Ce dimanche, les forces de sécurité ont découvert une mine placée sur une route du district de Baskale dans la province de Van (est du pays). Après l’avoir désamorcée, elles ont déclenché plusieurs opérations afin de localiser les guérilleros du PKK qu’elles suspectaient d’être responsables de la tentative d’explosion. Rapidement, une fusillade s’est déclenchée entre un détachement de l’armée et une brigade de guérilleros. Un soldat a été blessé au cours de l’affrontement avant que les membres du PKK ne battent en retraite.

Vers 14h30, une bombe a explosé le long de la voie ferrée entre les villages de Kecikayasi et de Caybagi dans le district de Saray de la province de Van. Cette attaque, bien que non revendiquée, a été attribuée aux guérilleros du PKK. Peu après, un véhicule militaire se rendant sur les lieux a été touché par l’explosion d’un second IED à environ 500 mètres de l’endroit de la première explosion. Six soldats ont été blessés dont un grièvement. Une opération de ratissage est toujours en cours afin de capturer les auteurs de cette double attaque.

Près d’un mois après le début des opérations militaires contre le PKK dans le sud-est de la Turquie, les affrontements meurtriers se poursuivent et s’intensifient entre les forces de l’armée et les guérilleros. Hier, les soldats ont tué cinq guérilleros qui avaient lancé un assaut contre des bâtiments officiels de Semdinli le soir du 23 août. Ce jour-là, plus de trente membres du PKK ont déclenché des actions armées contre les bureaux du gouverneur du district et le commissariat. Cela porte à 21 le nombre de guérilleros tués depuis deux jours. Les cinq derniers l’ont été dans une fusillade de plus de deux heures dans le centre de Semdinli. D’intenses opérations de ratissage ont été déclenchées pour poursuivre et retrouver tous les guérilleros qui sont parvenus à battre en retraite dans les zones montagneuses avoisinantes.

D’autre part, une brigade de guérilleros a lancé une offensive contre un bataillon frontalier dans la province de Hakkari. L’attaque a eu lieu hier vers 11h30 lorsque les guérilleros ont visé les soldats avec des fusils d’assaut et des mortiers. L’affrontement qui s’en est suivi a duré plusieurs minutes avant que toute la brigade de guérilleros ne parvienne à battre en retraite. Une opération terrestre soutenue par plusieurs hélicoptères a immédiatement été déclenchée dans la région.

Sedat Selim Ay, qui vient d’être nommé au poste de directeur adjoint du Département de lutte antiterrorisme de la police d’Istanbul, s’était fait connaître pour avoir été condamné en 2002, avec quatre autres de ses collègues, à 11 mois de prison pour actes de torture lors d’une opération contre le MLKP en 1997. Il a aussi été mis en cause, parmi d’autres policiers, pour le viol d’une jeune femme, Asiye Güzel, membre de cette même organisation. Si aucune condamnation n’a été retenue contre eux, la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg a en revanche condamné en 2007 la Turquie pour ne pas avoir mené à bien cette enquête.

Le PKK a démenti ce mardi être responsable de l’explosion de la voiture piégée qui a fait neuf morts lundi soir dans la ville de Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie. Le bilan s’est alourdi mardi à neuf morts et 69 blessés. Gaziantep abrite un établissement ouvert par la Turquie pour centraliser l’aide internationale destinée aux réfugiés syriens.

La police turque a annoncé une opération contre le Parti Communiste de Turquie/Marxiste-Léniniste et son Armée de Libération des Ouvriers et Paysans de Turquie (TKP/ML-TIKKO). Cette opération, qui a eu lieu le 10 août, a fait suite à une double arrestation lors d’une attaque de bijouterie ayant échoué à Istamboul. 11 personnes ont été arrêtées au cours de l’opération qui a eu lieu dans deux provinces et neufs districts. La police affirme avoir saisi 15 grenades, huit pistolets, une Kalachnikov et divers équipements militaires.

Les forces armées du Parti Communiste de Turquie/Marxiste-Léniniste, l’Armée de Libération des Ouvriers et Paysans de Turquie (TIKKO) combattent actuellement aux côtés de celles du PKK et de ses Forces de Défense du Peuple (HPG). D’après un communiqué du TIKKO, une unité de guérilla conjointe TIKKO/HPG a tué au moins quatre soldats en juin dans la région de Hozat-Dersim. Le 10 juillet, des unités conjointes de femmes guérilleras TIKKO/HPG ont attaqué le poste de police et une caserne de l’armée à Cemisgezek-Dersim, tuant 3 policiers et 8 militaires.

Une délégation composée des dirigeants des partis politiques opposants et des organisations de la société civile ont rencontré le 17 aout les combattants du PKK entre le village de Baglar et la commune de Derecik à Semdinli, dans la région de Hakkari. Cette rencontre devant le barrage dressé par la guérilla confirme tout d’abord la prise de contrôle de la guérilla dans cette zone où l’armée n’arrive plus à pénétrer par voie terrestre. Les autorités avaient annoncé avoir terminé les opérations militaires dans cette région, affirmant avoir tué 115 combattants. Cette information n’a été confirmé ni par des hôpitaux, ni par des responsables locaux. Le mouvement qui publie régulièrement les identités et les photos des combattants tués dans des combats pour permettre aux familles d’organiser les funérailles avait annoncé avoir perdu 12 combattants dans ses rangs.

Les images tournées par des journalistes qui accompagnaient la délégation montrent l’accueil chaleureux de la foule. Des centaines de personnes descendues des véhicules crient des slogans en faveur du PKK et ils s’embrassent tour à tour, sous l’acclamation. Une vaste zone est sous contrôle du PKK depuis 23 juillet à Semdinli et depuis 4 aout à Cukurca, toujours dans la région de Hakkari. La guérilla a pris le contrôle d’une autre zone près de la ville de Hakkari, après avoir lancé le 16 aout un assaut d’envergure contre plusieurs postes des forces de l’ordre.

Un policier a été blessé hier dans une explosion à proximité des bureaux du gouvernement dans le district de Semdinli (province de Hakkari). L’action s’est déroulée vers 18h et les autorités ne sont pas encore parvenues à établir le type d’explosifs utilisés. Dans ce même district mais à 20h, des mines ont été déclenchées à distance au passage d’un convoi de l’armée. Une fusillade entre les soldats et les guérilleros en a résulté. Dans le même temps, une brigade de guérilleros a pris d’assaut un poste de contrôle policier situé à sept kilomètres du centre de Hakkari. Les membres du PKK ont ouvert le feu avec des fusils d’assaut depuis trois endroits distincts, entraînant un affrontement violent avec les forces de sécurité. In contingent de la police spéciale a été envoyé sur place pour retrouver les guérilleros qui sont tous parvenus à battre en retraite.

Hier, deux groupes distincts de guérilleros du PKK ont pris d’assaut les bureaux de la police régionale et un commissariat dans le district d’Erzin (province de Hatay – sud du pays). Les attaques ont eu lieu vers 23h30. Les officiers de police de garde devant la résidence du gouverneur et les soldats au commissariat ont immédiatement répliqué. Deux policiers ont été blessés au cours de la fusillade devant les bureaux de la police. Dans les deux cas, les guérilleros, qui disposaient d’armes à canon long, ont quitté les lieux dans des voitures. Une de ces voitures a été retrouvée abandonnée à proximité par les forces de sécurité qui ratissaient la zone alors que toutes les entrées et sorties du district étaient fermées. Une opération à grande échelle est en cours depuis hier soir dans tout le district pour retrouver les guérilleros. Par ailleurs, deux membres du PKK ont été tués dans une fusillade cette nuit. Ils faisaient partie d’un groupe qui a tenté de pénétrer dans le village de Gültepe (province de Van) et a été pris pour cible par des soldats qui montaient la garde devant l’endroit où logeait un membre de l’AKP, parti au pouvoir en Turquie.

Hier également, un groupe de manifestants a érigé des barricades sur une rue importante de la ville d’Hakkari pour commémorer l’anniversaire de la première action du PKK le 15 août 1984. Ils ont scandé des slogans en faveur du parti kurde avant que la police n’intervienne pour les disperser avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Les manifestants ont répliqué en jetant des pierres et des cocktails Molotov entraînant de violents affrontements dans les rues de Hakkari.