En Tunisie ce 28 novembre, la cour d’appel a rendu son verdict dans le vaste procès pour « complot contre la sûreté de l’État », condamnant trente-sept personnes (dont des figures de l’opposition) à des peines allant de cinq à quarante-cinq ans de prison. Trois personnes ont été acquittées, tandis que d’autres ont vu leur peine soit aggravée, soit légèrement réduite, certaines assorties d’amendes. La plupart des prévenus, détenus depuis plus de deux ans et demi, ont refusé de comparaître par visioconférence, tandis que d’autres sont en exil.

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À Tunis, plusieurs milliers de personnes ont défilé le 22 novembre à l’appel du comité de défense d’Ahmed Souab, avocat condamné à cinq ans de prison pour ses critiques du système judiciaire (voir notre article), afin de dénoncer les injustices et réclamer la libération de journalistes, d’opposants et d’acteurs humanitaires détenus. La marche, l’une des plus importantes de ces derniers mois, a fait halte devant le Groupe chimique tunisien, accusé de pollution à Gabès, puis devant le syndicat des journalistes SNJT, qui dénonce une répression accrue.

Depuis le 10 octobre, pour dénoncer la pollution toxique et les intoxications répétées provoquées par des fuites de gaz issues du Groupe chimique tunisien (GCT), les habitant·es de Gabès manifestent. Les autorités y ont répondu par une répression brutale : arrestations, détentions et intimidations. Face à l’inaction des autorités devant l’intoxication de centaines de personnes et à la répression des manifestations pacifiques, la section régionale de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) à Gabès a décrété une grève générale qui a eu lieu le 21 octobre, rassemblant plus de 100 000 personnes. Ces manifestations, nées de la colère, ont été suivies d’une répression massive : perquisitions nocturnes, arrestations et détentions arbitraires. En moins de deux semaines, plus de 150 personnes ont été interpellées, dont 44 ont été placées en détention provisoire.

Des dizaines de personnes ont été arrêtées durant la nuit du 17 au 18 octobre à Gabès dans sud de la Tunisie, après des manifestations pour exiger la fermeture d’une usine chimique polluante. Celle-ci utilise de l’acide sulfurique et de l’ammoniac pour fabriquer des engrais à base de phosphates. Après des incidents liés à la pollution, des milliers d’habitants de Gabès ont manifesté la semaine dernière pour réclamer la fermeture de l’usine.

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Saber Chouchane, 51 ans, a été condamné ce 1er octobre à la peine de mort pour avoir posté sur Facebook des critiques envers le président de la République, Kaïs Saïed. La Tunisie a mis un moratoire sur la peine capitale depuis 1991 et la sentence ne peut pas être exécutée. Il a été jugé et condamné sur la base de l’article 72 du Code pénal qui punit de la peine de mort tout « attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement ». Saber Chouchane restera incarcéré, il est détenu depuis le 24 janvier 2024, et est déjà condamné pour les mêmes raisons. Il a fait appel de la sentence ce vendredi 3 octobre.

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Dans la nuit de mardi 9 à mercredi 10 septembre, la Global Sumud Flotilla affirme qu’un autre de ses bateaux a été touché près de Tunis et soupçonne un drone, 24 heures après une première attaque (voir notre article). Cela intervient alors que cette coalition s’apprête à naviguer en direction de Gaza pour combattre le blocus et le génocide en cours, mais aussi apporter de l’aide humanitaire.

Ce mercredi 10 septembre, la Global Sumud Flotilla va partir d’un port tunisien pour combattre le blocus et le génocide en cours à Gaza. Dans la nuit de lundi 8 à mardi 9 septembre, elle a affirmé qu’un de ses bateaux a été touché par un drone au large de Tunis avec des vidéos à l’appui. L’équipage fait état de dégâts matériels et dénonce « des actes d’agression visant à faire dérailler (sa) mission ». Les six personnes à bord ne sont pas blessées.

La Cour d’appel de Tunis a confirmé la peine initiale de six mois de prison prononcée contre Ghassan Ben Khalifa pour « insulte à autrui sur les réseaux sociaux ». Militant communiste et anti-impérialiste, il est actif dans de nombreuses mobilisations sociales, notamment en soutien à Georges Abdallah et Ahmad Sa’adat. Il avait été arrêté en 2022 dans le cadre de cette affaire (voir notre article). Par ailleurs, l’activiste fait face à d’autres accusations liées à un prétendu soutien au terrorisme. Il comparaîtra devant la justice pour cette accusation en octobre prochain.

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Cette semaine en Tunisie, neuf personnes ont été arrêtées à Tunis et cinq à Djerba. Une vague d’arrestations violentes suivies d’incarcération. La Tunisie puni encore par la loi l’homosexualité dans le pays. En mars 2025, un rapport publié par l’association tunisienne « Intersections » révélait que la répression contre les personnes LGBTQIA+ et les associations qui les soutiennent était en augmentation. L’ONG Amnesty International confirme et dénonce la vague d’arrestations dont ont été victimes 84 personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre entre décembre 2024 et janvier 2025.

Le ministre tunisien de l’Intérieur, Khaled Ennouri, a présenté, lundi 14 juillet, un vaste plan de modernisation touchant les services sécuritaires. Plus de 570 projets d’infrastructure sont en cours à travers le pays, pour réhabiliter les postes de police, de la Garde nationale et de la Protection civile. Le ministère poursuit la digitalisation des services, avec la numérisation des demandes d’extraits de casier judiciaire, l’envoi de notifications par SMS et l’installation de caméras de surveillance entre les villes. Le passeport et de la carte d’identité biométriques seront introduits prochainement. La fiche d’embarquement a été supprimée dans tous les aéroports et au port de La Goulette au profit d’un système numérique.