18 prisonniers se sont évadés ce matin d’une prison située dans l’état du Bingöl, dans l’est de la Turquie, en passant par un tunnel qu’ils auraient creusé. Tous étaient incarcérés (14 en détention provisoire et 4 condamnés) pour ‘participation à une organisation terroriste, le PKK, pour l’avoir aidée et financée’. D’après les autorités pénitentiaires, ils auraient émergé de leur tunnel dans un canal d’eaux usées situé à une dizaine de mètres des murs d’enceinte de la prison. Elles affirment qu’ils ont probablement été aidés au moment de leur sortie, notamment pour changer de vêtements. Dès lors, elles ont décidé de surveiller attentivement les récents visiteurs des évadés. Par ailleurs, vu qu’elles n’ont retrouvé aucun matériel (pelle, pioche,…) ni aucun déchet (pierres, terre,…), elles vont enquêter au sein de la prison et surveiller plus étroitement les détenus. Selon elles, il aurait fallu plus d’un an de travail pour creuser le tunnel. Les forces de police et de gendarmerie ont déclenché une vaste opération pour retrouver les fugitifs. Un hélicoptère survole l’état tandis que des postes de contrôle ont été installés à toutes les entrées et sorties des voies de circulation dans la région.

EDIT: (26 sept): Dix-sept des évadés ont été appréhendés dans une zone rurale de la province de Bingöl, où est située la prison dont ils s’étaient évadés.

C’est hier qu’a débuté le procès de dix personnes accusées de ‘financement du terrorisme’ et plus précisément, d’avoir procuré de l’argent au PKK. Cette affaire est liée à celle d’une chaîne de télévision kurde dont les autorités danoises ont interdit la diffusion en juillet dernier. Mesopotamia Broadcast, qui gère plusieurs chaînes accusées de faire la propagande du PKK a été reconnu coupable de ces faits et un tribunal danois lui a retiré ses droits de diffusion. Rof TV A/S et Mesopotamia Broadcast, les deux sociétés qui détiennent Roj TV, se sont chacune vue infliger une amende de cinq millions de couronnes danoises (670.000 euros) pour ‘propagande du terrorisme’ entre 2007 et 2010. Les dix accusés sont suspectés d’avoir rassemblé au moins 130 millions de couronnes (plus de 17 millions d’euros) qui auraient été transmises à l’organisation kurde. Tous les dix nient en bloc et pourraient être condamnés à dix ans de détention chacun.

En mars dernier, le dirigeant emprisonné du PKK Abdullah Ocalan lançait un appel à déposer les armes et à se retirer de la Turquie. Depuis, le processus suivait son cours, mais hier, la branche urbaine du parti, le KCK (Kurdish Communities Union) a annoncé l’arrêt du retrait des troupes de la Turquie. Dans une déclaration, le KCK affirme que la décision d’interrompre le retrait avait été prise parce que le gouvernement turc n’avait pas fait les démarches nécessaires pour résoudre la question kurde ni pour mettre en place un processus de démocratisation. Le co-président du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party) a quant a lui communiqué qu’il ne s’agissait pas d’une décision soudaine, ajoutant qu’ils avaient à plusieurs reprises averti le gouvernement qu’il ne prenait de mesures concrètes pour le processus de paix et que cela aurait des conséquences.

En vertu de la réforme de la loi connue sous le nom de ‘Fourth judicial package’ (quatrième série de mesures judiciaires), les avocats d’Abdullah Ocalan, dirigeant du PKK, avaient introduit une demande afin qu’il soit rejugé. Une clause de cette loi prévoit que les condamnés dont les droits prévus par la Convention Européenne des Droits de l’Homme ont été bafoués, ils peuvent être rejugés. C’est cet argument qui a été mis en avant par les avocats, mais ce n’est pas l’avis du comité qui a examiné la demande. Le refus a été voté à l’unanimité. Abdullah Ocalan purge actuellement une peine de prison à vie sur l’île d’Imrali.

Mesopotamia Broadcast, qui gèrent un certain nombre de chaînes accusées de faire les porte-paroles du PKK, a été reconnue coupable de soutenir l’organisation par un tribunal danois. La cour a infligé une amende à la compagnie, qui s’est également vue retirer ses droits de diffusion. Les autorités danoises ont statué que Mesopotamia Broadcast, qui contrôle Roj TV, NMC et Nûçe TV, avait bien reçu un soutien de la part du PKK. Roj TV A/S et Mesopotamia Broadcast, les deux sociétés propriétaires de Roj TV, ont chacune été condamnées à 670.000 euros d’amende pour avoir fait la propagande du terrorisme entre 2007 et 2010.

Jeudi, les forces de l’ordre ont violemment dispersé une manifestation villageoise, tuant un habitant et en blessant dix autres dans le district de Lice (Diyarbarkir). Les autorités ont annoncé qu’un policier avait été fait prisonnier dans la soirée par des guérilleros du PKK. Selon elles, l’officier qui circulait dans son véhicule personnel a été arrêté à un poste de contrôle installé par les guérilleros à proximité du village de Kayacik, lieu des affrontements de la journée. Les autorités ont immédiatement déclenché une opération pour retrouver le policier dont la voiture a été retrouvée incendiée hier près du lieu de l’embuscade.

La nouvelle affaire Bahar a été abordée au sénat lors d’une question à la ministre Milquet sur son implication propre et sur l’implication de la Belgique dans l’arrestation de Bahar à Cordoue il y a quelques jours. Lors de sa réponse, la ministre confond visiblement le DHKP-C et le PKK. Puisqu’à plusieurs reprises lorsqu’on lui demande en quoi le DHKP-C a été abordé lors de sa rencontre avec les autorités turques le 22 mai, elle répond entre-autres ‘Abdullah Öcalan’, ‘le processus de paix’ et ‘le désarmement dans les montagnes près de la frontière’.

Les autorités turques ont annoncé qu’un groupe de guérilleros du PKK avait ouvert le feu sur la base militaire turque de Karacali entre 12h05 et 12h30. Cette base est située dans la province de Sirnak, à la frontière irako-turque. Un sergent de la gendarmerie a été légèrement blessé. Plus tôt dans la journée, l’armée avait publié sur son site internet l’information selon laquelle les forces armées, dans le cadre d’une mission d’auto-défense, avaient mené des opérations de reconnaissance aérienne au-dessus de 62 points dans le nord de l’Irak afin de découvrir les cibles du PKK. Des photos de ces cibles ont été prises et leur évaluation a commencé.

Des manifestants kurdes ont jeté des cocktails Molotov et des engins pyrotechniques sur la police dans la province du sud-est de la Turquie à Cizre mardi soir, avant le retrait des combattants du PKK du Kurdistan dans le nord de l’Irak dans le cadre d’un plan pour mettre au conflit avec l’Etat turc. Le retrait, négocié par le chef du PKK Abdullah Ocalan en prison sur une île-prison près d’Istanbul.

L’Assemblée parlmentaire du Conseil de l’Europe (APCE) s’est penchée sur la question de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne et sur ses relations avec le PKK. Le rapport de «dialogue postsuivi avec la Turquie» a été voté et la durée de surveillance démocratique a été prolongée jusqu’en 2015. L’Assemblée a néanmoins félicité les autorités turques pour le processus de paix entrepris avec le «leader du PKK». Le rapport du parlement a réévalué le statut et la nomination du PKK. Le terme de « terroriste » a été remplacé par «activiste» alors que le mot «terrorisme» a laissé sa place au terme «conflit». La chef de la délégation turque s’est opposé au rapport en affirmant que «le fait d’être en négociation avec le PKK ne change pas la réalité qu’il soit une organisation terroriste».