Des jeunes militants solidaires du peuple palestinien ont réussi aujourd’hui à fortement perturber les festivités officielles de l’inauguration de la promenade Ben Gourion. Malgré un dispositif policier important, un groupe embarqué sur un bateau-mouche a atteint le lieu de la cérémonie qui se déroulait ce jeudi à 10h45 en présence du Maire de Paris Bertrand Delanoë, de Rachida Dati, Maire du 7ème, et de Shimon Pérès, le président israélien. Plus de 40 militants, munis de drapeaux palestiniens, de fumigènes et de cornes de brume, ont déroulé une banderole ‘Ben Gourion, Pérès, criminels, Delanoë collabo’. Semant le trouble parmi le gratin de la collaboration avec Israël, leur protestation non-violente faisait écho aux centaines de manifestants rassemblés au Pont de l’Alma. Au même moment, l’Arc de Triomphe a été recouvert d’un drapeau palestinien géant.

Les militants de ces deux actions ont été interpellés par les forces de l’ordre. Cinq d’entre eux ont été placés en garde à vue suite aux accusations fallacieuses de la responsable du bateau.

Une nouvelle loi militaire israélienne va être mise en application cette semaine; elle va permettre la déportation de milliers de Palestiniens de Cisjordanie, ou leur poursuite pour des délits passibles de peines d’emprisonnement qui peuvent aller jusqu’à sept ans. La nouvelle réglementation stipule qu’une personne qui est entré en Cisjordanie ‘illégalement’ est un ‘infiltré’. Le terme ‘infiltré’ remonte à 1969, mais il ne désignait jusqu’ici que ceux qui franchissaient clandestinement les frontières en provenant de pays classés comme ennemis (Jordanie, Egypte, Liban et Syrie).

Les premiers Palestiniens qui seront visés par les nouvelles règles sont ceux dont la carte d’identité porte une adresse dans la bande de Gaza et ceux qui sont nés en Cisjordanie ou à l’étranger et qui, pour différentes raisons, ont perdu leur statut de résident. Selon les termes de la loi, une personne est soupçonnée d’être un ‘infiltré’ si elle se trouve dans un endroit donné sans document de l’autorité militaire qui atteste qu’elle a le droit de s’y trouver. Un ‘infiltré’ peut être déporté dans les 72 heures vers le pays ou la région dont il vient. La loi permet aussi de juger les personnes suspectées d’infiltration et de les condamner à des peines de prison pouvant aller jusqu’à sept ans. Les individus capables de prouver qu’ils sont entrés légalement en Cisjordanie mais qui n’ont pas les papiers nécessaires pour y rester, seront aussi jugés et condamnés à des peines de prison pouvant aller jusqu’à trois ans. La nouvelle réglementation permet d’exiger que l’infiltré règle les frais de sa propre détention, garde et expulsion, dans la limite de 1500 euros (une somme astronomique pour la majorité des Palestiniens).

Actuellement les Palestiniens ont besoin de permis spéciaux pour entrer dans les endroits proches du Mur de Sécurité même si leur maison s’y trouve, et en outre, les Palestiniens sont depuis longtemps interdits de séjour dans la Vallée du Jourdain sauf autorisation spéciale. Les Palestiniens de Gaza risquent d’être les premiers visés par cette loi qui renforce les mesures que les autorités sionistes ont prises, ces dernières années, pour réduire leurs droits de vivre, travailler, étudier et même venir en visite en Cisjordanie.

Les forces de l’occupation israélienne ont violemment réprimé samedi une manifestation à Laban, dans le district de Ramallah, qui était organisée pour protester contre l’assassinat d’une jeune femme par un colon israélien. Les soldats de l’occupation ont blessé un garçon à la jambe et tabassé un autre pendant une confrontation entre les soldats et les écoliers qui organisaient la manifestation. Les soldats ont dispersé les manifestants à coup de balles caoutchouc-acier et grenades lacrymogènes.

Dans le district de Naplouse, à Irak Burin les troupes de l’occupant ont réprimé une marche organisée hier samedi pour protester contre la confiscation des terres du village. L’armée a décrété l’endroit ‘zone militaire fermée’ et a arrêté 14 personnes. De nombreux manifestants, dont des activistes de la solidarité internationale, ont dû être traités pour des difficultés respiratoires après que les troupes aient tiré un barrage de gaz lacrymogènes, ainsi qu’une pluie de balles caoutchouc-acier, pour disperser la foule. Les soldats de l’occupation ont tué deux enfants dans le village le mois dernier pendant une marche de protestation similaire.

Les prisonniers palestiniens détenus dans les prisons de l’Etat sioniste ont entamé une grève de la faim depuis le début du mois d’avril. Ils protestent contre la détérioration de leurs conditions de détention, mais également contre les conditions humiliantes dans lesquelles se déroulent les visites familiales. La grève de la faim durera dix jours, depuis le 7 jusqu’au 17 avril. Parallèlement, ils ont arrêté volontairement de recevoir les visites de leurs familles pendant tout le mois d’avril. Ce mouvement est suivi dans les dix prisons centrales sionistes, par hommes, femmes et enfants, arabes ou palestiniens.

Une augmentation de la répression vis à vis des prisonniers est en effet visible ces derniers mois. Privés de plusieurs moyens d’information indépendants, de livres amenés de l’extérieur, ils sont interdits, au moins dans une prison, de fréquenter la bibliothèque. Les visites des membres de leurs familles relèvent du parcours humiliant. Récemment, deux femmes de prisonniers ont été fouillées à nu alors qu’elles se rendaient aux visites des leurs. Certains prisonniers en sont cependant totalement privés, pour des ‘raisons sécuritaires’, ou parce qu’ils viennent de la bande de Gaza.

Parmi les revendications du mouvement des prisonniers, figure l’autorisation à passer les examens du baccalauréat, le suivi régulier des cas des prisonniers malades et gravement atteints. Ils demandent à ce propos que des médecins indépendants puissent examiner les prisonniers et les soigner. Le mouvement des prisonniers réclame aussi la fin de la mise en isolement de plusieurs dirigeants de la lutte nationale palestinienne.

Prisonnier palestinien

Prisonnier palestinien

Les forces de sécurité palestiniennes ont arrêté quatre membres du FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) dans la matinée du 25 février dans le cadre de leur ‘coopération sur la sécurité’ avec l’occupation israélienne. Cette série d’arrestation fait suite à d’autres, visant le FPLP mais également d’autres factions de résistance. Khlida Jarrar, membre du Bureau Politique du FPLP a dénoncé violemment ces arrestations, disant que ce type d’action ne sert que les intérêts de l’occupant et a exigé la libération immédiate de ses camarades. Dans un communiqué, le FPLP demande l’arrêt complet de la ‘coopération sur la sécurité’ de l’Autorité Palestinienne avec l’occupant, ayant remarqué que ses militants ont été arrêtés à la demande des forces d’occupation.

Arrestation de membres du FPLP

Arrestation de membres du FPLP (archive)

Le nombre total de prisonniers dans les prisons et les centres de détentions sionistes est de 7.300 répartis sur plus de vingt centres de détentions et prisons. 70% des prisonniers purgent plusieurs peines de longueurs différentes. 800 prisonniers étaient condamnés à la prison à vie pour une ou plusieurs fois. Les 84,3% des détenus des détenus sont de Cisjordanie, 10,2% de Gaza, 5,5% de Jérusalem et des territoires occupés depuis 1948. Il y a 300 enfants parmi les prisonniers, et ils sont traités et maltraités comme des adultes. 197 prisonniers sont morts en détention depuis 1967: 49 à cause de la négligence médicale, 72 à cause de la torture , 71 assassinés intentionnellement immédiatement après leur arrestation et 7 à la suite de l’utilisation de la force excessive et les munitions réelles et à leur encontre.

L’année 2009 a vu la continuation des mesures et des pratiques répressives, y compris une augmentation marquée de l’utilisation du régime cellulaire, de l’isolement et l’imposition de restrictions et de sanctions à leur égard. Les prisonniers de Gaza se sont vu refuser les visites de leur famille pendant trois ans, lorsque la Knesset de l’occupation a étiqueté les prisonniers de Gaza de ‘combattants illégaux’, une pratique confirmée par les tribunaux de l’occupation. Le Secrétaire Général du FPLP, Ahmad Saadat, a été détenu en isolement depuis près d’un an.

Jeudi 31 décembre, Mohammed Abou Oun est revenu à Jabaliyah (Gaza) après 6 ans dans les prisons de l’occupation. Il a été chaleureusement reçu par un rassemblement des membres et des cadres du Front Populaire pour la Libération de la Palestine au passage d’Erez. Le FPLP a félicité le Abu Oun et sa famille pour sa libération, faisant l’éloge de sa fermeté dans les prisons de l’occupation. Abu Oun apportait les salutations des prisonniers, affirmant que le seul mécanisme pour obtenir la libération de tous les prisonniers est la résistance. Il a critiqué l’approche de l’Autorité Palestinienne aux questions des prisonniers, disant que l’Autorité n’assume pas sa responsabilité en ce qui concerne leurs besoins ou l’allègement de leurs souffrances. Abu Aoun avait été enlevé par les forces d’occupation en 2003 et condamné à six ans de prison. Une année supplémentaire a été ajoutée arbitrairement à la sentence en 2007 lorsque tous les prisonniers de la bande de Gaza ont été classés comme ‘combattants illégaux’.

Un tribunal israélien à Jérusalem a condamné le premier janvier Ahmed Abu Ghulmah, un dirigeant de l’aile armée du FPLP, à la perpétuité plus cinq ans. Il avait été précédemment accusé d’avoir dirigé d’exécution du ministre israélien Rehavam Zeevi, en octobre 2001 en riposte à l’assassinat du secrétaire général du FPLP, Abu Ali Mustafa. Abu Ghulmah, du village de Beit Furik à l’est de la ville de la Cisjordanie (Rive ouest) de Nablus, est marié avec trois enfants. Il avait été arrêté en mars 2006 avec l’actuel secrétaire général du FPLP, Ahmad Sa’adat et d’autres quand l’armée israélienne avait envahi la prison centrale contrôlée d’Autorité palestinienne à Jéricho.

Un convoi rassemblant 520 personnes s’était réuni dans la ville portuaire d’Al Arish dans le but de faire parvenir de la nourriture et du matériel médical à la population gazaouie par le poste frontière de Rafah ce mardi. Mais la police égyptienne a renvoyé les activistes vers le check-point contrôlé par Israël, ce que les militants ont refusé. Selon leur porte-parole, si le convoi devait passer par là, il n’arriverait jamais à Gaza. S’en sont suivis de violents heurts entre les forces de l’ordre et les activistes refusant de quitter Al Arish. Les policiers ont fait usage de canons à eau afin de disperser la manifestation. Les manifestants ont répondu en lançant des pierres sur les forces de l’ordre qui ont répliqué par des jets de pierre et des coups de matraque. Plus de cinquante personnes ont été blessées dans ces affrontements, dont une quarantaine de militants pro-palestiniens.

Durant toute la dernière semaine du mois de décembre, et un an après l’agression israélienne contre la bande de Gaza, plus de 1.400 militants venus de 42 pays se sont rassemblés en Egypte. Leur objectif était de pénétrer dans la bande de Gaza par le poste frontière de Rafah dans une grande Marche pour la Liberté le 1er janvier pour y porter leur solidarité et faire valoir leur double revendication: la levée du blocus et la fin de l’impunité d’Israël.

Le 28 décembre, 250 européens ont tenté de rejoindre El-Arieh, dernière ville avant Rafah mais ont été stoppés à 80 kilomètres du Caire par la police égyptienne. Quelques jours plus tôt, l’Egypte avait opposé son veto à la tenue de cette marche, sous prétexte de la ‘situation sensible’ à Gaza et la fermeture du terminal douanier de Rafah. Mais cette interdiction n’avait pas empêché les militants de se déplacer. Finalement, seuls une centaine d’entre eux ont été autorisés à pénétrer en territoire palestinien. Le 31 décembre, les 1.300 autres ont manifesté au Caire, suscitant un énorme déploiement de forces de police. Ces dernières ont tenté de disperser le rassemblement par la force et ont blessé un militant qui a eu plusieurs côtes cassées. Durant leur présence en Egypte, les militants ont multiplié les initiatives, toujours sous l’oeil vigilant des forces de l’ordre.

Drapeau palestinien à Gizeh

Drapeau palestinien à Gizeh

Un milliers de manifestants ont défilé ce dimanche à Bruxelles dans le cadre de la ‘Gaza Freedom March’ dénonçant le blocus de Gaza. Une délégation de notre Secours Rouge y a porté un calicot pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah et y a diffé des centaines de tracts exposant la situation de ce camarade.

Calicot du SR pour Georges Abdallah à la manif Gaza

Calicot du SR pour Georges Abdallah à la manif Gaza