Trois gardes-frontière ont été blessés, dont deux sont décédés par la suite, après avoir été attaqués par une quinzaine de personnes cherchant à entrer en Turquie, mardi, près de la frontière avec la Syrie. Des renforts ont été envoyés sur place et au moins six combattants du PKK auraient péri dans les affrontements.

Turquie/Kurdistan: Combat meurtrier entre le PKK et l’armée

L’Audiencia nacional vient de refuser à Madrid ce mercredi l’extradition de Bahar Kimyongür vers la Turquie. Le Procureur espagnol s’est prononcé contre les prétentions d’Ankara et a dénoncé le mandat d’amener international que la Turquie utilise contre le ressortissant belge depuis près de dix ans. La décision espagnole survient après celle des Pays-Bas (en juillet 2006) et de l’Italie (en mars 2014). Reste toutefois entier le problème de la pérennité du mandat d’arrêt international que seul Interpol a la compétence d’effacer définitivement.

Le 17 juin 2013, Bahar Kimyongür était arrêté avec son épouse et ses deux enfants à Cordoue en Espagne. Les autorités judiciaires turques venaient de réactiver un mandat d’arrêt international sous l’accusation d’«appartenance à une organisation terroriste». Après avoir été incarcéré à la prison de haute sécurité de Soto del Real à Madrid, il avait été remis en liberté sous caution.

Cinq mois plus tard, Bahar était une nouvelle fois appréhendé par la police, toujours sous le coup du même mandat turc, cette fois en Italie. Au bout de 111 jours de détention puis d’assignation à résidence, la Cour d’appel de Brescia l’avait innocenté, écartant toutes les préventions contenues dans le mandat d’arrêt turc. Bahar est convoqué devant l’Audience nationale à Madrid ce mardi 1er juillet à 11h.

Belgique/Espagne/Turquie: Bahar convoqué à Madrid

Pour avoir soigné des blessés, Ali Cerkezoglu, risque jusqu’à 12 ans et demi de prison. Au printemps dernier, ce médecin légiste de 47 ans, ancien secrétaire général de la chambre des médecins d’Istanbul, s’est chargé de coordonner l’aide médicale aux manifestants de la place Taksim (plus de 8.000 personnes ont été blessées au cours des émeutes). Ali Cerkezoglu et quatre autres représentants de Taksim Solidarité, qui regroupait plus de cent organisations, seront jugés par un tribunal d’Istanbul à partir de jeudi, pour avoir «fondé une organisation avec l’intention de commettre des crimes». Comme eux, 21 autres personnes sont également poursuivies pour «violation de la loi sur les manifestations». Pas moins de 95 procès ont déjà été ouverts par la justice contre plus de 5.500 personnes, parfois au titre de la loi antiterroriste. Des centaines, peut-être des milliers d’autres personnes restent sous la menace d’enquêtes et de possibles procès.

A l’opposé, les violences et les abus commis en masse par la police turque jouissent d’une impunité malgré au moins quatre décès suspects. Seuls cinq procès ont été ouverts, alors que des centaines de plaintes ont été déposées dans les seules villes d’Istanbul et Ankara. Dans l’un d’eux, quatre officiers de l’antiterrorisme sont accusés d’avoir participé au lynchage qui a entraîné la mort d’Ali Ismail Korkmaz. Mais chacun de ces dossiers doit surmonter des retards et des difficultés, la police bloquant les enquêtes qui sont menées sur ses propres membres.

Lundi, un enfant de 6 ans a été grièvement blessé par une cartouche de gaz tirée vers des habitations. Les forces antiémeutes ont même ouvert le feu à balles réelles, faisant une victime début juin à Istanbul.

L’hélicoptère de combat italien A.129 Mangusta, conçu pendant la guerre froide pour la lutte anti-char, avait montré en Somalie ses limites dans les opérations anti-guérilla. Cela donna naissance à une nouvelle version CBT acheté par l’armée italienne en 2002. Le T-129 ATAK est une version de l’A.129 développée sous transfert de technologie par Turkish Aerospace Industries pour le compte de l’Armée de terre turque. Turkish Aerospace Industries a livré le le premier de ces hélicoptères à l’armée de terre turque.

Turquie: De nouveaux hélicoptères pour la contre-guérilla

L’autorité turque chargée des technologies de l’information et de la communication (BTK) a levé l’interdiction de YouTube qui aura été en vigueur pendant 67 jours et la vignette d’interdiction n’apparaît plus sur le site de cette institution gouvernementale. La Cour constitutionnelle turque a ordonné jeudi dernier la levée du blocage de l’accès au site, imposé par le gouvernement islamo-conservateur il y a deux mois, jugeant que cette interdiction était en infraction avec les droits et libertés des individus.

Les autorités turques ont bloqué le 27 mars l’accès à la plateforme d’échange de vidéos pour des raisons de « sécurité nationale », après la diffusion de l’enregistrement pirate d’une réunion confidentielle de hauts responsables turcs évoquant le scénario d’une intervention militaire dans la Syrie voisine. Twitter avait de même été bloqué en mars sur décision du Premier ministre pour enrayer la diffusion sur internet d’écoutes téléphoniques pirates le mettant en cause dans un vaste scandale de corruption.

La police turque a tiré des grenades lacrymogènes et utilisé un canon à eau pour disperser des manifestants qui voulaient marquer samedi soir dans le centre d’Istanbul, près de la place Taksim et du parc Gezi, l’anniversaire du mouvement de protestation antigouvernemental du printemps 2013. Il y a eu 80 interpellations et 13 blessés. Le quartier a été bouclé et les forces de sécurité ont bloqué les manifestants qui se dirigeaient vers le parc Gezi. Samedi soir, les manifestants d’Istanbul, rassemblés sur la grande rue commerçante Istiklal, dans l’ancien quartier de Pera, ont scandé «AKP, assassin, démission!» et «Partout Taksim, partout la résistance!», avant de battre en retraite sous les tirs de gaz lacrymogènes, alors que des hélicoptères survolaient le quartier. La police a également dispersé des manifestations dans la capitale, Ankara, et à Adana. 25.000 policiers ont été mobilisés en prévision de ces manifestations.

Turquie: Affrontements à Ankara et Istanbul

Mardi matin la police turque a mené une opération de grande envergure (grands effectifs, bus, blindés, hélicoptère) dans les quartiers d’Okmeydani, Kücükarmutlu, Alibeyköy, Gazi Mahallesi, Yenibosna, Ikitelli, Bagcilar et Esenler, à Istanbul, contre de nombreux locaux de la gauche militante et révolutionnaire. Ont été notamment visés les locaux de la Fédération de la jeunessequi organise la grève des universités et des écoles secondaires pour que justice soit rendue à l’étudiant Berkine Elvan assassiné par la police. TAYAD, l’organisation des parents et sympathisants des prisonniers du DHKP-C a aussi été attaquée.

Turquie: Rafles policières à Istanbul

Les affrontements ont éclaté entre des manifestants kurdes et les forces de sécurité dans la province sud-est de Diyarbakir. Ils ont commencé lorsque les manifestants ont bloqué une route principale dans la région pendant deux jours. Face à l’intervention des forces de sécurité, les manifestants ont lancé des cocktails Molotov, des bombes à clous et de feux d’artifice Les forces de sécurité ont utilisé des canons à eau pour les disperser. Sept agents de sécurité ont été légèrement blessés. Les Kurdes protestent contre un projet de barrage d’irrigation qui devrait être construite dans la région.

La tension dans la région s’est intensifiée ces derniers jours, malgré le processus de paix en cours. Un convoi de 10 véhicules, dont huit camions militaires et deux véhicules blindés, a été attaqué par des membres du PKK le 25 mai dans la province orientale de Sirnak. Les militants ont fait exploser les explosifs improvisés à distance alors que le convoi allait poster une zone de construction, et un autre engin explosif a été désamorcé par les autorités à la scène.

Turquie/Kurdistan: Affrontements autour d’un projet de barrage

Une semaine après la catastrophe minière de Soma, plusieurs centaines de personnes manifestaient dans la soirée à Istanbul contre le gouvernement de l’AKP, accusé d’avoir négligé la sécurité des mineurs. Les manifestants, qui ont réussi à converger dans le quartier de Kadiköy malgré une forte présence policière. Les manifestants dans ce quartier se sont violemment opposés aux forces de l’ordre, qui ont riposté avec des cocktails Molotov, des gaz lacrymogène, des balles en caoutchouc et des canons à eau. Plus tôt dans la journée, en marge d’un rassemblement, un homme de 30 ans qui se trouvait dans un temple alévi, dans le quartier d’Okmeydani, a reçu une balle en pleine tête. Il a été transporté à l’hôpital dans un état critique, où il est décédé dans la soirée. Une deuxième personne est morte ce vendredi des suites de ses blessures après de violents affrontements nocturnes entre la police et des manifestants dans un quartier populaire d’Istanbul.

Turquie: La police tue deux fois lors de manifestations