Alors qu’un accord de fin de conflit a été signé il y a une semaine pour lever les barrages qui paralysaient la Guyane, deux grèves portées par l’Union des travailleurs guyanais (UTG) perturbaient encore vendredi le centre hospitalier Andrée-Rosemon de Cayenne (CHAR) et les services EDF. À EDF, le mouvement social s’est durci: des salariés grévistes ont pris le contrôle des deux sites stratégiques qui pilotent l’alimentation électrique en Guyane et ont provoqué des coupures jeudi à Kourou, Saint-Laurent-du-Maroni et Cayenne. EDF Guyane a porté plainte contre ces occupations de site et une audience en référé était prévue vendredi après-midi. Les grévistes, à l’appel de UTG Éclairage, réclament le comblement des postes vacants et le paiement des jours de grève.

Manifestation en Guyane

Manifestation en Guyane

De violents affrontements ont eu lieu ce lundi en Argentine entre les forces de police et des enseignants venus manifester devant le Congrès à Buenos Aires. Depuis des semaines, ces derniers réclament une hausse des salaires. Ils avaient décidé d’installer sur le site un campement, une école publique itinérante comme symbole de leur protestation. La police ne leur en a pas laissé le temps. Quatre personnes ont été arrêtées.

Le 22 mars derniers, les enseignants en grève envahissaient le centre de Buenos Aires

Le 22 mars derniers, les enseignants en grève envahissaient le centre de Buenos Aires

Des manifestants en Argentine se sont affrontés hier jeudi avec la police et la gendarmerie lors de manifestations contre les mesures d’austérité du gouvernement. Les forces de sécurité ont utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes à haute puissance pour contrôler les marins-pêcheurs qui avaient bloqué la route pan-américaine à Buenos Aires. La grève d’une journée contre les réductions des dépenses publiques et la hausse des prix a été bien suivie par les enseignants, les ouvriers d’usine et les employés du secteur public.

Grève générale hier en Argentine

Grève générale hier en Argentine

En 2010, au cours d’une grève qui a touché plusieurs agences de la Poste des Hauts-de-Seine, Gaël Quirante et quinze autres postiers avaient finalement investi la direction départementale à Nanterre le 10 mai. Ils avaient alors été accusés de séquestration par plusieurs cadres. Condamnés en 2011, ils ont été relaxés en appel deux ans plus tard.

Entre-temps, la direction avait lancé une procédure de licenciement contre Gaël Quirante. Après avoir essuyé des refus de l’inspection du Travail, du ministère du Travail et du tribunal administratif, la direction de la Poste avait fait appel. Ce mardi à Versailles, le rapporteur public est allé dans son sens et a requis l’annulation des précédentes décisions. L’arrêt a été mis en délibéré au 25 avril. Quelque 150 personnes ont manifesté leur soutien au syndicaliste.

Gaël Quirante (au centre) devant la cour administrative d’appel ce mardi

Gaël Quirante (au centre) devant la cour administrative d’appel ce mardi

Neuf syndicalistes ont été arrêtés, ce matin à Tizi Ouzou. Les policiers ont envahi un hôtel de la ville vers 6h de matin et ils ont arrêté toute la direction du Syndicat national des travailleurs de l’électricité et du gaz de Sonelgaz (SNATEGS), et confisqué les banderoles et les affiches, pour les empêcher de prendre part à la marche nationale des travailleurs du groupe Sonelgaz prévue à ville Tizi Ouzou. Pour entraver les accès au lieu de départ de la marche, des bus et des véhicules ont été interceptés, encerclés et empêchés d’entrer dans la ville.

En janvier, le président du SNATEGS avait été condamné à une peine de 6 mois de prison pour “divulgation de documents secrets” par le tribunal pénal de Guelma. Il a été jugé à la suite d’une plainte déposée contre lui par la Sonelgaz, après sa dénonciation, en mars dernier, d’une surfacturation de plus de 8 millions de consommateurs.

Grévistes de la SNATEGS (archive)

Grévistes de la SNATEGS (archive)

Le gouvernement du Gabon a décidé d’interdire les activités d’une confédération syndicale d’enseignants en grève depuis des mois. Les activités de la Convention des syndicats du secteur Éducation (Conasysed) sont interdites, indique un arrêté du ministre de l’Intérieur daté de vendredi et publié samedi. “Ayant appelé à une grève illimitée depuis le 12 octobre 2016, la Conasysed s’est trouvée, par nombre de ses adhérents, impliquée dans plusieurs actions de trouble à l’ordre public, entrave à la liberté de travail, violences et voie de fait”, poursuit l’arrêté. Confédération de sept syndicats enseignants, la Conasysed est en grève depuis la rentrée scolaire, qui a débuté avec un mois de retard le 31 octobre 2016. La Conasysed dénonce des classes surchargées, exige le paiement des primes et la démission du ministre de l’Éducation.

Enseignents grévistes au Gabon

Enseignents grévistes au Gabon

Une soixantaine de travailleurs du port d’Asalouyeh qui ont fait grève pour protester contre le non-paiement de leur salaire et d’autres problèmes de travail ont été renvoyés… L’entrepreneur, pour lequel ces ouvriers travaillaient, avait promis que s’ils arrêtaient leur grève, leur salaire impayé leur serait versé, mais au lieu de payer leur salaire, il a renvoyé les soixante travailleurs.

Zone industrielle d’Asalouyeh

Zone industrielle d'Asalouyeh

Le gouvernement kenyan a commencé à mettre en application, sa menace de radier de la fonction publique, les noms des médecins qui sont en grève depuis trois mois, pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail. Ainsi, sur instructions de Nairobi, les hôpitaux du pays ont commencé à licencier les médecins grévistes.

Depuis trois mois déjà, les médecins réclament une augmentation de leur salaire de 50% comme convenu dans un accord signé en 2013, mais qui n’a jamais été appliqué. Le gouvernement proposait jusque-là une hausse de 40%, et les discussions n’ont jamais aboutis à un accord. L’accord de 2013 approuvait aussi la nécessité de mieux équiper les hôpitaux, mieux financer la recherche et mieux garantir la sécurité des médecins au travail. Il limitait également le temps de travail à 40 heures par semaine. Les grévistes dénoncent également la corruption endémique dans le pays et exigent des moyens supplémentaires pour les hôpitaux publics.

Manifestation de médecins grévistes au Kenya

Manifestation de médecins grévistes au Kenya

Six syndicalistes ont été condamnés ce mardi pour des faits d’entrave à la circulation dans le cadre d’une manifestation contre la Loi travail. Les six prévenus – cinq hommes et une femme – étaient poursuivis pour avoir participé le 19 mai 2016 à un rassemblement non déclaré contre la loi travail dans une zone industrielle de Haguenau (au nord de Strasbourg). Le rassemblement avait évolué en occupation d’un carrefour. Jugés en correctionnelle, quatre des six syndicalistes, de la CGT, de Force ouvrière et de Solidaires, ont été reconnus coupables d’entrave à la circulation et condamnés à 1.000 euros d’amende. Deux autres militants de la CGT ont été condamnés à 500 euros d’amende.

Le parquet avait requis jusqu’à 2.000 euros d’amende, sans réclamer de peine d’emprisonnement, ni d’inscription au casier judiciaire. Quelques dizaines de militants s’étaient rassemblés mardi matin à l’extérieur du palais de justice pour soutenir les « six de Haguenau ».

La zone industrielle de Haguenau bloquée par une manifestation contre la loi Travail le 19 mai 2016

La zone industrielle de Haguenau bloquée par une manifestation contre la loi Travail le 19 mai 2016

Quand la grève a été déclenchée le 22 février sur le site de production d’Onal, la production de barils sur le site fortement diminué. Les ouvriers ont seulement laissé quelques puits fonctionner pour que les installations ne se détériorent pas. Le lendemain, vers 10 h, une cinquantaine de policiers – pour certains cagoulés – sont arrivés dans la salle de contrôle occupée par des grévistes. Ils ont fait évacuer les lieux en donnant des coups de matraque et en utilisant du gaz lacrymogène. C’est la société Maurel & Prom qui exploite le site d’Onal qui a exigé que des policiers soient envoyés sur place.

Samedi 25 février, le tribunal de Port-Gentil – saisi par Maurel & Prom – a finalement ordonné la levée de la grève. Mais le syndicat Onep a décidé de maintenir la mobilisation et envisage d’étendre la grève à l’ensemble du secteur pétrolier au Gabon.

L’intervention policière sur le site d’Onal

L'intervention policière sur le site d'Onal