Lundi 13 avril, les prisonniers la prison de Yaoundé Kondengui se sont révoltés, juste après le décès de six personnes soupçonnées malades du coronavirus. Les prisonniers ont dénoncé l’absence de mesures sanitaires pour les protéger du Coronavirus. Ils affirment que l’infirmerie est pleine à craquer avec une centaine de malades. Des militaires se sont déployés en nombre autour de la prison. Il s’agit principalement des éléments du Groupement Spécial d’Opérations (Gso). Prévue pour moins de 800 prisonniers, la prison de Yaoundé-Kondengui en accueille au moins 5000.

Prison Centrale de Yaoude Kondegui

Prison Centrale de Yaoude Kondegui

Samedi 11 avril, les prisonniers de la prison de Tuminting dans la ville de Manado se sont révoltés et ont incendié des bâtiments. Des centaines de policiers et de soldats ont ensuite pris d’assaut la prison et ont tiré des balles réelles sur les prisonniers en touchant au moins un à la poitrine. Les prisonniers réclament des tests pour dépister le Coronavirus ou leur libération. Une source anonyme à l’intérieur de la prison a déclaré que les responsables de celle-ci tentaient de cacher le début d’une épidémie.

Une prison en Indonésie

Une prison en Indonésie

Jeudi 9 et vendredi 10 avril, une révolte a éclaté à la prison n° 15 de la ville d’Angarsk dans la région d’Irkoutsk. Des affrontements ont éclaté entre gardiens et prisonniers dont plusieurs se sont ouvert les veines pour protester contre les violences qu’ils subissent. Les forces spéciales sont intervenues. Elles auraient tiré sur les détenus avec des armes automatiques et les aurait gazés. Par ailleurs, dans la nuit de vendredi à samedi, un incendie d’envergure a détruit huit bâtiments d’une superficie de 30 000 m2 sur le territoire de la prison. Samedi, le corps d’un prisonnier a été découvert samedi dans les décombres de la prison.

Les prisonniers se sont ouvert les veines

Les prisonniers se sont ouvert les veines

Hier, des émeutes avaient éclaté à Anderlecht suite à la mort d’un jeune dans un contrôle de police (voir notre article). Des cocktails Molotov ont été lancés dont un blessant un policier. Une voiture de police a été encerclée et ses occupant ont fuit le véhicule. Une personne en a alors profiter pour prendre une arme à feu dans la voiture. La scène a été filmée par une caméra de surveillance et la police essaye d’identifier les protagonistes. Vers 20h, la police pensait avoir la situation sous contrôle mais, de nouveaux affrontements avec des jets de pierres sur un commissariat (des vitres ont été brisées) ont éclaté deux heures plus tard. Des rassemblements ont également été signalé à Saint-Gilles (Place Bethléem) ainsi de cocktail Molotov sur le commissariat du Parvis de Saint-Gilles. Au total, plus de 60 personnes ont été arrêtées. Les policiers sont en pleine enquête. Ils analysent notamment les caméras de surveillance afin de pouvoir « leur imputer une infraction ».

Contre le commissariat du Parvis St-Gilles

Jeudi 9 avril, une émeute a éclaté à la prison La Victoria à Saint-Domingue. Les prisonniers ont notamment tenter d’ouvrir une porte par la force avant d’être repoussés par des gardiens qui tiré des grenades lacrymogènes. Les prisonniers se sont révoltés car elles accusent les autorité de cacher des cas d’infection et de décès du Coronavirus parmi les détenus. Ils dénoncent également les mensonges qui autorités qui prétendent que des mesures sont prises pour respecter la distance sociale parmi les prisonniers alors que ces derniers sont entassés.

La prison La Victoria

La prison La Victoria

Aujourd’hui, une rébellion a éclaté à la prison d’Eleonas à Thèbes, après la mort d’une femme de 35 ans, qui avait été signalée comme présentant tous les  symptômes du Coronavirus. La révolte est partie de l’aile C de la prison et s’est maintenant répandue dans toute la prison, tandis que les forces de police sont présentes en nombre à l’extérieur. Selon les prisonnières, rien n’a encore été fait pour préparer la pandémie malgré les promesses de soulager les prisons surpeuplées. Elles affirment que les hôpitaux n’acceptent pas les patients des prisons et qu’il n’y a pas de médecin à Thèbes. Enfin, elles s’insurgent contre le fait que les groupes vulnérables n’aient pas été libérés. Selon elles, maintenir une telle situation revient à les condamner à mort. La prison de Thèbes est la prison où est enfermée Pola Roupa, militante du groupe armé anarchiste « Lutte Révolutionnaire ». Elle y avait été transférée de force à cause de son rôle dans l’organisation de révoltes de prisonnières à la prison de Korydallos, également à propos du Coronavirus (voir notre article). Pola Roupa a rendu public un document sur la crise sanitaire du coronavirus: voir ici

Pola Roupa

En Colombie, une mutinerie a éclaté, mardi 7 avril, à la prison de Pasto située dans la ville de San Juan de Pasto. Les prisonniers ont manifesté pendant deux heures allumant des incendies dans l’enceinte de la prison. Des unités de la police nationale et l’escouade anti-émeute de l’armée sont intervenues pour réprimer la révolte. Les prisonniers exigeaient le respect de leurs droits et la possibilité de recevoir des visites de leurs proches. Les prisonniers exigeaient également la libération des détenus non-dangereux. À la périphérie de la prison, plusieurs membres de la famille exigent une vérification de la prison par des agences humanitaires. Le même jour, une révolte a éclaté à la prison de Bouwer (une ville de la province de Córdoba en Argentine). Les prisonniers exigeaient de pouvoir effectuer leur peine dans le cadre d’une assignation à résidence. Ils dénonçaient le fait que la prison n’avaient pris aucune mesure sanitaire pour les protéger du Coronavirus. La révolte a été réprimée dans la nuit.

Une révolte a également éclaté le même jour dans la prison Qoubbeh dans la ville de Tripoli au Liban. L’émeute a éclaté lorsque les gardiens sont intervenus pour stopper une tentative d’évasion d’un prisonnier craignant pour sa santé. Les gardiens ont réprimé l’émeute en tirant sur les prisonniers avec des balles de caoutchouc faisant au moins quatre blessés. Les prisonniers exigeaient la mise en place de la loi d’amnistie générale promise par les différents gouvernements ces dernières années. Les prisons au Liban fonctionnent, en effet, au double de leurs capacités. La veille, les forces de sécurité avaient découvert un tunnel de plusieurs mètres de long lors d’une opération à la prison de Zahle dans l’est de la vallée de la Bekaa. Des prisonniers qui craignant pour leur santé, tentaient également de s’échapper.

Le tunnel creusé par les prisonniers de la prison de Zahle

Le tunnel creusé par les prisonniers de la prison de Zahle

Aujourd’hui, une manifestation de soutien aux prisonniers s’est tenue devant la prison de Saint-Gilles. Une trentaine de personnes sont arrivées avec des mégaphones et ont commencé à crier « Libérez les prisonniers! » et « Solidarité avec les prisonniers ». Elles ont du partir après 5 minutes afin de ne pas être arrêté.e.s par la police. Cette manifestation a permis également de soutenir les proches des prisonniers qui, à ce moment-là, étaient en train de faire la file pour livrer leur colis de linge, les visites étant interdites. Bien que l’action se soit passée Saint-Gilles, elle était adressée à toutes les personnes incarcérées dans toutes les prisons du pays.

Prison de Saint-Gilles

Dans la soirée du lundi 30 mars, les détenus de la prison de Sepidar à Ahwaz (sud-ouest de l’Iran) se sont mutinés et ont tenté de fuir pour se sauvegarder contre l’épidémie de coronavirus. Des incendies ont éclaté dans plusieurs parties de la prison. Les gardiens de la prison et les gardiens de la révolution ont ouvert le feu et des coups de feu ont retenti tard dans la nuit quand la révolte a été finalement réprimée. En Guyane, une révolte a éclaté, mercredi 1er avril, à la prison de Rémire-Montjoly. Les prisonniers qui ont mis le feu dans une partie des quartiers. Les gendarmes français sont intervenus pour réprimer l’émeute.

La mutinerie au Centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly

Mercredi 11 mars, six militant·es anarchistes ont étendu une banderole en solidarité avec les prisonniers révoltés en face de la prison de Marassi à Gênes en Italie. Reconnu par les caméras de surveillance, il font l’objet d’une enquête menée par la Divisione Investigazioni Generali e Operazioni Speciali (DIGOS) et risquent des poursuites pour violation du confinement. Jeudi 26 mars, des militant·es anti-carcéraux ont accroché une banderole en solidarité avec les prisonniers révoltés de la prison de Nivelles.

Banderole en solidarité avec les prisonniers révoltés