Les opérations des autorités turques dans le cadre de l’affaire KCK (Kurdistan Communities Union) qu’elles accusent d’être la branche urbaine du PKK se poursuivent. Depuis avril 2009, des centaines de personnes ont été interpellées et placées en détention, parmi lesquelles de nombreux membres du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party), mais aussi des militants, des journalistes, des étudiants,… Aujourd’hui, des raids ont été mené dans les provinces d’Istanbul, de Diyarbakir, d’Ankara, d’Eskisehir et de Mus. Au total, 25 descentes ont été effectuées dans différents bâtiments et 28 personnes ont été interpellées. Les forces de sécurité ont également fouillé les locaux du BDP dans plusieurs provinces, dont la Political Academy à Kayapinar, où elles ont saisi des ordinateurs et d’autres éléments matériels.

Political Academy du BDP

Political Academy du BDP

Cinq militants du PKK ont été tués aujourd’hui lors d’un affrontement avec les forces de sécurité turques dans la province de Bitlis (sud-est du pays). Ce succès de la contre-guérilla intervient au lendemain d’un affrontement similaire dans la province voisine de Siirt, au cours duquel deux guérilleros ont également été tués. Comme chaque année, les combats entre le PKK et l’armée turque s’intensifient au printemps, lorsque la fonte des neiges facilite les actions dans les régions montagneuses de la frontière turco-irakienne.

Soldats turcs contre le PKK

Soldats turcs contre le PKK

Un violent affrontement s’est déclenché cette nuit vers 2h30 entre les forces de sécurité et des militants du PKK dans la province de Tunceli (est du pays) et se poursuivait toujours en matinée. Un officier et deux soldats sont décédés au cours de la fusillade. En raison de lourdes pluies et d’un brouillard intense, les hélicoptères de l’armée ne sont pas parvenus à atteindre la zone de combat, mais des troupes terrestres ont été envoyées en renfort. Par ailleurs, hier soir, deux officiers de police ont été blessés dans une attaque de guérilleros dans la province de Sirnak.

Soldats de l’armée turque

Soldats de l'armée turque

Les combattants du PKK ont abattu un drone turc au nord de l’Iran. L’aviation turque fait régulièrement des prises de vue des positions de la guérilla kurde le long de la frontière à l’aide d’appareils sans pilote appelé Bayraktar. Fabriqué par la Turquie, il est plus petit et moins efficace que l’Heron israélien et le Predator américain, dotés de technologies plus avancées.

Turquie/Kurdistan/Iran: La guérilla kurde abat un drone

Des dizaines de milliers de personnes ont participé mardi 1er mai aux manifestations à Athènes et dans d’autres villes de Grèce à l’occasion de la fête du Travail. Les deux principaux syndicats du public et du privé, Adedy et GSEE, qui ont lancé un appel à la grève générale, ont donné rendez-vous pour un rassemblement unitaire à Athènes (le syndicat PAME, affilié au KKE, s’est réuni à l’écart). Les bus, les trains et le métro d’Athènes étaient à l’arrêt mardi matin, les employés des transports observant une grève de 24 heures. Les marins marquaient un arrêt de travail de quatre heures, les administrations étaient fermées et les hôpitaux fonctionnaient en service restreint. Dans le centre d’Athènes, des incidents ont éclaté quand des jeunes manifestants ont détruit deux stands de politiques et partiellement brûlé un troisième. Aucun blessé n’a été signalé.

A Istanbul, des dizaines de milliers de manifestants ont convergé vers la place Taksim (photo), sur la rive européenne de la métropole, où des dizaines de personnes avaient été tuées il y a 35 ans. 20.000 policiers avaient été mobilisés. Quelques centaines de manifestants ont brisé les vitres de plusieurs succursales de banques et de magasins dans le quartier de Mecidiyeköy, situé à quelque km de la vaste esplanade. Ils ont été pris en chasse par la police anti-émeutes. A Tunceli (Kurdistan), la manifestation du 1er mai a également tourné en affrontements et deux policiers ont été blessés par des jets de pierre.

Grèce et Turquie: Incidents après la manifestation du premier mai

Un ancien directeur financier présumé du PKK en Europe a été arrêté à Cologne vendredi dernier. L’homme, de nationalité turque, âgé de 45 ans et identifié comme étant Abdullah S. est fortement suspecté d’implication dans l’organisation du PKK et aurait dirigé une cellule régionale allemande sous le nom de code ‘Hamza’ en 2003 et 2004. Il est également accusé d’avoir reçu des ordres du PKK dans le nord de l’Irak et d’avoir gérer les affaires financières de son aile européenne.

Un soldat a été tué et quatre autres blessés ce matin dans des heurts opposant l’armée turque aux guérilleros du PKK dans la province de Bingöl, dans l’est du pays. D’après les autorités, les forces de sécurité sont tombées sur des membres du PKK lors d’une patrouille matinale, et leur ont demandé de se rendre. Ceux-ci ont alors ouvert le feu, faisant un mort et quatre blessés. Des hélicoptères ont immédiatement été envoyés sur place alors que les affrontements se poursuivent.

Ce matin également, une bombe a explosé sur une route nationale reliant les provinces de Mardin et de Diyarbakir au passage d’un convoi de l’armée. De nombreux soldats se trouvent dans un état critique.

Turquie/Kurdistan: Poursuite des affrontements

Un sergent de l’armée turque a été tué lors d’affrontements avec des guérilleros du PKK dans une zone montagneuse du district d’Uludere dans la province de Sirnak (sud-est du pays). Une brigade de guérilleros a ouvert le feu durant la nuit sur un contingent des forces de sécurité alors qu’elles menaient une vaste opération de ratissage le long de la frontière irakienne. Celles-ci ont immédiatement répliqué et les heurts se sont poursuivis plusieurs heures. Des troupes supplémentaires et des hélicoptères ont immédiatement été envoyés en renfort dans la région.

Opération de l’armée turque

Opération de l'armée turque

Une trentaine de personnes, parmi lesquelles une délégation de notre Secours Rouge, se sont rassemblées sur les marches de la Bourse de Bruxelles ce 21 avril. Ceux-ci ont dénoncés la répression qui fait rage en Turquie : 12’685 personnes placées en garde à vue en 2011 et 2922 d’entre-elles emprisonnées contre 7’100 gardés à vue en 2010 dont 1928 emprisonnés. Depuis le 15 février, 400 prisonniers kurdes sont en grève de la faim en Turquie, ils ont été rejoints par 600 autres le 8 mars et 500 nouveaux au premier avril : 1500 prisonniers politiques sont en grève de la faim. À Strasbourg, 15 Kurdes sont eux aussi en grève de la faim en solidarité.

Manifestation de soutien aux prisonniers politiques en Turquie

Manifestation de soutien aux prisonniers politiques en Turquie

Il y a eu plus de 12.600 arrestations en Turquie en 2011. Au moins 12.685 personnes ont été placées en garde à vue et 2.922 d’entre elles ont été emprisonnées au cours de la même période. Pour cette raison, la grève de la faim illimitée observée par plus de 400 prisonniers politiques kurdes depuis 15 février en Turquie est entrée dans une phase critique, au 50r jour. Le nombre de détenus en grève illimitée atteint 1500 personnes après la participation de 600 prisonniers le 8 mars et de 500 autres le 1e avril. De leur coté, le 15 kurdes en grève de la faim illimitée à Strasbourg appellent le Conseil de l’Europe à mettre à l’ordre du jour de l’Assemblée Parlementaire la résolution du problème kurde et mettre fin à l’isolement d’Öcalan.

Rassemblement de solidarité ce samedi 21 avril à 12h00 sur les marches de la Bourse à Bruxelles.