Le militant communiste kurde Caner Altintas, qui participait à l’occupation de l’ULB, a reçu un avis défavorable pour son statut de réfugié politique. Il sera expulsé dans un premier temps en Allemagne. Les militants proches de Caner essayent que leur soutien soit relayé en Allemagne.

Une vingtaine de personnes (des progressistes kurdes et turcs, des militants de la cause des sans-papiers et des membres du Secours Rouge) ont participé au rassemblement pour Caner Altintas. Ce militant kurde a quitté la Turquie en raison de la répression. En Europe, il a continué son activité militante en écrivant des articles pour la presse du PKK ou du MLKP. Caner a déposé une demande d’asile, d’abord en Allemagne, puis en Belgique. Mercredi 18, il s’est présenté au CGRA pour consulter son dossier. On lui a notifié son expulsion et conduit au centre fermé 127bis. L’expulsion serait projetée ce jeudi matin.

Manifestation pour Caner Altintas

Caner Altintas est kurde, il a 26 ans. Il milite depuis plusieurs années au sein du PKK et du MLKP (parti communiste marxiste-léniniste). Il a quitté la Turquie en raison de la répression qui pouvait s’abattre sur lui à tout moment. En Europe, il a continué son activité militante, notamment en écrivant des articles pour la presse du PKK ou du MLKP. Caner a déposé une demande d’asile, d’abord en Allemagne, puis en Belgique. Il est également occupant de l’ULB depuis le début, et a participé activement à cette lutte. Mercredi 18, il s’est présenté au CGRA pour consulter son dossier. On lui a notifié son expulsion et fait descendre dans un garage où fourgonnette et policiers l’attendaient. Caner a été conduit au centre fermé 127bis. Depuis, il est dans l’attente. L’expulsion serait projetée ce jeudi matin.

[rouge]Rassemblement demain matin 1er avril, sur les marches du Palais de justice, à 9h45 contre l’expulsion de Caner Altintas et en soutien aux grévistes de la faim de l’ULB (34e jour de grève de la faim!).[/rouge]

Mercredi 18 mars, jour des manifestations pour la cause des sans-papiers, un des occupants de l’ULB, Caner Altintas, s’est rendu au CGRA pour consulter son dossier de demande d’asile. Il n’en est pas revenu. Caner est kurde, il a 26 ans. Il milite depuis plusieurs années au sein du PKK et du MLKP (parti marxiste). Il a quitté la Turquie en raison de la répression qui pouvait s’abattre sur lui à tout moment. En Europe, il a continué son activité militante, notamment en écrivant des articles pour la presse du PKK ou du MLKP. Pour ces raisons, Caner a déposé une demande d’asile, d’abord en Allemagne, puis en Belgique. Il est également occupant de l’ULB (et du 133 chaussée d’Ixelles) depuis le début, et a participé activement à la lutte dans ce cadre.

Mercredi, il s’est présenté à 8h au CGRA pour consulter son dossier. Après 3h d’attente, on l’a fait entrer dans un bureau. C’est là qu’on lui a notifié son expulsion, d’abord vers l’Allemagne. On l’a ensuite fait sortir par une autre porte, et descendre dans un garage où fourgonnette et policiers l’attendaient. Caner a été conduit au centre fermé 127bis. Depuis, il est dans l’attente. Il doit rencontrer son avocat ce matin. Des amis lui ont rendu visite samedi matin et dimanche soir. Le mois dernier, un autre militant kurde avait été arrêté et enfermé. Il a été expulsé vers l’Allemagne, et depuis lors, ses amis ont perdu sa trace. Ce lundi, il a été notifié à Caner qu’il serait expulsé vers Munich demain mardi à 7h du matin. Il faut que plusieurs personnes soient présentes à l’aéroport pour informer les passagers de cette déportation (si vous pouvez venir à l’aéroport demain à 5h du matin, contactez Sara au 0485/97.40.41). Caner est décidé à ne pas accepter l’expulsion. Il refusera d’embarquer, mais nous ne pouvons que redouter la nature des pressions qui seront exercées sur lui demain matin.

Un kurde, soupçonné d’être un membre important du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a été interpellé en début de semaine à Marseille. Cette arrestation fait suite aux autres arrestations survenues également à Marseille, de militants soupçonnés d’avoir collecté des fonds auprès de la diaspora kurde de la région au profit du PKK.

Manifestations en soutien à Ocalan de ces derniers jours suite à la date anniversaire de son arrestation (15 fevrier 1999).

394 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été arrêtées le week end dernier en Turquie; 70 personnes, dont des policiers ont été blessées.

-A Êlih, 80 personnes ont été arrêtées et une douzaine blessées.
-A Şirnex (Şırnak) et dans ses districts, 49 personnes ont été arrêtées. Un garçon de 16 ans a perdu un oeil sur un tir de grenade lacrymo. 4 policiers et au moins 8 manifestants ont été blessés.
-A Mêrdîn (Mardin), 69 personnes ont été arrêtées. 6 policiers ont été blessés et au moins 8 manifestants.
-A Amed, 38 personnes ont été arrêtées. 3 policiers ont été blessés et 23 manifestants.
-A Sêrt (Siirt), 12 personnes arrêtées et 10 blessées en comptant les policiers.
-A Mersîn (Mersin , 17 personnes ont été arrêtées et une femme blessée.
-A Adana, 35 personnes ont été arrêtées.
-A Wan, 20 personnes ont été arrêtées et 3 blessées.
-A Colemêrg (Hakkari), 7 personnes ont été arrêtées et 17 blessées dont 9 policiers.
-A Gewer (Yüksekova), 23 personnes ont été arrêtées et deux mineurs blessés.
-A Istanbul, 44 personnes ont été arrêtées et une blessée.

Des milliers de kurdes ont manifesté ce samedi à Strasbourg, où siège la Cour européenne des droits de l’Homme, réclamant la libération de l’ancien chef des rebelles séparatistes kurdes du PKK, Abdullah Öcalan, détenu en Turquie depuis 1999. Venus massivement et en famille d’Allemagne, de Suisse et de Belgique, ils étaient près de 10.000 selon la police, 20.000 selon les organisateurs, et ont achevé vers midi leur défilé coloré en brandissant des portraits de leur ancien leader. Des banderoles réclamaient la ‘Liberté pour Öcalan’ et condamnaient son enlèvement en 1999.

Le fondateur et ex-chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a été arrêté en 1999 au Kenya par des agents turcs avec l’aide des services de renseignements américains. La Féderation des associations kurdes en France (Feyka), organisatrice de la manifestation, dénonce un ‘complot international’ dans le cadre de cette arrestation. Transféré en Turquie, Öcalan a été condamné à mort pour ‘séparatisme’ en juin 1999, une peine commuée en 2002 en prison à vie après l’abolition de la peine capitale. La Cour européenne des droits de l’homme a recommandé en mai 2005 à Strasbourg l’organisation d’un nouveau procès, estimant que celui de 1999 était ‘inéquitable’.

L’ancien leader est le seul pensionnaire de l’île-prison d’Imrali (nord-ouest de la Turquie). Le Comité anti-torture (CPT) du Conseil de l’Europe a estimé l’an dernier à l’issue d’une visite au détenu que son isolement devait cesser pour sa santé mentale. Chaque année depuis l’arrestation d’Öcalan, une grande manifestation réunit la diaspora kurde à Strasbourg.

Manif pour la libération d'Ocalan

Sept militants kurdes présumés proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été mis en examen hier samedi par un juge anti-terroriste parisien et cinq écroués dans une dossier de ‘financement du terrorisme‘, a-t-on appris de source judiciaire. Ces sept Kurdes ont notamment été mis en examen pour ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, violences et tentative d’extorsion de fonds‘, a-t-on précisé de même source. Cinq d’entre eux ont été placés en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention (JLD). Le parquet avait requis six mandats de dépôt et un placement sous contrôle judiciaire.

Ces sept kurdes avaient été interpellés mardi à Marseille par des policiers de la sous-direction anti-terroriste dans le cadre d’une enquête parisienne portant sur le financement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ils sont accusés d’avoir collecté des fonds auprès de la diaspora kurde de la région de Marseille au profit du PKK en usant parfois de violence ou d’intimidation. Les policiers ont saisi mardi à Marseille des carnets et des documents comptables lors de perquisitions effectuées notamment à la Maison du peuple kurde et dans des maisons de membres de la communauté de la région. Cette vague d’interpellations avait provoqué mercredi une manifestation qui avait réuni à Marseille entre 1.000 et 1.500 personnes dont certaines brandissaient le portrait d’Abdullah Ocalan, emprisonné en Turquie.

Samedi, quelques centaines de ressortissants kurdes et leurs sympathisants ont manifesté à Paris à l’appel de la Fédération kurde de France pour protester contre ‘une criminalisation’ de leur communauté en France. Ces manifestants, pour la plupart des jeunes, ont improvisé des chants en kurde, entrecoupés de slogan comme: ‘arrêtez de terroriser la communauté kurde‘. Ils dansaient en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: ‘la Turquie et la France terrorisent les Kurdes‘, ou ‘la France: le tâcheron de la Turquie‘.

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Note 8 mai 2016: La page des Amitiés Kurdes de Bretagne est très complète.
Note 15 décembre 2016: Ajout du dossier « Que sont « l’Armée Syrienne Libre » et la rébellion syrienne ? »

L’actualité de la répression et de la contre-répression étant particulièrement riche au Kurdistan ces derniers mois, il peut-être utile de situer quelques détails pour les personnes qui arrivent en cour de route ou pour ne pas se perdre dans le déluge d’abréviations qu’apporte une scène politique aussi active que celle-là.

Nous avons l’habitude d’utiliser sur notre site un ‘glossaire’ qui permet de passer sa souris au-dessus d’un terme pour obtenir plus d’informations. En plus de celui-ci, cette page rassemblera la plupart des expressions courantes et permettra de les situer entre-elles. Voici donc quelques notes pour mieux comprendre la situation au Kurdistan.

I. Géographie: Rojava, Rojhilat, Bakuré, Basuré
Le Kurdistan est actuellement séparé sur les quatre pays qu’il recouvre. Sur environ 40-45 millions de Kurdes dans le monde, 25-30 millions sont répartis dans ces quatre pays: la Turquie (12-15 millions), l’Iran (6-9 millions), l’Irak (5-7 millions) et la Syrie (2-3 millions).

1. Le Bakuré: La partie turque du Kurdistan (en kurde Bakûrê Kurdistan pour ‘Kurdistan du Nord’) reprend la majeure partie de la population kurde (15 millions, soit 18% de la population turque). Elle abrite également la principale organisation kurde, le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) qui contrôle via sa guérilla une partie du Nord-Kurdistan. La Turquie est très farouchement opposée au projet kurde, ou même à concéder certains droits élémentaires (l’enseignement en langue kurde par exemple), il n’y a donc pas un début de reconnaissance comme on peut le voir à divers niveaux dans les trois autres régions.

On parle souvent indistinctement du PKK pour désigner d’autres organisations qui en sont proches ou qui n’en sont que des parties.

HPG : Force de Défense du Peuple. Branche armée.
YJA-Star : Unités des Femmes Libres. Branche armée des femmes.
PAJK : Parti des Femmes Libres du Kurdistan. Organisation politique des femmes.
YPS : Unités de Protection Civile.
YDG-H: Mouvement de la Jeunesse Révolutionnaire Patriotique. C’est une organisation de jeunesse armée proche de l’idéologie apoïste. De fait, il s’est produit que les HPG étaient une « guérilla de campagne » et la YDG-H une guérilla de ville.

HDP : Parti Démocratique des Peuples. C’est un parti légal qui se présente aux élections. Le HDP est un front regroupant de nombreuses organisations révolutionnaires en Turquie, dont certaines ont des structures clandestines. Le HDP n’est pas un parti kurde mais il prend régulièrement la défense du PKK ou de son pendant syrien.
DBP : Parti Démocratique des Régions. Le DBP succède au BDP qui succède lui-même au DTP. Le DBP est au Nord-Kurdistan ce que le HDP est à la Turquie. HDP et BDP agissent comme des organisations soeurs. A l’occasion des élections de 2015, le HDP et le BDP fusionnent dans les urnes et présentent une seule liste ‘HDP’ pour toute la Turquie (mêmes si elles existent encore distinctement).
HDK: Congrès Démocratique des Peuples. Mouvement plus large que le HDP. Le HDP est la branche politique du HDK.

Notons également les noms d’autres organisations révolutionnaires turques:
MLKP: Parti Communiste Marxiste-Léniniste.
DHKP-C: Parti-Front Révolutionnaire pour la Libération du Peuple.
TKP-ML: Parti Communiste Turc – Marxiste-Léniniste. Sa branche armée est le Tikko.
MKP : Parti Communiste Maoïste.
MLSPB : Union Marxiste-Léniniste pour la Propagande Armée.
DAF: Action Révolutionnaire Anarchiste.

2. Le Rojava : Le Kurdistan Occidental
Le Rojava (‘ouest’ en kurde) est une région de facto autonome depuis novembre 2013. Il abrite 2,2 millions de Kurdes, représentant 10% de la population syrienne. Le Rojava reprend tout le nord de la Syrie et est composé de trois cantons : Afrin (à l’ouest), Kobané (au centre) et Ciziré (dit aussi Jazira, à l’est). Le mouvement qui contrôle le Rojava est le PYD (Parti de l’Union Démocratique), une organisation soeur du PKK.

La situation en janvier 2016

A l’heure actuelle, il ne reste qu’une bande de territoire de 100km le long de la frontière turque, entre les villes de Jarabulus (sur la rive de l’Euphrate opposée à celle de Kobané) et de Mare, qui sont toujours sous occupation islamiste et qui sépare le canton d’Afrin du reste du Rojava.

Cette bande est à l’heure actuelle sous le contrôle partagé de l’Etat Islamique, du Front al-Nusra et du Front Islamique. La Turquie protège les islamistes depuis l’autre coté de la frontière en mitraillant toute tentative de traverser l’Euphrate de la part des forces kurdes. La Turquie a d’ailleurs mis en garde le PYD que la traversée de l’Euphrate constituerait une “ligne rouge” qui entraînerait une riposte. Cette ligne rouge a été franchie par les YPG le 26 décembre 2015 lorsqu’ils ont pris le Barrage de Tichrin à l’Etat Islamique.

La prise du Barrage de Tichrin (qui suivait celle de Howl à la frontière irako-syrienne, à l’ouest de Shengal) constituait un tournant dans la stratégie des YPG. Ils inauguraient la coalition récemment formée des “Forces Démocratiques Syriennes” (QSD), une alliance multi-ethnique (kurde, arabe, turkmène, assyrienne,…) démocrate et anti-islamiste. Les YPG refusant de se comporter comme une “armée d’occupation kurde“, cette alliance leur permet de libérer les villes “non-kurdes”. La prise du Barrage est également l’entrée des forces kurdes dans la province d’Alep.

L’objectif affiché des forces kurdes est donc la prise de Jarabulus par le sud, évitant les tirs de l’armée turque, permettant l’unification du Rojava et coupant la voie à l’aide que la Turquie apporte à l’Etat Islamique.

Voire la carte en haute-définition.

Organisations liées au PYD:
YPG: Unités de Protection du Peuple. Branche armée.
YPJ: Unités de Protection des Femmes. Branche armée des femmes.
Asayîş : C’est le mot kurde pour ‘sécurité’ c’est la ‘police’ du Rojava.
Brigades Burkan el Firat : (ou Burkan al Furat) “Volcans de l’Euphrate”, brigade unifiée de combattants FSA et YPG. Remplacée par les QSD.
IFB : Brigade Internationale de Libération (ou Bataillion International de la Liberté). Ce sont les Brigades Internationales, créées à l’initiative du MLKP dans un esprit similaires aux brigades éponymes de la guerre d’Espagne. L’IFB regroupe de nombreuses organisations marxistes-léninistes, maoïstes, hoxhaïstes et anarchistes de nombreux pays (Turquie, Europe, Etats-Unis,…). Le Secours Rouge fait campagne pour envoyer des équipements médicaux à ce Bataillon, voyez la page dédiée.
BOG : Forces Unies pour la Liberté (UFF, United Freedom Forces). C’est l’une des forces intégrée dans l’IFB. Ces forces regroupent les combattants des organisations qui n’ont pas de branche armée propre, notamment les anarchistes turcs, les européens et plusieurs groupes communistes turcs.
MFS : Conseil Militaire Syriaque. Groupe Syriaque/Assyrien/Chrétien, pro-YPG.
QSD : Fondée au milieu du mois d’octobre 2015, les Forces Démocratiques Syriennes (désignées comme SDF ou QSD) sont une alliance regroupant une quarantaine de groupes armés actifs dans le Rojava et dans le nord de la Syrie. L’alliance est multi-ethnique (Kurdes, Arabes, Turkmènes, Circassiens,…) et anti-islamiste. Les plus gros groupes composants l’alliance sont les YPG/YPJ (revendiquant 50.000 combattants) et le Jaysh al-Thuwar (Armée des Révolutionnaires, revendiquant 5.000 combattants).
TEV-DEM: « Mouvement pour une société démocratique », le gouvernement du Rojava.

Organisations majeures de la guerre civile en Syrie:

ASL: Voir notre dossier « Que sont « l’Armée Syrienne Libre » et la rébellion syrienne ? »
ASA : Armée Syrienne Arabe. Ce sont les forces loyales au régime de Bashar al-Assad, l’armée officielle. Le PYD et le régime s’affrontent rarement, et lorsque cela se produit, c’est souvent “par accident”.
EI : Etat Islamique (également désigné par EIIL, ISIS, IS, DAESH). Malheureusement, il n’y a plus besoin de les présenter.
Front al-Nosra : Aussi connu comme al-Nusra ou Jabhat al-Nosra. Salafistes brièvement affilié à l’EI, ils sont à présent la succursale d’al-Qaïda en Syrie. Leur territoire (morcelé) se limite au nord-ouest du pays.

Ce diagramme -qui n’a pas été créé par le SR et ne reflète pas ses positions- peut donner une idée de la composition de l’Armée Syrienne Libre. Comme on peut le voir, la FSA est plus un nom générique donné à de nombreuses factions qui combattent le régime et ne reflète aucune forme d’unité.

3. Le Kurdistan du Sud
C’est la partie irakienne du Kurdistan, elle est politiquement singulière à plusieurs niveaux. Le Kurdistan Sud est la seule des 4 parties qui dispose d’une quasi-autonomie. Il est gouverné par le KRG (Gouvernement Régional Kurde) et pourrait probablement devenir un état indépendant dans les prochaines années selon la tournure que prendra la guerre en Irak.

Le Kurdistan du Sud a un parlement, un président, une armée officielle… Son président est Massoud Barzani, du PDK (aussi appelé KDP), le Parti Démocrate du Kurdistan. Le PDK est un parti libéral et bourgeois.
Malgré qu’il règne sur un territoire pratiquement indépendant, le PDK n’a pas l’hégémonie sur le territoire. De nombreuses troupes du PKK sont stationnées en Irak, troupes qui sont naturellement présentes près de la frontière turque, mais également dans la chaîne montagneuse du Sinjar (aussi appelé Shengal) et dans l’est (près de la frontière iranienne, dans les montagnes de Qandil). Les zones contrôlées sont souvent désignées comme “Medya Defense Zones”.

A l’heure actuelle, il n’y a pas encore eu de conflit ouvert (armé) entre le PKK et le PDK, mais le PDK voit d’un mauvais oeil la présence de la guérilla sur ‘son’ sol. Le PDK est également en très bon termes avec les gouvernements états-unien et turc, ce qui n’arrange rien à l’affaire.

Notons également que le PDK contrôle la frontière à Sêmalka, un checkpoint important par lequel les combattants des YPG/YPJ qui sont morts au combat sont exfiltrés vers le Nord-Kurdistan pour y être enterrés. Le PDK empêche à présent ces cortèges funéraires de passer, sur demande de la Turquie.

Les organisations politiques du Kurdistan irakien.
PUK : Parti de l’Union Patriotique. C’est un parti de droite. Le parti Change (Gorran) en est une scission.
PÇDK : Parti pour une Solution Démocratique du Kurdistan (aussi connu domme KDSP). C’est l’organisation soeur du PKK en Irak.
Peshmerga : Les Peshmergas sont souvent confondus dans la presse bourgeoise avec les YPG. En kurde, ‘peshmerga’ veut dire ‘celui qui affronte la mort’. C’est à la base une formule pour désigner les combattants kurdes, mais à présent c’est le nom de l’armée officielle du Kurdistan Sud, et donc le bras armé du PDK.
YPS : Unités de Protection du Sinjar. C’est une organisation armée commandée par le PKK. Elle a été créée suite à l’opération de sauvetage de 200.000 Yézidis (abandonnés par les Peshmergas) par le PKK-PYD. Les Yézidis étaient pourchassés par les troupes de l’EI et ont été massacrés et kidnappés par milliers. Le Yézidisme est une religion kurde très ancienne, régulièrement persécutée à travers l’histoire.

4. Le Rojhilat, le Kurdistan de l’Est : C’est la partie iranienne du Kurdistan (rojhilat veut dire ‘Est’ en kurde). Elle abrite 10% de la population kurde (13% de la population iranienne). Il faut noter qu’il existe une région iranienne qui s’appelle officiellement ‘Kurdistan’ qui est l’une des 4 régions iraniennes constituant le Rojhilat (la seconde en partant du haut sur la carte suivante).

PJAK : Parti pour une Vie Libre au Kurdistan. Organisation soeur du PKK en Iran.
KJAR : Société des Femmes Libres du Kurdistan Oriental. Mouvement des Femmes.
YRK : Unités de Défense du Rojhilat. La branche armée.
HPJ : Force de Protection des Femmes. La branche armée des femmes.
KODAR: Société Libre et Démocratique du Kurdistan de l’Est. Organisation politique faisant la promotion de l’idéologie d’Apo, le confédéralisme démocratique.
Komala: Comité des Révolutionnaires du Kurdistan Iranien. Organisation marxiste-léniniste créée en 1969 et ayant lutté contre le Shas et contre la république islamique avec une grande guérilla.
PDKI: Parti Démocratique du Kurdistan Iranien (également appelé KDPI). Parti social-démocrate. N’est pas lié au PJAK.

II. Organisations transrégionales kurdes

KCK: Groupe des Communautés du Kurdistan (anciennement KKK). Souvent défini comme le ‘parapluie’ qui regroupe les 4 partis (PKK, PYD, PÇDK, PJAK), le HPG et d’autres organisations.
KONGRA GEL: Congrès des Peuples du Kurdistan (anciennement KADEK). Organe éxécutif du KCK. Parlement exilé.
KNK: Congrès National du Kurdistan. Organisation qui regroupe à peu près tous les partis kurdes existants.

Cet organigramme reprend la plupart des organisations kurdes. Voir en grand.

Camps du PKK en Irak bombardés par la Turquie, juillet 2015.
Carte du Kurdistan.
Votes pour le principal parti kurde légal en 2011.
Drapeau du PKK.
Situation au Rojava au 6 janvier 2016
Forces Démocratiques Syriennes
Groupes armés défendant le Rojava.
Armée Syrienne Libre
Drapeau du PYD.
Drapeau du PÇDK.
Le Kurdistan iranien en vert.
Drapeau du PJAK.