Hier,plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées à Sidi-Bouzid pour réclamer la démission du gouvernement accusé pour sa dérive autoritaire. Encadrés par un fort contingent policier, les manifestants ont défilé avant de tenter de pénétrer dans le bâtiment du gouvernorat de la ville. C’est alors que les policiers ont procédé à des tirs de sommation et de gaz lacrymogènes avant de tirer des balles en caoutchouc pour disperser les manifestants. Une personne a été blessée par une de ces balles tandis que quatre autres ont été intoxiquées par les gaz. En outre, les forces de l’ordre ont procédé à quatre arrestations d’opposants. Fin juillet, une manifestation contre les retards de salaires avait déjà été réprimée de la même manière.

Hier, plus de 1500 personnes s’étaient rassemblées à Sidi Bouzid pour dénoncer leurs conditions de vie, exiger d’être payées et crier leur colère à l’encontre des autorités. La foule a pris d’assaut le quartier général du gouvernement provincial avant de parvenir à entrer dans le bâtiment du siège local du parti Ennahda actuellement au pouvoir. Elles ont ensuite convergé vers l’hôtel de ville où elles ont été accueillies par des policiers anti-émeute qui ont tiré des coups de semonce et des gaz lacrymogènes pour les disperser. Personne n’a été blessé au cours de l’intervention policière.

Intervention policière à Sidi Bouzid

Intervention policière à Sidi Bouzid

Mercredi 4 juillet, en réponse à l’appel lancé par le Comité tunisien pour la libération de Georges Abdallah, un rassemblement a été organisé à 11h devant l’ambassade de France à Tunis, en soutien au militant et résistant internationaliste Georges Ibrahim Abdallah. La police a tenté de disperser les manifestants à coups de matraque et d’insultes.

Tunisie: La police attaque un rassemblement pour G. I. Abdallah

Dimanche en fin de matinée, les affrontements ont repris dans certains quartiers de la ville, les jeunes lançant des pierres, les policiers tirant des gaz lacrymogènes. Un couvre feu nocturne a été décrété samedi par les autorités dans la localité, où les premiers heurts avaient éclaté après la publication de listes de recrutements à la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG), principal employeur de la région. Quelque 3.000 chômeurs d’Om Larayes avaient postulé pour le concours, où 605 personnes ont été admises. Dans cette région de mines de phosphates, le taux de chômage dépasse largement les 19% de la moyenne nationale et la CPG reste quasiment l’unique pourvoyeur d’emploi. Au total, quelque 28.000 chômeurs ont postulé pour 4.000 recrutements effectués par le Groupe chimique tunisien (maison mère de la CPG) et sa filiale, qui ont étalé les résultats sur plusieurs semaines pour éviter les incidents.

D’autres manifestants avaient bloqués des voies conduisant au port de Radès au niveau de la cité El Milaha et à la zone pétrolière par des camions, ont menacé d’incendier les véhicules en signe de protestation contre leur non admission dans le concours de recrutement du ministère du Transport. Les jeunes ont aussi mis le feu dans quelques bonbonnes de gaz et ont jeté des cocktails molotov avant qu’ils ne soient dispersés par les agents des unités d’intervention qui ont fait usage du gaz lacrymogène. Deux jeunes ont été arrêtés.

Tunisie: Reprise des affrontements à Gafsa

Les onze personnes arrêtées suite aux affrontements lors des mouvements de contestation qui ont eu lieu à El Ktar Gafsa le 9 avril 2012 et qui ont causé, entre autres, l’incendie d’un poste de police, ont comparu, hier jeudi 12 avril 2012, devant le Tribunal de première instance de Gafsa. Après délibérations, trois ont été condamnés à 7 mois de prison ferme, une à 3 mois de prison avec sursis alors que les sept autres ont été acquittées. À l’annonce de la sentence, les membres des familles des détenus ainsi que d’autres citoyens réunis depuis le matin devant le tribunal pour réclamer leur libération, et dont certains avait entamé une grève de la faim un jour auparavant, ont contesté vivement ce jugement entraînant quelques échauffourées avec les policiers.

Le ministère tunisien de l’Intérieur vient de revoir sa décision d’interdire les manifestations sur l’avenue Bourguiba, principal artère de Tunis, et décidé d’installer des caméras de surveillance pour « contrôler » les protestations. Cette décision a été prise en Conseil ministériel suite aux affrontement survenus dimanche à l’avenue Bourguiba à l’occasion de la Fête des martyrs.

Une manifestation était organisée à Tunis ce lundi pour marquer l’anniversaire de la Fête des martyrs. Quelque 2.000 manifestants avaient commencé à défiler sur l’avenue Habib-Bourguiba, la grande artère de la capitale, interdite récemment à toute manifestation pour cause de « troubles à l’ordre public ». Arrivés devant le ministère de l’Intérieur, ils ont été violemment réprimés par les forces de l’ordre. Pourchassés par les policiers anti-émeutes, les manifestants ont fui vers les rues avoisinantes. Les rues étaient jonchées de pierre, emplies de l’odeur asphyxiante du lacrymogène, et les voitures de police sillonnent la capitale. Le 9 avril 1938 des martyrs étaient tombés sous les balles des forces françaises pour revendiquer une Constitution. Sur l’avenue Mohammed V, toute proche, des affrontements entre manifestants et policiers ont fait plusieurs blessés.

Tunisie: Affrontements pour la ‘Fête des martyrs’

Un poste de police a été incendié dimanche dans le gouvernorat de Gafsa (sud-ouest) après la publication la veille des résultats d’un concours d’embauche à la CPG (Compagnie des Phosphates de Gafsa), principal employeur dans la région. De jeunes chomeurs s’estimant injustement écartés du programme de recrutement ont incendié un poste de police à El Ktar, à environ 7 km de la ville de Gafsa, dans la nuit de samedi à dimanche. D’autres ont coupé la route menant de Gafsa à Gabès (sud), où sont traités les phosphates, et ont renversé un camion de phosphates sur la chaussée, avant d’être dispersés à coup de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre. La publication en novembre d’un premier concours de recrutement avait entraîné des violences dans le bassin minier qui s’étaient poursuivies plusieurs jours.

Plusieurs personnes ont été blessées samedi lors d’une manifestation de diplômés chômeurs dispersée par la police dans le centre de Tunis. Pour empêcher l’accès à l’avenue centrale Habib Bourguiba, interdite aux manifestations depuis plusieurs mois, la police a tiré des gaz lacrymogènes et a donné des coups de matraques. Une vingtaine de manifestants ont été blessés et ont dû être évacués en ambulance. Les autorités ont signalé que six policiers avaient également été blessés par des jets de pierre.

Gaz lacrymogène à Tunis

Gaz lacrymogène à Tunis

La contestation envers le nouveau régime tunisien grandit. Depuis mardi des mouvements de jeunes chômeurs bloquent totalement l’activité économique, l’accès et les transports à Sakiet Sidi Youssef grâce à des barricades et à des incendies de pneus. Dès jeudi la police est intervenue pour débloquer l’entrée du gouvernorat de Gasfa, les bloqueurs avaient alors bloqué l’entrée du centre-ville. La police a répliqué à coups de gazs lacrymogènes et les bloqueurs ont riposté immédiatement par des jets de pierre.