Patrice Matence, secrétaire de la CGT 46, a été auditionné hier au commissariat de Cahors pour des faits de «dégradations volontaires en réunion», le 19 mai dernier lors des mobilisations contre la loi Travail. L’enquête en cours fait suite aux plaintes déposées par la chambre de commerce et le PS, victime, lui aussi, de tags sur la vitrine de sa permanence. Hier, Patrice Matence était soutenu par son syndicat, mais aussi par la Confédération paysanne. Soit une cinquantaine de membres le temps de cette convocation. La troisième en quelques jours pour les mêmes faits. Avant la convocation de Patrice Matence, Jean-Louis, membre du collectif Nuit debout, et Francis, militant de la CGT, avaient été convoqués au commissariat.

Devant le commissariat de Cahors, hier.

Le président de la FGTB anversoise, Bruno Verlaeckt, a été interpellé ce vendredi matin lors du démantèlement par la police d’un piquet de grève posté le long de la Scheldelaan. Plusieurs barrages avaient été mis en place sur des axes routiers importants menant au port. La police a arrêté Bruno Verlaeckt et un autre syndicaliste pour « entraves au trafic » et « trouble de l’ordre public ».

EDIT:
Bruno Verlaeckt a été libéré en début d’après-midi.

La répression a tourné au bain de sang dimanche, lorsque la police a dispersé des manifestants bloquant une route dans l’Etat d’Oaxaca (sud du Mexique). Les tirs contre les manifestants (enseignants, étudiants et parents d’élèves) qui bloquaient la route à Nochixtlán depuis une semaine ont fait six morts et plus d’une centaine de blessés. Huit membres de la police prétendent avoir été blessés par balle. Ailleurs dans la région, deux autres personnes, dont un journaliste, ont été tuées dans le cadre des blocages maintenus par les enseignants.

Dimanche, les autorités affirmaient que des tireurs «extérieurs» avaient visé aussi bien la police que la population. Mais, plusieurs agences ont publié des clichés montrant des policiers visant la foule à l’aide de fusils automatiques et d’armes de poing. Le gouvernement a d’abord tenté de contester l’authenticité de ces images, avant de soutenir qu’elles avaient été prises après les tirs meurtriers. Depuis que les professeurs sont entrés en résistance le 15 mai, des communautés entières se sont rangées à leurs côtés. Le syndicat CNTE, qui domine dans les Etats pauvres du sud, les parents d’élèves et les étudiants insurgés contre le gouvernement combattent la réforme éducative qu’ils dénoncent comme une tentative de dissolution du syndicat et de privatisation de l’éducation.

A Nochixtlán, au Nord-Ouest d'Oaxaca City, au Mexique, dimanche.

Deux jours après la manifestation nationale contre la loi Travail à Paris, un jeune docker du Havre (Seine-Maritime), âgé de 26 ans, était jugé en comparution immédiate, jeudi devant la 23e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Il lui est reproché d’avoir jeté des projectiles sur les forces de l’ordre, et d’avoir résisté lors de son interpellation. Son interpellation a eu lieu pendant que le groupe de manifestants, où il se trouvait, était chargé et gazé par les forces de l’ordre. Ces derniers rejoignaient alors les bus. Il a été malmené à son arrestation (T-shirt déchiré, éraflures, plaies, hématomes) et placé 48 heures de garde à vue. L’audience a finalement été reportée au mercredi 27 juillet 2016, le mis en cause a été placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de se rendre à Paris et de quitter le territoire national. Le parquet avait demandé une détention provisoire dans l’attente de son procès !

Les dockers à Paris

Au moins une personne a été grièvement blessée ce vendredi à Katougouma, localité minière située à 20 kilomètres du centre-ville de Boké, où les travailleurs d’une société sous-traitante étaient en grève. Les grévistes qui réclament de meilleures conditions de vie et de travail de la part de leur employeur, ont été dispersés de force par les services de sécurité. Il y a eu des affrontements au cours desquels les forces de l’ordre ont fait usage de matraques et de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Au moins deux personnes ont été interpellées.

Une image de la grève

Nous avions expliqué le 12 juin que 5.000 enseignants grévistes sénégalais étaient menacés de licenciement par le gouvernement (voir notre article). Un accord entre les enseignants et le gouvernement a finalement été trouvé lundi lors d’une réunion avec le ministre de l’Éducation nationale. Non seulement il n’est plus question de licenciement mais les montants ponctionnés sur les salaires d’avril et de mai seront restitués avant la fin du mois de juin. Ces ponctions avaient frappé tous les enseignants, grévistes comme non-grévistes.

La grève des enseignants au Sénégal

Il y a eu des affrontements violents entre les enseignants et la police au Mexique, alors que les manifestations se poursuivent dans tout le pays contre la réforme de l’éducation. Les manifestations sont devenues violentes avant-hier après qu’un dirigeant syndical ait été arrêté sous l’accusation de blanchiment d’argent dans l’État mexicain d’Oaxaca. Ses partisans dénoncent une arrestation politique et ont mis en place des barrages routiers autour d’Oaxaca pour exiger sa libération.

Les affrontements au Mexique

Dans un communiqué publié vendredi, le porte-parole du gouvernement a fixé aux enseignants grévistes un ultimatum de 24 heures, à partir de lundi, pour se conformer à l’ordre de réquisition des autorités. Des réquisitions ont été envoyées à près de 5.000 enseignants, dans le but de mettre fin aux nombreuses grèves dans les écoles. Ceux qui ne s’exécuteront pas vont s’exposer à plusieurs sanctions. Ils risquent « la révocation, avec suspension du droit à pension » quand il s’agit des enseignants fonctionnaires, ou le « licenciement sans préavis » pour les agents non fonctionnaires.
La menace brandie par le gouvernement a provoqué la colère du Grand cadre des syndicats d’enseignants et du Cadre unitaire des syndicats d’enseignants. Ces deux confédérations syndicales ont décidé de déposer une plainte contre le gouvernement.

Les opposant-es à la Loi Travail bloquent régulièrement la ville du Havre. Les grèves, les manifestations de masse, les actions de barrages et de blocages loin d’être minoritaires depuis 3 mois ont fait du Havre en quelque sorte la capitale de la contestation contre la loi. Des CRS et des gendarmes mobiles sont déployés en nombre depuis la veille. Au moins 200 CRS sont arrivés mardi dans l’après midi. Ce matin le boulevard Winston Churchill, à l’entrée de la ville était bloqué dans les deux sens. Les forces de répression sont intervenues, mais les manifestants sont resté-es sur place. Les CRS ont chargés à plusieurs reprises et fait usage de gaz lacrymogène.

Au Havre ce matin

Alors que s’ouvrait la 105e session de l’OIT à Genève, des proches et des militants ouvriers ont manifesté le 30 mai devant le parlement à Téhéran pour la libération de Jafar Azim Zadeh, militant ouvrier condamné à 6 ans de prison et actuellement détenu à la prison Evin de Téhéran pour son activité syndicale. Ce jour là, Jafar en était à son 33ème jour de grève de la faim, grève menée pour dénoncer la répression exercée en Iran contre les militants ouvriers et le silence complice des instances internationales comme l’OIT. Une manifestation similaire a également eu lieu le même jour à Sanandaj.

Manifestation pour Jafar Azim Zadeh