La Cour d’appel de Tunis a confirmé la peine initiale de six mois de prison prononcée contre Ghassan Ben Khalifa pour « insulte à autrui sur les réseaux sociaux ». Militant communiste et anti-impérialiste, il est actif dans de nombreuses mobilisations sociales, notamment en soutien à Georges Abdallah et Ahmad Sa’adat. Il avait été arrêté en 2022 dans le cadre de cette affaire (voir notre article). Par ailleurs, l’activiste fait face à d’autres accusations liées à un prétendu soutien au terrorisme. Il comparaîtra devant la justice pour cette accusation en octobre prochain.

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Cette semaine en Tunisie, neuf personnes ont été arrêtées à Tunis et cinq à Djerba. Une vague d’arrestations violentes suivies d’incarcération. La Tunisie puni encore par la loi l’homosexualité dans le pays. En mars 2025, un rapport publié par l’association tunisienne « Intersections » révélait que la répression contre les personnes LGBTQIA+ et les associations qui les soutiennent était en augmentation. L’ONG Amnesty International confirme et dénonce la vague d’arrestations dont ont été victimes 84 personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre entre décembre 2024 et janvier 2025.

Le ministre tunisien de l’Intérieur, Khaled Ennouri, a présenté, lundi 14 juillet, un vaste plan de modernisation touchant les services sécuritaires. Plus de 570 projets d’infrastructure sont en cours à travers le pays, pour réhabiliter les postes de police, de la Garde nationale et de la Protection civile. Le ministère poursuit la digitalisation des services, avec la numérisation des demandes d’extraits de casier judiciaire, l’envoi de notifications par SMS et l’installation de caméras de surveillance entre les villes. Le passeport et de la carte d’identité biométriques seront introduits prochainement. La fiche d’embarquement a été supprimée dans tous les aéroports et au port de La Goulette au profit d’un système numérique.

Incarcérée depuis plus d’un an et déjà condamnée à deux reprises par la justice tunisienne, l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani a écopé d’une nouvelle peine de deux ans de prison, lundi 30 juin. Elle est condamnée pour avoir dénoncé la négrophobie en Tunisie, ainsi que celle du chef de l’État lors d’un discours prononcé en 2023. Celui-ci avait alors fustigé l’arrivée de « hordes de migrants subsahariens illégaux » et un « complot » destiné à changer « la composition démographique de la Tunisie », propos qui avaient déclenché une violente campagne anti-migrants dans le pays.

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Quatre militant·es tunisien·nes devaient se rendre en France pour parler de la politique des multinationales, et en particulier françaises, qui exploitent leurs terres en Tunisie. Ils font tous face à un refus de visa de la part du Consulat de France à Tunis sous des prétextes administratifs fallacieux. En dépit de cette situation, la tournée est maintenue et les interventions seront faites à distance pour témoigner du rôle de l’impérialisme français en Tunisie.

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En Tunisie, un rapport d’Amnesty International publié le 17 juin dénonce la répression envers des militants syndicalistes et écologistes. Contrairement au discours politique du président Kaïs Saïed qui s’est engagé à défendre la justice économique et sociale et les plus marginalisés, des militants et des syndicalistes sont arrêtés et parfois détenus sur la base de l’article 136 du Code pénal « entrave au travail » et l’article 107 « obstacle à un service public ». La répression a notament eu lieu dans les régions de Sfax, Siliana, Tunis et Kairouan. Les militants sont détenus pendant des périodes allant de trois jours jusqu’à vingt mois. Près de 90 personnes font l’objet de poursuites judiciaires. La répression dissuade les gens d’aller manifester et les médias traditionnels couvrent de moins en moins les protestations sociales et environnementales.

Parmi les mouvement réprimées, le mouvement Stop Pollution, un mouvement écologique dans le sud tunisien qui milite contre la pollution de la ville de Gabès, où se trouve le complexe industriel du Groupe chimique tunisien, et le syndicat des agents de la société Tunisie Autoroutes qui avait organisé une grève en mai 2023.

Ahmed Souab a été interpellé, lundi matin à l’aube, dix hommes de la sécurité ont fait irruption chez lui. L’avocat a été conduit au pôle judiciaire antiterroriste avant d’être officiellement placé en garde à vue. La justice lui reproche ses critiques contre le verdict du procès dit du « complot contre la sûreté de l’État ». Le tribunal de première instance de Tunis avait infligé des peines allant de 4 à 66 ans de prison à l’encontre d’une quarantaine de personnes de l’opposition ( notre article ici ). Il sera transféré dans un centre de détention après l’ouverture d’une information judiciaire pour « soupçons de menace de crimes terroristes ». Des protestataires ont organisé lundi soir une manifestation dénonçant son arrestation et réclamant la liberté des condamnés.

Ce 19 avril, 40 opposant.es politiques ont lourdement été condamné.es à des peines allant de 13 à 66 ans de prison, sans défense ni débat, les avocats des accusé.es n’ayant pas pu plaider lors des audiences. Le président Kaïs Saïed veut faire taire toute contestation, quitte à piétiner la liberté d’expression. Sur le banc des condamné.es : militant·es, avocat·es, figures de partis, tous.tes accusé·es de « complot contre la sûreté de l’État » ou d’« appartenance à un groupe terroriste ». En réalité, ils et elles ont osé critiquer Kaïs Saïed, qui a pris les pleins pouvoirs depuis 2021. Depuis, le régime procède à des arrestations, des exils forcés, des procès expéditifs. Ne pouvant être entendu.es, plusieurs accusé.es avaient entamé une grève de la faim pour réclamer ce droit élémentaire, en vain. L’homme d’affaires Kamel Eltaief a reçu la plus lourde peine : 66 ans de prison. Ensuite, l’homme politique Khayem Turki a été condamné à 48 ans ; et Noureddine Bhiri, membre du parti islamiste Ennahdha, également ancien ministre de la Justice et député, a été condamné à 43 ans de prison. Les autres peines varient entre 33, 18, 13 et 10 à 4 ans de prison pour des prévenu.es qui sont, pour la plupart, encore en liberté, en fuite ou qui résident à l’étranger.

L’avocate Dalila Ben Mbarek lors d’une manifestation contre le procès en question

Entre septembre 2024 et le 31 janvier 2025, dans les villes de Tunis, Hammamet, Sousse et Le Kef, au moins 84 personnes – principalement des hommes gays et des femmes trans – ont été arrêtées, détenues arbitrairement et visées par des poursuites au seul motif de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, réelle ou supposée.

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Vendredi 19 juillet, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Tunis, à l’appel de la Coordination d’action commune pour la Palestine, pour la libération de la Palestine et de Georges Abdallah.

La foule a scandé plusieurs slogans exprimant son engagement en faveur du communiste libanais et dénonçant la responsabilité politique de la France dans son maintien en détention.

Les manifestant·es ont également exprimé leur solidarité avec la résistance du peuple palestinien (qui subit, en ce moment, un génocide), dénoncé la normalisation des régimes réactionnaires arabes avec l’Etat sioniste et rejeté le rôle criminel de l’impérialisme occidental. Plus d’informations sur cette manifestation ici.