La grève générale qui se poursuit en Guinée est monté d’un cran ce jeudi, avec les barrages érigés sur l’axe de l’autoroute Fidel Castro, pour empêcher ceux qui seraient tentés de boycotter le mot d’ordre de grève. Les autorités en général et la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité (CMIS-Police), ont procédé à des premières interpellations. Ainsi, un groupe d’une dizaine de syndicalistes qui se trouvaient à la gare-routière de Matam, auraient été arrêtés ce jeudi. D’autres interpellations du même type auraient été opérées à Ratoma. Les syndicalistes ont par la suite été relâchés – certains ont été battus par les policiers.

Interpellation pendant la grève à Conakry

Interpellation pendant la grève à Conakry

Othman Ismaëli, syndicaliste kurde iranien, a été condamné à un an de prison pour ses activités syndicales et pour avoir eu des contacts avec les médias. Il y a quelques mois, Othman Ismaëli avait publié des informations sur plusieurs citoyens kurdes arrêtés à la veille du 1er Mai. Il avait dénoncé les mesures de « pressions systématiques imposées ppar les organes de sécurité ». Ce syndicaliste avait déjà été arrêté le 28 avril 2015 par les services de renseignements et relâché après 12 jours d’interrogatoire.

Othman Ismaëli,

Othman Ismaëli,

L’appel de deux des principaux syndicats du pays à une grève générale illimitée a paralysé la Guinée lundi 15 février pour la première journée du mouvement. Tous les secteurs de la vie économique et sociale du pays ont été touchés par cette grève, particulièrement bien suivie (à 80% selon les premières estimation), devant se poursuivre ce mardi. Les responsables des grévistes exigent entre autres la revalorisation des indemnités des retraites et des pensions, la hausse des salaires des fonctionnaires et la baisse des prix du carburant à la pompe.

Plusieurs incidents ont eu lieu: des chauffeurs briseurs de grève ont été rappelé à l’ordre et des jeunes ont construits des barricades, provoquant des affrontements et des interventions musclées de la police. Le bilan provisoire de ces affrontements d’hier est de trois blessés graves et 13 arrestations.

Arrestation d’un manifestant

Arrestation d'un manifestant

Une haie d’honneur, des poings levés et des chants de combat. Pour accompagner Christophe Couderc, délégué CGT, à la clinique du Pont de Chaume, convoqué, hier après-midi, comme témoin par le commissariat de police, ils étaient environ 200 sympathisants. Après les 51 jours de conflit dans la clinique montalbanaise, Christophe Couderc a été convoqué à la suite d’une plainte pour «injures publiques» émanant du directeur de la clinique, suite à ce que ce dernier estime être des injures sur le mur du réseau social Facebook. Des insultes qui auraient été inscrites par la nièce de Couderc. Les policiers ont donc recueilli la version du syndicaliste pendant une trentaine de minutes.

Arrivée du délégué syndical au commissariat

Arrivée du délégué syndical au commissariat

Lundi, le principal syndicat de la compagnie aérienne gouvernementale Pakistan International Airlines (PIA) avait annoncé qu’il bloquerait tous les vols de la compagnie après des semaines de mobilisation contre le projet gouvernemental de privatisation (d’ici juillet) de la compagnie. Mais le gouvernement a mobilisé d’importants contingents de policiers et de Rangers, une unité d’élite du ministère de l’Intérieur, en plus des forces de sécurité habituellement déployées à l’aéroport, afin d’empêcher les grévistes de paralyser le trafic de PIA.

Mardi deux travailleurs ont été tués par balle et plusieurs autres blessés lors de heurts à l’aéroport de Karachi entre la police et des manifestants. La police a employé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser des salariés de PIA qui avaient bloqué l’entrée principale de l’aéroport international Jinnah, desservant la plus grande ville du pays. Un manifestant a été tué par balles, a indiqué un porte-parole de l’hôpital privé Agha Khan de Karachi, où il avait été transporté. Le chef du service des urgences du principal hôpital de la ville, le Jinnah Post Graduate Medical Centre, a indiqué avoir reçu dix blessés, dont quatre par balles, l’un de ceux-ci a succombé.

Affrontements à l’aéroport de Karachi

Affrontements à l'aéroport de Karachi

Voici la liste des rassemblements prévus ce jeudi 4 février pour la relaxe des 8 de Goodyear :
Alès – 17h30 Palais de Justice
Angers – 17h préfecture
Belfort – 12h devant le Tribunal
Besançon – 17h Place Pasteur
Bordeaux – 11h30 Préfecture
Dieppe – 17h sous-préfecture
Dole – 17h30 sous-préfecture
Grenoble – 10h30 préfecture
La Ciotat – 11h local CGT rue Bouronne
Le Havre – 11h30 Local du Parti socialiste (rue de Neustrie) et 17h30 sous-préfecture
Limoges – 11h30 Place d’Aisne
Lyon – 18h Place Bellecour
Marseille – 14h Rond-Point du Prado
Montbéliard – 16h30 sous-préfecture
Nancy – 14h Place de la République (Gare)
Nantes – 11h30 sous-préfecture
Narbonne – 18h30 sous-préfecture
Paris – 11h Place de la Nation (attention, modification du lieu prévu initialement !)
Rennes – 11h30 Plateforme colis Postal (rue du Gros guillaume au Rheu)
Saint-Nazaire – 14h sous-préfecture
Strasbourg – 11h place Kléber
Toulouse – 11h30 place Charles de Gaulle
Tourcoing – 12h Parvis Saint-Christophe
Tours – 17h30 Place Jean Jaurès

Rassemblement à Marseille le 26 janvier

Rassemblement à Marseille le 26 janvier

La mobilisation se poursuit pour obtenir le retrait des poursuites des 8 salariés de Goodyear qui ont lutté pour garder leur emploi et se sont vus condamnés à 2 ans de prison dont 9 mois ferme (voir notre article). Un rassemblement aura lieu ce jeudi 4 février place de la Nation à Paris à 11 H.

Rassemblement à Marseille le 26 janvier

Les travailleurs de la société ferroviaire sénégalaise Transrail sont confrontés depuis longtemps au problème des retards dans le paiement des salaires. De nombreuses grèves et manifestations ont eu lieu contre ce phénomène. En décembre, une manifestation des travailleurs de Transrail avait été l’occasion d’incidents violents. Le secrétaire d’Etat au réseau ferroviaire vient d’avertir les grévistes, : « ceux qui continueront à observer le mouvement de grève seront sanctionnés administrativement et financièrement (…). S’ils continuent la grève, nous allons les renvoyer et nous n’allons pas leur payer de salaire. »

Un train de Transrail

Un train de Transrail

La nouvelle de la mort vendredi dernier d’un manifestant (voir notre article) lors des violents affrontements entre gendarmes et grévistes de la Sucrerie Africaine de Côte d’Ivoire (SUCAF), a été démentie. L’homme n’est pas décédé mais se trouve à l’hôpital baptiste de Ferkessédougou dans un état critique. Il avait été blessé suite à un affrontement entre la gendarmerie et les manifestants qui exigeaient la libération de deux des leurs, interpellés lors d’un rassemblement.

Par ailleurs, quatre travailleurs de la SUCAF ont été arrêtés. Ils sont considérés comme les « meneurs » des manifestations de vendredi dernier. Les travailleurs de la SUCAF avaient manifesté violemment la semaine dernière pour dénoncer leurs conditions de vie au sein de la société et une réduction de leur salaires. Les travailleurs interpellés ont été déférés devant le parquet de Korhogo pour troubles à l’ordre public.

Raffinerie de la SUCAF

Raffinerie de la SUCAF

Les quatre ouvriers Ford convoqués lundi dernier par le commissariat du 15e arrondissement de Paris ont appris ce lundi que leur rendez-vous était finalement annulé et la convocation reportée. Aucune nouvelle date n’est pour l’heure prévue. Cette annulation fait suite à une demande de leur avocate qui exige que l’audition se déroule à Bordeaux. Les quatre hommes – tous syndiqués dont le candidat à la présidentielle 2012 Philippe Poutou – doivent être entendus dans le cadre de deux plaintes déposées par la direction de Ford. Il leur est reproché des dégradations qu’ils auraient commises lors des Salons de l’automobile de 2012 et de 2014 où les ouvriers de l’usine girondine ont mené des actions coup de poings.

La manifestation au salon de l’auto

La manifestation au salon de l'auto