Dimanche, le président soudanais a détaillé une série de réformes économiques. Parmi celles-ci, la suspension des subventions de l’état pour les produits pétroliers. Cette décision a entraîné lundi une brusque hausse à la pompe des prix du gazole, de l’essence et des bonbonnes de gaz. Des centaines de personnes ont manifesté leur colère dans les rues de la ville à l’aide de pneus enflammés et de troncs d’arbre et en scandant des slogans hostiles au gouvernement. Les forces anti-émeutes sont rapidement intervenue pour disperser la foule en tirant des gaz lacrymogènes.

Vendredi, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de bâtons pour briser le rassemblement de plus de 400 personnes à Khartoum. Celles-ci réclamaient que le gouvernement leur alloue les terrains promis pour y construire des logements. Les manifestants ont bloqué plusieurs route de l’est de la capitale et ont scandé des slogans dénonçant les mensonges du gouvernement qui leur avait promis de répartir les terrains à bâtir qui ont entre temps été vendus à des investisseurs étrangers. Les tirs de gaz lacrymogènes et les coups de bâtons ont entrainé la réaction de la foule, qui a jeté des pierres aux forces de l’ordre.

La police anti-émeutes soudanaise a fait usage de grenades lacrymogènes vendredi contre les étudiants de la principale université de Khartoum, attaquée peu auparavant par des partisans du régime. Des partisans du Parti du congrès national (NCP), le parti du président Omar Hassan al Bachir, ont saccagé l’université en début de soirée et mis le feu aux dortoirs. Des dizaines d’étudiants pris de panique ont fui les locaux en feu de l’université, centre de la contestation contre le pouvoir en place. Plus d’une centaine de policiers anti-émeutes ainsi que des agents de sécurité en civil ont cerné le campus, où plusieurs fourgons de police étaient stationnés. Des grenades lacrymogènes ont également été tirées. L’université aurait été prise pour cible en représailles à une manifestation d’étudiants opposés au gouvernement, jeudi, lors d’une cérémonie de remise des diplômes à laquelle participait le second vice-président Al Haj Adam Youssef.

Soudan: Affrontement à l’université de Khartoum

Vendredi, quatre étudiants originaire du Darfour ont trouvé la mort dans la répression de manifestations pour une éducation gratuite. Les forces de sécurité auraient poussé les manifestants vers un canal, entraînant la chute de plusieurs d’entre eux. Quatre manifestants sont morts noyés, deux manifestants sont toujours portés disparus.

Ce lundi, au moins 700 personnes sont sorties de l’Université du Nil en scandant “révolution jusqu’à la mort” ou encore “tuer des étudiants, c’est tuer la nation”. La police a rétorqué à coups de gaz lacrymogène et des manifestants ont été battus à coups de matraque. Certains se sont éparpillés dans la principale gare routière située non loin de là, où des camions de police anti-émeutes étaient déployés. Des manifestations ont également eu lieu devant l’université agricole de Khartoum Nord et les forces de sécurité ont dispersé environ 300 personnes à coups de gaz lacrymogène et de matraques.

Soudan: Sanglante répression des manifestations étudiantes

La répression de la contestation ne faiblit pas à Khartoum, capitale du Soudan. Vendredi, au sortir de la prière, la police a eu recours à des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser des manifestants. Un nombre indéterminé de contestataires a été arrêté par les forces de l’ordre ou les services secrets. La majorité des manifestants descendent dans la rue pour protester contre une inflation à deux chiffres. Pour faire face à la grave économique que traverse le Soudan depuis l’indépendance du Sud en juillet 2011, le gouvernement a dû annoncer un plan d’austérité en juin. Parmi les mesures retenues, la fin des subventions sur l’essence a fait bondir les prix de 50 %.

Près d’un millier de personnes auraient été arrêtées vendredi en marge des manifestations contre la hausse des prix et le président Omar el-Béchir, soit autant que sur l’ensemble des deux premières semaines du mouvement. En outre, les violentes dispersions des manifestations de vendredi auraient fait des centaines de blessés. Il s’agit surtout de personnes âgées incommodées par les gaz lacrymogènes, mais aussi de blessures causées par des balles en caoutchouc, des grenades lacrymogènes et des coups. Certains manifestants ont été arrêtés puis relâchés, d’autres ont été conduits dans des prisons « fantômes » d’où ils ne peuvent communiquer avec quiconque.

Le mouvement a été lancé le 16 juin par des étudiants qui protestaient contre la hausse des prix des denrées alimentaire et la suppression des subventions sur le carburant. Ces derniers ne sont désormais plus seuls à exprimer leur colère contre le régime en place. Des manifestations de masses ont souvent lieu à Khartoum, la capitale soudanaise, et dans d’autres villes du pays. Près de 10.000 personnes auraient au total participé à la contestation les dix premiers jours à Khartoum. Ce vendredi à Khartoum, ce vendredi la manifestation a été dispersée par les forces de police qui ont fait usage de gaz lacrymogène alors que des jeunes leur lançaient des pierres.

Soudan: Nouveaux affrontements à Khartoum

La police anti-émeute a dispersé mercredi à l’aide de grenades lacrymogènes une nouvelle manifestation d’étudiants à Khartoum protestant contre la cherté de la vie et un projet gouvernemental de baisse des subventions de l’Etat. Les forces de l’ordre armées de matraques ont bouclé un grand axe routier et pourchassé des dizaines de jeunes gens dans les rues attenantes au campus de l’université de la capitale soudanaise.