Des poursuites ont été engagées contre 13 dirigeants de la gauche sur qui s’est traduite par un mandat d’arrestation sur un des leaders de l’opposition Ollanta Humala avec l’argument incohérent d’être impliqué dans la collaboration avec le terrorisme international. Une action policière qui met en lumière le processus accéléré de criminalisation et la poursuite des luttes politiques et sociales au milieu de la corruption qui ronge les entrailles du régime péruvien. L »engagement’ du Premier Ministre de faire la lumière sur cet imbroglio répressif conçu par le Service de Renseignements du Ministère de l’Intérieur contre les partis politiques progressistes, n’a été qu’une promesse verbale et a disparu devant la décision politique des plus hautes sphères du gouvernement dirigé par Alan García Pérez.

Le mandat d’arrêt, lancé le 24 décembre, est dirigé contre Renán Raffo Muñoz, dirigeant de la Commission Politique du Parti Communiste Péruvien (qui n’est le Parti Communiste Péruvien maoïste aussi connu sous le nom de ‘Sentier Lumineux’) , Alberto Moreno Rojas, Secrétaire général du Parti Communiste du Pérou Patria Rouge, Nicolás Olmedo Auris Melgar, Vice-président de la CGTP, Jorge Luis Jaime Cárdenas, Julio Isaías Céspedes Olórtegui, Yen Amadeo Campos Cuadrao, Luis Gastón Marquina Hernández, Luis Alberto Benites Jara, un dirigeant national du Peuple Unido-UPP, Eder Gerardo Cava, de Jacinto Cunia García, Rogger Abel Taboada Rodríguez et Felícita Cueva Capa.

Le gouvernement péruvien a prolongé de 60 jours l’état d’urgence dans plusieurs provinces des régions andines d’Ayacucho, de Junín et de Cusco. Dans cette vallée du sud des Andes se trouve la zone montagneuse et forestière du Vizcatán, bastion de la guérilla maoïste du Parti Communiste du Pérou (‘Sentier Lumineux’). La résolution publiée samedi 10 janvier, présentée par le ministre de la défense Antero Flores Aráoz, affirme que la décision de prolonger l’état d’urgence s’explique par ‘des situations contraires à l’ordre intérieur qui affectent le développement normal de la population.’ Le ministre a précisé: ‘La vallée de l’Apurimac-Ene est devenue une région militaire transitoire, mais autonome, afin de garantir l’approvisionnement en logistique et fournitures dans la lutte contre les reliquats du narco-terrorisme.’

Sous l’état d’urgence sont suspendus les droits constitutionnels de liberté et sécurité personnelle, l’inviolabilité du domicile et la liberté de réunion et de circulation. La mesure gouvernementale établit que l’Armée persistera dans son rôle de maintien de l’ordre dans la zone concernée par l’état d’urgence. Le ministre a expliqué que ‘la nouvelle organisation militaire permettra en outre de faire un meilleur usage des hélicoptères russes MI-17 et MI-18.’

Le gouvernement péruvien a lancé en août 2008 une offensive militaire dans cette vallée avec l’objectif d’éradiquer la présence de la guérilla. L’offensive militaire lancée par l’armée dans cette région au cours des derniers mois est un échec: 24 militaires ont été tués, 48 autres sont blessés, tandis que la guérilla n’aurait subi aucune perte. Une embuscade menée contre un convoi de l’armée péruvienne avait notamment fait seize morts en octobre dans le sud-est du pays.