Le 25 septembre dernier, les autorités turques ont mené une nouvelle opération à travers le pays dans le cadre de l’affaire KCK (qui remonte aux élections de 2009 et dans laquelle la KCK est accusée d’être la branche urbaine du PKK) utilisée par le régime pour réprimer tous ceux qui se battent pour le peuple kurde en vertu de la loi anti-terroriste. Mardi, 42 personnes ont été arrêtées dans six villes différentes. Parmi elles figurent un correspondant d’une agence de presse, le responsable de l’association des droits de l’home de Mersin, deux dirigeants du parti kurde BDP, des employés de la mairie BDP de Akdeniz, des syndicalistes et des membres d’ONG.

Ce matin, dans le district de Yüksekova de la province de Hakkari, plusieurs guérilleros du PKK sont décédés dans l’explosion inopinée des IED qu’ils étaient en train de placer le long d’une route. Les autorités ont déjà récupéré les corps dont elles n’ont pas révélé les identités et ont déclaré avoir ouvert une enquête autour de l’incident.

Un soldat turc a été tué au cours d’affrontements avec des guérilleros du PKK aujourd’hui dans la province de Hakkari. Un escadron de soldats prenant part à une opération militaire dans la vallée de Kazan du district de Cukurca est entré en contact avec une brigade de guérilleros entraînant une longue fusillade. Un soldat a été tué, alors que les médias affirment également qu’un certain nombre de guérilleros ont été tués dans les combats qui y ont fait suite. L’escadron faisait partie d’une nouvelle vaste opération militaire déclenchée par les forces armées turques et appelée ‘Nettoyage d’automne’. Celle-ci va concentrer ses attaques militaires dans la région de la vallée de Kazan, à la frontière avec l’Irak. Par ailleurs, une mine terrestre a explosé hier soir à proximité du centre-ville de la province de Sirnak au passage d’un convoi militaire. Deux sergents ont été blessés dans l’attaque.

Ali Cemal Agirman, 52 ans, a été condamné à un an et trois mois de prison pour avoir insulté le président turc Abdullah Gül sur le réseau social Facebook. Au cours de l’audience, l’homme a déclaré qu’il ne savait pas que son message constituait un crime et a demandé le non-lieu. Le tribunal n’a en rien tenu compte de sa défense, le condamnant pour ‘insulte au président’. Agirman est également poursuivi pour avoir insulté le premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Ali Ceman Agirman

Une étudiante franco-turque de 20 ans, Sevim Sevimli, qui était en Turquie dans le cadre d’un échange universitaire est incarcérée depuis le 10 mai parce qu’elle est accusée d’être membre du DHKP-C, son procès s’ouvre ce mercredi 26 septembre. La justice turque lui reproche d’avoir participé aux manifestations du 1er mai sur la place Taksim à Istanbul, d’avoir participé à des manifestations pour la gratuité de l’éducation et d’avoir assisté à un concert du groupe Yorüm, ses parents sont d’origines kurdes, ce qui ne joue pas en sa faveur.
Sevim est en liberté surveillée depuis le 6 août suite aux pressions venues de France (interpellation de la part du journal ‘Le Monde’, pétition de 127’000 signatures,…), d’ailleurs ses co-inculpées sont toujours emprisonnées, ainsi que 700 autres étudiants aux liens présumés avec le DHKP-C et le PKK.

Turquie : Une étudiante franco-turque en prison

Samedi soir vers 21h, des guérilleros du PKK ont déclenché des attaques simultanées contre les avant-postes de gendarmerie à Sehit Memet et à Gokcek dans la province de Tunceli (est du pays). Un soldat a été tué au cours de l’assaut contre le premier tandis que sept autres, parmi lesquels un lieutenant, ont été blessés. Dans le même temps, les autorités ont capturé quatre guérilleros à Mus dans le cadre de l’opération lancée dans la région après la mort d’un officier le 21 septembre dernier. Malgré ces arrestations, les forces de sécurité poursuivent le ratissage.

Dimanche matin, un IED a explosé à proximité du village de Asagi Kolbasi, dans la province de Bitlis (est du pays) sur la route reliant Güroymak et Bitlis. La bombe, qui visait vraisemblablement un convoi militaire, a explosé juste après le passage de ce dernier. Une opération soutenue par la force aérienne a été déclenchée pour retrouver les auteurs de l’attaque et la route a été bloquée par les forces de sécurité. Toujours hier, une voiture piégée a été découverte à proximité d’un commissariat de police de la province de Tunceli. Des démineurs ont été dépêchés sur place pour désamorcer la bombe. Enfin, les forces de sécurité ont découvert et désamorcer deux bombes de plus de cent kilos chacune le long des routes menant aux commissariats de Gökcek et de Sehit Mehmet (province de Tunceli).

Explosion d'un IED au Kurdistan

Sema Altin, chanteuse du groupe engagé Yorum, et Ezgi Dilan Balci ont été arrêtées vendredi dernier alors qu’elles participaient à un rassemblement devant l’institut médico-légal d’Istanbul pour réclamer la restitution du corps de l’auteur présumé d’une attaque à l’explosif contre un commissariat. Libérées mardi soir (mais faisant néanmoins l’objet de poursuites), elles ont immédiatement porté plainte contre la police d’Istanbul pour tortures. Leur avocat a déclaré que les deux femmes ont subi des violences dès leur arrestation et encore durant leur détention. La chanteuse a été frappée aux deux oreilles alors qu’elle avait les mains menotées dans le dos, ce qui lui a percé les tympans. La violoniste s’est quant à elle fait casser le bras. L’avocat a accusé la police ‘les policiers étaient probablement au courant des activités musicales de mes clientes et les ont torturées de façon à mettre fin à leurs activités’.

Huit personnes suspectées d’avoir fourni des fonds au PKK ont été arrêtées hier au Danemark. Selon la police, 24,6 millions de dollars auraient été envoyés au PKK depuis le Danemark. Elle a ajouté que 11,8 millions de dollars auraient été récoltés ces trois dernières années parmi la communauté kurde au Danemark. Ces arrestations sont liées à l’affaire dans laquelle la télévision kurde ROF TV a été reconnue coupable d’avoir enfreint la loi anti-terroriste danoise. Les personnes arrêtées sont âgées de 27 à 71 ans et sont accusées de ‘financement d’une organisation terroriste’.

Dix soldats ont été tués et 70 autres blessés dans une embuscade tendue par des guérilleros du PKK. Leur attaque a visé un convoi militaire transportant quelques 200 soldats vers leurs unités militaires respectives. Le convoi était composé de cinq bus escortés par dix véhicules blindés. Vers 12h45, un des bus a été touché par une roquette et a immédiatement pris feu. Des guérilleros retranchés de part et d’autre de la route ont ensuite ouvert le feu sur les autres véhicules avec des fusils d’assaut, entraînant une fusillade avec les hommes escortant le convoi.

Embuscade du PKK

La police turque a procédé le 12 septembre à des perquisitions dans le bâtiment du BDP et les locaux de la mairie de Karliova, dans la région de Bingöl, ainsi que chez de nombreux membres du parti kurde, arrêtant 28 personnes dont maire adjoint Selim Yildirim. Après trois jours de garde à vue, neuf d’entre eux ont été placés en détention dimanche pour « soutien à une organisation terroriste », une accusation systématiquement utilisée contre les kurdes et toute opposition.Des milliers membres du BDP dont six députés et plus de 30 maires se trouvent actuellement derrière les barreaux.

Par ailleurs, Turan Çelik, le responsable local du BDP a été grièvement blessé à Elazig lors d’une attaque par un groupe fasciste. Il est dans le coma. Les fascistes turcs profitent d’une totale impunité dans ce pays où le discours antikurdes et racistes sont considérés comme “patriotisme”. Depuis mi-aout, au moins douze bâtiments du BDP ont fait l’objet d’attaques. Le 4 septembre, des bus à destination des villes kurdes ont été attaqués par des groupes facistes à Afyon. Criant des slogans antikurdes, des centaines de personnes ont jeté des pierres sur les bus, brisant les vitres. Les forces de l’ordre ne sont pas intervenues.