Les autorités turques ont présenté hier les trois nouveaux types de matraques dont seront dorénavant munies leurs forces policières. D’après un fonctionnaire du département en charge de la sécurité publique, ces matraques permettront aux agents de neutraliser leurs opposants sans faire usage d’une force excessive. La première se déploie suite à la pression d’un bouton, la deuxième s’étend grâce à un petit mouvement du poignet et la troisième exige de son utilisateur qu’il la dévisse et l’étire manuellement. Les policiers reçoivent actuellement une formation afin de pouvoir en prendre possession sur le terrain le plus rapidement possible.

Nouvelles matraques pour la police turque

Nouvelles matraques pour la police turque

Depuis le 16 juin, la situation est explosive dans les prisons turques. Ce jour-là, un incendie déclenché par les prisonniers dans un pavillon de la prison de Urfa où se trouvaient 18 détenus alors que sa capacité est de xis personnes, a fait treize morts. Les autorités ont affirmé, relayées en cela par les massmédias, que l’incendie s’était déclarée pendant une bagarre entre prisonniers. Or, selon un groupe d’enquête s’étant rendu sur place, il s’agissait d’une protestation contre les mauvaises conditions de détention et les décès ne sont dus qu’à un retard d’intervention des services d’incendies. D’ailleurs, un second incendie s’est déclaré le 18 juin dans la même prison, faisant cette fois quatorze blessés. Le même jour, des incendies ont été déclenché dans les prisons d’Adana et d’Antep, ainsi que dans celle de Osmaniye. Au moins 31 personnes ont été blessées. La surpopulation carcérale en Turquie augmente continuellement et est régulièrement dénoncée par les organismes internationaux chargés du respect des droits de l’homme. Pour le même nombre d’infrastructures, le nombre de détenus est passé de 128.804 en 2011 à 130.617 en 2012. En 2002, année de l’arrivée au pouvoir de l’AKP (lequel a immédiatement déclenché des vagues d’arrestations d’opposants), le nombre de prisonniers en Turquie était d’un peu moins de 60.000.

Le 14 mai dernier, les autorités turques ont arrêté 48 personnes, principalement des anarchistes, pour leur rôle présumé dans les émeutes ayant émaillé le cortège du 1er mai à Istanbul. Dans la nuit du 21 mai, un tribunal a décidé d’en incarcérer neuf, qui se trouvent toujours aujourd’hui en prison. Un rassemblement pour exiger leur libération est organisé ce mercredi 20 juin à 14h devant l’ambassade de Turquie – 4, rue Montoyer à 1000 Bruxelles

Ce matin à 5h, des guérilleros du PKK ont pris d’assaut les postes frontières militaires situés dans la sous-préfecture de Yüksekova (province de Hakkari) dans le sud-est du pays. Selon les sources de sécurité locale, les guérilleros seraient entrés en Turquie à partir de leurs bases installées dans le nord de l’Irak. La première attaque à l’arme lourde a fait huit morts et seize blessés du côté de l’armée. L’offensive s’est poursuivie plusieurs heures alors que les autorités envoyaient des troupes au sol et des hélicoptères de combat pour traquer les guérilleros. D’après certaines sources sur place, dix d’entre eux seraient décédés au combat. Mais ce bilan ne semble pas définitif dans la mesure où la chasse à l’homme continue toujours.

Hélicoptères de l’armée turque

Hélicoptères de l'armée turque

Le 12 juin à 17h une banderole a été accroché et des centaines de flyers jeté d’un parking à plusieurs étages dans le centre de Cardiff, action dans le cadre de la journée internationale en solidarité avec les neuf anarchistes emprisonnés en Turquie.

Royaume-Uni : Action de solidarité avec les prisonniers du 1er mai

Vendredi 15 juin vers 21h30 du soir, un policier a été la cible des combattants du DHKP-C. Il s’agissait d’un tortionnaire travaillant au Centre de police d’Avcilar, attaché au directoire de la sûreté d’Avcilar à Istanbul. L’action a été faite en représailles à l’assassinat d’Engin Ceber et d’Erdal Dalgiç. Le tortionnaire a été touché de trois balles et il a été transporté à l’hôpital.
Samedi 16 juin, une patrouille de police du centre de torture d’Etiler a été attaquée par les combattants du DHKP-C dans le quartier de Gaziosmanpasa. un policier a été mortellement blessé.

Turquie: Nouvelles attaques du DHKP-C contre la police à Istanbul

Mardi 12 juin vers 23h00, le commissariat de police d’Istinye à Sariyer (Istanbul) a été attaqué à l’explosif par des combattants du DHKP-C. Dans la fusillade qui a suivi l’attaque, un combattant du DHKC, Erdal Dalgiç, a été tué. Erdal Dalgiç était un ouvrier de 46 ans issu d’une famille pauvre de Corum d’origine alévie. Il a rejoint le DHKC en 1998, et a été capturé en 2004 dans les montagnes de Corum lors d’une opération de ratissage anti-guérilla. libéré au bout de quatre années d’incarcération à la prison de type F (haute sécurité) de Sincan, il avait repris le combat.

Erdal Dalkilic

C’est dans ce commissariat de police d’Istinye à Sariyer qu’un autre militant du DHKC, Engin Ceber, avait été torturé. Engin Ceber avait été arrêté le 28 septembre 2008 par les policiers du commissariat d’Istinye pour avoir participé à une manifestation dénonçant l’impunité dont bénéficiaient les policiers qui avaient ouvert le feu sur un jeune de 17 ans dénommé Ferhat Gerçek rendant ce dernier paraplégique. Engin Ceber avait été torturé tout au long de sa garde à vue. Il fut ensuite transféré à la prison de Metris où les gendarmes et les gardiens l’ont torturé jusqu’à ce qu’il en meure, le 10 octobre 2008. Les autorités judiciaires veulent faire jouer la prescription pour protéger les tortionnaires d’Engin Ceber.

Erdal Dalkilic

Le maire BDP (Peace and Democracy Party) de la ville de Van, Bekir Kaya, ainsi que deux autres membres de ce même parti ont été arrêtés hier dans le cadre de l’enquête en cours contre la KCK (Kurdistan Communities Union) accusée d’être la branche urbaine du PKK. Cette arrestation porte à 33 le nombre de maries membres du parti pro-kurde derrière les barreaux. Les deux autres arrêtés sont le président provincial du BDP de Van et un ancien maire. Tous trois sont accusés d’être membres du organisation terroriste.

D’après une chaîne de télévision publique turque, les troupes kurdes auraient tués trois membres présumés du PKK ce lundi. L’affrontement se serait déroulé à proximité de la ville de Cukurca, dans la province de Hakkari, tôt ce matin.

Un soldat turc et un guérillero ont été tués dans des affrontements dans la province d’Hakkari ce vendredi. Un escadron de soldats patrouillant sur la route reliant les districts de Yüksekova et Esendere a repéré un groupe de guérilleros du PKK en train d’installer un IED le long de la route. Une fusillade s’est déclenchée, entraînant la mort d’un soldat turc et un guérillero. Une opération militaire a été déclenchée dans la région pour tenter de capturer les membres du groupe.

Armée turque

Armée turque

Mercredi 6 juin, des dizaines de milliers de personnes ont participé aux funérailles d’un membre du PKK, tué le 26 mai à Kayseri, brandissant le portrait du combattant et les drapeaux du PKK. Après l’enterrement, des milliers de personnes se sont dirigées vers la maison des parents de ce guérillero, criant des slogans contre le régime. Les policiers sont alors intervenus violemment contre les manifestants, faisant usage de balles réelles. Ozgur Tasan, âgé de 15 ans, a été hospitalisé après avoir été touché par une balle à la poitrine, mais il n’a pas survécu. Le médecin en chef de l’hôpital de Yuksekova a confirmé que le jeune homme a été touché par balle. Deux autres personnes ont été blessées lors de l’attaque des policiers.