédente, la police avait déjà arrêté un adolescent de 17 ans, Simah Maher Sirhan, neveu du résistant Samir Sirhan.

Samedi 25 septembre, environ 7.500 prisonniers politiques détenus par Israël ont commencé une grève de la faim pour exiger la fin des attaques dont ils sont l’objet et pour une amélioration de leurs conditions de détention. La situation dans les prisons, camps de détention et centres d’interrogatoire israéliens est inimaginable. Des dizaines de prisoniers ont récemment été blessés après avoir été attaqués par les soldats qui surgissent en force dans leurs cellules pour les fouiller.

Le bureau politique du Front Populaire de Libération de la Palestine a appelé à une campagne de soutien à Ahmad Sa’adat, secrétaire général du FPLP, à la mi-octobre 2010, lorsque son maintien en isolement dans les geôles de l’occupation reviendra devant le tribunal. Sa’adat a passé plus d’un an et demi en isolement, le service des prisons et les services de la sécurité sioniste l’ayant qualifié de « menace permanente à la sécurité », justifiant ainsi son isolement loin des co-détenus, la restriction permanente de visites familiales et la privation d’accès aux informations et aux médias, aux livres et aux journaux.

Ahmad Sa’adat

Ahmad Sa'adat

Sentry Tech, surnommé ‘Spot and Shoot’ (Repère et Tire) est l’un des derniers dispositifs d’assassinat à distance développé par la Compagnie israélienne d’armement Rafael (l’ancienne division de la recherche en armement de l’armée israélienne), et maintenant firme gouvernementale autonome.

Il est opéré par des femmes soldats de 19-20 ans, situées loin de là dans une salle d’opération, qui ont la responsabilité de cibler et d’actionner les tirs des mitrailleuses télécommandées installées sur des tours de guet tous les quelques mètres le long de la grille électronique qui encercle Gaza. Ces opératrices sont assises devant un écran de télévision à partir duquel ils peuvent contrôler l’action avec une manette de style PlayStation. Elles doivent identifier les personnes suspectes qui approchent de la clôture et, si elles y sont autorisées par un agent, les exécuter en utilisant leurs manettes. Grâce à des capteurs audio fixés sur les tours, les femmes entendent le coup lorsqu’il tue la cible.

Ces jeunes femmes été choisies pour actionner les dispositifs de meurtre à distance à cause d’une pénurie de recrues masculines dans les unités de combat d’Israël. La demande pour de tels dispositifs a été en partie alimentée par une combinaison de niveaux de recrutement en déclin et d’une population moins prête à risquer la mort au combat. Les progrès rapides de la technologie ont sonné l’alarme à l’ONU. Philip Alston, le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, a mis en garde le mois dernier contre les dangers qui pourraient rapidement surgir d’une «mentalité meurtrière du style PlayStation».

L’armée israélienne, qui impose à l’intérieur de la clôture une zone interdite qui va jusqu’à 300 mètres et plus dans la minuscule enclave, a été fortement critiquée pour avoir ouvert le feu sur des civils entrés dans la zone fermée. Le système a été progressivement mis en place il y a deux ans pour la surveillance, mais ce n’est que récemment que les opératrices peuvent ouvrir le feu. L’armée a reconnu s’être servi de Sentry Tech en décembre pour tuer au moins deux Palestiniens à plusieurs centaines de mètres à l’intérieur de la clôture. L’armée israélienne, qui prévoit d’introduire la technologie le long d’autres lignes israéliennes de confrontation, refuse de dire combien de Palestiniens ont été tués par les mitrailleuses télécommandées dans la bande de Gaza. Selon les médias israéliens, il y a en plusieurs dizaines.

Tueries télécommandées à Gaza

Tueries télécommandées à Gaza

Le tribunal du district pour les affaires administratives de Bir Saba vient à nouveau de prononcer une décision refusant à Ahmad Sa’adat (secrétaire général du FPLP) les visites des membres de sa famille. De plus, le tribunal lui a interdit de recevoir les journaux en langue arabe et anglaise et ne l’a autorisé qu’à recevoir les journaux en hébreu. Depuis le 16 mars 2009, Ahmad Sa’adat n’a pu recevoir qu’une seule visite familiale. Il est évident que l’action des tribunaux fait partie intégrante de la décision politique d’Israël pour punir le militant à cause de son rôle dans le mouvement des prisonniers, ses positions politiques et son adhésion aux principes nationaux de défense du peuple palestinien et de ses droits fondamentaux. C’est tout cela qui a guidé chaque action menée contre Sa’adat par l’occupant, y compris son enlèvement de la prison de Jericho le 4 mars 2006, sa peine de trente ans, et l’isolation qu’il subi depuis le 16 mars 2009, ce qui n’est que la dernière confirmation de leur démarche.

Un Israélien soupçonné d’appartenir au Mossad, Uri Brodsky, a été arrêté début juin à son arrivée à l’aéroport de Varsovie, à la demande de l’Allemagne. Il est soupçonné d’avoir participé à la mise en place du commando responsable de l’assassinat de Mahmoud al-Mabhouh, l’un des fondateurs de la branche armée du Hamas assassiné le 20 janvier dans un hôtel de Dubaï. La police de Dubaï a publié une liste de 26 suspects porteurs de vrais-faux passeports (des passeports authentiques mais utilisés frauduleusement par usurpation d’identité).

Uri Brodsky aurait aidé l’un des membres du commando à obtenir un passeport allemand en 2009. Le passeport en question a été délivré le 18 juin 2009, à Cologne, à un homme affirmant s’appeler Michael Bodenheimer qui avait présenté un passeport israélien émis à la fin 2008. Il s’était prévalu du droit à un passeport allemand en affirmant résider à Cologne et en présentant un extrait de mariage de ses parents dont la famille avait été persécutée par les nazis. C’est maintenant aux Polonais de décider s’ils vont le remettre à l’Allemagne.