86 personnes suspectées d’être liées au PKK ont été arrêtées ce samedi dans des opérations menées par les forces de sécurité turques à travers le pays. Elles affirment que ces descentes ont été organisées dans le but d’empêcher d’éventuelles manifestations ce lundi, jour ‘anniversaire’ de l’arrestation d’Abdullah Ocala, leader du PKK, il y a 11 ans. Dans le groupe de personnes arrêtées se trouvent un certains nombres de leaders et d’élus officiels du parti pro-kurde BDP (Party for Peace and Democracy). Les raids de la police ont visé les provinces de Batman, d’Hakkari, de Mardin, de Slirt et de Sirnak dans le sud-est du pays, ainsi que celles d’Agri, de Mus et de Van dans le sud. Les villes d’Adana et d’Istanbul ont également été les cibles de ces opérations.

Un tribunal turc a condamné ce mercredi Ozan Ciliç, éditeur en chef du journal en langue kurde Azadiya Welat à 21 ans et trois mois de prison pour avoir ‘diffusé la propagande d’une organisation terroriste’ en publiant des images et des rapports du PKK et de son leader Ocalan au mois de juin dernier. Kilinç, à qui appartient également le journal, a été prononcé coupable d’avoir ‘commis un crime au nom d’une organisation terroriste’. Depuis sa création en 2004, le journal a régulièrement été la cible d’actions judiciaires basées sur le fait qu’il serait un porte-parole du PKK. L’éditeur en chef précédant, Vedat Kursun, est détenu depuis treize mois et poursuivi pour ‘diffusion de propagande terroriste, pour avoir fait l’éloge de criminels et aidé des terroristes’ (sic).

Le commandant en chef américain en Irak Ray Odierno s’est entretenu ce mercredi avec de nombreux officiels, officiers et diplomates à Ankara, dans le cadre du ‘mécanisme tripartite’ visant à anéantir le PKK. Ce mécanisme a été établi conjointement par la Turquie, l’Irak et les Etats-Unis en 2008 après qu’Ankara et Washington ai décrit le PKK comme un ‘ennemi commun’ suite à une attaque dans le sud-est de la Turquie.

Depuis longtemps, la Turquie se plaint que les militants du PKK se réfugient dans le nord de l’Irak voisin et lancent des attaques vers des cibles turques. Ce jeudi, Ray Odierno a rendu un rapport de ces discussions. Il y affirme notamment: ‘au sein de cette structure tripartie, les Etats-Unis travaillent avec les gouvernements turc et irakien pour assurer la sécurité aux frontières et pour en finir avec le terrorisme du PKK. Nous pouvons aider dans la détermination des mesures politiques, économiques et sécuritaires qui contribueront à augmenter la sécurité du peuple turc et irakien‘.

La police a mené une nouvelle vaste opération anti-PKK ce mercredi dans la ville de Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie. Elle a perquisitionné 25 lieux et placé en garde à vue seize membres de l’ex DTP, aujourd’hui interdit pour ses prétendus liens avec le mouvement kurde. Ils sont suspectés d’appartenir à une filiale urbaine du PKK et ont tous été interrogés. Des documents ont également été saisis. Une opération similaire avait déjà été entreprise le 5 janvier dernier par l’unité antiterroriste du département de la police de Gaziantep. Sur les 22 personnes placées en garde à vue ce jour-là, 21 ont été arrêtées.

La police a arrêté une soixantaine de personnes dans une opération menée dans quatre provinces turques et visant des membres et des sympathisants du PKK. La police a organisé des descentes dans les maisons et les bureaux des suspects à Istanbul, mais aussi dans les provinces de Batman, Diyarbakir (sud-est) et de Van (est) ainsi que dans la ville d’Igdir. Les accusations contre les personnes arrêtées sont diverses, allant d’être membre actif du PKK à soutenir le parti et encourager la population à rejoindre le collectif ainsi que participer à sa campagne armée. La police a, entre autre, arrêté le bourgmestre de Igdir Mehmet Nuri Gunes, membre du BDP (Peace and Democracy Party – créé suite à la mise hors la loi du DTP pour ses prétendus liens avec le PKK) ainsi que huit autres membres du DTP. Refusant de suivre les officiers, Nuri Gunes a été rapidement menotté et emmené. La police a également saisi plusieurs armes et explosifs.

Hier, nous vous annoncions l’arrestation de deux membres du PKK pour avoir prononcé un discours à Diyarbakir le 30 novembre. Aujourd’hui, une instruction judiciaire a été lancée contre huit membres du parti récemment revenus en Turquie en provenance des camps de réfugiés du Kurdistan irakien à l’appel de leur leader Abdullah Ocalan. Le bureau du ministère public de Diyarbakir les accuse d’avoir ‘fait la propagande d’une organisation terroriste’ et ‘l’apologie du crime et des criminels’. Les suspects ont témoigné devant le chef du ministère public, affirmant que leurs déclarations ne contenaient aucun élément criminel et qu’ils oeuvraient pour la paix. Le discours avait été prononcé lors d’une conférence de presse de l’Association des Droits de l’Homme. La porte-parole du groupe, Gülbahar Cicekci y avait affirmé que la position du gouvernement pour une solution dans le problème kurde était, depuis le départ, celle du déni et de la destruction. Elle avait également dit que, de l’autre côté, le PKK s’était toujours efforcé d’apporter une solution pacifique et démocratique.

18 étudiants d’une université de la ville, majoritairement kurde, de Van, dans le sud-est de la Turquie, ont été arrêtés ce lundi dans le cadre d’une opération de surveillance des activités clandestines du PKK dans les centres urbains. Ils sont accusés d’avoir tenté de forcer d’autres étudiants à participer à des manifestations de soutien au PKK. Selon les forces de l’ordre, ils les auraient menacé, entraînant l’abandon des cours de certains d’entre eux, suite à des intimidations. Des documents du PKK et des ordinateurs ont été saisis suite aux perquisitions menées dans les dortoirs. Les étudiants arrêtés ont été emmené à la section antiterroriste du Département de Police de Van et seront traduit en justice à une date ultérieure. La police affirme que cette opération, qui dure déjà depuis deux mois, va continuer et que les recherches se poursuivent.

Le 19 octobre dernier, 34 personnes, venant des camps de réfugiés du Kurdistan irakien s’étaient rendus à la frontière turque. Certains de ces réfugiés y avaient été arrêtés, mais tous avaient rapidement été relâchés. Hier et aujourd’hui, deux d’entre eux (photos) ont à nouveau été arrêtés par les forces de l’ordre. Gülbahar Cicekci se rendait à Ankara en compagnie d’un autre réfugié lorsqu’elle a été arrêtée par des officiers chargés du contrôle des identités ce dimanche. Nurettin Turgut à quant à lui été arrêté ce lundi à l’aéroport de Van, dans le sud-est de la Turquie. La police affirme qu’un mandat d’arrêt avait été lancé envers les deux militants suite à un discours prononcé à Dogubayazit. Turgut a été détenu pendant quelques heures à l’aéroport avant d’être transféré au département de police. Cicekci a quant à elle été emmenée à la division antiterroriste du Département de Police de Diyarbakir en attente de sa comparution devant un tribunal régional ce lundi.

Gülbahar Cicekci

Gülbahar Cicekci

Une enquête a été lancée après les récents affrontements dans le nord-ouest de la Turquie. Les tensions ont atteint un niveau élevé dimanche dernier quand un groupe de membres du DHKP-C ont organisé une manifestation pour protester contre l’arrestation de cinq de leurs camarades. Plusieurs centaines d’habitants se sont rassemblés dans le centre-ville après que certains d’entre eux aient assimilé cette manifestation à un rassemblement en soutien au PKK. Lorsque la foule a été informée que trois bus, transportant des militants du DHKP-C en provenance d’Istanbul étaient en train d’entrer dans la ville, elle s’est déplacée jusqu’au péage à l’entrée de la ville et y a bloqué la circulation. Là, des affrontements ont éclaté et plusieurs personnes ont été blessées. La police est intervenue.

Le bureau du ministère public d’Edirne, qui a ordonné qu’une enquête soit menée à propos de ces incidents, a découvert que la population avait été poussée à l’action. Il apparait que plusieurs évènements ont posé les bases d’une telle grande confrontation. Le 10 décembre, un groupe a organisé une manifestation à Edirne afin de protester contre les assassinats de militants du PKK à Diyarbakir le 6 décembre. Des groupes ultranationalistes et des sympathisants du CHP ont tenté d’attaquer les manifestants, mais l’affrontement a été empêché par la police. Le bureau d’enquête a également découvert que les habitants d’Edirne ont été provoqués peu avant dimanche par des groupes inconnus qui leur ont dit: ‘Des sympathisants du PKK vont bientôt arriver à Edirne. Ils vont nous attaquer. Nous devons nous préparer. Rassemblons des gens et trouvons des bâtons.‘ Le groupe a essayé de rassembler les gens dans le centre-ville pour empêcher les manifestants venant d’Istanbul d’entrer à Edirne. Il apparaîtrait que le groupe, au péage, ait scandé des slogans tels que ‘Pas de traîtres à Edirne‘, ‘Edirne est turque et le restera‘. Sachant que les manifestants ont chanté des slogans anti PKK alors que les militants qui arrivaient à Edirne étaient des membres du DHKP-C, le bureau d’enquête suspecte que les heurts qui ont éclaté sont l’oeuvre d’agents provocateurs.

Après les arrestations de plus de trente personnes pour leurs prétendus liens avec le PKK le mois derniers, la police a remis ça ce matin du 5 janvier. Dans une opération conjointe à travers quatre provinces, les forces de l’ordre ont arrêté vingt personnes. Toutes ont été emmenées à Gaziantep pour interrogatoire. L’opération visait un groupe kurde clandestin, accusé d’être une ‘branche armée urbaine du PKK’ et accusé d’avoir organisé les manifestations violentes au Kurdistan.